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« … Le mot impossible n’existe plus… »
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… J’avais alors dépassé depuis 3 ans ce grand équinoxe de la vie qu’on appelle quarantaine. Cet age n’est plus celui des folles entreprises et des Châteaux en Espagne. Or au moment où mon Rêve sombrait peu à peu dans les brouillards de l’oubli, un incident le raviva soudain, mon pied heurta une pierre qui faillit me faire tomber. Je voulus voir de près, ma pierre d’achoppement ; elle était de forme si bizarre que je la ramassais et l’emportais ; je retournais le lendemain au même endroit et j’en trouvais de plus belles qui rassemblées sur place faisaient un joli effet, cela m’enthousiasma ; c’est alors que je me dis , : « Puisque la nature fournit les sculptures, je me ferai architecte et maçon (… )
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… C’est alors que le long charroi commença il dura 27 ans parcourant pendant tout ce laps de temps des dizaines de kilomètres en plus de ma tournée quotidienne, je remplissais mes poches de pierres puis ensuite, j’employais des paniers ce qui accrut ma peine, car j’avais une tournée de 32 kilomètres à effectuer chaque jour…
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… L’hiver comme l’été
Nuit et jour j’ai marché
J’ai parcouru la plaine les coteaux
De même que le ruisseau
Pour apporter la pierre dure
Ciselée par la nature
C’est mon dos qui a payé l’écot
J’ai tout bravé même la mort (… )
En cherchant j’ai trouvé
Quarante ans j’ai pioché
Pour faire jaillir de terre ce palais de fées… »
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« … Le soir à la nuit close
Quand le genre humain repose,
Je travaille à mon Palais.
De mes peines nul ne saura jamais… »
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C’est le travail d’un seul homme qui a traversé moult épreuves, son cœur a saigné, le destin s’est abattu sur lui mais il a résisté, il a transformé sa douleur en un chef d’œuvre d’amour.
Son courage, sa ténacité ont bâti un palais, il a laissé vivre et courir son imagination, lui qui parlait peu s’est exprimé dans une poésie totale et un siècle plus tard on vient toujours se substanter à sa source.
C’est une œuvre émouvante, une œuvre « habitée »,
qui nous transporte sur une haute rive,
c’est un rêve qui a vu le jour qui à son tour nous fait rêver…
Quand la terre et le ciel se rejoignent, quand modestie et humilité se donnent la main,
le grand Art advient et c’est nous qui sommes sans voix,
tout à notre admiration !
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Et un kilomètre plus loin, un autre petit édifice :
« … J’ai eu le bonheur d’avoir la santé pour achever ce tombeau appelé
« Le tombeau du silence et du repos sans fin »
à l’age de 86 ans… »
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Propos de Ferdinand Cheval extraits du cahier numéro 3
– Photos BVJ –
Hauterives dans la Drôme – Le PALAIS IDÉAL du FACTEUR CHEVAL
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Faire preuve de résilience…
BVJ – Plumes d’Anges.