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« … Depuis le travail jusqu’à la consommation, ce n’est qu’une fuite en avant perpétuelle, où le bonheur est toujours pour demain. Il faut aller de l’avant, comme on dit, anticiper, se préparer à l’avenir… Et chacun court ainsi après sa propre mort. Être présent à la présence, ce serait plutôt apprendre à s’arrêter parfois, à regarder le temps passer, à contempler ce qui est plutôt qu’à imaginer ce qui sera… C’est pourquoi il est urgent de revenir à la présence : parce qu’il est urgent de revenir à l’être, au réel, à ce que j’appellerais « le présent du monde » – au double sens du mot « présent », qui désigne à la fois ce qui est actuel et ce qui est donné, la présence et le cadeau. Eh bien voilà : le plus beau cadeau, c’est la présence elle-même… »
Extrait de : « Le présent du monde » – Propos d’André Comte-Sponville recueillis par Sophie Pierron-Rigal.
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« … Partout où l’énergie est suramplifiée, où elle est intentionnellement manifestée dans le but d’être remarquable – et remarquée – il y a dysharmonie naturelle. La véritable présence, celle qui existe de tout temps et en tout, ne crée d’excès en rien. Elle reste invisible et cela seul peut générer l’harmonie. Une présence qui n’est pas parfaitement intégrée à la vie courante, et produit des effets remarquables, ne représente pas la vraie sagesse de la vie. Elle n’est pas non plus, ce me semble, ce que la vie nous demande. Nous n’avons pas à suivre la voie du saint, mais à savoir être présent, tout simplement. Et c’est si rare !… »
Extrait de : « Le point focal » – Propos de Richard Moos recueillis et traduits par Claire Lévi.
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« … Vivre l’instant présent ne peut se réduire à la mise en œuvre d’un procédé pratique consistant à limiter l’attention à ce qui se fait sur le moment. Il est certes important de ne pas se laisser encombrer par le poids du passé ou les soucis de l’avenir, mais cette démarche ne permet un véritable épanouissement que si elle ne se limite pas à des préceptes négatifs (ne pas penser au passé, au futur). Pour s’épanouir, l’homme a besoin de trouver le sens de ce qu’il fait, un sens positif qui met en valeur une raison profonde. Sinon, le risque est grand d’une application volontariste (et donc superficielle) de stratagèmes qui n’apportent pas de réelle paix en profondeur.
La paix intérieure est une paix intériorisée ; elle est la conséquence d’un regard sur l’essentiel ; vivre l’instant présent, c’est ouvrir les yeux du cœur à une autre dimension ; à chaque instant, heureux ou triste, quelle qu’en soit l’efficacité apparente et les remous ou les envolées, il est toujours possible de regarder, plus en profondeur, une Présence qui murmure « amour ». C’est cet amour, lumière sur le vécu, qui apporte la paix, la joie, l’émerveillement… »
Extrait de : « Le présent est présence » Propos de Jean-François et Liliane Vézin.
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Ouvrage collectif – 2001 -« L’art de vivre au présent » sous la direction d’Eric Le Nouvel.
Illustrations : 1/« L’esprit de la rose » 2/« La nymphe Écho » (étude) John William Waterhouse 1849-1917.
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S’habiter véritablement…
BVJ – Plumes d’Anges.