Archive pour mars 2017

Visions poétiques…

jeudi 30 mars 2017

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 « Sensible

est le terre au-dessus des sources : aucun arbre ne doit

être abattu, aucune racine

arrachée

 

Les sources pourraient

tarir

 

Combien d’arbres sont

abattus, combien de racines

arrachées

 

en nous »

Chemins sensibles  (1968)

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« Oiseaux, postillons, lorsque

vous attaquez les premières notes, arrive la lettre

au sceau bleu, celle dont les timbres

fleurissent, dont le texte

dit :

 

Rien ne

dure

éternellement »

Presqu’un poème de printemps  (1968)

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« S’en tenir

à la terre

 

Ne pas jeter d’ombre

sur d’autres

 

Être dans l’ombre des autres

une clarté »

Chardon argenté (1978)

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« Les oiseaux épient plus longtemps

qu’ils ne picorent

 

Et de nouveau je demeure

immobile

 

Votre reproche de perdre du temps

je le repousse

 

Le silence s’amoncelle autour de moi,

terre pour le poème

 

Au printemps nous aurons

des poèmes et des oiseaux »

Table de travail près de la fenêtre et il neige  (1980)

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« Nous avons toujours un choix,

et ne serait-ce que de ne pas nous incliner devant

ceux qui nous en privèrent »

Vers le tournant du millénaire  (1997)

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Poèmes extraits de : « Un jour sur cette terre »   1998  Reiner Kunze.

Illustrations : Album « Fleurs, oiseaux et poissons » Ma Yuanyu  1669-1722.

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De la poésie, toujours, sur la Terre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant natif…

dimanche 26 mars 2017

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« … Chacun perçoit en lui-même – peu importe son degré d’intelligence, peu importe l’état de son esprit – un chant natif qui l’accompagne sans interruption, même si tant de fois, assourdi par le bruit du monde, il ne l’entend plus lui-même. Sous l’injonction de Rilke, qui nous rappelle dans les Sonnets à Orphée que « chanter, c’est être », je dis aussi, avec Claudel reprenant l’interpellation biblique : « N’empêchez pas la musique ! »

En chinois, il existe une expression qui décrit cet état où, vers le soir ou dans la nuit par exemple, la nature semble se recueillir en silence. L’expression possède deux versions : Wan-nai-wu-sheng, « Les dix mille sons se font silence », et Wan-nai-you-sheng, « Les dix mille sons se font entendre ». Ces deux versions apparemment opposées signifient à l’oreille d’un Chinois la même chose. Lorsque le silence se fait, c’est alors qu’on entend chaque son en son essence. Apprenons donc à ne pas nous étourdir de paroles vaines à longueur de jours, à ne pas céder au bruit du monde. Apprenons à entendre la basse continue ponctuant le chant natif qui est en nous, qui gît aux tréfonds de l’âme. Cette âme, capable de résonner avec l’Âme universelle, peut nous étonner par sa vastitude insoupçonnée…

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… Il y a donc le Grand Tout, et il y a chaque âme minuscule. Et tout, depuis toujours, est vécu par chaque âme unique. En dépit des malheurs causés par l’existence du Mal sous tous ses aspects, une immense donation a lieu. Tout le ciel étoilé, toute la terre nourricière, toute la splendeur de l’aube et du soir, toute la gloire du printemps et de l’automne, tout le Souffle animant l’univers porté par le vol d’oiseaux migrateurs, tous les hauts chants humains montés de la vallée des larmes, tout cela constitue un ici et maintenant où l’éternité se ramasse. Cet ici et maintenant ne peut rayonner, irradier, faire fleurir et porter fruit, susciter écho et résonance et, par là, prendre tout son sens que s’il est vécu par une âme. Ainsi, une immense expérience de vie est déposée là, dans l’ensemble de ces âmes qui ne sont nullement des entités vagues ou neutres, vides de contenu. Au contraire, ayant absorbé en elles le génie du corps et de l’esprit, ayant assumé les conditions tragiques de l’existence terrestre, elles sont devenues des entités éminemment incarnées et désirantes – et, partant, des candidates à un autre ordre de vie… »

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Extraits de : « DE L’ÂME »  2016  François Cheng.

Photos BVJ

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Accueillir et offrir la beauté du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Impératif…

jeudi 23 mars 2017


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« … – Depuis ce matin, vous vous occupez de moi comme si c’était une question de vie ou de mort.

– Tout est une question de vie ou de mort.

Il saisit mon bras dans sa paume large et chaude.

– L’existence peut se rompre d’une seconde à l’autre, Augustin. Le présent te paraît fort ; il se brise pourtant plus aisément qu’un cheveu. Une artère se bouche… Un vaisseau lâche… Le sang coule dans le cerveau… Une chute…Une bombe… Un ivrogne au volant…

– Vous pensez à ça ?

– Je ne pense pas à ça, mais mes pensées se découpent sur ce fond-là.

– C’est triste.

– C’est gai, c’est vivifiant, c’est dynamique.

– Il n’y a pas urgence à mourir.

– Il y a urgence à vivre. Trop de personnes que j’aimais ont disparu pour que je laisse moisir une seule seconde de vie. Faire bien, vite, beaucoup, telle est ma devise…

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… – On dirait que tout vous amuse.

Il me dévisage, interloqué.

– Évidemment que tout m’amuse.

Il soupire et sourit en même temps.

– La vie est une tragédie ; autant la vivre en comédie…

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… – Ne fais pas quelque chose pour le finir, fais-le pour le faire. Les hommes crèvent d’occuper le futur, jamais le présent. Ils se préparent à vivre, ils ne se réjouissent pas de vivre. C’est maintenant que tu écris ton texte, pas quand il sera terminé…

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… Qui parle en nous quand nous parlons ? Peut-être nous… Peut-être nos parents… Peut-être la société… Peut-être Dieu… Sommes-nous l’auteur de nos actes ? l’auteur de notre vie ? Arriverons-nous jamais à la vraie liberté ?… »

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Extraits de : « L’homme qui voyait à travers les visages » 2016 Eric-Emmanuel Schmitt.

Illustrations : 1/« L’annonciation » (détail) 2/« L’adoration des bergers » (détail) Cima da Conegliano 1460-1518.

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Céder à la joie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Promesses…

lundi 20 mars 2017

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Juste un peu de douceurs…

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Derniers fruits d’une saison passée…

Premières fleurs, promesses de récoltes à venir…

Il suffit de respecter la nature, de nous laisser porter,

de nous abreuver à la source de cette beauté,

la vie fera son travail et pourvoira à nos besoins,

alors germera en nous la gratitude…

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– GÂTEAU POMMES/AMANDES –

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Ingrédients (bio de préférence): 3 pommes, 1 jus de citron, 3 œufs, 100 g. de farine, 80 g. de poudre d’amandes, 20 g. de maïzena, 150 g. de beurre fondu, 180 g. de cassonade, 1 pincée de vanille en poudre, 1/2 paquet de levure chimique, 2 cuillères à soupe de Rhum ou de Calvados.

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Réalisation : Peler et couper les pommes en morceaux, les arroser du jus de citron.

Battre les œufs et le sucre, ajouter le beurre fondu, la poudre d’amandes, la vanille, le rhum, la levure, les deux farines, puis incorporer les fruits.

Verser dans un moule beurré et cuire 40 minutes à 180° (200° dans mon petit four).

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Selon les trésors contenus dans nos placards,

il est toujours intéressant d’avoir des variantes à nos recettes basiques…

J’ai bien aimé celle-ci, j’espère qu’elle vous séduira

et que vos papilles gustatives frétilleront joyeusement !

JOYEUX PRINTEMPS À TOUTES ET À TOUS !

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Recette trouvée sur le Net, merci à son auteur.

Illustration : « Fleurs de pommier sauvage » James Marion Shull  1872-1948.

Photos BVJ.

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Sentir le cadeau de la nature dans notre nourriture terrestre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sillages…

jeudi 16 mars 2017

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« Tout passe et tout demeure

Mais notre affaire est de passer

De passer en traçant

Des chemins

Des chemins sur la mer…

Voyageur, le chemin

Ce sont les traces de tes pas

C’est tout ; voyageur,

il n’y a pas de chemin,

le chemin se fait en marchant

Et quand tu regardes en arrière

Tu vois le sentier

Que jamais

Tu ne dois à nouveau fouler

Voyageur ! Il n’y a pas de chemins

Rien que des sillages sur la mer. »

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 Extrait de « Champs de Castille »  Antonio Machado   1875-1939.

Illustrations : 1/« Mer agitée »  Max Jensen  1860-1908  2/« Voiliers sur une mer calme »  Mauritz de Haas

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Tout existe, rien n’existe…

BVJ-Plumes d’Anges.

Entre deux brumes…

dimanche 12 mars 2017

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« … Atsuhito, s’écria-t-il soudain, je te confie les deux brumes, et le pont-lune au milieu, et ce qu’il enjambe. Ou ce qu’il transgresse. Tu as pour ça tout ce qu’il te faut, n’est-ce-pas ? Use sans compter de toutes ces senteurs que nous avons rapportées de la Deuxième avenue, façonne tes parfums en gros grains, enferme-les dans un carré de soie que tu noueras d’un cordon orné d’un rameau de prunier, et si tu penses que l’encens, pour être embrasé devant l’empereur, doit être rehaussé d’or, alors n’hésite pas, râpe, lime, écorche autant d’or que tu voudras – tu n’as qu’à puiser dans mes bijoux.

– Mais l’or ne brûle pas, sensei…

– Je sais, Atsuhito, je sais, ce n’est pas parce que j’ai vieilli que j’ai l’esprit épais d’une bécasse. Mais s’il ne brûle pas, l’or fond à forte température, il coule, il ruisselle, il dessine des dentelles, des estuaires, des forêts, alors qui nous dit qu’il n’émet pas aussi un parfum ? Quelle connaissance profonde avons-nous des odeurs ? Nous disons que ça sent bon ou que ça empeste, et nous n’allons pas plus loin. Au fond, nous n’en savons guère plus sur la suavité et sur la puanteur que sur le Bien et le Mal. Nous traversons la vie en sautillant d’une ignorance à l’autre. Des crapauds, Atsuhito, nous sommes des crapauds…

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… Les dieux avaient créé le néant pour persuader les hommes de le combler. Ce n’était pas la présence qui régulait monde, qui le comblait : c’était le vide, l’absence, le désempli, la disparition. Tout était rien. Le malentendu venait de ce que, depuis le début, on croyait que, vivre, c’était avoir prise sur quelque chose, or, il n’en était rien, l’univers était aussi désincarné, subtil et impalpable, que le sillage d’une demoiselle d’entre deux brumes dans le rêve d’un empereur… »

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Extraits de : « Le Bureau des Jardins et des Étangs » 2017  TRÈS BEAU ROMAN de Didier Decoin.

Illustrations : 1/ »Paysage » détail – Peintre anonyme  du XVIII ème   2/« Ipomées blanches »  Ogata Kenzan  1663-1743.

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Suivre le cours de l’amour…

BVJ – Plumes d’Anges.

Énergies…

jeudi 9 mars 2017

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« … Hervé Joncour : Et il est où exactement, ce Japon ?

– Par là, toujours tout droit. Jusqu’à la fin du monde… »

« Soie » 1997  Alessandro Barrico.

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« Si tu écoutes la chanson

du rossignol dans les fleurs

ou du crapaud dans l’eau,

tu sauras que nul ne peut vivre

sans un jour chanter. »

Tanka de Ki no Tsurayuki  872-945

(mis en musique par Maurice Delage dans « Sept Haï-Kaï »…)

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Des énergies d’amour vers le Japon en ces temps de triste anniversaire,

souhaitons ardemment

que les décideurs du monde en tirent les justes leçons…


Illustration : « Glycine »  détails d’un paravent de Maruyama Okyo  1733-1795.

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Imaginer un autre chant du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Vents nouveaux…

lundi 6 mars 2017

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 Envie et besoin d’énergies nouvelles, de couleurs,

d’élans princiers, de beauté enveloppante…

Vous aussi ?

Entendez-vous les oiseaux qui chantent à notre oreille ?

Voyez-vous les arbres qui bourgeonnent et les boutons floraux qui s’agitent dans la brise ?

Sentez-vous les douces odeurs qui chatouillent nos naseaux ?

Vous régalez-vous déjà du délice des fruits rouges à venir ?

Appréciez-vous à sa juste valeur la caresse de la lumière nouvelle ?

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Arrêtez-vous quelques instants, la magie est là,

il suffit d’ouvrir notre cœur… la vie fera son grand œuvre !

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Rire sous la voute céleste,

Cueillir la rosée d’un joli matin,

S’enivrer du parfum des roses,

Chanter à tue-tête dans la forêt…

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« Chaque poète est un relais de l’élan vital qui se nomme poésie. »

Robert Sabatier

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Toute ma gratitude vers (par ordre alphabétique) Marc, Olivier et Patrick,

qui m’ont aidée à opérer des métamorphoses sur Plumes d’Anges…

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Photos BVJ.

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Préparer le printemps intérieur…

BVJ -Plumes d’Anges.