Archive pour mars 2021

Vœux nouveaux…

samedi 27 mars 2021

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Qu’écrire en ce printemps nouveau,

que dire et souhaiter en dehors du sujet

qui inonde la terre et semble parfois l’engloutir ?

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Faisons vœu de lumière dans le cœur des Hommes, vœu d’inspiration.

Bourgeonnons tous, ne nous laissons pas enfermer

derrière les barreaux de la pensée unique et de la peur.

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J’ai la chance de rentrer de voyage en pays de France,

j’ai vu l’hiver livrer ses derniers assauts…

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Un petit veau immaculé offert au monde

par une mère tout à son œuvre…

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Des brumes galopantes…

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Des oiseaux très bavards..

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Des arbres aux somptueux bouquets…

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J’ai senti, une fois encore,  l’invisible qui œuvrait en silence…

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La vibration des lieux me rappelait un lointain passé où la terre

avait expulsé de ses profondeurs extrêmes

des roches liquides et des braises incandescentes.

 Cherchait-elle à se dépasser ?

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Le paysage aujourd’hui y est doux, il invite à réfléchir,on y sent des mémoires,

nous faut-il inexorablement passer par des crises ?

Cette beauté là est notre bien commun, nous devons la servir,

la porter haut pour redonner au monde une âme,

l’intelligence humaine doit, il me semble, l’emporter sur l’intelligence artificielle…

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Qu’aimeriez-vous écrire sur sur les lignes vierges de ce cahier printanier ?

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« C’est en descendant dans le cœur le plus secret, le plus profond de soi et en faisant partager aux autres sa descente que l’on perçoit, que l’on transmet le mieux le chant du collectif.

– Jacques Lacarrière –

Photos PJ et BVJ – Sur les Puys d’Auvergne – Mars 2021.

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Se mettre au monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Poètes, votre printemps…

lundi 15 mars 2021

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« Ô, combien perméables sont les frontières humaines !

Voyez tous ces nuages qui passent, impunément,

ces sables du désert filant d’un pays à l’autre,

ces cailloux des montagnes pénétrant chez l’ennemi

en d’insolents sursauts !

 

Est-il besoin de prendre un à un les oiseaux

qui volent ou qui se posent sur la barrière baissée ?

Ne serait-ce qu’un moineau, et voilà que déjà

sa queue est limitrophe, et son bec indigène.

Et puis, qu’est-ce qu’il gigote !

 

Parmi les innombrables insectes je m’en tiendrai à la fourmi

qui, entre le pied droit et le pied gauche du douanier,

ne se sent pas tenue d’avouer ses vadrouilles.

 

Oh, saisir d’un regard cette immense confusion,

sur tous les continents !

N’est-ce pas là le troène qui, de l’autre côté du fleuve

infiltre illégalement sa cent millième feuille ?

Et qui d’autre, pensez-vous, que la pieuvre aux longs bras

viole les sacro-saintes eaux territoriales ?

 

Comment peut-on parler de l’ordre dans tout cela,

s’il n’est même pas possible d’écarter les étoiles

pour que l’on sache enfin laquelle brille pour qui ?

Et que dire de l’insubordination du brouillard !

Et des poussières des steppes sur toute leur étendue,

comme si l’on n’avait pas tracé une ligne en son milieu !

 

Et ces voix qui résonnent sur les ondes serviables :

pépiements séducteurs et allusifs glouglous !

 

Seul ce qui est humain peut nous être étranger

Le reste c’est forêts mixtes, travail de sape et de vent. »

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Tout bouge, tout circule, tout se transforme,

c’est la vie, sous toutes ses facettes, qui s’exprime,

depuis la nuit des temps jusqu’à la nuit des temps.

Alors pourquoi et de quel droit

certains Hommes veulent-ils s’ériger en maîtres, blessant les uns ou les autres ?

La vie est belle de par sa respiration,

il nous faut nous abreuver auprès de sources claires et limpides,

celles qui chantent harmonieusement dans le cœur du monde…

Rien n’est plus doux que de suivre les méandres de l’existence,

l’observation du poète est là, c’est une parole libre,

une pensée inspirée, un flot irrépressible qui se fait lumière,

il vient à lui comme une évidence, il ne le cherche pas, il le trouve…

Suivons les poètes pour vivre ce printemps, vous venez ?

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Poème « Psaume » extrait de « De la mort Sans Exagérer » 

–  Wislawa  Szymborska  1923-2012  –

Prix Nobel de littérature 1996.

Illustrations : 1/ « Ancien aqueduc romain »  Ettore Roesler-Franz  1845-1907   2/ « Bol chinois, oiseau, figues et cerises »  Giovanna Garzonni  1600-1670.

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Suivre les doux chemins de la poétique nature…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ondes…

jeudi 11 mars 2021

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« Tout est un,

La vague et la perle,

La mer et la pierre.

Rien de ce qui existe en ce monde,

N’est en dehors de toi,

Cherche bien en toi-même

Ce que tu veux être,

Puisque tu es tout.

L’histoire entière du monde

Sommeille en chacun de nous. »

Rûmî

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« J’ai appris que le courage,

ce n’est pas l’absence de peur,

mais la capacité de la vaincre. »

Nelson Mandela

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« Tout groupe humain prend sa richesse

dans la communication, l’entraide et la solidarité. »

Françoise Dolto

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Les évènements se succèdent,

de l’ombre à la lumière, de la lumière à l’ombre.

Aujourd’hui 11 mars 2021,

dix années se sont écoulées depuis le drame de Fukushima…

Des pensées vers ces femmes, ces enfants et ces hommes,

des ondes positives vers le monde pour que les consciences s’élèvent,

et une question toujours présente :

« Jusqu’où peut-on prendre des risques ? »…

Illustrations : 1/« Paysage »  2/« Oiseaux sur branches fleuries »  Hiroshige Utagawa  1797-1858.

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Envoyer de bonnes ondes…

BVJ – Plumes d’Anges.

D’hier à demain…

samedi 6 mars 2021

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« … Hier

Tu tenais ma main bien serrée dans la tienne

Pour traverser les rues de mon enfance

Qui conduisaient joyeusement et en toute confiance

Vers des chemins cent fois parcourus.

Ah ! La complicité de nos fous rires contagieux…

 

Aujourd’hui

C’est moi qui tiens doucement ta main

Pour t’accompagner sur cette route inconnue

Qui s’ouvre

Telle la bouche d’un géant sur un gouffre-paysage

Semé de mystérieuses confusions

 

Tu souris faiblement pour ne pas nous faire de chagrin…

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Elle est toujours là

La lumière

Qui illumine à travers le voile de nos faiblesses

Les purs jours de l’enfance.

Ici,

Vivante,

Elle irradie en réveillant des souvenirs flous et mouvants.

Ta peine s’embrasera

Peu à peu.

Ne restera que la part intime de nos feux de joie,

Préservée,

Sauvegardée,

Sublimée…

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Un faible frémissement

Fait imperceptiblement frissonner

Les ors délicats de ton visage.

Tu dors

Et ton rêve te renvoie

Ailleurs

Vers l’alchimie d’un souvenir ancien

Qu’à ton réveil en sursaut

Tu ne saurais dévoiler.

 

Dans ton sommeil de plomb, tu as appelé

« Maman ! »…

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Que n’aurais-je donné

Pendant l’ultime bataille

Pour alléger le brûlant fardeau

Qui pesait sur tes épaules ?

 

Que n’aurais-je donné

Pour étancher cette soif infinie

Qui mordait ta langue ?

 

Que n’aurais-je donné

Pour nourrir de douceur et de miel

Ta faim dévorante

De nourritures célestes ?… »

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Accompagner, aimer, se tenir la main jusqu’au dernier jour, et au-delà…

Entrer dans le bleu de la nuit, bleu encre de la voûte céleste

où se reposent les étoiles dans une paix bien méritée.

Bleus à l’âme dissouts dans l’océan du passé, on ne garde que la lumière

des beaux souvenirs qui se fait bleu saphir, elle est si précieuse !

Réminiscences d’instants révolus, l’avant est un pré où de sauvages fleurettes

resplendissent pendant que d’autres fanent et tombent dans l’oubli.

On se surprend à sourire, comme autrefois.

Et puis une date se grave à jamais sur la pierre, le papier, au cœur d’un cœur battant,

date du passage d’un monde à un autre,

du visible à l’invisible mais on se tient la main éternellement,

on s’aime et on s’aimera,

on sème et on sèmera, se disent-elles en silence

Ce livre est un très bel hommage rendu par l’auteure à sa mère,

elle l’a accompagnée deux années durant, jusqu’à son dernier souffle.

Mots, collages, encres et aquarelles nous montrent la lumière radieuse

d’une relation cultivée avec tendresse, courage, patience et grâce,

elles seront riches à jamais de cet amour partagé.

C’est lumineux, c’est un cadeau d’humanité qui donne envie

de se dépasser soi-même tant qu’il est encore temps…

Je leur dis MERCI !

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Extraits de : « Transpositions hasardeuses »  2020  eMmA MessanA.

Illustrations : 1/« Constellation de la Balance »  2/« Couronne Boréale »   Johann Bayer  1572-1625.

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Se tenir la main, éternellement…

BVJ – Plumes d Anges.