.
.
« … C’est au moment très ancien où, avec un mélange de terre et de feu, les dieux façonnent la multitude des êtres vivants. Cela fait, ils demandent à Prométhée et à son frère Épiméthée, connu pour son étourderie, d’attribuer à chacun des êtres des avantages variés et spécifiques pour les aider avec leurs moyens particuliers à survivre dans un monde hostile. Épiméthée intervient alors pour demander à son frère de lui confier cette tâche. « Tu contrôleras après », ajoute-t-il. Et il se met à l’œuvre. À l’un il donne la force physique, mais pas la vitesse (on pense à l’hippopotame) tandis qu’à un autre, ce sera l’inverse (par exemple la gazelle). Certains animaux de petites tailles peuvent voler, d’autres peuvent creuser des abris souterrains. Pour les gros animaux (les éléphants ou les baleines) c’est la dimension corporelle qui sert de protection. À ceux qui allaient vivre dans les régions de grand froid, il attribue une fourrure épaisse (ours) , à tels autres, des sabots de corne (gazelle), des griffes solides (condor). De plus, selon leurs besoins alimentaires, il procure à chacun des herbes, des fruits, des racines et des viandes.
La fécondité est attribuée aux espèces qui se dépeuplent vite (les lapins). L’idée est de donner à chacun des chances égales pour éviter d’être exterminé dans la confrontation avec la dure réalité. Mais il a oublié l’espèce humaine. Prométhée, revenu pour faire son inspection, aperçoit au milieu des animaux convenablement pourvus, l’homme nu, sans fourrure, désarmé, qui se prépare à entrer dans le monde. Il faut l’aider. Il a alors l’idée de lui donner l’intelligence et le génie créateur. Il lui apprend à faire le feu, les pièges, les armes pour survivre avec sa famille parmi les bêtes féroces. L’intervention de Prométhée fait miracle. Grâce à ce cadeau, l’humanité réussit à résister à l’hostilité de son environnement. De leur statut précaire d’êtres faibles et menacés, les humains deviennent l’espèce la plus puissante et dominatrice de la nature… »
.
.
UN JOUR, SUR LA TERRE,
TOUT N’ÉTAIT QU’ÉQUILIBRE,
QUE S’EST-IL DONC PASSÉ ?
N’EST-IL PAS TEMPS DE CHANGER NOS COMPORTEMENTS ?
…
Mythe de Prométée de Platon résumé par Hubert Reeves dans « Là où croît le péril… croît aussi ce qui sauve » 2013.
Illustrations : 1/« Tête d’âne » étude de Walter Hunt 1861-1941 2/« Chèvres du Cachemire » William Daniell 1769-1837 3/« Atelier à Paris » Eva Bonnier 1857-1909.
…..
Voir autrement, servir l’intelligence du cœur…
BVJ – Plumes d’Anges.