Blanc…

4 février 2025

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Un petit coup de blues, nous en vivons tous…

Dire – Se dire – Parler – Exprimer –

Échanger – Écouter – S’écouter – Entendre –

Réfléchir – Évoluer – Transformer – Moduler –

Agir – Réagir – Observer – Voir – Prendre note – Faire silence…

Je pars vers le blanc pour y retrouver les couleurs de la vie,

pour méditer sur de nouvelles voies à emprunter,

pour découvrir une source de lumière nouvelle…

À bientôt !

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« Le blanc agit sur notre âme comme un silence,

un rien avant tout commencement. »

Vassily Kandinsky

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Illustrations : 1/« Ascension du Mont Blanc »  Gabriel Loppé  1825-1913   2/« Source de l’Arveyron »  Carl-Ludwig Hackert
1740-1800.

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Poser une intention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Voix de la voie…

26 janvier 2025

 

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« Les couleurs aveuglent l’œil.

Les sons alourdissent l’oreille.

Les saveurs engourdissent le palais.

Les pensées affaiblissent l’esprit.

Les désirs fanent le cœur.

 

Le maître observe le monde mais fait confiance à sa vision intérieure.

Il laisse les choses aller et venir.

Son cœur est ouvert comme le ciel. »

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Tao te King – Livre sacré de la Voie et de la Vertu – XII – Lao Tseu – VIème avant J.C.

Traduction choisie –> ICI

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Lâchons prise, nous ne pouvons tout comprendre…

Ouvrons notre cœur…

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Illustrations : 1/ « Les principaux buildings »  2/ « Chutes d’eau »  John Emsli 1813-1875 et James Reynolds dans Geological Diagrams  1851  3/ « Carte du ciel Hémisphère nord » 1870  Joseph Meyer et Ernst George Ravenstein 1834-1913.

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Ouvrir la voie du cœur…

Perles et brumes…

19 janvier 2025

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Rêve…

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Demi-teintes, perles tintinnabulantes,

son cristallin des grelots de verre,

lumières scintillantes, reflets des états d’âme ?

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Virtuosité des artisans créateurs et des metteurs en scène,

humilité des uns, mise en lumière des autres,

vision harmonieuse du monde ?

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Élégance des formes, tonalités aurifères,

transparences et opacités,

tout n’est-il que paradoxe ?

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Gouttes précieuses, ondulations des lignes,

divagations vers d’autres rives,

l’esprit suit. Se perd-il, parfois ?

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Les rêves naissent, les rêves affluent,

ils s’envolent et effleurent les cieux…

Tout existe et rien n’existe, quel chemin faire sien ?…

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… Réveil.

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« rêve matinal. J’y songe

mais qu’était-ce ?

j’ai l’esprit embrumé »

Soseki  1867-1916.

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Photos BVJ – Vitrines d’une enseigne de luxe Galleria Vittorio Emanuele Milano Noël 2024 – détail.

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Libérer notre esprit…

BVJ – Plumes d’Anges.

Intelligence originelle…

12 janvier 2025

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La nature, plus grand musée de la planète Terre…

Le givre disparait, le livre poétique de la vie s’ouvre…

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Perfection absolue, on n’ose poser le pied sur ces splendeurs.

Équilibre admirable , cycle éternellement renouvelé, la beauté est absolue…

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Veloutés, doux piquants, camaïeux de verts, de beiges,

fleurettes, brindilles, mousses se volent la vedette…

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Tout est présent et en devenir,

la lumière changeante sculpte le renouveau…

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Le livre peut se refermer, les jardiniers du ciel ont veillé,

les souvenirs resteront gravés dans la mémoire du monde,

la vie continuera à tracer son chemin…

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J’aime ces petites balades en solitaire, tôt le matin.

Dans ce face à face, l’attention est à son summum,

les découvertes affluent, un silencieux dialogue s’instaure.

Merci la Vie pour ces doux moments…

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 « … Voilà donc une autre terre à l’intérieur de la terre.

Et voilà un instant

dans lequel l’imagination et le mot paraissent comme jumeaux.

Est-ce-que la vérité est absente et ne devient présente

qu’entre les cils de l’imaginaire et entre les lèvres de la poésie ?… »

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Extrait de : « Le Louvre, espace de l’alphabet à venir » – Adonis – Éditions Seghers&Louvre 2024.

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Photos BVJ – Dans le Trièves – Décembre 2024.

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La Nature, comme un musée…

BVJ – Plumes d’Anges.

Paradis des oiseaux…

5 janvier 2025

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« … L’Age d’Or est encore de ce monde. C’est nous qui ne le voyons pas.

Novalis l’avait pressenti. Écoutons-le : »Le paradis est dispersé sur toute la terre.

C’est pourquoi nous ne le reconnaissons plus.

Il faut réunir ses traits épars. »

L’oiseau, l’élan des retrouvailles

De manière tout à fait inattendue, comme s’il intensifiait le lien à mon propre milieu, un oiseau, l’engoulevent, va donc me permettre de renouer avec des formes d’attention que j’avais connues, enfant. Parce qu’il sort vraiment du lot, cet oiseau m’a permis de retrouver mon enthousiasme : « Ah oui cet oiseau là ! »…

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Jusqu’alors, je m’étais passionné pour l’oiseau. Dès l’enfance, c’est lui qui avait provoqué, sculpté ma sensibilité aux autres formes de vie. Désormais, c’était au-delà : l’oiseau serait mon guide. « Écoute ! Écoute-moi, écoute ce que je fais ! Tais-toi une seconde, et même tiens arrête. » De cette écoute, il s’agit non seulement de parler, de rédiger un hommage à l’oiseau, ou de lancer l’alerte. Les oiseaux n’ont que faire de notre joie ou de nos craintes. Mais aussi de faire quelque chose, concrètement, de ce voisinage, tirer les leçons de cet échange, de cette secousse provoquée par l’oiseau.

Par exemple initier un projet qui, d’un seul coup, ferait que ma vie de forestier, augmentée d’un geste poétique, retrouve un sens. Faire quelque chose de beau. Chacun de nous porte en lui l’image imprécise d’un paradis antérieur dans lequel il rêve de se réfugier quand les saccages alentour deviennent insoutenables. Dans ces moments là, ce n’est pas seulement un répit qu’on appelle ; mais aussi une consolation, quelque chose de plus que la cessation du tourment que l’on endure. Comme si celui-ci donnait droit à un bonheur au dessus de tous les autres, qui n’est plus, depuis longtemps de ce monde. Rêver d’une autre façon de vivre dans un monde abîmé. Inventer une autre manière d’habiter. L’imagination, voilà le trésor de l’homme ; son exercice doit précéder celui de la volonté. (…)

  Il n’y a pas de pourquoi, il y a un Parce que l’oiseau. Pourquoi lutter, s’y prendre autrement pour accompagner la forêt, pour vivre ? Parce que l’oiseau. Car « les oiseaux ne sont pas des voisins comme les autres (…) Eux qui portent la forêt sur leur dos, des graines du monde au bec. Que serait le monde sans eux ? Un ciel sans oiseaux ? Par rapport à cette horreur qui semble aujourd’hui plausible, tout oiseau est un commencement, un enclenchement, une résistance. Qui commence par une présence. L’enjeu est donc de repeupler. De quoi veux-tu t’entourer ? De fleurs, d’arbustes chargés de baies, de fruits, d’insectes, de chants et de vols d’oiseaux ! D’où l’idée de sanctuariser un fragment de notre forêt pour que l’oiseau y « déploie ses signes à lui ». Le Paradis des oiseaux ! Naïveté ? Elle sauve. Utopie ? Elle transfigure… »

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Voulant réaménager une parcelle de châtaigniers moribonds dans la forêt de la Bonne Foussi en Dordogne, Jean Mottet, forestier, professeur de cinéma et écrivain, apprend « de la bouche du chanteur d’oiseaux Jean Boucault que l’engoulevent en provenance de la forêt du Gabon, s’installerait dans cette coupe rase au prochain printemps ! ».

Amoureux des oiseaux depuis l’enfance, l’éblouissement intérieur provoqué par une telle révélation, incite notre forestier à réfléchir et préparer la fête à venir, il veut faire œuvre de beauté, œuvre poétique. Il plantera là des centaines de chênes et des centaines de fruitiers sauvages, des buissons buissonnants… Chaque jour ou presque, il viendra observer la création en devenir et de mars à septembre pourra admirer la danse et le drôle de chant de l’engoulevent, un quart d’heure avant le coucher du soleil… De nombreuses citations fleurissent au fil des pages, invitant Rainer Maria Rilke, Claudie Hunzinger, Henry David Thoreau, Philippe Jaccottet, Vincianne  Despret, et bien d’autres…

Ce petit ouvrage très vivant, mêlant art, poésie et science de la terre, se lit d’une traite, il est passionnant, il surprend, il interroge.  N’est-il pas en plus, une leçon de vie qui nous inciterait à agir, à préparer l’écrin du  jardin des merveilles futures que nous aimerions attirer à nous  ?

Comme le dit Amélie Nothomb en quatrième de couverture : « Dans ce monde des lettres où tout le monde aborde des questions futiles, désespérantes, inintéressantes ou laides, Jean Mottet consacre un livre à l’engoulevent. Enfin un sujet important ! Bravo à l’auteur pour son sens des priorités ! »

Un bel hommage qui invite la beauté à sa table, lecture à déguster joyeusement !

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Extraits de : « Éloge de l’engoulevent  – Un hymne au vivant »   2024   Jean Mottet.

Illustrations : 1/« La forêt »  Dominique Peyronnet  1872-1943  2/« L’engoulevent » – Illustration – Alexander Wilson  1766-1813.

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Chanter et danser la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant du possible…

31 décembre 2024

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« … Je crois que c’est un philosophe espagnol qui s’appelle Unamuno

qui disait : peut-être que croire en Dieu, c’est tout simplement espérer qu’il existe.

Et bien, j’espère qu’il existe.

Vous savez pourquoi ?

Parce que s’il n’existe pas, la vie est quand même trop dure.

Que ce soit toujours les mêmes qui gagnent,

que ce soit toujours ceux qui sont les plus brutaux ou les plus dissimulés

ou les plus habiles qui l’emportent sur les plus honnêtes et les plus modestes,

si vraiment c’est ça la vie,

c’est vraiment dur alors il vaut mieux espérer qu’il y ait quelque chose… »

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Jean d’Ormesson  1925-2017  – Extrait d’une interview  « La quête du sens » Podcast.

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Propos simpliste diront certains… mais si riche en fait.

Ce n’est pas de religion dont il nous est parlé mais de spiritualité, il nous faut rétablir des liens profonds avec plus grand que nous, avec cette dimension qui nous dépasse. Nous n’aurons pas de réponses à toutes nos questions bien sûr, peut-être pouvons-nous dialoguer avec une seule étoile, notre étoile du matin ? Illuminer notre « intérieur », avancer, un pas après l’autre, pour nous élever spirituellement ? Le cosmos a besoin de nous, de chaque parcelle lumineuse que nous émettons. Nous pouvons la ciseler encore et encore pour parfaire notre note musicale sur la partition de la vie…

Beau passage à tous, belle année 2025,

des bouquets de soleils vers vous.

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Illustrations : 1/ « Nuit étoilée » 3/ « Étoile du matin »  Joseph Chelmonski    1849-1914   2/ « Prairie fleurie »  Elin Danielson-Gambogi  1861-1919.

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Allumer notre étoile du matin…

BVJ – PLumes d’Anges.

Réveillons-nous…

24 décembre 2024

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« Il s’agit juste d’une manière humaine d’habiter le monde.

Parce que dire habiter poétiquement le monde ou

habiter humainement le monde, au fond, c’est la même chose. »

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– Christian Bobin dans « Le plâtrier siffleur » –

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Dans le bois sacré de la nuit de Noël,

je vous souhaite de trouver la bonne étoile,

celle qui sème ses paillettes d’amour, de paix,

d’harmonie, de joie et de sérénité.

Belle fin d’année à toutes et à tous, à l’année prochaine…

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Illustrations : 1/ « Cadeaux de Noël »  Peintre anonyme XIXème  2/ « Le bois sacré »  Paul Sérusier 1864-1927

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Que l’Étoile de Noël brille intensément…

BVJ – Plumes d’Anges.

Loin des foules…

20 décembre 2024

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Tout est paisible en cette saison en ce lieu,

les couples de Colverts lancent de joyeux couacs,

les cimes enneigées se mirent dans l’eau du lac,

au dessus, orangers et oliviers illuminent les jardins,

de petits bateaux cabotent silencieusement tels des bateaux de papier…

Ici et maintenant tout est parfait.

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« La beauté n’est pas une fantaisie, elle possède le sens éternel de la réalité. Les faits qui causent l’abattement et la tristesse ne sont qu’une brume, et lorsqu’à travers cette brume la beauté perce ça et là, nous comprenons que la paix est vraie et non le conflit, que l’amour est vrai et non la haine et que la vérité est l’unité et non la multitude disjointe. »

Rabindranath Tagore dans « La religion du poète » .

Photos BVJ – Lac de Garde décembre 2024.

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Choisir la paix et la beauté, une fois encore…

BVJ – Plumes d’Anges.

Senteur, saveur…

8 décembre 2024

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« … La clémentine a bonne taille. Elle vient se lover dans la main, et y trouve sa juste place. On l’éprouve du pouce ; sa consistance n’est ni dure, ni molle. Sa peau légèrement grenue est agréable, sans sophistication soyeuse ni rugosité. On l’emporte partout. Au fond du sac, elle se glisse sans effort, ne tache pas, ne pèse rien. On peut l’extraire à tout moment, dans un moment creux de préférence. Manger une clémentine est un rite consenti par tous les entourages, une petite virgule concédée sans dégoût ni restriction, dans les voyages automobiles ou les trajets ferroviaires.

La volupté suprême est de commencer à la dépiauter d’une seule main, de l’abandonner du regard en continuant de lire un livre ou de consulter son smartphone. Quand la peau est trop fine, cela résiste un peu, mais elle a d’ordinaire une souplesse conciliante. Il faut insister au passage du filament central, précieusement préservé dans la consommation domestique, quand on veut en faire la mèche d’un minilampion, mais arraché, sacrifié dans la dégustation ambulante.

Cela semble une gageure, et pourtant on y parvient toujours. On tient l’écorce entière et le fruit dans la paume. Un parfum frais, léger, commence à s’épancher. On sait qu’il n’incommode pas les autres, leur dit des souvenirs de cours d’école avant l’étude du soir, ou d’hivernances. C’est qu’il est temps d’abandonner l’indifférence et de consacrer ses deux mains à la séparation des tranches. Là encore, la clémentine ne fait pas sa coquette. Sa bonne volonté fait penser à Paul et Virginie, un monde où les melons seraient nervurés pour que les humains puissent y découvrir des parts satisfaisantes. Mais dans la bouche le fruit sage et conditionné n’en explose pas moins, calme la soif, la faim, laisse planer dans les wagons entiers cette question troublante : est-ce la clémentine qui sent Noël, ou Noël qui sent la clémentine ?… »

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Texte issu d’un joli livre de Philippe Delerm dans lequel par petites touches incroyablement variées, il parle avec justesse d’instants de vie que nous connaissons toutes et tous, sortes de clichés photographiques fixés dans une mémoire. Le vocabulaire est riche, les tournures grammaticales élégantes, l’observation fine, ces petits riens quotidiens ou presque sculptent l’existence et y ajoutent une note joyeuse et  espiègle… un doux plaisir à partager, comme ce gâteau qui donnera un air de fête à cette fin d’année, régalez-vous et régalez ceux que vous aimez, il n’y a jamais trop d’amour et de douceur paisible à distribuer…

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GÂTEAU AUX CLÉMENTINES

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Ingrédients : 5 clémentines BIO (400 g.), 6 œufs, 200 g. de cassonade, 250 g. de poudre d’amandes, 10 g. de beurre pour le moule.

Réalisation : Faire bouillir un grand volume d’eau pour pocher les fruits entiers pendant 1 heure, à feu moyen. Égoutter, laisser refroidir,  les réduire en purée au blender ou au mixer.

Battre les œufs avec le sucre, ajouter la poudre d’amandes puis la purée de fruits.

Verser cette pâte dans un moule beurré, enfourner 50 minutes environ à 180 degrés.

Laisser tiédir et démouler.

J’ai rajouté un petit glaçage au Grand Marnier…

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Texte extrait de : « L’extase du selfie et autres gestes qui nous disent »  2019  Philippe Delerm.

Tableau : « Fruits et porcelaines »  Antonio Ponce  1608-1677  –  Photos PJ.

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Apprécier l’importance des petites choses…

BVJ – Plumes d’Anges.

Bien veiller…

1 décembre 2024

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« ... Je m’appelle Giacomo, comme le saint patron de Prats – Prazzo en italien -, le village au fond de la vallée où j’ai passé mon enfance avec ma mère, dans la maison du grand-père Giacomo et de sa femme Desideria, déjà veuve quand il l’épousa. Mon grand-père aussi était veuf avant de se marier. Mais la femme à qui il avait passé la bague au doigt était morte juste après avoir mis au monde mon père. En somme, les deux seules personnes auxquelles j’étais lié par le sang étaient mon grand-père et ma mère, qui porte d’ailleurs un bien joli nom, Lunetta, « petite lune », parce qu’au moment où elle poussa son premier cri ici-bas, un croissant de lune apparut à la fenêtre.

Nous habitions une maison spacieuse et commode, donnant sur les méandres de la Maira, entourée d’un vaste pré sur lequel avaient spontanément poussé des bosquets de jeunes aulnes et de bouleaux à l’écorce argentée. Chaque année, les troncs de mélèze coupés au sommet dévalaient la pente avant d’être empilés dans ce pré pour le séchage. Même quand j’étais tout petit, mon grand-père m’emmenait parfois voir les troncs dégringoler dans la montagne, et je m’en souviens bien, car ils rebondissaient et faisaient un vacarme énorme. Je n’aimais pas les entendre se fracturer contre les pierres, mais je humais de toutes mes narines la forte odeur qu’ils charriaient avec eux, un délicieux mélange de résine, d’herbe écrasée et de terre humide. J’avais l’impression que ce parfum était le souvenir qu’ils laissaient aux bois qui les avaient vus naître.

Je suis resté dans cette maison jusqu’à mes huit ans, ne faisant rien d’autre que grimper aux arbres, courir après les agneaux, pêcher dans la Maira, accompagner parfois Desideria aux champignons dans le sous-bois. Et puis un jour, on me conduisit auprès d’un vieux prêtre qui ne passait par Prazzo que l’été. À son tour, le curé m’emmena au monastère de Pedona, à Borgo San Dalmazzo. Un lieu éloigné, à trois ou quatre jours de marche, là où commence déjà la plaine. Le monastère avait jadis connu des jours fastes, mais les choses avaient bien changé : les moines étaient tous partis et ce prêtre était devenu une espèce de gardien de l’église, de la crypte et de tout ce qui restait des anciens bâtiments alentour.

« Le moment est venu pour toi de recevoir un peu d’éducation, d’apprendre quelque chose que tu ne trouveras pas chez nous. Don Egildo sera ton maître en échange de menus services, chez lui et à l’église, pendant la messe. Je suis sûr que tu te plairas là-bas. » Une fois de plus, mon grand-père s’était contenté de quelques mots, auxquels personne n’avait songé à s’opposer…

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… En 1915, l’année de mon retour dans le val Maira, l’Italie entra en guerre…

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... Les officiers de Cuneo avaient laissé entendre que la guerre serait rapide comme l’éclair, elle durerait un an tout au plus, et la victoire nous tomberait dans le bec. Mais Grand-Père savait qu’ils avaient commencé à ouvrir d’autres fronts, et il se doutait que la guerre durerait plusieurs saisons.

Et moi dans tout ça ?

Toi tu feras le caviè parce que les cheveux restent encore la denrée la plus précieuse, et que je ne voudrais pas que les femmes, là-haut, dit-il, le doigt pointé vers les montagnes, quelqu’un d’autre prenne leur butin. J’en connais qui ne sont pas partis à la guerre et qui ne demande qu’à faire main basse dessus. C’est pour ça qu’il faut rester à l’affût et se tenir prêt à prendre la route à tout moment.

– Mais je ne suis pas caviè, moi. Je ne t’ai accompagné que deux ou trois fois.

– Foutaises! Tu seras meilleur que moi. Tu as toutes les qualités requises : tu es jeune, tu ne manques pas de distinction, tu parles bien, tu es convaincant, et tu as le charme de l’étranger. Après les dix années passées loin du village, tout le monde a oublié que tu étais d’ici. Si tu ajoutes à ça un peu de gentillesse et de boniment, qui te viendront avec le temps, tu feras un parfait pellassier… »

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Un joli roman qui se passe donc dans les Alpes italiennes, tout près de la France, aux alentours de la guerre de 1914-1918. Le grand-père est un personnage très autoritaire qui mène sa famille et ses affaires d’une main de fer. Son fils fuyant cette autorité, est parti travailler en France, espérant mettre de l’argent de côté pour faire venir sa femme et son unique enfant. Malheureusement, il y meurt accidentellement.

Le grand-père décide que son petit-fils, après dix années d’école, prendra sa suite. Celui-ci se révèle en effet doué et courageux, malgré sa jambe boiteuse. Il aime profondément ces paysages que l’auteur nous décrit fort bien. Mais il a quelque chose de plus que son aïeul, c’est son grand cœur et l’intelligence de ce cœur. Chaque année au printemps, il va sur les sentiers alpins du Piémont, recueille les histoires de ces femmes et de ces hommes qui ont traversé l’hiver dans une grande solitude. Il tisse avec eux des liens de solidarité, Giacomo aime les gens et ils le lui rendent bien, il est bienveillant, a conscience d’être un privilégié, cherche à aider ceux qui vivent des difficultés, les affaires, qu’il sait importantes, viennent après. Il fait de belles et importantes rencontres qui marquent sa jeune existence.

J’ai été très intéressée par la vie dans ces magnifiques montagnes, à cette époque, peut-être parce que les noms des  villages, des rivières me parlent, j’aime énormément balader dans ces régions. Savoir comment vivaient les anciens, les raisons de l’immigration en France ou ailleurs, la découverte de ce commerce de cheveux des pauvres pour en faire des perruques pour des plus riches… font un roman rude et tendre à la fois que je vous recommande vivement.

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Extraits de : « L’inventaire des nuages »  2024  Franco Faggiani.

Illustrations : 1/ »Moissons »  2/« Voyageurs dans les montagnes »  Carlo Ademolo  1824-1911.

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Cultiver l’intelligence du cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.