Archive pour janvier 2013

Appel…

mardi 29 janvier 2013

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 » Un jour, un sultan convoqua ses ministres les uns après les autres. Il montra à chacun un merveilleux bijou finement ouvragé. Il demanda au premier :

« À combien estimes-tu ce bijou ?

– Majesté, répondit le ministre, il vaut au moins la quantité d’or que peuvent porter six mulets.

– Ton évaluation est correcte. », dit le sultan.

Puis il tendit un marteau au ministre et, plaçant le bijou devant lui, lui ordonna :

« Casse-le ! »

Le ministre recula, effrayé, et finit par bafouiller péniblement :

« Majesté, c’est impossible ! C’est un bijou inestimable. Je ne peux pas faire ça ! »

Le sultan le combla de cadeaux et le fit asseoir à ses côtés. Puis il fit venir un deuxième ministre qui réagit comme le premier. Le troisième, le quatrième et tous les autres en firent autant. Tous, couverts de cadeaux, siégeaient autour du sultan qui convoqua, alors, son esclave préféré. Lui montrant le bijou, il lui demanda à combien il l’évaluait :

« Je ne saurais le dire, répondit l’esclave. Sa valeur est bien trop grande pour que je puisse l’estimer.

– Eh bien, casse-le ! » ordonna le sultan, lui tendant le marteau.

Sans hésiter, l’esclave prit le marteau et broya le bijou du premier coup. Les ministres furent scandalisés. Le sultan, lui, pleura d’émotion.

« Je ne suis pas ici pour refuser de casser un bijou et recevoir des cadeaux, se justifia l’esclave. Obéir à l’ordre de mon maître compte plus pour moi que cet objet précieux. »

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À un moment donné, si nous voulons avancer et que notre voix intérieure, notre maître intérieur, nous l’ordonne, nous devons accepter de sacrifier certaines choses, aussi précieuses soient-elles… »

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« Le bijou du roi » Extrait de « La sagesse des contes » 1997  Alexandro Jodorowsky.

Illustrations : 1/« Viel homme en costume oriental : Sultan Soliman »  Jan Lievens 1607-1674 2/« Projet de bijou avec montre » Alexis Falize 1811-1898.

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Accepter de perdre certaines choses pour avancer…

BVJ – Plumes d’Anges.



Calme intérieur…

dimanche 27 janvier 2013

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« … Le flux de la pensée a une force énorme qui peut aisément vous emporter. Chaque pensée se donne tellement d’importance ! Elle veut attirer toute votre attention. Voici une nouvelle pratique spirituelle à votre intention : ne prenez pas vos pensées trop au sérieux…

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« J’ai tellement de choses à faire ! » Oui, mais quelle est la qualité de vos gestes ? En vous rendant au travail, en parlant à des clients, en travaillant à l’ordinateur, en effectuant des courses, en vous occupant des innombrables composantes de votre quotidien – êtes-vous pleinement dans ce que vous faites ? Vos agissements sont-ils marqués par le lâcher-prise ou par la rigidité ? C’est cela qui détermine votre succès dans la vie, et non la quantité de vos efforts. L’effort implique le stress et la tension, le besoin d’atteindre un stade futur ou d’accomplir un certain résultat.

Détectez-vous en vous la moindre absence de désir de ce que vous êtes en train de faire ? Comme vous êtes à nier la vie, aucun résultat heureux n’est possible.

Si vous détectez cet état en vous, pouvez-vous également le laisser tomber et vous plonger entièrement dans ce que vous faites ?

« Une chose à la fois », c’est ainsi qu’un maître zen définissait l’essence du zen. Faire une chose à la fois, c’est vous plonger entièrement dans ce que vous faites à l’instant, y accorder toute votre attention. C’est agir dans le lâcher-prise – dans la maîtrise…

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… Comme chaque expérience humaine est éphémère, comme nos vies sont fugaces ! Y-a-t-il quelque chose qui ne soit pas sujet à la naissance et à la mort, quelque chose d’éternel ?

Réfléchissez : s’il n’y avait qu’une seule couleur, disons le bleu, et que le monde entier, avec tout ce qu’il comprend, était bleu, il n’y aurait pas de bleu. Pour que l’on puisse reconnaître le bleu, il doit y avoir quelque chose qui ne l’est pas ; autrement il ne « ressortirait » pas, il n’existerait pas.

De même, ne faut-il pas quelque chose qui n’est ni fugace, ni transitoire pour que soit reconnue la fugacité de toute chose ? Autrement dit, si tout était transitoire, y compris vous-même, le sauriez-vous ? Puisque vous avez la conscience de la nature éphémère de toutes les formes, y compris la vôtre, et que vous pouvez l’observer, n’est-ce pas un signe que quelque chose en vous n’est pas sujet à la décomposition ?

A vingt ans, vous avez conscience de la force et de la vigueur de votre corps ; soixante ans plus tard, vous avez conscience de sa faiblesse et de sa vieillesse. Votre pensée a peut-être changé, elle aussi, depuis vos vingt ans, mais la conscience de la jeunesse ou de la vieillesse du corps, ou du changement de la pensée, n’a subi, elle, aucune modification. Cette conscience, c’est l’éternel en vous – la conscience même. C’est la Vie Une et sans forme. Pouvez-vous La perdre ? Non, car C’est ce que vous êtes… »

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Extraits de : « L’art du calme intérieur » 2003   Eckhart Tolle.

Tableaux : 1/« Jeune liseuse »  Emile Rau 1858-1937 2/« Fleurs et rideau »  Adriaen van der Spelt 1632-1673.

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Simplement être à ce que l’on fait, en toute quiétude…

BVJ – Plumes d’Anges.

Toute petite chose…

mercredi 23 janvier 2013

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« J’ai jeté cette toute petite chose que l’on appelle « Moi »

et je suis devenu le monde immense. »

Muso Soseki 1275-1351  dans « Contes Zen » d’ Henri Brunel 2003.

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Illustrations : 1/Nature morte de Abbott Anderson Thayer 1849-1921  2/ »Rhododendrons sauvages au Cachemire » Edward Molyneux XXème.

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S’ouvrir à notre vraie nature…

BVJ – Plumes d’Anges.

Quelque part…

lundi 21 janvier 2013

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« … Si galets et perles valent le même prix, est-ce ton souci ? Pourquoi devrais-tu t’inquiéter ? Si la poussière est diamant, et le diamant poussière, devrais-tu vraiment t’en soucier ?

Le corps est un temple, le divin reste éveillé. Le vent de la tempête fait de tout des atomes. Pourquoi devrais-tu t’inquiéter ?

Voici la porte, non ? Ouvre-la une fois, même peu suffira. Aussitôt la lumière du soleil est d’or pur, la route se perd dans le ciel.

Alors pourquoi le souci ?…

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… Quand la vision est trouble et que la bougie va s’éteindre, ouvre, au dedans, la porte : voici ce que l’oiseau est venu dire – et le disant, s’est envolé…

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… Ce n’est pas seulement, parce que l’oiseau l’a dit, c’est vrai, mais je sens la porte massive d’une cité qui s’ouvre, quelque part. Et là, on nous informe : la voie ne sera trouvée que dans l’obscurité, les joyaux ne seront découverts qu’à tâtons…

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… Le ciel, là-haut, est un parasol tout orné de bijoux. Lever, coucher de soleil, soirée… »

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Extraits de : « Le danseur de cour »  Lokenath Bhattacharrya 1927-2001 .

Tableaux : 1/« La balançoire »  John Reinhard Weguelin 1849-1927  2/ »Pommiers et genêts en fleurs »  Antoine Chintreuil 1814-1873.

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Ne pas avoir peur sur le chemin de la découverte…

BVJ – Plumes d’Anges.

Art éphémère…

dimanche 20 janvier 2013

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Dessins de glace…

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Moment fugace…

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Tout n’est qu’impermanence !

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« un oiseau chante

quelque part dans le bosquet

mais pas encore de fleurs de cerisiers »

Issa 1763-1827

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BEAU DIMANCHE à TOUTES et à TOUS…

Photos BVJ.

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Admirer l’œuvre de la nature…

BVJ – Plumes d’Anges.


Beaux voyages…

vendredi 18 janvier 2013

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« … Une recherche commence toujours par la détermination d’un sujet…

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… En choisissant son sujet, le chercheur se trouve assez vite devant une nuée d’indices dont il ne peut pas encore saisir la signification – cette Voie lactée dont l’extrémité ne se laisse pas entrevoir… La recherche est une aventure dont il est impossible de fixer le point d’arrivée avant de s’y être engagé pleinement. Qu’une vague idée lui serve de point de départ ou que ce soit une source précise, le bon chercheur est celui qui entreprend un voyage incertain. La destination qu’il s’était fixée est souvent bien éloignée de la terre où ses pas le conduiront. Il doit quitter le dernier hameau connu. D’abord l’allée est large, toujours entretenue, il y croise encore quelques promeneurs attardés. L’allée fait place à un chemin, puis à un sentier envahi de broussailles qui finit par se perdre dans une forêt épaisse. Le soir tombe. Lorsqu’il n’y aura plus personne à qui demander sa route, c’est là, dans une solitude aussi angoissante qu’exaltante, que se jouera l’épreuve de son initiation : soit il rebroussera chemin, soit il s’égarera, soit il saura atteindre cette clairière insoupçonnée, ce village oublié, ce palais secret qui l’attendaient quelque part au delà des confins du monde connu…

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… Les bibliothèques, dans leur variété, leur beauté sereine, tentent le flâneur… de tels lieux donnent l’impression ou l’illusion de pouvoir forger des idées nouvelles, des formes inédites, d’être visité par des milliers de muses ou de génies enfermés dans les pages de ces livres qui peuplent indéfiniment les étagères…

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… Comment ne pas percevoir la nécessité primordiale des recherches dans ce qu’on nomme les humanités ?… Une société de producteurs et de consommateurs, qui ne se soucierait que de la rentabilité immédiate serait sans doute très performante à court terme ; mais en cessant le retour vers ce qui fut, elle perdrait toute profondeur et tout avenir, car elle signerait l’arrêt de mort de la civilisation qui l’a fait naître et qui jusqu’alors lui donnait sa substance. Certains aujourd’hui jugent inessentielles les lettres, la philosophie et l’histoire au prétexte que le progrès des sciences nouvelles les aurait frappées d’obsolescence. Aurions-nous donc subitement cessé d’être humains au point que les humanités puissent nous apparaître comme des vieilleries « ornementales », sans doute « formidables », mais dont on ne voit vraiment pas pourquoi « il faudrait y consacrer du temps et de l’argent » ?… »

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Extraits de : « Magie des grimoires – Petite flânerie dans le secret des bibliothèques » 2009  Nicolas Weill-Parot.

Illustrations : 1/« Le rat de bibliothèque »  Carl Spitzweg 1808-1885  2/« Don Quichotte dans la bibliothèque »  Adolph Strödter 1805-1875.

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Lire dans le passé pour écrire un bel avenir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Anges et plumes…

mercredi 16 janvier 2013

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Les médias, il me semble, ne parlent pas assez des belles et bonnes choses.

L’homme n’aurait-il pas envie de s’élever encore et encore s’il était nourri par des faits positifs et heureux ?

Tout à sa joie, ne serait-il pas alors tenté de donner le meilleur de lui-même,  de se dépasser ?

Qu’en pensez-vous ?

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MARSEILLE-PROVENCE 2013,

CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CULTURE…



Vous qui passez par là,

voulez-vous partager ce que nous offrent cette ville, sa région et ses habitants ?



Un simple petit clic

—>  ICI

vous donnera idée du programme des festivités

tout au long de cette année.


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Non, ce n’est pas de la neige, ce sont de blanches plumes…

« Plumes d’Anges »

se devait de mettre à l’honneur un des merveilleux spectacles d’inauguration :

« PLACE DES ANGES »,

réalisé sur le Cours d’Estienne d’Orves,

par la compagnie STUDIOS DE CIRQUE.

La vie, ce soir-là, parut belle et légère,

une graine fut semée,

BRAVO !

– à suivre de très près –

Photos Amélie Jackowski.

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Mettre en valeur les belles choses…

BVJ – Plumes d’Anges.

Don…

lundi 14 janvier 2013

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« … Ce compagnon de ma jeunesse indépendante me fut profitable, et la vie, avec ses hasards, ses duretés, ses offenses à nos goûts par les dures obligations de la nécessité, l’éloigna plus tard de la peinture. Combien d’autres, encore pleins de dons naturels, vont se perdre et se fondre à la suite d’hommes quelconques ! Nous naissons tous avec un autre homme en nous, en puissance, que la volonté maintient, cultive et sauve – ou ne sauve pas. On ne sait point, on ne saura jamais, ce qui fait que celui-ci sera un artiste, cet autre un financier, ou un fonctionnaire, bien que partis ensemble, auréolés des mêmes virtualités. C’est là un point insondable, irréductible. La fortune ou la pauvreté n’y sont pas un obstacle : on a son âme partout ; on dispose d’une matière partout. C’est affaire de conduite intérieure, hors des faiblesses de la vanité ou des égarements de l’orgueil. Il y a des artistes de génie dans la misère, il y en a d’autres dans l’opulence. La fin d’une destinée est en soi-même ; elle suit des chemins cachés que le monde ne sait pas : ils sont remplis de fleurs ou d’épines…

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La musique façonne notre âme dans la jeunesse, et l’on reste fidèle, plus tard, aux premières émotions ; la musique les renouvelle comme une sorte de résurrection…

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… C’est en hiver que la musique a son plus grand prestige, elle plait surtout le soir, d’accord avec le silence pour plaire à l’imagination qu’elle éveille ; c’est l’art nocturne, l’art du rêve, mais le tableau vient du soleil. Il naît avec le jour et la lumière…

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… L’artiste vient à la vie pour un accomplissement qui est mystérieux. Il est un accident. Rien ne l’attend dans le monde social. Il naît tout nu sur la paille sans qu’une mère ait préparé ses langes. Dès qu’il donne, jeune ou vieux, la fleur rare de l’originalité – qui est et doit être une fleur unique – le parfum de cette fleur inconnue troublera les têtes et tout le monde s’en écartera. De là, pour l’artiste, un isolement fatal, tragique même ; de là, l’irrémédiable et triste inquiétude qui enveloppe sa jeunesse et même son enfance et qui le rend farouche quelquefois jusqu’au jour où il trouvera par affinité des êtres qui le comprendront.

Il vaudrait mieux ne point parler de ces douloureuses origines : les connaître ne changerait rien. Quelque chose du destin ou de la nécessité assigne à chacun sa route, au cours de laquelle des difficultés plus ou moins grandes se rencontrent pour nous, comme pour tout le monde. Ce n’est pas la justice qui nous importe, c’est l’amour… »

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Extraits de : « À soi-même »  Odilon Redon.

Illustrations : 1/« Cellule d’or »  2/ »Panneau floral » 3/Béatrice » Odilon Redon 1840-1916 .

Vous trouverez la biographie d’ Odilon Redon : ICI

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Se révéler à soi-même…

BVJ – Plumes d’Anges.

Beau jour…

vendredi 11 janvier 2013

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« Tu vois.

Un jour est passé

Quel beau jour c’était !

Mais tu l’ignorais.

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Tu vois.

Bien qu’à ta portée,

Tu l’as laissé là

Car tu ne savais.

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Tu vois,

Ce jour là s’offrait.

Fallait lui parler.

Et qu’en as-tu fait ?

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Tu vois.

Il resta muet

Et terne d’aspect

Comme tant de journées.

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Tu vois.

Fallait l’inviter.

Fallait le bercer

Et t’y réchauffer.

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Tu vois.

Fallait t’y lover

Et t’en imprégner.

Il t’appartenait.

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Tu vois.

Il s’en est allé

Et trop tard tu sais

Qu’il t’ensoleillait.

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Tu vois.

Un jour est passé.

Et tu regrettas.

Quel beau jour c’était !… »

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« Regrets » Poème extrait de : « Ballades et réflexions à ma façon » 1978  Esther Granek.

Photos BVJ (presqu’île de Giens et Carqueiranne)

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Chaque jour a sa beauté…

BVJ – Plumes d’Anges.

Un peu de soie…

mercredi 9 janvier 2013

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Début d’année, mille envies, mille vœux, mille résolutions…

Hier, au saut du lit, je fus assaillie par un irrésistible élan créatif.

Oh, oh, lui ai-je dit, patience, il me faut déjeuner, prendre un café, me préparer, reprendre un café… après, nous verrons.

Je m’écoutai, il faut toujours s’écouter.

Un long moment plus tard, fraîche comme une rose et pimpante comme à mes vingt ans (enfin, sans mettre de lunettes…), je sortis de mes armoires fils, perles, rubans, boutons, tissus, papiers…

Que faire pour nourrir ce désir, abreuver cette soif, obéir à cet ordre intérieur ?

Mon regard se tourna vers deux pauvres petites appliques, dont les abat-jours en soie de Chine du siècle dernier vivaient depuis longtemps une lente agonie, n’attendant qu’un geste de ma part pour les livrer à leur dernière demeure.

Je les libérai donc et me mis à scruter attentivement mes trésors textiles. Mon choix se porta sur une soie brodée du plus bel effet qui de par sa finesse demanda à être doublée d’une autre soie légère.

La journée se passa, les petits points se nouèrent au rythme d’une musique divine ; au moment du thé, de petits jupons de soie naquirent s’ajustant avec grâce sur de frêles carcasses…

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Un moment de joie que j’avais envie de partager, c’est si bon d’imaginer et de réaliser un peu de ses rêves.

Et vous, quelle part de vos rêves allez-vous créer aujourd’hui ?

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Illustrations : 1/ « Intérieur »  Poul Friis Nybo 1869-1929  2/ et 3/  Photos BVJ.

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Mettre au monde un peu de soi…

BVJ – Plumes d’Anges.