Archive pour juin 2020

Petits plaisirs…

lundi 22 juin 2020

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C’est l’été, la vie déroule son ruban de soie et nous offre généreusement dix mille petits plaisirs. Il nous faut être vigilants pour ne pas les laisser filer. Certains sont quotidiens, nous les connaissons et les attendons avec gourmandise, d’autres sont plus rares, c’est selon les jours, selon les moments, ils nous prennent par surprise nous incendiant de leur onde bienfaisante…

Il est un petit plaisir dont je ne me lasse depuis ma plus tendre enfance, il m’émerveille toujours autant, c’est celui de me glisser dans des draps propres séchés au grand air. Caressés par le vent, flottant joyeusement tels des drapeaux de prières, nourris de soleil, ils gardent un parfum de belle Nature. Leur blanc coton tout doux semble recouvert d’une invisible pellicule étoilée, ils enveloppent le corps voluptueusement, invitant à l’abandon le plus total dans un bain de pureté et traçant un chemin aux rêves les plus fous.

Et vous, quel est le petit plaisir qui vous accompagne et vous enchante depuis votre plus jeune âge ?

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Illustrations : 1/« Réflexions »  May Paine  1873-1941  2/« Enfant dans un grand lit » Dessin victorien de 1884.

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Se délecter des doux petits plaisirs…

BVJ _ Plumes d’Anges.

Confiance en soi…

mardi 16 juin 2020

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Aucun état n’est durable, tout se transforme indéfiniment.

Des paysages bien connus ne sont jamais les mêmes

d’une seconde, d’une saison, d’une année à l’autre…

Cette richesse, cette exubérance, cette incroyable créativité de la nature

sèment en nous des énergies nouvelles,

tout se révèle perpétuellement à l’œil d’un curieux et prend place en son coeur.

Dans ce voyage en royaume alpestre,

j’ai découvert à mon grand age, les fleurs de Mélèzes,

magnifiques cônes femelles d’un rose gourmand et d’une infinie délicatesse,

ce fut un fabuleux cadeau.

J’apprends que ce joyau est appelé Larch et porte le numéro 19 dans les Fleurs de Bach.

Elle est utilisée pour redonner de l’entrain, de la confiance en soi,

pour lutter contre la dévalorisation. Est-ce un signe ?

Dans la période que nous vivons, elle me semble précieuse,

il faut aiguiser nos sens, ne pas suivre les diktats mais penser et agir par nous-même.

C’est ce que fait la nature en déployant sans cesse

sur ses chemins de traverse de merveilleuses merveilles.

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Cadeau final, la chaine du Mont-Blanc, à peine chapeautée,

le mystère est là, prêt à se dévoiler à qui passera par là au bon moment pour lui…

Nous avons tous des expériences différentes à faire,

tentons de les vivre avec entrain, sans peur aucune.

c’est un beau travail à entreprendre, ne pensez-vous pas ?

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« Une pierre pour oreiller

J’accompagne

Les nuages »

– Taneda Santoka –

Photos BVJ – Voyage au cœur des Alpes Juin 2020.

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Vivre avec entrain…

BVJ – Plumes d’Anges.

Réminiscences…

samedi 6 juin 2020

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« … Nous étions les enfants d’un monde latin, méditerranéen. D’avoir grandi au bord de la méditerranée, dans la familiarité des oliviers et des pins parasols, des palmiers et des géraniums en pots, nous donnait cette vague supériorité sur les habitants du reste de la France. Comment pouvait-on lire Virgile à Paris, dans la grisaille et les fumerolles des poêles à charbon ?

Pourtant chaque été, à Sainte-Marine, en Bretagne, nos convictions étaient bousculées. Par le vent, le crachin, les marées, les tempêtes, ou tout simplement par les champs de pommiers et la lande.

La lande, nous avions appris à la reconnaître. Par la langue bretonne d’abord : en Bretagne, lann cela ne veut pas dire n’importe quoi. Cela veut dire les étendues d’ajoncs, cette fourrure gris-vert qui recouvre la terre, qui s’empare de tous les lieux inhabités. Est-ce que nous savions qu’elle était cultivée ? Je ne me souviens pas d’avoir vu des tombereaux de cette plante qui servait de nourriture aux chevaux de trait et au bétail, ni d’avoir entrevu dans la cour des fermes l’appareil à main qui permettait de la déchiqueter. Cela avait probablement déjà disparu dans l’après-guerre. (…) Al lann, c’était la plante indispensable à cette économie. À la fin de l’été, elle produisait un spectacle de fleurs jaunes, au moment où les genêts ouvraient leurs pétales d’or, et la bruyère ses lacs roses et rouges…

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… En Bretagne, la violence de la mer, du vent, de la pluie, et aussi la brûlure du soleil certains jours. La solitude des criques, encombrées de galets géants, trouées de grottes où les vagues explosent. Et la lande où parfois surgit une pierre levée, un menhir, dont le vrai nom en breton est peulven, le pilier de pierre…

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… Je me souviens d’avoir collé mon oreille contre le granite des dolmens pour entendre la vibration électrique qu’ils émettaient, et je l’ai entendue ! Ce qui me paraissait extraordinaire, incroyable, ce n’étaient pas ces constructions archaïques, c’était que les Bretons étaient arrivés un jour dans ce pays et qu’ils avaient été reçus par ces dieux, qu’ils les avaient respectés, parfois craints, et que les dieux les avaient laissés s’installer chez eux. Sans doute parce que je venais d’ailleurs, que je n’étais jamais chez moi nulle part, balloté, baladé entre la Maurice de mon père, la Bretagne de mes ancêtres et la Nice de mon enfance – il y avait donc cette étrangeté au monde, cette déroute, cet exil et les piliers de pierre dressés vers le ciel, les allées couvertes pareilles à des écailles de dragon, les vaisseaux couchés dans les ajoncs me disaient qu’il y avait un autre monde monde avant le mien, que j’étais juste de passage… »

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À l’instant même où il « fête » son 80ème anniversaire, J.M.G. Le Clézio nous offre deux magnifiques textes sur l’enfance et ses réminiscences, entre pays de Bretagne et pays de Provence. Il n’y a pas d’ordre chronologique, ce sont des images exhumées de sa mémoire ou de ses émotions. Le premier conte parle de vacances en Bretagne, il dépeint la puissance des paysages, leurs couleurs, leurs parfums, il dit la langue, les caractères, les relations, les moments heureux…

Après nous avoir ouvert le cœur, l’auteur explore dans un deuxième conte, ses cinq premières années de vie, pendant la guerre. Sa mère, son frère, ses grands parents, mènent une existence recluse dans un tout petit village de l’arrière pays niçois. Tout est « doucement » douloureux et ce dont il a le plus souffert, nous dit-il, c’est de la faim, la faim qui a laissé un vide au fond de lui et l’a marqué profondément. Il y a les silences, les non-dit, les gens admirables, pendant toute sa vie, il a cherché à comprendre les traces que laisse la violence de la guerre.

Une très très belle lecture, une fois encore…

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« … Être né dans une guerre, c’est être témoin malgré soi, un témoin inconscient, à la fois proche et lointain, non pas indifférent mais différent, comme pourrait l’être un oiseau, ou un arbre. On était là, on a vécu cela, mais ça n’a pris de sens que par ce qu’on a appris par les autres, plus tard (trop tard ?)… ».

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Extraits de : « Chanson bretonne suivi de L’enfant et la guerre »  2020  J.M.G. LE CLÉZIO.

Illustrations : 1/« Le soir aux grèves de Roscoff »  Jean-Edouard Dargent  1824-1899  2/« Pâtre au crépuscule en Provence »  Emile-René Ménard  1862-1930.

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S’abreuver aux sources les plus douces…

BVJ – Plumes d’Anges.

Incroyable inspiration…

lundi 1 juin 2020

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Mes rêves et mes pensées vagabondent et m’interrogent :

l’inspiration, celle du poète, du musicien, du peintre, bref, celle de l’artiste,

est toujours un émerveillement. D’où vient-elle ?

Regarder, voir, admirer, s’émouvoir, se laisser pénétrer et

envahir par une vibration, mettre au monde

en vers, en musique, en peinture, en mots…ce qui nous bouleverse est une grâce.

L’Homme a la capacité unique de restituer ce qui le touche,

un moment magnifique où une alchimie intérieure opère,

où  l’œil perçoit et le cœur transmute.

Ce que nous sommes, ce que nous avons reçu ou appris,

nous fait enfanter une œuvre toujours singulière.

Il y a là un mystère qui enchante,

c’est à la fois incroyable et émouvant, qu’en pensez-vous ?

Vers quel mystère vos rêves vous emportent-ils  ?

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Illustrations : 1/ « Jeune fille de la forêt »  Eero Järnefelt  1863-1937  2/ Étude – « Projet pour un bas de portière » Eliseu Visconti   1866-1944.

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Laisser venir le souffle créateur…

BVJ – Plumes d’Anges.