Archive pour avril 2021

Mondes…

dimanche 25 avril 2021

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Flaque géante, horizon lointain, transparences ou illusions ? Rêve ou réalité ?

La mer touche le ciel, il ne semble l’entendre,

peut-être espère-t-il le réveil de l’Homme ?

Parfois il montre sa patience, il n’est que douceur,

 certains jours il s’obscurcit, montre sa colère ou plutôt son chagrin…

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Le petit arbre s’adapte, il se sent bien seul, se désespère,

il voit la vie du fond de son âme,

il écoute le bruit du monde mais ne retiendra que le chant de l’oiseau,

peu d’Hommes cherchent à écouter ce chant là,

le petit arbre se remplit de tristesse, il ne veut se désespérer…

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Tout près, dans les grandes terres, des arbres se déploient,

les feuillages d’humeur printanière rosissent de plaisir,

certains semblent même fleurir, « tout n’est qu’illusion » disait un écrivain-poète.

Des centaines d’oiseaux dansent sur les branches,

chantent, dialoguent, s’effleurent joyeusement,

ils savourent leur liberté…

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Là est leur volonté, ils désirent créer, échanger,

ils tiennent des conseils publics et invitent le monde à réfléchir avec eux,

ils veulent témoigner de la lumière de la nature,

de l’impermanence des éléments,

des jours qui se succèdent et ne se ressemblent pas,

ils nous offrent un chant de joie pour honorer la vie !

Quels oiseaux avons-nous envie de suivre ?

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« Matin de printemps

mon ombre aussi

déborde de vie »

Kobayashi Issa

Photos BVJ – Vers Le Pradet dans le Var – Avril 2021.

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Entendre le chant mélodieux de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Passages…

dimanche 18 avril 2021

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« … SI JE FERME LES YEUX, je peux revoir Baba avec sa pipe, le soir, auprès du feu. Elle attendait que je sois couchée pour sortir la boîte en épicéa pleine de karja. Apa la lui avait fabriquée avant qu’il ne se transforme en tas de feuilles mortes. Elle remplissait le foyer d’un mélange de tabac et de graines pilées au mortier. Avec un long bâton dont elle gardait le bout enflammé, elle allumait la pipe. La cabane se peuplait alors de nuages bleus et d’odeurs de falaise. Baba était assise dans son fauteuil à bascule , la tête en arrière, cela durait des heures. J’aimais la regarder depuis mon petit lit fabriquer ces volutes, telle une cheminée de chair un peu passée.

Les mots sortaient de sa bouche doucement. Les histoires d’un autre temps s’égrainaient en ronds de fumée. (…)

Un soir, Baba m’avait parlé de l’ancien monde. D’habitude, ceux qui l’avaient connu se taisaient… Un soir pourtant, Baba avait parlé. Ses mots étaient pleins d’épines et s’épuisaient à sortir de sa bouche. À cette époque elle était proche du Grand-Sommeil. Je m’occupais d’elle comme on s’occupe d’un enfant, car elle avait commencé à se dérégler – sans cela, elle serait sans doute partie avec son secret. Les mots étaient tombés dans mon oreille avec la douleur du poison…

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… Les jours se répétaient, les gestes aussi. Mais le soleil levait chaque matin son rideau sur une nature différente. La lumière ruisselait dans les branches cristallisées par la glace. Les myriades de teintes allaient du rose au bleu pâle, projetant des flaques colorées sur la surface du lac en banquise. L’hiver révélait des grâces de jeune fille. Le ramage des branches, prisonnières de leur robe de cristal, devenait dentelle, piquetée par endroits de boutons vernis là où les corneilles arrêtaient leur vol. On crissait à chaque pas et c’était délicat, un froissement de tissus précieux…

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… Nous sommes tous de passage. Simplement de passage… »

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La traversée à bord de ce livre est sombre mais le voyageur-lecteur est le témoin oculaire de l’émergence de lumières d’une rare puissance. Les images sont très fortes, la nature omniprésente s’étire dans ses extrêmes.

Les personnages rencontrés au fil des lignes sont singuliers, l’animal est humain, l’humain est animal. On sent qu’un grand chaos a pulvérisé bien des choses et bien des êtres, mais des cœurs battent encore à l’unisson et se battent pour témoigner de la force de la vie. Chacun accepte ce que lui offre ou lui impose l’existence.

C’est une histoire intense, un retour en arrière dans le temps, un mélange de réalités et de légendes, de couleurs, d’eau, de roches, de froid brûlant, de mots rares échangés, d’entraide, d’amour, de trahison… c’est un sillon creusé dans la terre-mère qui témoigne de la tragédie et de l’espérance, c’est un magnifique premier roman !

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Extraits de : « Une immense sensation de calme »  2018  Laurine Roux.

Illustrations : 1/« Chutes d’eau (Geltenbach dans la vallée de de Lauenen) »  Caspar Wolf  1735-1783   2/« Mer »  Volodymyr Orlovsky  1842-1914.

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Faire de notre passage un moment de lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Murmurement…

dimanche 11 avril 2021

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Une route sinueuse, une forêt de chênes à la ramure tourmentée,

c’était juste avant le confinement…

Notre œil, soudain,  est attiré par une construction en pierre,

ici est la Chapelle Saint Donat de Monfort.

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Il faut pour la rejoindre, emprunter une courte calade,

dépasser les petits cairns baliseurs,

écouter les roucoulements des pigeons qui ont arrêté là leur voyage…

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Du lieu émane une onde sereine,

les oiseaux curieux perchés sur le toit en lauze

baissent la tête pour surveiller le visiteur,

ils semblent être les gardiens du lieu.

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Les portes de l’édifice ont disparu,

de robustes grilles cadenassées empêchent toute entrée

mais on peut admirer l’intérieur à travers les barreaux.

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Le style est dit  » roman provençal »,

il règne une atmosphère étrange, impressionnante,

 d’énormes colonnes se dressent, jaillissantes,

tels des piliers de connaissances.

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Les oiseaux voltigent, sont-ils la mémoire d’êtres disparus ?

Ils semblent veiller sur un trésor,

  être détenteurs d’un secret :

« Le trésor est en toi, il te faut le découvrir », nous murmurent certains.

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« … Il n’est pas vrai que quoi que ce soit puisse progresser en allant de beauté en laideur. Il n’est pas vrai que nous n’ayons besoin que d’acier trempé, d’automobiles, de tracteurs, de frigidaires, d’éclairage électrique, d’autoroutes, de confort scientifique. Je sais que tous ces robots facilitent la vie, je m’en sers moi-même abondamment, comme tout le monde. Mais l’homme a besoin de confort spirituel. La beauté est la charpente de son âme. Sans elle, il se suicidera dans les palais de sa vie automatique… »

Extrait de « La chasse au bonheur » de Jean Giono.

Photos BVJ – Alpes de Haute Provence – Chapelle Saint Donat

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Être riche de nos belles mémoires…

BVJ – Plumes d’Anges.

Viaggio, viaggio…

samedi 3 avril 2021

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« … Léonard de Vinci et la table…

1495 – LA CÈNE – 1498

Sur cette célèbre fresque (réalisée pour le réfectoire de l’église Santa Maria delle Grazie, à Milan), où l’on peine à distinguer certains détails, Léonard a choisi de ne pas mettre d’agneau (pascal) au menu, mais beaucoup de pain, des poissons et des grenades. Plus remarquable, des anguilles grillées avec des quartiers d’orange sont également servies ; il s’agissait d’une association alors en vogue en Italie… »

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« … Le zucchine a scapece

Fleuron de la cuisine napolitaine,

la courgette en escabèche est peut-être la version

la plus pratiquée de cette marinade.

Couper six courgettes en tranches épaisses et les faire frire dans l’huile d’olive,

puis assaisonner avec quatre cuillerées à soupe de vinaigre de vin blanc,

un filet d’huile d’olive, trois gousses d’ail frais,

du sel et beaucoup de menthe fraîche.

Bien mélanger. Réserver 2 heures avant de déguster.

On peut préparer des aubergines de la même manière… »

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Prêtes et prêts pour un décollage en fanfare ?

Nous partons en voyage, plus de « confinamento », ni de « mascherina »,

juste les parfums du plaisir et de la liberté,

juste l’imagination, la créativité et la connaissance,

juste la convivialité et le partage,

juste la fête dont nous sommes privés depuis si longtemps,

il faut savoir dire STOP avant que toute la vie ne s’écroule !

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Soufflons sur les brumes enténébrées,

soyons désireux d’une belle existence joyeuse et responsable,

nous avons le droit d’être intelligents,

d’échanger, de parler, de savourer,

de nous extraire des débats stériles entre les « pros » et les « anti »,

la vraie vie est faite de nuances subtiles,

la palette des couleurs et des parfums est infinie…

Je vous invite sur les terres d’Italie, à travers un livre magique,

vous y croiserez des recettes bien-sûr mais aussi

des personnages, des lieux, des produits,

mille et un secrets vous seront révélés sur la cucina italiana

À vous Guiseppe Verdi, le Panettonne, le Minestrone, la Commedia Dell’Arte…

BELLE RÉSURRECTION ET BUON VIAGGIO A TUTTI !

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Extraits de : « On va déguster l’ITALIE«   2020  François Régis Gaudry et ses amis.

Illustrations : 1/ « Le dernier souper »  Léonard de Vinci  1452-1519  2/ « Baie de Naples »  Edward Gennys Fanshawe  1814-1906  3/ « Nature morte avec légumes et œuf »  George Washington Lambert  1873-1930.

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Libérer notre esprit pour qu’il revienne à la vie…

BVJ – Plumes d Anges.