Archive pour septembre 2023

Envolées…

lundi 25 septembre 2023

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« … Je n’avais pas tout de suite remarqué que Kat Epadô, le pseudo de Sayo (sans doute parce qu’il résonnait rock, me faisant penser à Kat Onoma), était la première personne du présent du verbe grec : Chanter aux oreilles, Prononcer des paroles magiques, Ensorceler. J’avais trouvé ce choix bizarrement calé. Et même gonflé. Qui le lui avait soufflé ? De plus, un pseudo n’est jamais gratuit. Il vous camoufle et en même temps vous révèle. Je m’étais demandé pourquoi Sayo avait choisi un fragment de grec ancien. Pour le feu du son ou pour la cendre du sens ? Ou seulement pour l’élément mort d’une langue morte, complètement étrangère au Japon afin d’y passer elle aussi pour morte ? Et quand cessait-elle d’être Sayo pour devenir Kat-Epadô ? Qu’est-ce qui changeait alors en elle ? Je ne le lui ai jamais demandé.

Le samedi 1° décembre, j’ai découvert la nouvelle annonce :

CdG  Tunique avec implant

Elle est en fine matière extensible, gris irisé.

Sur l’épaule gauche se trouve une longue forme qui entoure à moitié votre cou comme un implant bizarre

Moi je dis qu’elle est mon chat gris, mon chagrin, couché sur mes épaules  =^^^= …

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J’allume la radio, à chaque fois j’entends comme un immense tremblement de terre. Quelque chose s’écroule.

Je connais un oiseau qui chantait avec assurance au cœur de la dévastation, m’a soudain dit Emily D. La dévastation, on y est, ça c’est sûr, lui ai-je répondu. Mais comment chanter ? Chante, a dit Emily D…

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… Il existe toutes sortes de rencontres. On peut rencontrer un vêtement : il vous foudroie. On peut rencontrer un pseudo : il vous possède. On peut rencontrer un oiseau : il vous fait rougir. La plus petite rencontre contient sa part explosive qui fracture quelque chose en vous…

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Autour de nous, je sentais un immense territoire dressé, avide, vivant. La nuit quelque chose s’éveille, sort, se tend, tiré, étiré en un grand bond, un jaillissement, et ça pousse, ça marche, ça avance. Beaucoup plus qu’en plein jour. Les rochers aussi (il y en avait beaucoup là bas, le chemin traversait un paysage de moraines), même eux, les rochers qui après avoir roulé semblaient s’être immobilisés, étaient en route, comme nous, je voyais bien qu’ils étaient encore en route, à leur dos rond, à leur épuisement, et j’ai compris qu’on n’est jamais arrivé, que rien n’a jamais de fin, même pour les pierres. Et quand je levais la tête, les constellations comme les moraines, leurs cygnes, leurs ourses, leurs lièvres, leurs chevaux et leurs chiens, traversaient le ciel, prises elles aussi dans le même interminable éboulement… »

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Zsazsa quitte son compagnon Thomas, abandonne Paris (pour une année au moins) et part dans les montagnes en vue d’étudier la langue des oiseaux, . Elle arrive la nuit, sous la neige, dans une baraque (dessinée par Jean Prouvé) au cœur de la forêt. Elle apporte dans ce lieu de solitude juste l’indispensable, deux livres d’Emily Dickinson publiés aux éditions Corti, deux livres de poésie chinoise  (de Li Bai et de Du Fu), un livre signé du russe Isaac Babel, un IMac 27 pouces, un téléphone portable, un duvet, des draps…

Ce soir là, elle fait la connaissance sur EBay de Sayo, celle-ci vend sous le pseudo de Kat-Epadô, des fringues de la célèbre marque Comme des garçons. Ce qui interpelle la narratrice, c’est le style de la petite annonce accompagnant la photo du vêtement : un texte court, étrange, poétique, mystérieux, elle tombe immédiatement sous le charme. S’en suit une relation entre ces deux « oiseaux » qui évoluera au fil des pages…

J’ai adoré cette lecture, une sorte de petit roman japonais où l’on s’attache à la délicatesse des mots, à l’essence des choses. Zsazsa  questionne et se questionne, tout a son importance mais tout est dérisoire aussi. C’est la quête de deux femmes qui vont grappiller un peu de l’autre, elles sont à une étape de leur vie, elles cherchent à entrevoir qui elles sont vraiment et vers où elles veulent aller.

L’écriture de l’auteure est toujours belle, ses descriptions de la nature, son côté sauvage et érudit, cet attachement aux maladresses et aux petits détails qui illuminent le présent sont un enchantement.

Sans se voir, sans se connaître, on peut tisser des liens, de lumineux liens.

AIFELLE en avait parlé –>

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Extraits de : « La langue des oiseaux »  2014  Claudie Hunzinger.

Illustrations : 1/ « Oiseaux »  Elise Konstantin-Hansen  1858-1946  2/ « Roses »  Elizabeth Bigelow Greene  1837-1915.

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Chercher un sens…

BVJ – Plumes d’Anges.

Puissance créatrice…

jeudi 21 septembre 2023

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« Devant l’éclair

sublime est celui

qui ne sait rien »

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Nous sommes un être créé qui crée et se crée en secret… troublant vertige !

« Connais-toi toi même » aurait dit Socrate,

gravons ces mots sur les murs de nos pensées les plus intimes.

Composer, édifier, réaliser, mettre au monde…

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Une marée intérieure nous inonde.

Flux et reflux décollent les plus petites particules

de paroles enfouies, d’émotions refoulées.

Il nous faut réorganiser l’espace,

balayer l’inutile pour enfin laisser place à la lumineuse énergie créatrice.

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« Le vent

dans mon cœur

est une chose sauvage »

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Haïkus de Matsuo Basho.

Tableaux : 1/ « Table de travail »  2/ « Rivage »  3/ « Still life »   Pekka Halonen  1865-1933.

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Trouver notre juste place dans le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fleurs et fleurettes…

lundi 11 septembre 2023

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« J’aimerais que mes souvenirs qui clignotent souvent soient munis d’un interrupteur

afin que je puisse au besoin les rallumer après les avoir éteints un certain temps. »

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« Toute vie est un hasard

Pourtant mes yeux ont vu trop de choses

Pour vivre comme un simple visiteur. »

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Dans les après-midi pré-automnales, je ne veux encombrer mon esprit,

j’aspire à la sérénité, j’appelle des souvenirs fleuris, j’en fais un doux bouquet.

Des forces lumineuses et colorées se tissent, se sculptent, se disent, se chantent,

des bulles d’énergie s’élèvent pour peindre dans le ciel de nouvelles étoiles.

Ainsi va la vie, elle nous montre que nous sommes en vie,

que la lumière est là en nous, à côté de nos zones d’ombre.

Ne perdons pas de temps à ressasser,

choisissons nos lignes de force,

 le tableau de notre quotidien se fera harmonieux et joyeux…

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Poèmes du sud-coréen Eom Won-tae  « Dans une région obscure »  2023

Tableaux : 1/ « Jeux d’enfants »  Alexei Harlamov  2/ « Fleurs dans un verre »  Albert Edelfelt

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Choisir notre lecture du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

S’adapter…

dimanche 3 septembre 2023

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Les platanes sont là, alignés sur les bords des rues et des routes ou dispersés sur les places, fiers, droits, nous prodiguant une ombre bienfaisante lors des étés si chauds. Ils tirent leur force de sols souvent recouverts de goudron – ces arbres citadins se plient au bon vouloir des Hommes -, quelle énergie lorsque notre regard se tourne vers les cieux et découvre leur hauteur souvent démesurée ! Ils sont taillés régulièrement, souhaitons que ce soit au juste moment pour ne pas compromettre les fragiles équilibres de la nature, ils sont en survie, beaucoup ont été abattus victimes d’un microscopique champignon, le chancre coloré.

Troncs et branches portent cicatrices, elles se transforment au fil des ans en véritables œuvres d’art vivantes : cavités ou gibbosités font la joie des insectes et des oiseaux.

En ce premier jour de septembre, les troncs sont d’un blanc-crème éclatant, les arbres ont mué, les écorces se sont délitées, la desquamation est totale, en quelques jours, la tristesse a aussi sa beauté… Manque d’eau et chaleur excessive en seraient la cause, le processus se déroulant habituellement sur plusieurs mois. S’adapteront-ils à ces conditions extrêmes ?

Nul ne le sait, même les vieilles pierres observent le silence à ce sujet…

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Sur le très intéressant site luminessens.org il est dit du platane, entre autres choses :

Dans la tradition sikh, le sâdhu Baba Sri Chang planta un jour un tison en terre, d’où sortit un platane : « Si d’un tison on peut faire naître un arbre, alors d’un homme ordinaire on doit pouvoir faire jaillir le divin. »

Soyons dans l’espérance…

Photos BVJ – Aix-en-Provence.

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S’adapter…

BVJ – Plumes d’Anges.