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« … La dureté. Partout la dureté. La dureté des êtres les uns envers les autres. La dureté inconsciente des êtres envers eux-mêmes. L’une reflétant l’autre. Et nous qui faisons semblant de l’ignorer. Pour nous protéger de quelque chose qui fait trop mal : la perception aiguë de la guerre qui fait rage, dans le monde et en chacun de nous, une guerre contre les tendances destructrices et les élans de vie, une guerre entre l’ombre et la lumière.
Nous ne pouvons pas grand chose contre la vieillesse et la mort. Pourtant, il est un mal qui relève entièrement de nous : la guerre. La guerre est une création humaine et, en tant qu’humanité, nous pouvons enrayer le fléau. Lorsqu’un être souffre, la vérité est que nous souffrons aussi. Lorsqu’une population meurt de faim, une partie de nous reste triste et affamée.
Le concept « d’inconscient collectif » proposé par Jung trouve ici son utilité. Il nous rappelle d’abord que la communauté se compose d’une somme d’individus et que la somme des inconscients personnels produit ce que nous appelons l’inconscient collectif. Ainsi, nous pouvons raisonnablement penser que ce qui arrive dans le monde reflète ce qui se passe en chacun de nous. En ce sens, les conflits mondiaux sont la somme des conflits individuels non résolus. Et non l’inverse.
Par un étrange retournement des choses, nous nous éloignons tellement de cette perspective que nous en venons à penser que nous, individus, nous n’y pouvons rien. Croire en cette impuissance, c’est oublier que nous ne sommes pas séparés. L’émanation de chaque individu agit et influence les autres, tout comme les émanations des autres nous influencent. En réalité, ce que nous pensons et ressentons fabrique à chaque instant l’univers psychique collectif. (…)
Nous n’avons certes pas, à l’échelle individuelle, un grand pouvoir d’influence sur les conflits mondiaux. Pourtant, si nous comprenons que notre ressenti intérieur, notre vibration personnelle, participe à la vibration du monde, nous pouvons comprendre qu’en incarnant nos élans créateurs au lieu d’être exclusivement occupés à la satisfaction de nos besoins nous contribuons à améliorer la situation.
Par exemple, lorsque vous êtes heureux, vous vibrez d’une joie communicative. Il en est de même pour la tristesse. Ainsi mieux les êtres humains apprennent à conscientiser leurs peurs et les conflits inconscients qui en résultent, plus ils œuvrent à les dépasser, plus ils collaborent à leur sécurité intérieure et à la paix dans le monde… »
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Extrait de : « Victime des autres, bourreau de soi-même » Guy Corneau 1951-2017.
Illustrations : 1/« Paix » Giuseppe Mentessi 1857-1931 2/« Petit lac de plaine » Rosa Bonheur 1822-1899.
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La paix en soi pour la paix dans le monde…
BVJ – Plumes d’Anges.