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« N’être plus rien c’est quelque chose. Être aérien, c’est moins que rien, diront en se gaussant les pieds de plomb. Et pourtant, c’est là, que de tout l’espace tu disposes. Le corps est l’ancre, le lest, la cage de ton âme. Nul ne te demande de t’en débarrasser, mais ne lui accorde que l’importance qu’il mérite… et surtout laisse l’esprit le plus souvent s’en échapper. Ce n’est pas fuir que s’élever, c’est voir de haut ce qui est trop près. C’est oublier ce qu’on était, quitter les lourdes fièvres de la peur et concevoir en un éclair ce cœur universel qui pulse et bat vers l’au-delà.
Si la Terre appartient aux Hommes, c’est à eux qu’il revient d’oser apercevoir, sans logique ni preuve, d’où ils viennent, où ils vont… et libres, à l’intuition, comme à tâtons, de se laisser guider par des cascades de lumières. Que puis-je vous dire de plus ? Rien, si ce n’est légers, de sillonner le ciel comme un vol d’hirondelles. »
Billet du 23 février 2024.
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« Le désir, quel que soit son objet, profane ou sacré, est un fruit rouge et rare, délicieux, faisant valser les Mondes. Braise du Corps autant que de l’Esprit, puissant énergétique, il désintègre l’interdit et nous laisse entrevoir la toute puissance du souffle, de la houle des âmes voguant allègrement et sans fatigue sur des distances infinies, vers je ne sais quelle île ayant un goût de paradis.
Le désir est vecteur, étrave, figure de proue, soc soulevant les champs et les vagues patiemment assoupis autour de nénuphars, larges nappes phosphorescentes qui sont en mer comme sur terre, lucioles ou plancton, nos seuls guides et nos aimants bleutés.
Retrouver le désir, croyez-moi, quel que soit son objet, profane ou sacré, c’est retrouver la voie de quelque chose à accomplir se situant entre l’ensorcelant inatteignable et un parfait qu’on porte en soi… devant… au confluent des fleuves et d’un grand Océan brassant sans fin l’énigme de nos Vies.
Quoi qu’il en soit, quoi que l’on fasse, sans ces épices chauffant les nerfs, fouettant l’esprit et décuplant nos forces pour tendre vers un pétillant inconnu, il n’y a rien qu’un étang mort, la dépouille d’une âme flottant dans le formol. »
Billet du 6 septembre 2023.
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« Si le monde est entre les mains de foutriquets, il appartient à chacun d’entre nous, d’une manière ou d’une autre, de leur laisser voracement bâfrer le gras, l’épais et le visible, pour s’emparer et protéger de puissantes racines souterraines et cachées d’où jailliront les plus beaux arbres et l’entière santé d’un univers absolument réconcilié avec les Hommes neufs, n’ayant d’autre objectif que de privilégier bonté, beauté, douceur, le tout sous le lin blanc d’une parfaite humilité. Y croire est suffisant, c’est la magie des grands sorciers du Verbe et du chant. On ne les voit pas, on ne les connait pas, c’est vous, c’est moi, mais toutes choses les entendent. »
Billet du 8 mars 2024.
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Alain Cadéo a quitté notre monde terrestre au mois de juin 2024… Un grand vide apparait quand une belle âme doublée d’une belle plume passe de l’autre côté du miroir. Heureusement, nous pourrons relire et relire encore les cadeaux déposés au fil de son existence et y découvrir quelque fleur ou papillon oubliés par notre vieille mémoire. Il fut voyageur, marcheur, découvreur d’objets insolites, écrivain, semeur de mots, semeur d’étoiles… la liste est longue.
Ma première lecture d’Alain Cadéo fut le livre FIN, un magnifique début pour moi, j’ai lu ce livre plusieurs fois tant il m’a émerveillée. Je l’avais découvert dans les rayons d’une bibliothèque municipale. Une année après, il avait disparu, peut-être subtilisé par un indélicat ou au contraire, par un lecteur passionné.
Un dernier titre vient d’être publié par « Les cahiers de l’Égaré« , ce sont 26 billets écrits dans les moments difficiles à traverser de la maladie, entre septembre 2023 et mai 2024, ce sont il me semble des billets-testaments sur des sujets importants aux yeux de l’auteur, ils nous incitent à une réflexion profonde et à une libération de notre vraie nature. Les textes sont accompagnés de 20 photographies – très belles – de celles et ceux qu’il aimait, des photographies de lieux ou de moments qui vibrent intensément.
Un beau cadeau posthume de ce grand monsieur, MERCI à lui…
Vous pourrez retrouver des extraits de certains de ses livres
ICI,
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Extraits de : « IL Y A QUELQUE CHOSE ENCORE, DEVANT Je ne sais pas ce que c’est mais nous devons y aller »
2024 – Alain Cadéo 30/12/1950 – 12/06/2024.
Illustrations :1/ « Contemplation » 2/ « Cercle chromatique » Augusto Giacometti 1877-1947.
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S’habiter humblement…
BVJ – Plumes d’Anges.
Merci pour cette page en hommage à Alain Cadéo, ces écrits sont des richesses à parcourir inlassablement…
« Des mots, rien que des mots.
J’ai pour vous mille phrases…
– Ce ne sont que des mots !
– Peut-être… Permettez-moi pourtant de croire qu’ils sont le contrepoids »
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« J’ai bien senti, depuis longtemps, que les mots que les humains échangent ne sont qu’un lointain reflet d’une émotion quelquefois impossible à formuler. »
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« Nos vies sont toutes de sable, nos vies sont toutes des fables et c’est seulement dans la manière de les conter que se dévoilent leurs lumineuses trames. »
Encore un grand merci …bon lundi et bonne semaine
oui nous devons y aller, merci de faire découvrir, le champ des lectures s’agrandît, malgré les émotions qui envahissent, l’invitation aux méditations et réflexions nous aide à regarder voir ce qui se profile et ce qui fut et sera ?
Quel bel encouragement, dans le dernier billet cité, à « privilégier bonté, beauté, douceur, le tout sous le lin blanc d’une parfaite humilité ». Je n’ai rien lu d’Alain Cadéo, j’en reprends note.
« Contemplation » illustre à merveille à « l’or » de novembre qui reste encore visible sur certains arbres. Après des jours de grisaille, le ciel encore voilé diffuse à nouveau de la lumière et c’est si réjouissant.
Sillonner le ciel comme un vol d’hirondelles, quel programme parfait
pour « les mois noirs » de novembre et décembre ainsi nommés
dans la langue bretonne 🕊️
Oui, Brigitte, les adeptes de douceur, de lumière, de beauté,
ont toujours eu fort à faire au long des siècles,
nous sommes plutôt privilégiés en ce sens…
malgré les difficultés actuelles .
Tu nous offres, en ce 11 novembre du souvenir des horreurs,
une voie lumineuse qu’il suffit de suivre, chacun à notre place .
Ce matin, j’ai aimé savoir que mes petits-enfants des Alpes
avaient souhaité visiter en ce jour…le Musée du Protestantisme
de Genève : leur amour de l’histoire nous réchauffe le cœur,
réalisant ainsi les préconisations d’Alain Cadéo qui voulait
« voir de haut ce qui est trop près », une démarche angélique, non ?
Merci, chère amie, les nombreux extraits ici proposés
vont nous servir de boussole tout au long de la semaine,
dans les nuances si inspirantes du « Cercle » de Giacometti 🎨
Je ne le connaissais pas du tout, excepté les extraits que tu avais cités, mais j’aime beaucoup ces idées d’être aériens, nos corps, de laisser l’esprit s’en échapper, d’avoir surtout du désir.
Bel hommage chère Brigitte, je t’embrasse
Un bel hommage à cet écrivain poète que je ne connaissais que de nom, je l’avoue je n’ai jamais rien lu de lui et tu titilles mon envie de faire sa connaissance. Tu as choisi de merveilleuses illustrations pour tes extraits du jour et j’aime beaucoup en particulier le premier tableau. Et déjà le titre de son dernier recueil est magnifique, oui nous devons y aller, je suis bien d’accord. Merci…
Je me souviens très bien de tes billets sur cet auteur qui te touche tant. Ma bibliothèque n’a rien, mais je devrais le trouver en librairie. Les extraits que tu cites sont beaux et inspirants. Bises Brigitte.
Le dernier billet est plein d’espoir. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour installer la beauté et la bonté sur notre monde plein de violences!
Le billet du 8 mars me touche. Il convient de protéger nos puissantes racines d’où jailliront des êtres nouveaux, pleins de bonté, de douceur, d’humilité, en harmonie avec notre environnement et toute la planète.
Coucou Brigitte !
Petit détour sur ton univers pour te livrer de douces pensées parées des éclatantes couleurs de l’amitié!
Tout va bien, merci pour ton passage bises:))
Michèle
Alain Cadéo, tu me le fais découvrir, toi, tu le connais bien, vu tes » ici » ….
Et l’illustration d’Augusto Giacometti me plait.
Me fait penser à une palette de peintre qu’on retrouve sur des assiettes.
https://i.goopics.net/21nkxs.jpg
J’aimerais aussi aller vers un futur pétillant ….
Amic@lement. > Yann
Je découvre et savoure. Merci pour ces extraits.
« Quoi qu’il en soit, quoi que l’on fasse, sans ces épices chauffant les nerfs, fouettant l’esprit et décuplant nos forces pour tendre vers un pétillant inconnu, il n’y a rien qu’un étang mort, la dépouille d’une âme flottant dans le formol. »
Absolument, sans désir de la vie, rien d’autre que l’attente…
Merci pour cette découverte Brigitte ! Je ne connaissais pas. Le billet du 8 mars 24 est si délicat.
Il doit nous pousser vers l’optimisme et l’action face à ce monde qui va mal…
Je t’embrasse, belle journée.
L’illustration mordorée m’évoque Klimt.
je découvre, merci Brigitte
j’aime beaucoup l’illustration
bon wk
Merci Brigitte cela fait du bien de lire les propos de cet auteur qui nous console de ce monde géré par des « foutriquets » beau dimanche
me voilà de retour pour te remercier de ce billet, je connais très mal Alain Cadéo et je vais sans doute chercher à faire mieux connaissance grâce à toi