Archive pour août 2022

Les yeux de la Terre…

dimanche 28 août 2022

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« Vider son cœur

Marcher vers le centre de l’univers

Au centre du vide

Personne  rien…

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Par le chemin intérieur

Par le chemin de l’éveil

Se dissipent les ténèbres

Commence à s’ouvrir le chemin lumineux…

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Celui

Où bat le cœur de l’univers

Où s’éveillent les cellules

Je lance des graines de lumière

Sur la terre et dans le ciel. »

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Poème « A la recherche de la lumière »  Bang Hai-Ja

Artiste peintre, poétesse et calligraphe coréenne.

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« En écoutant le chant du cœur

Entrer dans la profondeur

Ouvrir l’espace intérieur

Peindre le chant de la vie…

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… En créant le silence

Chercher le silence

Ouvrir l’espace

Peindre la transparence…

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… En allumant la flamme du cœur

brûler corps et âme

Pénétrer espace et temps

Et s’élancer vers l’infini. »

Poème « Cheminements »  – Bang Hai-Ja

Artiste peintre, poétesse et calligraphe coréenne.

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Les lacs sont, dit-on, les yeux de la Terre.

Petits ou grands, il en émane une incroyable sérénité. Plongeant dans leur regard,

j’ai envie de partager avec vous un immense coup de cœur pour l’artiste

Bang Hai-Ja

et vous invite à suivre trois liens (qui se cachent sous son nom).

Pérégrinez sur les chemins de ses créations,

qu’elles soient poétiques – plusieurs livres ont été édités – ou picturales,

ses œuvres sont nimbées d’une magnifique énergie.

Elle utilise des pigments naturels en provenance

du monde entier, peint sur du papier de mûrier qu’elle froisse et défroisse.

Elle a aussi réalisé une série de splendides vitraux pour la cathédrale de Chartres.

Il est des Êtres et des lieux inspirés qui laissent en nous d’incroyables effluves,

ouvrons l’œil une fois encore,

remercions la vie de les placer sur nos chemins.

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Photos BVJ  – 1 à 6, 8  : Lacs en Suisse ; 7  : Lac en Italie – Août 2022.

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Ouvrir les yeux sur la Terre mère…

BVJ – Plumes d’Anges.

Éphémères bouquets…

lundi 22 août 2022

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« … Si je pouvais t’offrir le bleu secret du ciel,

Brodé de lumière d’or et de reflets d’argent,

Le mystérieux secret, le secret éternel

De la vie et du jour, de la nuit et du temps,

Avec tout mon amour, je le mettrais à tes pieds.

Mais moi qui suis pauvre et n’ai que mes rêves,

 Sous tes pas je les ai déroulés.

Marche doucement, car tu marches sur mes rêves… »

William Butler Yeats.

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« … La vie passe à la vitesse d’un cri d’oiseau. Et puis il y a cette lenteur hypnotique des nuages. Cette poitrine ouverte dans le bleu et ce cœur enneigé qui s’offre à notre cœur… »

Christian Bobin.

Photos BVJ – Août 2022 – Suisse.

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Prendre soin de nos rêves…

BVJ – Plumes d’Anges.

L’Aventure humaine…

lundi 8 août 2022

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« … Ce qui me paraît important, c’est le Chautauqua, voilà le seul mot que j’aie trouvé pour exprimer ce que j’ai dans la tête. On appelait Chautauqua, autrefois, les spectacles ambulants présentés sous une tente, d’un bout à l’autre de l’Amérique, de cette Amérique où nous vivons. C’étaient des causeries populaires à l’ancienne mode, conçues pour édifier et divertir, pour élever l’esprit par la culture. Aujourd’hui, la radio, le cinéma et la télévision ont supplanté le Chautoqua. Il me semble que ce n’est pas vraiment un progrès. Mais peut-être le courant de la conscience va-t-il plus vite, à l’échelle de la nation ? Dans le Chautoqua qui commence ici, je ne veux pas ouvrir de nouvelles voies à la conscience, mais simplement un peu davantage les anciens chenaux, comblés par des débris de pensées poussiéreux et de platitudes infiniment répétées. « Quoi de neuf ? », voilà une question éternelle, toujours intéressante, toujours enrichissante ! Mais si l’on en reste là, il n’en résulte qu’un étalage de trivialités à la mode, le tout-venant de demain. J’aime mieux cette autre question : « Qu’est-ce-qui est mieux ? » – question qui va en profondeur et qui permet d’atteindre la mer. Il y a dans l’histoire de l’humanité des époques où les chemins de la pensée ont été tracés, si fort qu’aucun changement n’était possible et que rien de neuf n’arrivait jamais. Le « mieux » était alors affaire de dogme. Ce n’est plus le cas. De nos jours, le courant de conscience collective semble déborder, perdre sa direction originelle, inonder les terres basses, séparer et isoler les hautes terres – sans autre finalité que l’accomplissement stérile de son propre élan. C’est ce chenal qu’il convient aujourd’hui de creuser…

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Je voudrais parler maintenant d’un autre genre de sommets : les sommets de la pensée humaine, qui, d’une certaine façon, me semblent provoquer des sensations analogues à celles qu’on éprouve en gravissant les hautes montagnes.

Si nous considérons l’ensemble du savoir humain comme une énorme structure hiérarchique, les sommets de la pensée se situent dans les régions les plus élevées, au niveau supérieur de la généralité et de l’abstraction.

Rares sont ceux qui y accèdent – et il n’y a aucun profit véritable à tirer d’une ascension de ces hauteurs. Pourtant, on peut leur trouver une beauté austère, qui justifie l’effort de l’escalade. Dans ce haut pays de l’esprit, il faut s’accoutumer à l’air raréfié de l’incertitude, à l’immensité des questions et des réponses. Les espaces qui s’ouvrent devant la pensée sont tellement plus vastes que ce qu’elle peut saisir, qu’on hésite, qu’on recule, de peur de se perdre et ne jamais retrouver son chemin. Qu’est-ce-que la vérité, et comment peut-on jamais être sûr de la détenir ?… Comment peut-on être sûr de quoi que ce soit ?… Y-a-t-il un moi, une âme qui puisse connaître le vrai, ou bien cette âme n’est-elle qu’un ensemble de cellules qui a pour fonction de coordonner les sens ?… La réalité est-elle un changement incessant, est-elle au contraire fixe et immuable ?… Quel est le sens même du mot « signification » ?…

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Le passé n’existe que dans nos souvenirs, le futur n’existe que dans nos projets. Le présent est notre seule réalité. L’arbre dont on prend intellectuellement conscience, à cause de ce bref laps de temps, est toujours situé dans le passé. Il est donc toujours irréel. Tout objet conçu intellectuellement est toujours situé dans le passé – et, par conséquent, irréel. La réalité n’est que l’instant de la vision qui précède la conscience. Il n’y a pas d’autre réalité. Cette réalité préintellectuelle n’est autre que la Qualité. Phèdre sentait qu’il avait touché juste en la définissant ainsi Puisque tous les objets identifiables par l’intelligence émergent nécessairement de cette réalité préintellectuelle, la Qualité est la source et l’origine de tout sujet et de tout objet.

Phèdre se disait que, si les intellectuels ont en général beaucoup de mal à comprendre ce que c’est que la Qualité, c’est qu’ils se dépêchent de donner à toutes choses une forme intellectuelle… »

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 Dans les années 70, un père et son fils partent pour un road trip en moto depuis le Minnesota jusqu’en Californie, quelques amis apparaissent au fil de l’aventure. Chaque jour, il faut ausculter la machine (la moto), l’ entretenir, démonter des pièces si besoin est, pour mieux comprendre…

Robert semble appliquer ce principe à lui-même. Ancien professeur, il a sombré dans une dépression, voulant pousser à l’extrême une théorie du concept de « Qualité » : l’Homme se doit d’être en adéquation totale avec ses créations, ses mots doivent être choisis et sonner parfaitement juste, il doit viser l’excellence. Celui qu’il était à ce moment de sa vie, cette partie de lui-même, il l’appelle Phèdre. Et Phèdre semble a été son ennemi.

Ce voyage, il l’entreprend pour comprendre, pour démonter et réparer un passé douloureux, son pauvre petit garçon Chris est là à contrecœur, une question lui brule les lèvres…

Il est difficile de parler de ce livre, – son titre pour le moins insolite a peu à voir avec son contenu – pourtant il m’a passionnée, la réflexion qu’il suscite est profonde. Il y a beaucoup de métaphores, c’est une « psy-analyse » sur fond de philosophie, de nature, de souvenirs, de conditions souvent difficiles, de science, de méditation, de dialogues, de silences.

Étonnant récit que ce Chautoqua personnel, je le relirai très volontiers, il y a quelques longueurs mais je suis certaine d’y faire de nouvelles découvertes. Nos sociétés ont un besoin urgent de se réinventer, de laisser leurs vieux schémas derrière elles pour donner place à une humanité à la hauteur du fascinant cosmos. J’ai commandé la suite à la bibliothèque, une surprise à venir…

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Extraits de : « Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes »  Robert M.Pirsig  1928-2017.

Illustrations : 1/ « Brume et arc-en-ciel dans le Canyon de Yellowstone »     2/ « Chutes d’eau dans l’Idaho »  Thomas Moran 1837 – 1926.

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S’améliorer…

BVJ – Plumes d’Anges.