Archive pour juin 2023

Vœu…

dimanche 18 juin 2023

.

.

« Si tu crois qu’un sourire est plus qu’une arme,

Si tu crois à la puissance d’une main offerte,

Si tu crois que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui les divise…

 

Si tu crois qu’être différents est une richesse et non pas un danger,

Si tu sais regarder l’autre avec un brin d’amour,

Si tu sais préférer l’espérance au soupçon…

 

Si tu estimes que c’est à toi de faire le premier pas plutôt qu’à l’autre,

Si le regard d’un enfant parvient encore à désarmer ton cœur,

Si tu peux te réjouir de la joie de ton voisin,

Si l’injustice qui frappe les autres te révolte autant que celle que tu subis,

Si pour toi l’étranger est un frère qui t’est proposé,

Si tu sais accepter qu’un autre te rende service,

Si tu partages ton pain et que tu saches y joindre un morceau de ton cœur,

Si tu crois qu’un pardon va plus loin qu’une vengeance…

 

Si tu sais chanter le bonheur des autres et danser leur allégresse,

Si tu peux écouter le malheureux qui te fait perdre ton temps et lui garder le sourire,

Si tu sais accepter la critique et en faire ton profit sans la renvoyer et te défendre,

Si tu sais accueillir et adopter un avis différent du tien…

 

Si tu refuses de battre ta coulpe sur la poitrine des autres,

Si pour toi l’autre est d’abord un frère,

Si la colère est pour toi une faiblesse, non une preuve de force,

Si tu préfères être lésé que de faire tort à quelqu’un,

Si tu refuses qu’après toi ce soit le déluge,

Si tu te ranges du côté du pauvre et de l’opprimé sans te prendre pour un héros,

Si tu crois que l’amour est la seule force de persuasion,

Si tu crois que la paix est possible ; alors la paix viendra ! »

.

La paix du monde est liée à notre paix intérieure.

Il nous faut apaiser notre esprit, nous mettre à l’écoute de l’autre,

élever nos valeurs humaines,

comprendre que l’on peut blesser et s’en excuser avec empathie,

cultiver un jardin de bienveillance…

Nos conflits personnels et les conflits du monde disparaitront enfin.

.

Poème de l’écrivaine tunisienne Sonia Cheniti – 2010 –

découvert sur le site Graines de paix.

Illustrations : 1/ « Ode à la paix » Claude Boyer  1618-1698 – BNF Gallica

2/ « Chat blanc et papillons »  Arthur Heyer  1872-1931.

…..

Trouver des chemins de paix et d’amour…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Petits brins de joie…

dimanche 11 juin 2023

.

.

« Le soleil se lève :

explosion des couleurs –

La vie s’en régale »

.

« Les vagues abondent –

Où vont-elles vagabonder

lorsqu’elles se retirent ? »

.

« Un oiseau s’éveille –

trois notes de musique

et la  joie m’envahit »

.

« La toile céleste

où brillent des petits pois,

mes rêves y habitent »

.

« La lune est noire

et ne peut me répondre :

elle s’est assoupie »

.

C’est à vous de jouer maintenant, amusez-vous joyeusement !

.

Brins de poésie sans prétention aucune – BVJ – avril 2023.

Tableaux : 1/ « Lever de soleil près de Northport »  2/ « Coucher de soleil »  Arthur G. Dove  1880-1946.

…..

Jouer avec les mots et les couleurs…

BVJ – Plumes d’Anges.

Plis et replis de l’âme…

lundi 5 juin 2023

.

.

« … La traversée de l’hiver demande patience. Ce n’est qu’une saison à passer, mais je remarque, et chaque année davantage, combien l’angoisse m’étreint, sitôt disparue l’ardeur des rouges et des ors de nos mois d’automne. Cet aveu m’apaise, car nous abritons en nous quantité de souvenirs et de réflexions ; il ne se trouve personne pour les entendre, et le cœur s’étouffe à les contenir.

Je n’ai pas de goût pour les confidences que s’échangent les femmes entre elles. Trop souvent, on voit le secret de l’une, sitôt franchi ses lèvres, porté à la connaissance des autres. Il devient leur jouet et elles en disposent à leur guise. Ce ne sont que broderies et arabesques, chacune y ajoute ses motifs et ses couleurs, et la réalité de l’affaire disparaît sous les ornements.

Il ne reste plus rien alors de ces instants où l’on a cru se livrer à un cœur compatissant, à une âme bienveillante, et confié sans défiance, dans un tendre rêve de gémellité, les tourments les plus sombres ou les pensées les moins raisonnables. De cela, je ne veux pas…

.

… Musica laetitiae comes medinina dolorum. Dès la première fois où enfant, j’ai posé mes mains sur les touches, cette phrase s’est offerte à mes yeux, et avant de savoir assez de latin pour la comprendre, j’avais demandé à mon père de m’en indiquer le sens. Depuis il n’est pas de jour où cette réflexion ne m’accompagne de son évidence. Dans la joie comme dans la peine, la musique demeure notre compagne. Elle embellit ce qui peut l’être, et console, lorsque cela est possible. Mais des trop grandes peines, elle ne distrait point. La vraie tristesse s’accompagne de silence, mais c’est autre chose…

.

... L’ordre, la mesure et le travail sont des remparts contre les embarras de l’existence. C’est ce qu’on nous apprend dès l’enfance. Vanité de croire tout cela. Chaque jour qui passe me rappelle, si besoin était, que la conduite d’une vie n’est en rien semblable à celle d’un stock d’épices ou de porcelaine.

Ce que nous tentons de bâtir autour de nous ressemble aux digues que les hommes construisent pour empêcher la mer de nous submerger. Ce sont des édifices fragiles dont se jouent les éléments. Elles restent toujours à consolider ou à refaire. Le cœur des hommes est d’une moindre résistance, je le crains…

.

Je sais désormais qu’il nous faut agir selon notre cœur, au plus près de ce qui nous semble juste et ne jamais accepter ce qui nous fait violence. J’ai failli ce jour là, et le prix de ce manquement est une croix de plomb sur mes épaules…

.

… Avec le temps, ce sont nos joies d’enfant que nous convoquons le plus facilement dans nos souvenirs, elles nous accompagnent avec une rare fidélité. Retrouver ce que nous avons éprouvé dans ces moments demeure une source de félicité que nul ne pourra vous ravir. Le cours de nos vies est semé de pierres qui nous font trébucher, et de certitudes qui s’amenuisent. Nous ne possédons que l’amour qui nous a été donné, et jamais repris… »

.

   Tout commence par un tableau d’Emanuel de Witte, c’est ce tableau qui a intrigué l’auteure, elle a imaginé l’histoire de cette femme qui apparait de dos jouant du virginal dans sa chambre à coucher au riche décor, un homme est allongé sur le lit, au fond, une jeune servante balaie. Elle se nomme Magdalena Van Beyeren, décide de « mettre un peu d’ordre dans son cœur pour apaiser son âme », écrit un journal intime entre le 12 novembre et le 16 décembre 1667.

Elle se raconte en tant que fille ainée, ne s’est jamais sentie attirée par les taches domestiques et les travaux de broderie, s’est vite intéressée aux affaires de son père, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, marin et armateur. Elle a adoré les déplacements à ses côtés, les départs et les arrivées des bateaux chargés de trésors venus de lointains pays : épices, soieries, porcelaines… ce monde l’enchante et son talent dans les affaires est reconnu. Mais elle est née à une époque où les filles n’ont aucuns droits. Elle épouse Peter qui héritera de la charge d’administrateur puis deviendra mère, de nombreuses fois.

Elle couche sur ces pages les pensées qui la mettent en joie et celles qui la broient chaque jour, empêchant la venue du sommeil. Elle se questionne sur l’avenir, les qualités des uns et des autres. Elle se délivre d’un lourd secret de jeunesse. Elle aime et se sait aimée mais suite à une décision de son mari, une fissure se fait en elle, elle se trouve profondément ébranlée. La musique et son épinette l’ont toujours accompagnée, elle se prend à rêver.

L’écriture de ce court ouvrage est très belle, l’auteure déroule un fil tissé de mots choisis, dignes et bienveillants. C’est un récit très touchant, délicat, une pièce de musique, un petit bijou…

.

Extraits de : « Les heures silencieuses »  2011  Gaëlle Josse.

Illustrations : 1/ »Intérieur avec femme au virginal »  Emanuel de Witte  1617-1692  2/ »La jarre »  Harry Wilson Watrous  1857-1940.

…..

Observer le silence pour entendre réponses à nos questions…

BVJ – Plumes d’Anges.