Archive pour mars 2018

Joyeuses récoltes…

vendredi 30 mars 2018

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« Cette petite Ruche abritait

de telles Promesses de Miel

Que le Réel devenait Rêve

Et le Rêve, Réel –  »

Emily Dickinson

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Vivre ardemment la renaissance,

l’initier si elle tarde à venir,

observer, apprivoiser, toucher,

récolter quand le moment s’y prête,

s’émerveiller à chaque instant de ce bouillonnement,

laisser naître en soi l’allégresse…

JOYEUSES FÊTES DE PÂQUES À TOUTES ET À TOUS !

Illustrations : 1/« Idylle au printemps »  2/« Les œufs de Pâques »    Edward Atkinson Hornel  1864-1933.

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Re-cueillir les œufs de la renaissance…

BVJ – Plumes d’Anges.

Paysagisme…

lundi 26 mars 2018

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Un même lieu,

deux peintres œuvrant à des heures différentes,

deux interprétations du monde qui les entoure.

Les décors sont semblables et pourtant leur œil voit différemment.

Est-ce le cœur, l’âme, le vécu, un choix personnel

qui les guident dans l’élaboration du tableau ?

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N’en-est-il pas de même dans l’existence ?

Un évènement peut être lu de mille façons par les observateurs,

tout le monde a vu la même chose mais le ressenti est différent,

les discussions vont bon train.

Ainsi est faite la race humaine,

il ne nous est peut-être demandé que de glisser sur l’eau et d’admirer le paysage ?…

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Illustrations : « Vue du Mont Rainier depuis la baie de Tacoma »  1/ Albert Bierstadt  1830-1902  2/Sanford Robinson Gifford  1823-1880.

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Glisser sur l’eau de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ici ou là-bas…

vendredi 23 mars 2018

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« La nuit n’est jamais complète,

Il y a toujours,

Puisque je le dis,

Puisque je l’affirme,

Au bout du chagrin une fenêtre ouverte,

une fenêtre éclairée,

Il y a toujours un rêve qui veille

Désir à combler, faim à satisfaire,

Un cœur généreux,

Une main tendue, une main ouverte,

Des yeux attentifs,

Une vie, la vie à se partager. »

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BON PRINTEMPS À TOUTES ET À TOUS, VIVE LA POÉSIE !

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Poème de Paul Eluard  (1895-1952)  –  extrait du recueil  « Le Phénix ».

Illustration : détail de « Saint Jérôme à l’étude »   Antonello da Messina   1430-1479.

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Ici ou là-bas, aujourd’hui ou demain, une lumière brille pour nous…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lumineux vertige…

lundi 19 mars 2018

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Les galaxies, ensembles de centaines de milliards d’étoiles liées par la gravité, ne sont pas distribuées au hasard dans l’espace. Elles aiment à s’assembler. Cet instinct grégaire est dû à la force de gravité qui attire les galaxies les unes vers les autres.Une fantastique hiérarchie de structures se révèle dans l’architecture cosmique. Si les galaxies sont comme des maisons d’une centaine de milliers d’années-lumière qui abritent les étoiles, les groupes de galaxies, rassemblements de quelques dizaines de galaxies, sont les villages de l’univers. Ainsi notre Voie lactée fait-elle partie du Groupe local qui comprend, outre notre galaxie, celle d’Andromède et une trentaine d’autres galaxies naines, plus petites et moins massives. Le Groupe local s’étend sur une dizaine de millions d’années-lumière. Mais il existe de plus grandes agglomérations. Les amas de galaxies qui rassemblent quelques milliers de galaxies s’étendent sur 60 millions d’années-lumière. Ce sont les villes de province de l’univers. Et l’architecture cosmique se poursuit. Les amas de galaxies s’assemblent eux-mêmes à cinq ou six pour former des superamas de galaxies contenant près d’une dizaine de milliers de galaxies et s’étendant sur 200 millions d’années-lumière. Notre Groupe local fait aussi partie du Superamas local qui rassemble en son sein une dizaine d’autres groupes et amas. Les superamas de galaxies s’agglomèrent à leur tour en d’immenses structures en forme de crêpes, de filaments et de murs de galaxies qui s’étendent à perte de vue sur des centaines de millions d’années-lumière, délimitant d’énormes vides dans le cosmos où l’on pourrait parcourir des centaines de millions d’années-lumière sans rencontrer galaxie qui vive. Les galaxies tracent dans le noir de la nuit une immense toile cosmique lumineuse devant nos yeux étonnés. Les superamas en structure de crêpes, de filaments et de murs, en constituerait la texture, les amas les plus denses, les « nœuds », et les grands vides, les « mailles ».

Face à cette immense toile cosmique, les vicissitudes du quotidien qui prennent parfois une importance démesurée dans nos vies apparaissent bien petites et mesquines. Cette architecture subtile du ciel invite à prendre de la hauteur…

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… Alors que le télescope continue de collecter la lumière de la galaxie bleue compacte, je réfléchis sur l’extraordinaire concours de circonstances qui a permis que je sois ici, au sommet d’un volcan en sommeil, à contempler l’univers. C’est un miracle que l’homme soit apparu dans cet univers si vaste et que, malgré l’insignifiance de sa place dans le cosmos, il soit assez intelligent pour comprendre l’univers, apprécier sa beauté et son harmonie, et assez doué pour reconstituer la merveilleuse fresque cosmique de quelques14 milliards d’années qui a mené du vide primordial jusqu’à lui. C’est un miracle que l’homme habite la planète Terre, la troisième à partir du soleil. Ce n’est pas le fait du hasard : notre planète est la seule dans le système solaire qui soit habitable car, au contraire des autres planètes, elle n’est ni trop brûlante ni trop glacée. La vie est fragile et délicate, elle requiert à la fois douceur et tiédeur… »

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Extraits de : « Une nuit »  2017  Trinh Xuan Thuan.

Illustrations : 1/« Plusieurs figures circulaires »   Vassily Kandinsky  1866-1944   2/« Fleurs »  Mihaly Munkacsy 1844-1900.

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Chercher la lumière dans la nuit…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lieu enchanteur…

jeudi 15 mars 2018

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Ayez l’œil gentes dames et gents messieurs…

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Il existe en pays de France des lieux cultivés où le charme règne en maitre…

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Où au milieu de vignes émergent des bâtisses riches d’un lointain passé…

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Où de nombreux artistes contemporains chuchotent avec les arbres…

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Où les hôtes peuvent trouver chambre dans un décor de rêve…

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Où les détails foisonnent comme des poésies…

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Où un lièvre agile semble danser pour nous…

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Où il fait bon balader et déguster de doux nectars…

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Je vous parle là d’un domaine de 950 hectares, dont 100 hectares dédiés à la vigne :

la Commanderie de Peyrassol sise à Flassans dans le Var.

Si vous passez par là, n’hésitez pas un instant, tout y est splendide et apaisant,

et pourtant nous sommes encore en hiver !

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Photos BVJ

Œuvres d’art contemporain présentées ici : 1/ « L’œil » Anne et Patrick Poirier  4/« Vivre libre » Ben  11/« Awe »  Barry Flanangan  1941-2009.

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Aller au devant des beaux lieux…

BVJ – Plumes d’anges.

Mots doux…

lundi 12 mars 2018

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« … Le cœur, quand il existe, se voit de loin : un mont Fuji dans la poitrine.

L’écriture doit venir nous chercher où nous sommes, nous sortir de la tombe de nos vies, faire revenir dans nos veines le sang vieil or de l’amour…

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Ils sont partout sauf en eux, ces gens qui font le tour du monde. Le plus long voyage que j’ai fait, c’était dans les yeux d’un chat. Les bêtes sont des anges. Leur silence est proche de celui des livres. Leur silence est de l’encre. Il porte une tunique de papier, une ceinture d’encre. Il entre dans notre cœur et il parle. De l’intérieur de nous. Sans mots. Les livres qui n’ont pas cette grâce ne sont que des marchandises, pesanteur et poison. Les livres – anges, les livres – animaux s’endorment une joue plaquée contre la paroi intérieure de notre cœur…

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Madame,

vous m’avez demandé ce que c’était que les anges. C’est vrai qu’ils s’attardent dans mes livres bien après la fermeture de l’encre. Quand les phrases dorment, ils veillent. (…) Ma réponse ne serait pas complète si je n’ajoutais qu’on peut être parfois si présent à ce qu’on vit qu’il n’y a plus besoin de paradis – aucun mot ne suffisant pour dire la vie et la mort dépassées.

La vraie réponse c’est sans doute vivre, simplement vivre sans oublier de jouer. Les anges protègent les châteaux de sable, pas ceux de pierre… »

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Extraits de : « Un bruit de balançoire   » 2017  Christian Bobin.

Illustrations : 1/ « Fleurs d’Orchidée blanche et Bégonia » Léon Wyczolkowski  1852-1936  2/ « Chat blanc » Takahashi Hiroaki  1871-1945.

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Dans des choses simples se cachent des trésors…

BVJ – Plumes d’Anges.

Perception des choses…

jeudi 8 mars 2018

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« … – Tu ne soignes pas des résultats d’analyse, tu soignes des personnes…

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… – Pardon de vous avoir interrompue, tout à l’heure, au début de la consultation. Vous avez compris pourquoi je l’ai fait ?

– Non.

– Ce qu’une femme ressent est beaucoup plus important que ce que vous savez. (…)

– Chaque fois que vous interrompez une patiente, vous l’empêchez de dire ce qui est essentiel pour elle. Chaque fois que vous remettez en question la véracité de ce qu’elle dit, vous la faites douter.

– Mais si elle dit quelque chose de faux ?

– D’abord, ce n’est pas « faux », c’est ce qu’elle ressent. Son interprétation n’est peut-être pas conforme aux acquis de la science, mais elle lui permet d’appréhender la situation d’une manière intelligible, de ne pas se laisser gagner par la panique. Notre boulot, ce n’est pas de lui dire que ce qu’elle ressent est « vrai », ou « faux », mais de chercher pour son bénéfice, et avec son aide, ce que ça signifie. Si tu veux que les patientes respectent ton avis, il faut d’abord que tu respectes leur perception des choses…

– Même si elle repose sur une vision complètement fantasmatique ?

– Bien sûr. Respecter ça ne veut pas dire adhérer. Ça veut dire : plutôt que de perdre son temps dans un bras de fer (j’ai raison, tu as tort), essayons de trouver un terrain commun. Une relation de soin, ce n’est pas un rapport de force… »

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Extraits du livre : « Le Chœur des femmes » 2009  Martin Winckler.

Une histoire singulière, mais oh combien bouleversante ! Un autre titre de cet auteur qui traite avec tact d’un sujet différent mais tout aussi délicat : « En souvenir d’André » 2012.

Illustrations : 1/« Docteur Washington, mon docteur »  2/« Pivoines japonaises »  Lawrence Alma-Tadema  1836-1912.

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Respecter le ressenti de l’autre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Rêve de paix…

lundi 5 mars 2018

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« … La dureté. Partout la dureté. La dureté des êtres les uns envers les autres. La dureté inconsciente des êtres envers eux-mêmes. L’une reflétant l’autre. Et nous qui faisons semblant de l’ignorer. Pour nous protéger de quelque chose qui fait trop mal : la perception aiguë de la guerre qui fait rage, dans le monde et en chacun de nous, une guerre contre les tendances destructrices et les élans de vie, une guerre entre l’ombre et la lumière.

Nous ne pouvons pas grand chose contre la vieillesse et la mort. Pourtant, il est un mal qui relève entièrement de nous : la guerre. La guerre est une création humaine et, en tant qu’humanité, nous pouvons enrayer le fléau. Lorsqu’un être souffre, la vérité est que nous souffrons aussi. Lorsqu’une population meurt de faim, une partie de nous reste triste et affamée.

Le concept « d’inconscient collectif » proposé par Jung trouve ici son utilité. Il nous rappelle d’abord que la communauté se compose d’une somme d’individus et que la somme des inconscients personnels produit ce que nous appelons l’inconscient collectif. Ainsi, nous pouvons raisonnablement penser que ce qui arrive dans le monde reflète ce qui se passe en chacun de nous. En ce sens, les conflits mondiaux sont la somme des conflits individuels non résolus. Et non l’inverse.

Par un étrange retournement des choses, nous nous éloignons tellement de cette perspective que nous en venons à penser que nous, individus, nous n’y pouvons rien. Croire en cette impuissance, c’est oublier que nous ne sommes pas séparés. L’émanation de chaque individu agit et influence les autres, tout comme les émanations des autres nous influencent. En réalité, ce que nous pensons et ressentons fabrique à chaque instant l’univers psychique collectif. (…)

Nous n’avons certes pas, à l’échelle individuelle, un grand pouvoir d’influence sur les conflits mondiaux. Pourtant, si nous comprenons que notre ressenti intérieur, notre vibration personnelle,  participe à la vibration du monde, nous pouvons comprendre qu’en incarnant nos élans créateurs au lieu d’être exclusivement occupés à la satisfaction de nos besoins nous contribuons à améliorer la situation.

Par exemple, lorsque vous êtes heureux, vous vibrez d’une joie communicative. Il en est de même pour la tristesse. Ainsi mieux les êtres humains apprennent à conscientiser leurs peurs et les conflits inconscients qui en résultent, plus ils œuvrent à les dépasser, plus ils collaborent à leur sécurité intérieure et à la paix dans le monde… »

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Extrait de : « Victime des autres, bourreau de soi-même »  Guy Corneau  1951-2017.

Illustrations : 1/« Paix »  Giuseppe Mentessi  1857-1931  2/« Petit lac de plaine »  Rosa Bonheur  1822-1899.

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La paix en soi pour la paix dans le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Étranges mélodies…

jeudi 1 mars 2018

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« … Enfin Tsukuru Tazaki comprit, jusqu’au plus profond de son âme. Ce n’est pas seulement l’harmonie qui relie les cœurs des hommes. Ce qui les lie bien plus profondément, c’est ce qui se transmet d’une blessure à une autre. D’une souffrance à une autre. D’une fragilité à une autre. C’est ainsi que les hommes se rejoignent. Il n’y a pas de quiétude sans cris de douleur, pas de pardon sans que du sang ne soit versé, pas d’acceptation qui n’ait connu de perte brûlante. Ces épreuves sont les bases d’une harmonie véritable. 

  « Tu sais Tsukuru, elle continue à vivre vraiment dans beaucoup de choses, murmura Eri, d’une voix rauque et forcée. Je le ressens. Dans toutes sortes d’échos qui nous environnent, dans la lumière, dans les formes, et dans tellement… »…

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Durant quelques instants, ils étaient restés sans rien dire, sans même se mettre en quête de mots. Les gazouillis étaient porteurs d’une étrange mélodie très particulière, qui se répétait ensuite dans les bois.

« Ce sont les parents qui apprennent à gazouiller à leurs petits », avait expliqué Eri. Puis elle avait souri. « Avant d’arriver ici, je ne savais pas que les oiseaux devaient apprendre à chanter. »

La vie ressemble à une partition compliquée, se dit Tsukuru. Elle est remplie de doubles croches, de triples croches, de tas de signes bizarres et d’inscriptions ambiguës. La déchiffrer correctement est une tâche  presque impossible, et on aura beau le faire avec le plus d’exactitude possible, puis la transposer dans les sons les plus justes possibles, rien ne garantit que la signification qu’elle recèle sera comprise exactement ou qu’elle sera estimée à sa vraie valeur. Qu’elle fera nécessairement le bonheur des hommes. Pourquoi faut-il que la vie soit infiniment compliquée ?… »

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Extraits de : « L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage »  2014  Haruki Murakami.

Illustrations : 1/« Carnet de croquis : papillons » Satake Shozan  1748-1785  2/« Deux hirondelles et une cloche dans le vent »  Sakai Hoitsu  1761-1828.

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La vie : Pourquoi ? … Parce que…

BVJ – Plumes d’Anges.