Puissance créatrice…

21 septembre 2023

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« Devant l’éclair

sublime est celui

qui ne sait rien »

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Nous sommes un être créé qui crée et se crée en secret… troublant vertige !

« Connais-toi toi même » aurait dit Socrate,

gravons ces mots sur les murs de nos pensées les plus intimes.

Composer, édifier, réaliser, mettre au monde…

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Une marée intérieure nous inonde.

Flux et reflux décollent les plus petites particules

de paroles enfouies, d’émotions refoulées.

Il nous faut réorganiser l’espace,

balayer l’inutile pour enfin laisser place à la lumineuse énergie créatrice.

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« Le vent

dans mon cœur

est une chose sauvage »

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Haïkus de Matsuo Basho.

Tableaux : 1/ « Table de travail »  2/ « Rivage »  3/ « Still life »   Pekka Halonen  1865-1933.

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Trouver notre juste place dans le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fleurs et fleurettes…

11 septembre 2023

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« J’aimerais que mes souvenirs qui clignotent souvent soient munis d’un interrupteur

afin que je puisse au besoin les rallumer après les avoir éteints un certain temps. »

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« Toute vie est un hasard

Pourtant mes yeux ont vu trop de choses

Pour vivre comme un simple visiteur. »

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Dans les après-midi pré-automnales, je ne veux encombrer mon esprit,

j’aspire à la sérénité, j’appelle des souvenirs fleuris, j’en fais un doux bouquet.

Des forces lumineuses et colorées se tissent, se sculptent, se disent, se chantent,

des bulles d’énergie s’élèvent pour peindre dans le ciel de nouvelles étoiles.

Ainsi va la vie, elle nous montre que nous sommes en vie,

que la lumière est là en nous, à côté de nos zones d’ombre.

Ne perdons pas de temps à ressasser,

choisissons nos lignes de force,

 le tableau de notre quotidien se fera harmonieux et joyeux…

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Poèmes du sud-coréen Eom Won-tae  « Dans une région obscure »  2023

Tableaux : 1/ « Jeux d’enfants »  Alexei Harlamov  2/ « Fleurs dans un verre »  Albert Edelfelt

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Choisir notre lecture du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

S’adapter…

3 septembre 2023

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Les platanes sont là, alignés sur les bords des rues et des routes ou dispersés sur les places, fiers, droits, nous prodiguant une ombre bienfaisante lors des étés si chauds. Ils tirent leur force de sols souvent recouverts de goudron – ces arbres citadins se plient au bon vouloir des Hommes -, quelle énergie lorsque notre regard se tourne vers les cieux et découvre leur hauteur souvent démesurée ! Ils sont taillés régulièrement, souhaitons que ce soit au juste moment pour ne pas compromettre les fragiles équilibres de la nature, ils sont en survie, beaucoup ont été abattus victimes d’un microscopique champignon, le chancre coloré.

Troncs et branches portent cicatrices, elles se transforment au fil des ans en véritables œuvres d’art vivantes : cavités ou gibbosités font la joie des insectes et des oiseaux.

En ce premier jour de septembre, les troncs sont d’un blanc-crème éclatant, les arbres ont mué, les écorces se sont délitées, la desquamation est totale, en quelques jours, la tristesse a aussi sa beauté… Manque d’eau et chaleur excessive en seraient la cause, le processus se déroulant habituellement sur plusieurs mois. S’adapteront-ils à ces conditions extrêmes ?

Nul ne le sait, même les vieilles pierres observent le silence à ce sujet…

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Sur le très intéressant site luminessens.org il est dit du platane, entre autres choses :

Dans la tradition sikh, le sâdhu Baba Sri Chang planta un jour un tison en terre, d’où sortit un platane : « Si d’un tison on peut faire naître un arbre, alors d’un homme ordinaire on doit pouvoir faire jaillir le divin. »

Soyons dans l’espérance…

Photos BVJ – Aix-en-Provence.

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S’adapter…

BVJ – Plumes d’Anges.

Joie de l’âme…

25 août 2023

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« … la joie, à l’inverse du plaisir, ne se décrète pas. Nous pouvons chercher le plaisir, et l’obtenir presque à coup sûr, par la satisfaction d’un besoin ou d’un désir : manger, boire, faire l’amour, s’adonner à une activité que nous aimons. La joie est une émotion beaucoup plus intense que le plaisir et elle nous tombe dessus, comme une grâce. Elle transporte notre cœur, notre esprit et notre corps…

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nous ne pouvons pas programmer la joie comme il est possible de programmer le plaisir, mais nous pouvons créer un terrain favorable à l’émergence de la joie. En étant présents et attentifs à ce que nous faisons, la joie peut survenir…

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... Si nous contemplons avec attention la beauté d’un paysage ou d’un sourire, une joie immense peut soudain inonder notre âme. De même, la joie jaillit souvent dans un cœur reconnaissant envers la vie…

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si nous pratiquons la gratitude, si nous savons remercier la vie et les autres chaque jour pour ce qu’ils nous apportent de beau, de bon ou d’utile – parfois même à travers des difficultés ou des épreuves – , alors la joie envahira souvent notre âme. Il en va de même pour la bienveillance…

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La joie est aussi l’expression de l’augmentation de notre puissance vitale. Plus nous sommes capables d’agir et d’agir librement, plus notre esprit est joyeux…

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La joie accompagne la croissance de notre être, de notre intelligence, de notre cœur, de notre créativité, de notre conscience. La joie est d’autant plus forte que l’effort a été intense pour y parvenir ou combler nos espoirs…

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La joie est le fruit d’un dévoilement. Comme l’amour, elle réside au plus profond de l’esprit et du cœur de tout être humain. La joie de vivre est naturelle chez les enfants. Elle est comme une source jaillissante…

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Puis les soucis de la vie, les peurs, les déceptions et les tristesses vont progressivement obstruer cette source. Il s’agit de se débarrasser des idées et des croyances erronées, des peurs, des tristesses et des colères qui empêchent la source de jaillir…

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L’eau pourra alors couler et inonder l’âme de joie. C’est ainsi que nous redevenons comme ces petits enfants, qui se réjouissent d’un rien, qui vivent dans l’instant présent, qui s’émerveillent de tout et ne cessent de rire… »

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Rencontrer certains paysages peut transporter notre âme.

L’heure parfaite, la lumière idéale, une température vivifiante,

tout devient merveille dans la découverte :

les rochers de granit poli d’une exquise douceur,

la musique et le scintillement de l’eau, un camaïeu de bleus divins…

La joie fait irruption et l’onde quelques jours après est toujours présente.

Pour accompagner ces moments magiques,

le hasard avait mis dans nos bagages divers livres,

dont les deux tomes de « L’Âme du monde » de Frédéric Lenoir,

conte philosophique très à propos dans ces lieux propices à la méditation. 

Merci la vie !

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Extraits de « L’Âme du monde » tome II  2019  Frédéric Lenoir.

Photos BVJ – Suisse Août 2023 – Torrent du Val Cristallina dans le Tessin.

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Se sentir à sa juste place, joie absolue…

BVJ – Plumes d’Anges.

Livres de vie…

14 août 2023

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« … Un dimanche (1960)

Un dimanche normal. Je suis très inquiète pour l’œil de Pa, j’espère que tout ira bien. Pourquoi a-t-il tous les malheurs ? Je les voudrais pour moi. Je veux que Dieu me donne un œil malade à la place de Pa. Chaque fois que je souhaite la même chose, c’est toujours le même bon vieux souhait « faites en sorte que tout le monde soit heureux ». Hier j’ai inventé un hôpital, les chambres auraient des roses sur le papier peint ; et l’oeil de Pa pourrait être massé tous les jours et Ma pourrait avoir de la psychothérapie et ils se sentiraient comme les chefs du monde.

J’ai appris des choses sur Dieu aujourd’hui. Je m’interroge beaucoup à propos de Lui, ça doit être une bien étrange personne, est-ce-que c’est un homme, a-t-Il un corps ? S’Il n’en a pas, est-Il un vide ? Et si c’est un vide, comment peut-Il exaucer nos souhaits ?

Je me sens tellement plus adulte maintenant que j’ai acheté du rouge à lèvres et que mes seins ont enfin réussi à pousser. Je travaille plus dur et je pense différemment. J’ai des bas* et des petites crush sur moi…

* Soixante deniers, une opacité grandiose. Et s’ils étaient filés, on pouvait les raccommoder, je sais toujours le faire… »

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Extrait de : « Munkey Diaries » – Journal, 1957-1982   Jane Birkin 1946-2023.

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« … Grand Canyon, 13 Août 1999

3 heures du matin. Insomnie dans le désert. On est allongé en sueur dans notre tente de camping derrière un immense rocher, Baby Ben, Charlotte, Kate et moi. Je n’avais pas rigolé à ce point depuis longtemps. Je suis la seule réveillée, comme d’habitude. J’ai oublié mes somnifs dans la voiture et je n’arrive pas à trouver mon pull. J’ai vu neuf étoiles filantes, alors il y en avait pour chacune des filles, plus Roman et Ben et Munga.

J’espère ne pas tomber de cheval demain, je les entends hennir et s’ébrouer depuis tout à l’heure. C’était si chouette de faire un feu de camp en mangeant des côtelettes, de regarder les étoiles et de partir se promener à travers les montagnes. Kate est vexée de s’apercevoir que Paris n’est pas le monde, j’ai dit que Londres ne l’est pas non plus, que la nature seule est extraordinaire, et tant pis pour la grande muraille de Chine ! Quoi qu’il en soit, ces immenses montagnes rouges ressemblent à des couches de plastique brillant superposées. À tout moment un Mohawk peut se pointer au sommet et on se retrouvera dans un film de Robert Mitchum. Roman a déposé son précieux scorpion sur un lit de coton dans ma boite de boule Quies.

Je dois essayer de dormir, ma lampe torche attire tous les insectes de l’univers. Kate a nettoyé mon visage poussiéreux avec de la crème pour les pieds du Dr Scholl, ça commence bien !

Dernière nuit avec les filles. J’ai tellement eu envie de tout leur raconter, mais j’ai décidé de ne pas le faire, c’est adorable de leur part de m’emmener faire ce voyage avec elles, alors je ne veux pas qu’elles s’inquiètent une seule fois pour moi… Tu sèmes un doute et il est impossible ensuite de le dissiper…

Nous sommes tous ensemble dans la même chambre carrée, tous ceux que j’aime, exceptée la petite Lou, et peut-être ça n’arrivera plus jamais. Les filles sont si terriblement drôles, chacune à leur manière, méticuleuses, délicates, pures et élégantes. Si féminines et belles…

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… 21 juillet 2004, message de Charlotte 

« Je viens de lire ton scénario, je suis tellement touchée, c’est toi qui me touches. Peu à peu on est envahi par ce qu’on comprend de ton personnage, c’est émouvant, drôle et barge, la manière dont tout est imbriqué, voilà c’est toi, ça te ressemble, tu dois absolument le faire, bisous, Charlotte. »

J’ai pleuré, ma fille croit en moi, comme Ma croyait en moi… »

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Extraits de : « Post-scriptum »  Journal, 1982-2013  Jane Birkin 1946-2023.

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J’ai aimé Jane Birkin et son sublime regard, j’ai senti en elle une belle âme, sa disparition me touche énormément.

Elle nous laisse beaucoup de cadeaux, ses films, ses chansons, ses combats, ses livres, ses journaux : deux qui se suivent, le premier fut rédigé en anglais, puis traduit, le second le fut en français, cela donne une écriture différente à ces deux ouvrages.

L’amour et l’amitié sont omniprésents dans toutes les notes prises au fil du temps, Jane met en valeur les personnes rencontrées ne voyant que leurs belles facettes, on découvre ce drôle de milieu qu’est le show biz. Elle semble avoir eu très peu confiance en elle et pourtant face aux échecs, face à la maladie, elle a vaillamment lutté.

Dans les extraits publiés de ses journaux, elle ne s’épargne jamais, elle est d’une immense franchise. Elle revendique sa liberté, va parfois très loin dans sa fantaisie. Elle nage dans un océan d’émotions, se soucie des autres et fait preuve d’une profonde gentillesse.

Ses filles sont très proches d’elle, elle s’arrête d’écrire le 11 décembre 2013 à la mort de Kate. La postface page 425 est plus qu’émouvante… Adieu Jane, merci de nous avoir accompagné(e)s depuis tant d’années.

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Illustrations : 1/« Pivoines »  Charles Ethan Porter  1847-1923  2/« Souvenir »  Arthur Bowen Davies  1862-1928.

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S’aimer, se soutenir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Liberté et lumière…

3 août 2023

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« LA FLORAISON DE LA PENSÉE.

La conscience claire est un état d’esprit qui peut tout embrasser – le vol des corbeaux à travers le ciel, les fleurs sur les arbres, les gens assis là aux premiers rangs et les couleurs qu’ils portent – , il nous faut avoir cette amplitude de conscience qui exige que l’on examine, que l’on observe, que l’on remarque la forme de la feuille, la forme du tronc, la forme qu’a la tête du voisin, ce qu’il est en train de faire. Avoir cette amplitude de conscience, et agir sur ces bases – c’est cela, avoir conscience de la totalité de son être. Ne disposer que d’une capacité partielle, d’un fragment de capacité ou d’une capacité morcelée, cultiver celle-ci et fonder notre expérience sur la base de cette capacité qui est limitée – cela donne un esprit de qualité médiocre, limitée, étroite. Mais avoir conscience de la totalité de notre être – compris grâce à la perception de chaque pensée, de chaque sentiment, sans qu’on oppose de limites à cette perception, mais en laissant fleurir toutes les pensées, tous les sentiments -, être par conséquent pleinement conscient, voilà qui est tout autre chose qu’une action ou une concentration qui ne sont qu’une simple capacité, et qui sont de ce fait limitées.

Laisser fleurir une pensée ou un sentiment demande de l’attention – pas de la concentration. J’entends par laisser fleurir une pensée le fait de lui permettre de se déployer en toute liberté, et observer le résultat, voir ce qui se passe dans votre pensée, dans vos sentiments. Tout ce qui fleurit a besoin de liberté, de lumière, et ne peut être assujetti à aucune restriction. On ne peut pas l’évaluer, on ne peut pas dire : » C’est bien, c’est mal ; ceci est acceptable, cela ne l’est pas » – car c’est ainsi qu’on limite cette floraison de la pensée. Or la floraison ne peut avoir lieu qu’à la lumière de cette conscience-là. Donc, si vous allez au fond des choses, vous découvrirez que la floraison de toute pensée en est aussi la fin ultime. »

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Un livre-journal, il explore la vie et les différents thèmes qui en font la richesse

à travers 365 textes qui peuvent être appréciés comme autant de sujets de méditations.

Il se lit et se relit, l’auteur nous invite à nous libérer de nos conditionnements,

à vivre notre existence en développant notre attention, en nous forgeant un esprit libre…  

Une lecture de chevet fort enrichissante qui nous accompagnera jusqu’à notre dernier souffle,

que demander de plus ? Rien, tout est parfait ici et maintenant.

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Extrait de : « Le livre de la Méditation et de la Vie »  Jiddu Krishnamurti
1895-1986.

Illustrations : 1/ « Pensées et éventail japonais »  2/ « Innocentia »  Maria Wiik  1853-1928.

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Faire croitre notre attention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Se rafraîchir…

22 juillet 2023

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Certains affirment – je ne l’ai encore testé –

que le jus de citron peut être utilisé en encre sympathique, magique, non ?

Les vertus du citron ne sont plus à rappeler,

l’enchantement de l’arbre chargé de fruits jaunes est absolu,

boire une citronnade fraîche en été procure un douce joie,

 finir un repas par un dessert citronné semble effacer tous les abus de la bonne chère.

Si vous ajoutez à cette gourmandise une liqueur réalisée avec ce même fruit

le Limoncello

nul ne peut plus résister.

Je vous invite à tenter cette recette exceptionnelle,

elle est un peu longue à réaliser mais vous ne pourrez que succomber…

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– TIRAMISU aux CITRONS CONFITS  et au LIMONCELLO –

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Ingrédients :

– Pour les citrons confits : 3 gros citrons jaunes, 25 cl d’eau, 250 g. de sucre en poudre.

– Pour la crème au mascarpone : 2 citrons, 400 g. de mascarpone, 4 jaunes d’œufs, 70 g. de sucre, 5 cl de Limoncello, 4 blancs d’œufs battus.

– 30 à 40 biscuits à la cuillère.

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Réalisation :

Commencer par les citrons confits, faire chauffer une casserole d’eau, couper les fruits en fines rondelles, les plonger dans l’eau bouillante pendant une minute, les égoutter. Vider l’eau et recommencer l’opération une seconde fois. Puis faire chauffer le sucre dans 25 cl d’eau, à ébullition ajouter les rondelles de citrons, laisser confire à feu doux pendant une quarantaine de minutes.  Égoutter, laisser tiédir et hacher finement les citrons, réserver le sirop.

Pour la crème, zester les citrons, ajouter les zestes au sucre, puis les jaunes d’œufs. Bien fouetter, incorporer le mascarpone, un bouchon de Limoncello puis les blancs d’œufs battus en neige.

Pour le jus de trempage des biscuits, mélanger le jus de deux citrons au sirop, ajouter le Limoncello. Y tremper les biscuits, en tapisser le fond d’un moule, verser la moitié de la crème, parsemer de citrons confits, puis faire un second étage de biscuits trempés et de crème. Bien lisser la surface avec une spatule, filmer avec du film alimentaire, mettre au frais pendant AU MOINS 4 heures.

Décorer avec des rondelles de citrons, servir avec un petit verre de Limoncello… et ne pas oublier de se régaler !!!

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« Connais-tu le pays où les citronniers fleurissent, où dans la feuillée sombre, rougissent les oranges d’or ? Un vent léger descend du ciel bleu, la myrte croît discret, et le laurier superbe, le connais-tu bien ? »

dans « Les années d’apprentissage de Wilhelm Meister » – 1796 – Johann W.Goethe.

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Illustrations : 1/ « Citrons »  Nikolaos Ferekidis  1862-1929  2/ Photo PJ  (dernier morceau sauvé juste à temps)

  3/ « Bol de citrons »  – Détail –  Giovanna Garzoni  1600-1670.

Recette  trouvée sur l’instagram de Camille Chamignon.

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Apprécier les fruits de saison…

BVJ – Plumes d’Anges.

Dans un jardin de roses…

15 juillet 2023

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« Il semble qu’il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu’on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à la vie sa beauté. »

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MERCI Monsieur Kundera et bon voyage,

que cette mémoire poétique soit notre nouvelle patrie,

que l’Amour, la Liberté et la Paix vous accompagnent éternellement…

Citation extraite de « L’insoutenable légèreté de l’être »  Milan Kundera – 1929-2023.

Illustration : « Dans un jardin de roses »  Aloïs Kalvoda  1875-1934.

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Être et rester libres…

BVJ – Plumes d’Anges.

Balancements…

9 juillet 2023

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 « Je vis, je meurs , je me brûle et me noie,

J’ai chaud extrême en endurant froidure,

La vie m’est et trop molle et trop dure.

J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

 

Tout à coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint lourd tourment j’endure,

Mon bien s’en va et à jamais il dure,

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

 

Ainsi Amour inconstamment me mène,

Et quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

 

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être au haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur. »

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Tandis que l’Homme s’agite en tous sens dans un monde devenu totalement binaire,

la nature, elle, ne perd le fil de la création,

elle est tout à son œuvre dans la saison présente.

Naissance, floraison, fanaison, fructification,

recherche de beauté, d’équité, de loyauté…

Certains tentent de tracer ce chemin avec humilité,

partons à leur recherche joyeusement

et ensemble trouvons des sources limpides.

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Sonnet de Louise Labé – XVIème

Illustrations de Robinet Testard  1471-1531: 1/ « AlphabetHeures de Charles d’Angoulême  2/ « Rose, grand Paon de nuit  et Sceau de Salomon – Livre des Simples de Mattheaus Platearius » XVIème.

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Tout change, perpétuellement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Jardins intérieurs…

1 juillet 2023

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« Avec merles et pinsons

j’ai beau partager mes graines

à la table de l’hiver

je ne ferai jamais partie de leur monde

 

eux d’un coup d’aile

prennent de la hauteur quand ils veulent

et tout s’amenuise en bas »

 .

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« Ce coup de vent sur la terrasse

qui m’extirpe d’une sombre méditation

doit annoncer un dieu

 

les feuilles se retournent

les fleurs s’inclinent

qu’on ajoute un fauteuil

il va venir sous peu

s’enquérir de notre humeur »

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« Alors que flambe le fagot

de pensées fines et de sentences

amassées au fil des jours

avec tous mes ah oui accolés

je regarde ce livre d’images

que le vent feuillette à l’envers

devant ma porte ce matin

jusqu’au plus opaque

de l’arbre et du ciel »

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« Aujourd’hui me précède

un poème vigoureux

qui réduit en poussière lumineuse

tourments et ronces

en travers du chemin

 

si des choses doivent se murmurer

du plus profond de la forêt

elles trouveront mes oreilles

avant le soir »

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« Empêchons les jours mauvais

de remonter du puits

maçonnons le couvercle

et devenons légers

sans devenir des anges

ouverts encore selon

les vieilles catégories

aux péchés les meilleurs

aux vertus négligées »

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« J’ai aménagé un jardin de pierres

dans mes soucis

 

je veux l’agrandir chaque jour

d’une poignée de sable fin

la nuit avant de m’endormir

je le ratisse comme autrefois je priais »

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Découvertes éternellement renouvelées, au fil des jours, des lieux et des saisons…

Précieuse découverte d’un « nouvel ami » poète dont les mots cueillent

simplicité et profondeur de la vie.

Tout est là, se déployant à nos pieds, illuminant notre regard.

La poésie, la nature et la beauté sauveront-elles le monde ?

Si chacun de nous entretient cette flamme, tout reste possible, j’ai envie d’y croire…

Poèmes extraits de « ÉLÉGIES ET PIERRES DE FRONDE »  2009 Roland Reutenauer.

Photos BVJ – Alpes françaises et italiennes juin 2023.

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Cultiver nos jardins intérieurs…

BVJ – Plumes d’Anges.