Archive pour décembre 2022

An nouveau…

samedi 31 décembre 2022

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LE PASSÉ EST DERRIÈRE NOUS, SEUL IMPORTE LE PRÉSENT.

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LE PRÉSENT EST NOTRE LUMINEUX CADEAU…

N’OUBLIONS PAS DE METTRE DES COULEURS DANS NOS REGARDS ET DANS NOS VIES…

N’OUBLIONS PAS D’AIMER, DE CRÉER, DE RIRE, DE RESSENTIR ET DE FLEURIR…

N’OUBLIONS PAS D’ALLUMER DES RÊVES POUR ÉCLAIRER DES CHEMINS NOUVEAUX

EN 2023 !

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« … Regardez votre corps dans sa valeur

en eau et minéraux, cette même eau

qui bientôt (ce qu’un arbre

appelle bientôt) sera

soulevée dans les cœurs ascensionnels

d’une forêt, rendue au soleil

dans un regard feuillu. Et le reste !

Tout en débranchements muets, vous êtes la cendre

parfaite et blanche comme l’os : la légèreté

des flocons, la chute sur les courants ascendants

vers le souffle désincarné d’un oiseau.

 

Regardez vos éléments recomposés

en morceaux de ciel, s’élevant

sans regret car vous n’avez pas manqué

de chance. Tombée pour la dernière fois

en dépression, sur les mauvaises personnes, amoureuse.

Vous avez conclu le meilleur marché.

Vous avez atteint des sommets

ou pas. Ce qu’il y a encore d’inachevé

vous pouvez le glisser comme un sac de billes

dans les mains d’un enfant

qui n’en sera pas plus avancé.

 

Imaginez votre joie dans cette élévation.

Répéter autant de fois que nécessaire. »

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« Apprendre à voler (en dix mille leçons faciles) « 

2022  Barbara Kingsolver.

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Apprenons à voler de nos propres ailes !

Bel an nouveau à toutes et à tous,

merci à vous d’entretenir la petite flamme de ce modeste blog…

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Illustrations : 1/« Chardonnerets et Linottes »  Louis Figuier   1819-1894  2/« Étude d’Iris » – Sophia L.Crownfields – 1862-1929  3/ « Colibris » John James Audubon  1785-1851.

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Se faire « tout beau », se faire « tout neuf », allumer nos couleurs ….

BVJ – Plumes d’Anges.

An de nativité…

samedi 24 décembre 2022

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« … Ce suave lointain reparaît dans l’amour ;

Il redonne à nos yeux l’étonnement du jour ;

Sous ses deux ailes d’or qu’il abat sur notre âme,

Des prismes mal éteints il rallume la flamme ;

Tout s’illumine encore de lumière et d’encens

Et le rire d’alors roule avec nos accens !

 

Des pompes de Noël la native harmonie

Verse encore sur l’hiver sa grâce indéfinie ;

La cloche bondissante avec sa grande voix,

Bouge l’air en vibrant : Noël ! comme autrefois ;

Et ce ciel qui s’emplit d’accords et de louanges,

C’est le Salutaris et le souffle des anges !

Et puis, comme une lampe aux rayons blancs et doux,

La lune d’un feu pur inondant sa carrière,

Semble ouvrir sur le monde une immense paupière,

Pour chercher son Dieu jeune, égaré parmi nous. (…)

 

On a si peu de temps à s’aimer sur la terre ! 

Oh ! qu’il faut se hâter de dépenser son cœur !… »

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Extrait de : « Les pleurs – Révélation »  Marceline Desbordes-Valmore  1786-1859.

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« … Où donc est le bonheur ? disais-je. – Infortuné !

Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l’avez donné.

 

Naître, et ne pas savoir que l’enfance éphémère,

Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère,

Est l’age du bonheur, et le plus beau moment

Que l’homme, ombre qui passe, ait sous le firmament… »

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Extrait de : « Les feuilles d’automne – XVII »  Victor Hugo  1802-1885.

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Faire la PAIX au plus profond de soi… J’entends son doux murmure s’élever aux sommets.

Partager la LUMIÈRE qui nous a mis au MONDE… Elle nous accompagne chaque jour.

Se serrer dans les bras, fermer les yeux,

ressentir le SOUFFLE de notre HUMANITÉ et les vibrations de l’AMOUR,

ouvrir les yeux, apprécier l’énergie d’un REGARD nouveau.

Joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et à tous.

Illustrations : 1/ « Procession d’enfants »  2/ « La Nativité »  Zanobi di Benedetto Strozzi  1412-1468.

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BVJ – Plumes d’Anges.

Percevoir l’or du monde…

Parures…

dimanche 18 décembre 2022

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« … Ce moment partagé, nous nous en souviendrons

Un jour, comme d’un mont par delà les nuages,

Où tout demeure en soi et se change en son autre :

Arbre en fleur chant de source, feuille au vent papillon… »

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« … Le sort de la bougie est de brûler.

Quand monte l’ultime volute de fumée,

Elle lance une invite en guise d’adieu :

« Entre deux feux, sois celui qui éclaire ! »… »

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Bijoux de givre ou de glace, sculptures éphémères,

offrandes annonciatrices d’une fête :

 la nature ouatée chante de blancs cantiques,

le retour prochain de la lumière est murmuré

par les cristaux immaculés .

On entre dans ces paysages en recevant une pluie de mots

sagement posés sur un souffle de mémoire, elle attendait son heure.

Un ruisseau semble réciter un poème,

une douce avalanche tranche le silence…

La beauté vaporeuse illumine, le charme est absolu,

ah, que la sérénité enchante notre cœur !

Extraits de : « Enfin le royaume »  2018   Francois Cheng.

Photos BVJ – Cirque du Fer-à-Cheval  –  décembre 2022.

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Attendre patiemment le retour de la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

LA demande…

lundi 5 décembre 2022

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« … Lorsqu’ils allaient dans les fermes ils l’emmenaient avec eux, ils allaient chercher l’huile ou les quartiers de bœuf et de porc qu’elle mettrait en saumure, ils prenaient le chemin qui longeait le fleuve et plus loin après les bourgs rejoignaient la forêt, l’été était chaud, sans vent, ni la moindre brise venue des coteaux, la route s’étirait entre les seigles et les blés, longeait le fleuve immobile, après les taillis gagnaient l’horizon et le ciel blanc de chaleur…

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Quand l’automne arriva c’est à peine s’ils s’en aperçurent, il faisait si doux qu’ils laissaient le soir le feu s’éteindre. Un peu avant la Toussaint le ciel s’obscurcit. La tiédeur demeurait, une tiédeur humide qui rabattait les fumées sur les toits, empoisonnait de moiteurs les jardins et les terrasses, le petit bois vers la rivière. Il y eut une tristesse, la certitude qu’avec l’été autre chose s’achevait.

Ce fut elle qui le pensa, sans mots le fit comprendre…

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Il oublia l’ange, délaissa les carnets, c’est à peine s’il sortait. Il demanda aux élèves de porter les anatomies, il reprenait la ligne d’un muscle ou d’un nerf, rougissait une membrane, une déchirure, il expliquait aux élèves, disait que pour peindre un corps d’homme ils devaient connaître ce qu’il y avait sous la peau, os muscles et nerfs, ils devaient connaître l’invisible… »

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C’est le tableau d’une fin de vie, rude pour une servante que nul n’a jamais vue ou regardée, éprouvante pour un homme fatigué. En tournant les pages écrites dans une langue raffinée, on entre dans des tableaux de la Renaissance, mille détails sont décrits avec douceur, le temps  s’écoule lentement. On ne sait l’identité des deux personnages principaux, mais on la suppose.

Elle, qui observe, est observée par celui qu’on devine être Léonard de Vinci, quelquefois – rarement – il lui parle et la choie. Les jours se succèdent, chaleur, humidité, froid, brumes, rencontres, disparitions, non-dits… Entre eux, tout semble n’être que regards et murmures. Un soir elle ose lui faire une demande, surprenante, elle aurait, s’il y accède,  l’impression d’avoir été utile dans son existence – bien au-delà de ce que fut son quotidien – , utile à l’artiste devenu riche de l’essentiel – sa présence au monde, ses souvenirs, ses trois meilleurs tableaux rapportés d’Italie… Il ne peut plus peindre, il dessine particulièrement des dessins anatomiques.

La vie s’est écoulée, s’est dépouillée, seuls restent les petites choses  – parfois si importantes – les silences qui parlent, l’attention à l’autre et la vie qui décide.

Là est un précieux petit livre, là est une autre époque, là est un brin d’humanité…

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Extraits de : « La demande »   1999  Michèle Desbordes.

Illustrations : 1/ 4/ « Repos pendant le fuite en Égypte »  – détails de paysages –  2/ 3/ « Saint Jérome dans le désert »  – détails de paysages –  Atelier de Joachim Patinier  1480-1524.

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Se dépouiller de l’inutile…

BVJ – Plumes d’Anges.

Dernière lumière…

jeudi 1 décembre 2022

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« …Il y a un temps où ce n’est plus le jour, et ce n’est pas encore la nuit.

Il y a du bleu dans le ciel, mais c’est une couleur pour mémoire, une couleur pour mourir.

On voit ce qui reste de bleu et on n’y croit pas.

La dernière lumière s’en va. Elle a fini son travail qui était d’éclairer les yeux

et d’orienter les pensées, et maintenant elle s’en va… »

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Extrait de : « Souveraineté du vide suivi de Lettres d’or »  2015  Christian Bobin.

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« … Ce matin, j’ai assisté derrière la vitre à un opéra silencieux de geais,

si beau que, pendant quelques minutes, il eût été sacrilège d’écrire ou même de penser… »

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« … J’ai rêvé que j’étais assis en plein ciel sur une chaise de paille devant une table criblée de taches d’encre.

La navigation dans les airs se faisait doucement, à peine si la table parfois s’inclinait légèrement, sans que rien n’en tombe… »

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Extraits de : « Un assassin blanc comme neige »  2011  Christian Bobin.

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« … Quand le soleil lassé se couche, nos projets s’enflamment, c’est l’été indien de l’âme… »

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« … L’écriture est une résurrection… »

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Extraits de : « Le muguet rouge » 2022  Christian Bobin.

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« … Nous avons mille visages qui se font et se défont aussi aisément que les nuages dans le ciel.

Et puis il y a ce visage du dessous. À la fin il remonte – mais peut-être parce que ce n’est pas la fin.

Peut-être qu’il n’y a jamais de fin – juste ce déchirement sans bruit des nuages dans le ciel inépuisable… »

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Extrait de : « La grande vie »  2014  Christian Bobin  1951-2022.

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Certains Êtres – rares et précieux – orfèvres ailés ciselant le monde avec délicatesse,

effleurent la Terre puis s’envolent,

nous laissant de doux mots d’oiseaux à caresser des yeux, à lire sans relâche.

La vie est éphémère, fragile ; l’amour mêlé à l’écriture tissent brin à brin

des capes de soie pour envelopper nos nuits parfois si sombres

et honorer une présence extrême au monde.

La lumière de la poésie se pare d’un bouquet de roses,

un jour l’une d’elle semble s’évanouir, rien n’est perdu elle embrase le ciel.

Merci à ces enchanteurs pour leurs éclats adamantins, merci l’ami Bobin…

Photos BVJ.

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Rendre grâce aux poètes…

BVJ – Plumes d’Anges.