Apaisement…

1 septembre 2024

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« Le papillon bat des ailes

Comme s’il désespérait

De ce monde »

Kobayashi Issa

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Ce matin, j’ai expérimenté l’agressivité du monde due à une peur,

le ressenti face à cette situation s’est avéré fort désagréable.

Un peu plus tard,

j’ai expérimenté la courtoisie, la bienveillance, la gratitude, l’amitié, l’amour…

ces moments vécus m’ont nourrie d’un belle force, 

ils m’ont émerveillée et transportée dans un monde paisible et lumineux.

À chacune, à chacun de choisir son chemin…

Lequel avez-vous envie d’explorer cette semaine ?

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« Rien qui m’appartienne

Sinon la paix du cœur

Et la fraîcheur de l’air »

Kobayashi Issa

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Illustrations : 1/ « Paysage »  Edward Mitchell Bannister  1828-1901  2/ « Lettrine P »  extraite du manuscrit  « De situ orbis geographia » de Strabon.

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S’apaiser et apaiser…

BVJ – Plumes d’Anges.

Éternel labeur…

25 août 2024

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Le chemin est long, parfois difficile, parfois déroutant,

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il nous faut chaque jour briser nos angles,

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polir nos aspérités,

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devenir brillants et fluides,

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nous fondre dans le grand tout…

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Un jour, lointain peut-être,

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nous toucherons la perfection,

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l’eau nous en donne l’exemple…

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Elle s’étire, se crée et se recrée, fait disparaître et réapparaître la vie,

nous étonne sans cesse.

Elle n’a pas peur, elle avance inexorablement depuis  la nuit des temps,

perd un jour et gagne le lendemain, ne fait aucun calcul,

elle EST tout simplement, se transforme,

change d’état et sculpte la nature.

Ah, si nous pouvions garder confiance, le ciel veille…

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« Être la terre – mais luire aussi comme une étoile. » 

Lucien Blaga

Photos BVJ – Alpes suisses Août 2024.

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Garder confiance en soi…

BVJ – Plumes d’Anges.

Terre et ciel…

18 août 2024

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« … Paris déserté, les bancs alignés entre les tilleuls et les marronniers rouges, les rayons du soleil déclinant derrière les statues, les marches de l’escalier où nous ne cessons de nous arrêter pour nous embrasser : l’avenir nous appartient.

Quelques jours plus tard je recevrai ce message de Pierre : « Je n’aurais pas voulu mettre de tristesse dans ta vie mais je voudrais qu’on arrête. »

Et cette phrase qui me pulvérise : »Je ne peux pas faire l’amour sans amour. »

Il n’y aura jamais d’autre explication…

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… J’ai parlé de Célian avec le père de Rosalie. (…) Il m’a dit ce qu’il sait par expérience. Qu’un surdoué ce n’est pas quelqu’un de plus intelligent mais quelqu’un qui ne peut pas ne pas voir la fausseté du monde sans que ça lui soit insupportable. Qui réinterroge sans cesse le récit collectif, inepte, factice. Il faut juste aider Célian à rendre acceptable cette quête de sens, pour qu’elle ne devienne pas obsessionnelle. Lui apprendre à se laisser traverser par des émotions sans s’en aliéner, et en faire une liberté…

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… Juste avant notre voyage, le père de Rosalie m’a conseillé l’ouvrage d’un collègue. Un passage de ce livre m’a interpelée : « Les surdoués sont partout dans la littérature, et de manière récurrente chez des auteurs comme Tchekhov ou Shakespeare : avec leur rapport au monde passionné, douloureux, ce peuple d’écorchés, épris de justice, hante les œuvres, de Cyrano à Hamlet.« 

Je me dis que Tycho Brahe était sans doute lui aussi un enfant déconcertant. J’ai retrouvé dans un de mes carnets quelques mots de Rilke à Marina Tsvetaïeva : « As-tu déjà entendu l’histoire de Tycho Brahe ? À une époque où on ne lui avait pas encore permis d’étudier l’astronomie, il connaissait déjà si bien, comme par cœur, le Ciel, qu’un simple regard là-haut lui fit cadeau d’une nouvelle étoile. Sa première découverte dans la nature étoilée… » et ces mots « il connaissait si bien, comme par cœur » résonnent singulièrement dans mon esprit aiguisé par les préoccupations autour de Célian…

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… Peu d’adultes connaissent encore au contact de la nature ces émerveillements de l’enfance : les poètes, les peintres, les botanistes et les photographes animaliers du panthéon singulier de Célian… Je me mets à plat ventre dans les céréales pour apprendre de mon grand garçon les secrets de l’organisation du vivant et retrouver grâce à lui cette connexion essentielle avec le monde que je n’aurais jamais dû perdre. Je me mets à plat ventre pour attendre la rencontre avec l’oiseau… ».

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Mary est la maman de Célian. Ce petit garçon est rêveur : fin observateur de la nature, il a du mal à se concentrer et exaspère son institutrice qui le traite de fainéant ! Mary est abandonnée par Pierre, une blessure d’enfance se rouvre, elle se sent comme pulvérisée par toutes ces injustices…

Elle entreprend un voyage vers l’ile de Ven ( anciennement Venusia) aujourd’hui suédoise. Un astronome, Tycho Brahe, né en 1546 y fit construire un palais observatoire de grande renommée et rédigea le premier catalogue des étoiles du XVIème, son assistant Kepler le fit éditer à sa mort. Mais plus rien n’existe sur cette ile, seulement des traces, des histoires, une nature complètement préservée et des gens merveilleux qui vont les accompagner sur un chemin de guérison.

C’est un roman paisible, une tranche de vie racontée par petites touches délicates. Les grandes villes ne peuvent convenir aux êtres hypersensibles, il leur faut l’amour, la terre, sa beauté, ses parfums, ses secrets, le ciel qui s’allume chaque nuit pour offrir sa féérie toujours renouvelée, l’espace et la liberté.

J’ai beaucoup aimé ce premier roman, la belle relation entre cette mère et son enfant, j’ai découvert cet astronome (j’ai hâte d’explorer plus en profondeur sa vie), ses travaux, ses liens avec Hamlet de Shakespeare, c’est une lecture qui apporte beaucoup, je vous la conseille…

Une lecture conseillée par ANNE il y a un an il me semble, merci Anne…

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Extraits de : « L’enfant céleste »  2020  Maud Simonnot.

Illustrations : 1/ « Uraniborg – Château et observatoire » Tycho Brahe  1546-1601  2/ « Champ de céréales »  Jan Stanislawski  1860-1907.

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Emprunter un chemin de guérison…

BVJ – Plumes d’Anges.

Feu du cœur…

10 août 2024

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« Si vous faites ricocher habilement une pierre plate sur la surface de l’eau, elle rebondira de nombreuses fois, à intervalles plus ou moins grands.

En gardant cette image en tête, remplacez maintenant l’idée de l’eau par celle du temps.

Commencez par vous poster, pierre en main, sur le rivage de Venise, face à Murano, l’île du verre, située de l’autre côté de la lagune, à une demi-heure en gondole. Ne lancez pas tout de suite votre pierre. Nous sommes en 1486, à l’apogée de la Renaissance, et Venise règne en maître sur le commerce, aussi bien en Europe que dans la majeure partie du monde. La Cité des Eaux semble vouée à rester riche et puissante à jamais.

Orsola a neuf ans. Elle vit à Murano, mais n’a pas encore travaillé le verre…

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… « Les coupes ne sont pas assorties », annonça Marie Barovier alors qu’elles se tenaient près du puits. (…)

« Pourquoi pas une plus grande variété de verres ? Pas juste des coupes, mais des verres plus ordinaires ? De jolis goti que les garzoni pourront fabriquer. Des assiettes. Des plats. Des choses simples, pas trop recherchées. Il se peut que Marco soit doué pour une de ces choses-là. Ou bien que Giacomo le soit mais n’ait pas eu l’occasion de montrer ce qu’il sait faire. Ils doivent prendre le temps de déterminer leurs points forts, plutôt que de tenter d’imiter votre père. Chaque verrier est différent, tout comme chaque chanteur a sa voix et chaque cuisinière sa pasta. Paolo, le servente de votre père, fait de l’excellent travail. Il leur apprendra, même s’il n’est pas un Rosso et ne prendra jamais la tête de l’atelier. Mais ils doivent se dépêcher de résoudre le problème. La bonne volonté de Klingenberg a des limites, et il ne tardera pas à passer commande chez d’autres. »

C’était un conseil judicieux, mais que n’importe qui aurait pu leur donner. Sa mère et même Marco auraient fini par en arriver à cette conclusion.

« Autre chose : les perles.

– Les perles ? » Les Rosso n’avaient jamais fabriqué de perles. Elles étaient bon marché, pas assez tape-à-l’œil et peu rentables ; c’étaient des objets que produisaient les verriers parmi d’autres objets plus prestigieux. Seule la rosetta des Barovier avait acquis une certaine valeur.

« Des perles que tu pourrais faire, toi.

– Moi ? » Orsola n’avait jamais manié le verre fondu… »

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Merveilleuse histoire qui porte et transporte au fil de ses 437 pages. Peu de choses ont bougé sur la lagune, le temps y est comme suspendu mais le monde autour n’est plus le même. Tout commence en 1494 sur l’ile de Murano. Maestro Rosso, maître verrier, fabrique des verres et des coupes, qu’il vend à Venise à un grand marchand, Klingenberg à l’entrepôt dei Tedeschi. Sa mort soudaine oblige sa famille à s’organiser pour que l’atelier ne disparaisse pas.

Orsola, l’héroïne de l’histoire grandit, elle rêve de souffler le verre mais ce métier est interdit aux femmes. Elle apprend l’art des perles, affine son art, elle tombe amoureuse d’Antonio mais…

L’auteure envoie sa pierre plate, elle ricoche, nous sommes en 1574 avec une terrible épidémie de peste sur la lagune… elle ricoche encore,  une autre épidémie de peste en 1631… puis il y a Casanova, Napoléon, des batailles, des morts, des naissances, des joies et des douleurs, le courage des femmes dans ce milieu d’hommes – quel courage !!! -, celui d’Orsola qui vieillit tout doucement, le fil d’or de l’amour qui entretient le feu de son cœur…

Tracy Chevalier nous tient en haleine jusqu’à la dernière page, mêlant des faits historiques précis à toute cette vie romanesque peuplée de nombreux personnages aux descriptions colorées. J’ai adoré ce livre, je l’ai dévoré et j’espère qu’il en sera de même pour vous.

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Extraits de : « La fileuse de verre »  2024  Tracy Chevalier.

Illustrations : 1/ « Bateaux sur la lagune »  2/ « Vue de Venise le soir »  Whilhelm von Gegerfelt   1844-1920.

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Ne pas se laisser abattre par l’adversité…

BVJ – Plumes d’Anges.

Héritage précieux…

5 août 2024

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Robert Doisneau

Le garde et les ballons – Paris 1946.

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Chien à roulettes – Paris 1977.

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Les frères, rue du Docteur Lecene – Paris 1934.

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La concierge aux lunettes – Paris 1945.

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Fox-terrier au pont des Arts – Paris 1953.

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La pendule – 1956.

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Le ponton, baie de Toulon – Août 1949.

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Le voilier pneumatique – Toulon 1949.

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Nice – 1945.

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Publicité Simca – 1951.

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Les Sables d’Olonne – Août 1959.

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Le baiser de l’Hôtel de Ville- Paris 1950.

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Merveilleuse exposition de photos de Robert Doisneau,

– Villa Tamaris Pacha à la Seyne sur mer dans le Var –

Témoignage d’une époque pas si lointaine mais totalement révolue…

Je vous dis cela avec un brin de tristesse ou de nostalgie,

il me semble que la modernité a souvent perdu en humanité ou en poésie,

le témoignage de celui qui « a l’œil » est plus que précieux.

Soyons de fins observateurs…

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Photos BVJ.

La lumière du lieu d’exposition était très vive,

mes photos ont des reflets indésirés, j’en suis désolée…

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Affiner notre attention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Minutes de silence…

20 juillet 2024

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« L’escargot qui dort

Sait-il que cette feuille verte

Obéit au vent ? »

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« Immense désert,

Murmure du sable en marche

Creusant le silence. »

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« Route solitaire

Qui s’étend parmi les ombres

D’une nuit d’été. »

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« À chaque reflux

Les galets brillent sous la lune,

Puis se rendorment. »

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« L’ombre d’un vieux chêne

S’éteint sur une cabane

Au soleil couchant. »

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Haïku extraits de : « Cet autre monde »  Richard Wright  1908-1960.

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Temps de silence,

temps de calme nécessaire pour tenter de comprendre l’incompréhensible…

À bientôt,

pensez à reposer votre esprit malmené par certaines et certains,

en admirant par exemple la perfection de la nature.

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Photos BVJ – Fleur d’oignon.

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S’occuper un peu de soi…

BVJ – Plumes d’Anges.

Richesse des couleurs…

14 juillet 2024

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« … Mon père qui était un médecin de l’armée coloniale britannique a été choqué par une scène qui m’est restée dans l’esprit. Nous étions dans le bus et le conducteur, un français, à un moment donné, a arrêté son bus, il a contrôlé les passagers ; or il y avait là un pauvre vieux qui n’avait pas de quoi payer son trajet. Le chauffeur a fait descendre ce pauvre paysan marocain sur la route, c’était en plein champ, il est descendu. Mon père m’a dit : « Tu vois, ça, c’est la colonisation, il faut mettre fin à ce système parce que ce n’est pas normal qu’on ne partage pas avec un homme âgé et qu’on ne l’aide pas en lui accordant le passage dans le bus. » C’est donc en allant à Marrakech que j’ai aperçu les injustices de la colonisation…

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… L’Afrique, ce continent qui fut fracturé et malmené par l’histoire (…). Les hommes et les femmes de ce continent ont besoin de se connaître, de se reconnaître.

En traversant les frontières, la littérature permet cette connaissance, cette reconnaissance. Dans l’échange, dans l’aventure, nous cessons d’être des étrangers, nous partageons des rêves, des idées, des mots, des sentiments. Nous apprenons à être ce que souhaite le romancier et peintre marocain Mahi Binebine, des voisins, et qui sait, un jour peut-être comme le souhaitait le grand Martin Luther King dans sa célèbre formule : « Nous avons appris à nager comme des poissons, nous avons appris à voler comme des oiseaux, mais nous n’avons pas appris l’art tout simple de vivre ensemble comme des frères et des sœurs. » Grâce à la littérature, grâce à ces voix multiples, nous avons les armes qu’il faut pour lutter contre ceux qui, malgré les enseignements de l’histoire, revêtent aujourd’hui les loques trouées du racisme et de la xénophobie…

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… L’idée de l’engagement est venue de mon père mais je me souviens également de ce que racontait ma mère ; lorsqu’elle s’est mariée, elle s’est résolue à quitter la France, à partir vivre en Afrique pour le suivre. Ses amis ont tous réagi par des remarques de type : « Mais tu vas vivre dans un pays de sauvages. » Elle leur a répondu : « C’est vous les sauvages, je crois que je vais apprendre beaucoup en Afrique. » Elle voulait dire que l’aveuglement, l’égoïsme, l’indifférence de ses amies parisiennes lui semblaient être la vraie sauvagerie, le vrai manque de civilisation… »

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Ce petit livre de Jean-Marie G. Le Clézio est une riche réflexion à propos de la littérature et du pouvoir des mots. L’auteur raconte au fil des pages des souvenirs marquants, des situations vécues sur lesquelles ou contre lesquelles il s’est construit. Homme solitaire, profondément humain, frère de cœur des opprimés, engagé dans l’écriture – la seule chose qu’il sache faire – par petites touches, contre l’injustice.

Né à Nice pendant la guerre, il a connu les privations, il a vu la détresse des enfants et des personnes âgées « qui sont les premières victimes dans les conflits. » Âgé de huit ans, déjà doté d’un esprit curieux, il part rejoindre son père, médecin au Nigéria, accompagné de sa mère et de son frère. Il quitte «  la France dévastée pour l’Afrique, terre d’abondance et de vraie liberté « , il en reste ébloui. Mais il découvre le système colonial, ses abus et ses maltraitances, les guerres entre les communautés montées les unes contre les autres par des européens avides…

Jean-Marie G. Le Clézio nous parle des rencontres, des hasards de la vie, des lectures, de la nature, de sa beauté, des artistes et écrivains femmes et hommes qui ont une vraie importance à ses yeux… Tout cela est le terreau qui l’amène à l’écriture et au travers des mots et des histoires, à son engagement. Il y a toujours à apprendre des autres, merci à la littérature de faire circuler des textes importants pour élever l’homme dans son humanité.

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Extraits de : « Identité nomade »  2024  Jean-Marie Gustave Le Clézio.

Illustrations : 1/« Jonquilles dans un pot vert »  2/« Bouquet de fleurs rouges »  Pierre Bonnard  1867-1947.

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Apprécier la richesse des racines multiples…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fleurs du ciel…

7 juillet 2024

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« Fais-toi croître à toute heure en indépendance,

mais accompagnée de bienveillance, de sincérité, de modestie. »

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« Quand la contrainte des circonstances te laisse désemparé,

rentre en toi-même aussitôt et ne perds pas la mesure plus longtemps qu’il n’est nécessaire.

Tu seras d’autant plus maître de l’harmonie que tu y reviendras plus fréquemment. »

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Établir un calme mental…

il nous faut accepter les choses telles qu’elles sont,

nous ne maitrisons pas grand chose, nous ne pouvons agir que sur nous-même.

Fleurissons avec sérénité…

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Citations de Marc Aurèle extraites de « Pensées pour moi-même ».

Photos BVJ – Juillet 2024.

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Cueillir les bonheurs fugitifs qui fleurissent dans le ciel de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Singeries et renardies…

30 juin 2024

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« Les animaux, au décès d’un lion,

En son vivant prince de la contrée,

Pour faire un roi s’assemblèrent, dit-on.

De son étui, la couronne est tirée :

Dans une chartre un dragon la gardait.

Il se trouva que, sur tous essayée,

À pas un d’eux elle ne convenait.

Plusieurs avaient la tête trop menue,

Aucuns trop grosse, aucuns même cornue.

Le singe aussi fit l’épreuve en riant ;

Et, par plaisir, la tiare essayant,

Il fit autour force grimaceries.

Tours de souplesse, et mille singeries,

Passa dedans ainsi qu’en un cerceau.

Aux animaux cela sembla si beau

Qu’il fut élu : chacun lui fit hommage.

Le renard seul regretta son suffrage,

Sans toutefois montrer son sentiment.

Quand il eut fini son petit compliment,

Il dit au roi : je sais sire une cache,

Et ne crois pas qu’autre que moi le sache.

Or tout trésor, par droit de royauté,

Appartient, sire, à votre majesté.

Le nouveau roi bâille après la finance,

Lui-même y court pour n’être pas trompé.

C’était un piège : il y fut attrapé.

Le renard dit, au nom de l’assistance :

Prétendais-tu nous gouverner encor,

Ne sachant pas te conduire toi-même ?

Il fut démis : et l’on tomba d’accord

Qu’à peu de gens convient le diadème. »

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Astres et désastres continuent à obscurcir le ciel de notre quotidien,

que penser ? que dire ? que faire ? qui croire ?

Dans cet immense brouhaha au sein duquel nous nous trouvons,

un processus semble à l’œuvre.

Lequel ? Jusqu’où ? Jusqu’à quand ?

Nul ne le sait pour l’instant.

Gardons confiance en la vie

et tendons vers la meilleure version de nous-même.

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Fable de Jean de la Fontaine  1621-1695  « Le renard, le singe et les animaux ».

Illustrations : 1/ « La nuit »  2/ « La révolution des planètes »  Augusto Giacometti  1877-1947.

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Exprimer ce que nous voulons vraiment…

BVJ – Plumes d’Anges.

Paisibilité…

23 juin 2024

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Racistes

« Voilà ce qu’ils disent :

l’anémone est plus intelligente que la rose

le sable est plus beau que le chat

et la pierre a toujours été

supérieure au potiron.

Ils reprochent au noir

d’être plus noir que le blanc

comme on reprocherait au feu

d’être plus chaud que la neige

et au miel d’être plus sucré

que la vague.

Et s’ils ont peur de leur ombre

c’est qu’ils se doutent un peu

que haïr l’étranger

c’est avoir peur de soi. »

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– grande gentiane jaune –

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– bugle pyramidale –

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– rhododendron –

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– oseille des Alpes –

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– fougère –

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– globulaire –

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– myosotis –

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– gentiane des neiges –

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– anémone –

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– pétasite paradoxal –

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Renaître

« Certains soirs on s’endort

comme une pierre lasse

cerné par le malheur

et l’on voudrait s’oublier

sous l’eau très lente du sommeil

 

on tire un drap sur son front

pour se cacher du monde

 

on ne veut

ni le rêve ni l’ombre

ni l’œil têtu d’une lampe

 

surtout ne pas sentir la peur

qui nous marche sur le ventre

comme un chat

 

et l’on s’éveille au matin

un soleil entre les doigts. »

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La nature aux mille facettes – sublimes mais parfois cruelles –

a dispersé son manteau neigeux

et prépare joyeusement le festin des animaux de pâturage.

La diversité est grande, la richesse infinie, nous allons de surprise en surprise.

 Restons calmes, restons paisibles,

soyons dans la conscience pure pour trouver la meilleure voie.

Poèmes extraits de « Sans frontières fixes »  2001  Jean-Pierre Siméon.

Photos BVJ – Dans les Alpes françaises et italiennes – juin 2024.

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Entretenir une douce flamme en soi…

BVJ – Plumes d’Anges.