Archive pour septembre 2019

Le son du silence…

dimanche 29 septembre 2019

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

Ce qu’il y a d’extraordinaire quand on s’élève dans les monts, c’est la qualité du silence. Loin des foules, loin du monde,  juste de temps à autre, le chant d’un oiseau, le cri d’une marmotte, la cloche d’une vache. Écouter et entendre un silence total est vivifiant et aide au voyage intérieur. Le corps et l’esprit se détendent, une onde joyeuse parcourt notre être, tout parait simple et possible.

Regarder et voir devient alors une expérience nouvelle, nos sens se transforment, la vue se dilate, des milliers de détails inhabituels à notre quotidien apparaissent. La brume se lève, le souffle de la vie envahit l’espace, des parfums naissent et disparaissent dans la même seconde, la notion du temps semble différente.

J’avoue ne pas m’en lasser, je me sens aimantée par une force invisible, je pourrais rester des heures à un même endroit, ivre de cette envoutante beauté, de ce cadeau cosmique dont on est riche à jamais. Vous avez certainement vécu semblable situation, faîtes donc remonter en vous ces souvenirs et votre journée s’illuminera, je vous le souhaite de tout mon coeur…

.

Photos BVJ, en Suisse.

…..

Se délecter du grand silence…

BVJ – Plumes d’Anges.

Pays immaculés…

lundi 16 septembre 2019

.

.

« … J’ai rêvé d’une genèse

l’univers naissait sans s’interrompre

non pas d’un ordre venu du dehors

mais ample  plein de sa musique

d’être là  caillou compact à l’infini

rempli par la danse dont vibre chaque son

foré par la lumière… »

.

Je pars quelques jours « nomader » joyeusement dans le monde,

un peu vers le nord, un peu vers l’est, nous verrons.

À bientôt, prenez soin de vous…

Extrait de « Sol absolu – et autres textes »  1982  Lorand Gaspar.

Illustration : « Dans la brume »  Arkhip Kuindzhi  1841-1910.

…..

« Nomader » joyeusement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Murmures de baies…

vendredi 13 septembre 2019

.

.

« Dans les chambres des vergers

ce sont des globes suspendus que la course du temps colore

des lampes que le temps allume et dont la lumière est parfum (…)

Fruits avec le temps plus bleus

comme endormis sous un masque de songe

dans la paille enflammée

et la poussière d’arrière-été

Nuit miroitante

moment où l’on dirait

que la source même prend feu… »

.

Bribes d’un poème de Philippe Jaccottet « Fruits »,

extrait du livre « AIRS – Poèmes 1961-1964 ».

Illustration : « Mûres »  Raphaelle Peale  1774-1825.

.

Il y a bien longtemps il me semble,

que je ne vous ai parlé de ces bonnes petites choses

qui ravissent le cœur et le palais.

Que voulez-vous, certains poèmes inspirent,

les fruits sont des joyaux,

j’entends au loin leur chant voluptueux,

celui qui nous fait succomber au plus beau des péchés : la gourmandise.

Voici une recette ultra simple et rapide pour le gâteau,

celle des citrons confits est un peu plus longue à réaliser,

mais comme dit ma voisine « Quand on aime, on ne compte pas » !

Gentes Dames et Gentils Messieurs de France de Navarre et d’ailleurs,

prenez note et régalez vous bien, en dessert ou à l’heure du thé…

.

.

– CAKE À L’ORANGE –

.

Ingrédients : 100 g. de beurre mou, 60 g. de cassonade, 3 œufs entiers, 180 g. de farine, 1 sachet de levure, 100 ml de pur jus d’orange bio, quelques fruits rouges pour la décoration.

Réalisation : Fouetter les œufs et le sucre, ajouter le beurre en pommade, le jus d’orange puis la farine tamisée et la levure. Verser dans un moule à cake beurré et enfourner 35 à 40 minutes à 180° (200° dans mon petit four), vérifier la cuisson, démouler et lorsque le gâteau est tiède, le décorer selon l’inspiration du jour.

.

J’ai choisi des mûres et des citrons confits, recette de ces derniers réalisée sur les conseils d’ALAIN DUCASSE :

.

– CITRONS CONFITS –

.

Couper trois citrons en rondelles. Les blanchir en les trempant 30 secondes environ dans une bonne quantité d’eau bouillante, les blanchir une seconde fois en changeant l’eau. Égoutter puis peser les fruits. Peser le même poids de sucre en poudre.

Dans une casserole, mettre les rondelles de citrons et la moitié du sucre, couvrir d’eau et faire confire à feu doux pendant 20 minutes. Laisser complètement refroidir, renouveler l’opération avec le reste de sucre. Laisser refroidir et conserver au frais dans une boite type tupperware. On peut laisser les tranches entières ou les couper en petits dés.

.

Recettes d’un supplément week end de Var Matin et du net.

Photos PJ.

…..

S’acheminer vers la fin de l’été en douceur…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Passé présent…

dimanche 8 septembre 2019

.

.

« … En ce moment je ne vois que des femmes enceintes déambuler dans les rues du Vieux-Nice ou le long de la Promenade. J’imagine. Tu as palpé ton ventre après les premiers retards. Ton cœur s’est emballé. Tu t’es sentie toute chose, avec cette existence minuscule qui prenait sa place au plus profond de toi. Ça commence comme ça, un enfant. Du sang qui ne vient pas. Détourné par un petit locataire qui en fait son miel. As-tu été joyeuse, quand tu as su ? As-tu pensé prévenir la terre entière, les étudiants boutonneux du Régent, place Gambetta, ceux qui te toisent comme si tu avais de la paille dans tes souliers, histoire de les rendre jaloux ? As-tu au moins éprouvé quelques secondes d’insouciance avant que ne t’écrase le poids de la faute ? Ou as-tu pris peur ? Une peur bleue. Dans une famille, un enfant, c’est le bonheur qui frappe à la porte. On lui ouvre, on lui dit « entre, fais comme chez toi, la route a été longue ». Le bonheur s’installe, prend ses aises, prend son temps. Il ne fait pas que passer. Il est chez lui chez nous. Il agrandit la maison en même temps qu’il la rétrécit, il faut lui trouver une place et vite. Un petit, c’est très grand. Ça mange tout l’espace, ce bonheur-là. Des mètres carrés de risettes et de pleurs, de joues rouges, de gencives irritées, de compresses en coton, d’enjambées incessantes entre quatre murs. On colle des papiers neufs remplis de jolies motifs. On fait le plein d’objets en couleurs pour l’éveil, et de bonne taille pour qu’il ne s’étouffe pas. Gare à ce qui coupe, gratte, irrite, gare aux angles vifs des tables, aux regards tranchants. Autour il faut tout arrondir, tout adoucir. Surtout rien de pointu. Surtout rien de pointu. La maison entière doit devenir une peau de bébé, même les voix des grandes personnes car bien-sûr il faut lui parler, à cet enfant. Il ne vient pas du silence. Il vient de l’amour, des mots tout doux prononcés par Moshé, de tes mots à toi Lina. Il a l’ouïe fine, dans sa piscine maternelle. Rien ne lui échappe. C’est une éponge, ce début d’enfant…

.

… Je pense à nous, petite maman.

Notre amour s’est cassé comme une ampoule. Tout s’est éteint brusquement.

Tu ne m’aimais jamais assez puisque tu m’aimais toujours trop. Je ne te voyais pas comme tu étais. Il suffisait pourtant d’ouvrir les yeux. Tu l’as fait à l’instant mais tu les a refermés aussitôt. Si tu pouvais recommencer.

J’ai l’impression que tu m’écoutes. Une vibration du silence.

Je te regarde. C’est la première fois que je te regarde.

Ce que je vois, je ne l’avais jamais vu.

Je n’avais jamais voulu le voir… »

.

Éric Fotorino signe là un roman – visiblement autobiographique – plein de sensibilité. Sa mère Lina, 75 ans, livre à ses trois fils réunis, le terrible et douloureux secret qu’elle porte en elle depuis longtemps. Ses deux plus jeunes enfants compatissent immédiatement, l’auteur, lui, reste « de marbre ». Mais très vite il ressent l’irrépressible besoin de remonter le temps, le temps de sa naissance, celui de la jeunesse de sa mère. Des rencontres vont l’éclairer, le puzzle familial se reconstitue par petites touches, remettant à leur juste place les bribes de souvenirs et les découvertes. Lina devient petite maman, la fin du roman est belle et même poignante.

Nous avons presque tous besoin de comprendre notre histoire familiale et d’en éclairer les zones d’ombre, de mettre en lumière les évènements qui nous ont construits, les fantômes qui nous hantent, pour avancer et nous élever avec plus de légèreté. J’ai pris un immense plaisir à lire cette histoire , je vous la recommande.

.

Extraits de : « Dix-sept ans »  2018  Éric Fotorino.

Illustrations : 1/ « Baie de Nice »  2/ « Pivoines et visage de femme »   John Peter Russel  1858-1930.

…..

Marcher vers le passé pour mieux vivre le présent…

BVJ – Plumes d’Anges.

Aventures…

jeudi 5 septembre 2019

.

.

« … (Chez Garry Snyder)   Après nous avoir fait la visite – les tatamis, la véranda pour dormir, le fonctionnement de l’eau chaude et de l’électricité alimentée par la seule énergie solaire -, il s’enquiert de notre projet : il veut connaître le pourquoi de tous nos voyages. Nous nous installons à sa table et amorçons une discussion socratique sur l’art et les artistes. Je désire donner du grain à moudre à mes meilleurs étudiants, lui dis-je, créer une passerelle vers les maîtres qui m’ont servi de mentors, et puis goûter une fois encore à ce sentiment de communauté en gagnant ma vie.

Gary ne bronche pas. « Mais ça ne s’est jamais vraiment passé ainsi, non ?dit-il en secouant la tête. L’esprit qui crée le grand art a toujours procédé à sa guise. »

Sa réaction me surprend. Je sais qu’il insiste sur le fait de partir seul à l’aventure – c’est une des choses que j’admire chez lui -, mais je me sens sur la défensive. Les contradictions qui agitent ma vie et la sienne me donnent le tournis. « Je comprends ton point de vue, dis-je. Le meilleur travail se fait seul à la table. Mais d’après moi, savoir qu’on a des amis et qu’on appartient à une communauté – même s’il s’agit seulement d’une ou deux personnes – cela aide. » Je sais qu’il en va ainsi pour moi, avec Doug et Terry. Puis j’ajoute : « Ce projet consiste aussi à dire merci. »…

.

… (Chez Russel Chatham« Plus personne ne consacre un mois entier à une si petite toile », dit-il. Il l’emportera à une vente aux enchères qui aura lieu à Great Falls dans quelques jours, montant dans l’avion en la tenant sous le bras comme un journal. Au lieu de se plaindre, il est légèrement étonné. Il souffle sur la peinture, la secoue, souffle encore dessus, la ponce doucement au papier de verre, la tient à bout de bras, sourit de contentement. Elle est belle, encore mieux qu’avant.

« L’artiste ne se contente pas de présenter un miroir à la société, a-t-il écrit. Si le monde est cupide, l’artiste doit être généreux. Si la guerre et la haine règnent, il doit être pacifique et aimant. Si le monde est fou, il doit proposer l’équilibre ; et si le monde devient vide, il doit l’emplir de son âme. »…

.

… (Chez Joyce Carol Oates)  L’inquiétude est une mauvaise habitude, un gâchis de sérotonine. Réserve-la entièrement pour la page écrite, me dis-je. Contrôle ce que tu peux contrôler. Le monde veillera au reste… »

.

.

C’est un homme blessé qui écrit, il est en plein divorce – c’est le choix de son épouse et non le sien -, son dernier roman n’a pas eu grand succès. Ressent-il le besoin de retourner vers ses racines, vers ceux qui l’ont fait rêver ? Ressent-il le besoin de tisser du lien, lui qui se sent seul et désorienté ?

Quittant sa vie sauvage et son Montana, accompagné de certains de ses étudiants, il décide d’aller vers les êtres qui l’ont inspiré dans ses choix de vie, dans son travail d’écrivain et d’enseignant. En guise de remerciement, il leur propose de confectionner un repas raffiné chez eux. Certains refusent, d’autres acceptent, quelquefois avec une certaine appréhension.

L’auteur nous livre là ses expériences, ses joies et ses peines, c’est très amusant de le suivre dans ses aventures, les menus sont incroyables, certaines situations cocasses, en plus, il voyage avec toute une batterie de cuisine !!!.

On a envie de le suivre et l’on aime bien ses héros, c’est une lecture touchante et un thème vraiment original…

.

Extraits de : « Sur la route et en cuisine avec mes héros »  2019  Rick Bass. 

Illustrations : 1/ « Tulipes perroquet devant une bibliothèque »  2/ « Le jambon »  3/ « Panier de cerises »  Félix Valotton  1865-1925.

…..

Échanger, remercier…

BVJ – Plumes d’Anges.