Archive pour novembre 2024

Écoute…

dimanche 24 novembre 2024

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« … Comme il est facile de se prendre au piège de ses propres prisons conceptuelles !

Le mental humain, dans son désir de connaître, de comprendre et de contrôler, prend ses opinions et ses points de vue pour la vérité. Il dit : c’est ainsi que cela fonctionne. Vous devez dépasser la pensée pour vous apercevoir que, peu importe comment vous interprétez « votre vie », celle d’un autre ou son comportement, et peu importe le jugement que vous portez sur une condition, ce n’est qu’un point de vue parmi maintes possibilités. Ce n’est qu’un amas de pensées.  Mais la réalité est un ensemble unifié dans lequel tout est entrelacé, où rien n’existe en soi ni isolément. La pensée fait éclater la réalité ; elle la découpe en fragments conceptuels.

Le mental, cet instrument utile et puissant, devient fort contraignant s’il s’empare totalement de votre vie, si vous ne voyez pas qu’il constitue un aspect négligeable de la conscience que vous êtes…

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… Chaque fois que vous le pouvez, « regardez » en vous pour voir si vous êtes en train de créer inconsciemment un conflit entre l’intérieur et l’extérieur, entre votre condition extérieure à cet instant – où vous êtes, avec qui vous êtes ou ce que vous faites – et vos pensées et vos sentiments. Sentez-vous à quel point il est pénible de s’opposer intérieurement à ce qui est ?

En le reconnaissant, vous vous voyez maintenant libre de laisser tomber ce conflit futile, cet état de guerre intérieur…

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La plupart des interactions humaines se limitent à l’échange verbal – le domaine de la pensée. Il est essentiel d’apporter du calme, surtout dans vos relations intimes.

Aucune relation ne peut s’épanouir sans le sentiment d’ampleur qui accompagne le calme. Méditez, ou passez  du temps ensemble en silence dans la nature. En vous promenant, ou assis dans la voiture ou à la maison, coulez-vous dans votre calme commun. Ce dernier ne peut et ne doit pas être créé. Il suffit d’être réceptif au calme déjà présent, mais généralement couvert par le bruit mental.

Sans ce calme spacieux, la relation sera dominée par le mental et aisément envahie par les problèmes et les conflits. Le calme, lui, peut tout contenir.

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L’écoute véritable est un autre moyen d’apporter le calme dans la relation. Lorsque vous écoutez vraiment, la dimension du calme émerge, devenant un aspect essentiel de la relation. Mais l’écoute véritable est un talent rare. Habituellement, une personne accorde une grande part de son attention à sa pensée. Au mieux, elle peut évaluer vos paroles ou préparer son prochain propos. Ou elle n’écoute peut-être pas du tout, perdue dans ses propres pensées.

L’écoute véritable dépasse largement la perception auditive. C’est l’attention éveillée, un espace de présence dans lequel les paroles sont reçues. Celles-ci deviennent alors secondaires, pouvant ou non avoir un sens. Ce qui compte, bien plus que ce que vous écoutez, c’est l’écoute même ; l’espace de présence inconsciente se manifeste dans votre écoute. Cet espace est un champs de conscience homogène dans lequel vous rencontrez l’autre sans les barrières créées par la pensée conceptuelle. Ainsi, cette personne n’est plus « autre ». Dans cet espace, vous êtes tous deux reliés en une seule conscience… « 

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Autres extraits —> ICI

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Petit livre dont le propos est à picorer chaque jour, il est lumineux, et aujourd’hui nous avons tant besoin de lumière. Prendre du recul, se détendre, écouter l’autre, admirer la nature et ses merveilles pour ressentir profondément notre vrai conscience humaine, ce joyau intérieur qui nous relie les uns aux autres et qui n’est pas la pensée…

À lire encore et encore, à offrir sans modération…

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Extraits de : « L’art du calme intérieur »  2003  Eckhart Tolle.

Illustrations : 1/« Lac de l’œil de mer »  2/« Lac vert »  Aleksander Mroczbowski  1850-1927.

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Se relier à nos profondeurs infinies…

BVJ – Plumes d’Anges.

Azur et aurore…

dimanche 17 novembre 2024

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« Oui mais on commémore ici

et les bombes sèment

la mort là-bas

des hommes et des femmes et des enfants

des enfants tombent

et les plus jamais ça et les cessez le feu qui pleuvent

rien n’y peuvent

things fall apart !

 

et au milieu de la violence et de l’absurde, la poésie et le sens des choses qui s’enfuient, la beauté toujours envisagée, toujours recherchée, toujours trouvée quelque part, dans une phrase-étincelle, le sourire irradiant d’un amour, la grâce de certains silences, mère nature verdoyante, les arbres et leurs feuilles au printemps, la roche qui sourit, la rivière émeraude sereine, le chant d’éternité de Sita, les refrains des tisserands de Suza, le soleil après l’orage, tes notes de lumière au piano, simple et délicieux l’horizon au loin au plus près de nous, la vague heureuse qui déferle pleine et déverse sa joie au pied des filles et des fils de la terre, du ciel et de la mer que nous sommes, la poésie et le sens que nous donnons à la vie, la poésie et le sens que nous ordonne la vie, envers et contre tout, en vers et en prose et en actes, et avec toutes celles et tous ceux qui continuent obstinément à croire, qu’un autre monde est possible…

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Collé à la vitre de la réalité, je relis Char

la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil

des peuples trinquent et payent l’addition bien salée, de conflits commandés par des puissances et des organisations arrogantes, retranchées dans des palais d’indifférence de marbre. la poésie ne sauvera pas les Hommes en guerre contre eux-mêmes, depuis des siècles et des siècles et des siècles, pourtant elle invente encore et toujours des routes vers l’amour, qui se meurt partout sur la terre. la poésie ne sauvera pas les Hommes qui refusent d’être sauvés, c’est un fait. pourtant elle invite encore et toujours, à arpenter le chemin, de l’harmonie qui nous manque…

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Que personne

ne nous mente

le monde est beau

et il y a, il y aura toujours

quelque chose à sauver

le rire d’un enfant

le bleu du ciel

le chant des oiseaux

le sourire d’un amour

inénarrables instants

qui donnent à nos âmes

le sens plein de notre présence au monde

oui il y a et il y aura toujours

quelque chose à sauver

sur cette terre de joies et de larmes

il y a et il y aura toujours

au mitan de la nuit

dans le vacarme des bombes

une mère veilleuse

qui bouchera les oreilles

de sa fille ou de son fils

pour lui épargner ce qui peut l’être encore

un père courage

qui s’interposera par amour

entre les siens et cette balle qui ne porte d’autre message

que la mort

il y a a et il y aura toujours quelque chose à sauver

un vers de lumière

une note de silence

étincelles d’espérance

que rien ni personne

ne peut éteindre en nous

il y a a et il y aura toujours quelque chose à sauver

alors nous

ne barricaderons jamais nos cœurs

ne baisserons jamais la garde

et garderons à jamais

dans nos mots

l’azur et l’aurore

armes miraculeuses

à portée de nos mains

en fleurs généreuses

l’azur et l’aurore

armes miraculeuses

qui nous fondent

et nous font tenir

au dessus de la mêlée

tenir

à la paix à la dignité à la justice

tenir à la tendresse

tenir et être toujours

du côté de la vie de l’envol de l’envie

être et tenir

toujours

parole claire

dans le jour

 

j’adresse prière à l’aube… »

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Magnifique petit livre – merci C.S. – qui nous parle de l’importance des mots, de la poésie, de la beauté, de l’humanisme, de toutes ces choses même anodines mais qui ont leur importance pour élever nos âmes…

« Les choses s’effondrent » mais il y a toujours quelque chose à sauver, quelque chose qui touche au cœur, les mots sont là pour le dire…

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Extraits de : « PRIÈRE A L’AUBE »  2024  MARC ALEXANDRE OHO BAMBE.

Illustrations : 1/ « Fillette au fichu rose »  William Perkins Babcock  1826-1899 

2/ « Fleurs de magnolia«  Ida Jolly Crawley  1867-1946.

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Dire la lumière de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Au-delà de…

dimanche 10 novembre 2024

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« N’être plus rien c’est quelque chose. Être aérien, c’est moins que rien, diront en se gaussant les pieds de plomb. Et pourtant, c’est là, que de tout l’espace tu disposes. Le corps est l’ancre, le lest, la cage de ton âme. Nul ne te demande de t’en débarrasser, mais ne lui accorde que l’importance qu’il mérite… et surtout laisse l’esprit le plus souvent s’en échapper. Ce n’est pas fuir que s’élever, c’est voir de haut ce qui est trop près. C’est oublier ce qu’on était, quitter les lourdes fièvres de la peur et concevoir en un éclair ce cœur universel qui pulse et bat vers l’au-delà. 

Si la Terre appartient aux Hommes, c’est à eux qu’il revient d’oser apercevoir, sans logique ni preuve, d’où ils viennent, où ils vont… et libres, à l’intuition, comme à tâtons, de se laisser guider par des cascades de lumières. Que puis-je vous dire de plus ? Rien, si ce n’est légers, de sillonner le ciel comme un vol d’hirondelles. »

Billet du 23 février 2024.

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« Le désir, quel que soit son objet, profane ou sacré, est un fruit rouge et rare, délicieux, faisant valser les Mondes. Braise du Corps autant que de l’Esprit, puissant énergétique, il désintègre l’interdit et nous laisse entrevoir la toute puissance du souffle, de la houle des âmes voguant allègrement et sans fatigue sur des distances infinies, vers je ne sais quelle île ayant un goût de paradis.

Le désir est vecteur, étrave, figure de proue, soc soulevant les champs et les vagues patiemment assoupis autour de nénuphars, larges nappes phosphorescentes qui sont en mer comme sur terre, lucioles ou plancton, nos seuls guides et nos aimants bleutés.

Retrouver le désir, croyez-moi, quel que soit son objet, profane ou sacré, c’est retrouver la voie de quelque chose à accomplir se situant entre l’ensorcelant inatteignable et un parfait qu’on porte en soi… devant… au confluent des fleuves et d’un grand Océan brassant sans fin l’énigme de nos Vies.

Quoi qu’il en soit, quoi que l’on fasse, sans ces épices chauffant les nerfs, fouettant l’esprit et décuplant nos forces pour tendre vers un pétillant inconnu, il n’y a rien qu’un étang mort, la dépouille d’une âme flottant dans le formol. »

Billet du 6 septembre 2023.

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« Si le monde est entre les mains de foutriquets, il appartient à chacun d’entre nous, d’une manière ou d’une autre, de leur laisser voracement bâfrer le gras, l’épais et le visible, pour s’emparer et protéger de puissantes racines souterraines et cachées d’où jailliront les plus beaux arbres et l’entière santé d’un univers absolument réconcilié avec les Hommes neufs, n’ayant d’autre objectif que de privilégier bonté, beauté, douceur, le tout sous le lin blanc d’une parfaite humilité. Y croire est suffisant, c’est la magie des grands sorciers du Verbe et du chant. On ne les voit pas, on ne les connait pas, c’est vous, c’est moi, mais toutes choses les entendent. »

Billet du 8 mars 2024.

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Alain Cadéo a quitté notre monde terrestre au mois de juin 2024… Un grand vide apparait quand une belle âme doublée d’une belle plume passe de l’autre côté du miroir. Heureusement, nous pourrons relire et relire encore les cadeaux déposés au fil de son existence et y découvrir quelque fleur ou papillon oubliés par notre vieille mémoire. Il fut voyageur, marcheur, découvreur d’objets insolites, écrivain, semeur de mots, semeur d’étoiles… la liste est longue.

Ma première lecture d’Alain Cadéo fut le livre FIN, un magnifique début pour moi, j’ai lu ce livre plusieurs fois tant il m’a émerveillée. Je l’avais découvert dans les rayons d’une bibliothèque municipale. Une année après, il avait disparu, peut-être subtilisé par un indélicat ou au contraire, par un lecteur passionné.

Un dernier titre vient d’être publié par « Les cahiers de l’Égaré« , ce sont 26 billets écrits dans les moments difficiles à traverser de la maladie, entre septembre 2023 et mai 2024, ce sont il me semble des billets-testaments sur des sujets importants aux yeux de l’auteur, ils nous incitent à une réflexion profonde et à une libération de notre vraie nature. Les textes sont accompagnés de 20 photographies – très belles – de celles et ceux qu’il aimait, des photographies de lieux ou de moments qui vibrent intensément.

Un beau cadeau posthume de ce grand monsieur, MERCI à lui…

Vous pourrez retrouver des extraits de certains de ses livres

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Extraits de : « IL Y A QUELQUE CHOSE ENCORE, DEVANT Je ne sais pas ce que c’est mais nous devons y aller »

2024  – Alain Cadéo  30/12/1950 – 12/06/2024.

Illustrations :1/ « Contemplation »  2/ « Cercle chromatique »  Augusto Giacometti  1877-1947.

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S’habiter humblement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Humanités…

dimanche 3 novembre 2024

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« Pour moi, l’écriture est avant tout un moyen d’agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n’est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l’injustice de ce qui leur arrive. »

(Quatrième de couverture)

Avers – Des nouvelles des indésirables

JMG LE CLÉZIO – 2023.

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« … La nuit, c’était l’hiver, il faisait si froid qu’ils n’arrivaient pas à dormir. Marwan a allumé un feu de brindilles, et ils se sont couchés l’un contre l’autre, la tête tournée vers les flammes. Mehdi avait toujours peur de la nuit, il ne s’endormait qu’au petit jour. Il ne pouvait pas rester seul. Quand Marwan se levait pour uriner, Mehdi venait aussi. Marwan avait accepté tout cela, il ne le repoussait plus, et souvent même, il oubliait de l’injurier. Il restait les yeux ouverts, regardant la nuit. Mehdi parlait. Il voulait savoir des choses impossibles. Il demandait : « Quand est-ce-qu’on arrivera à la ville où il y a le bateau ? » Marwan disait : « Il n’y a pas de bateau, tu ne vas pas croire à cette histoire de bateau ? » Il avait beau dire cela durement, en levant le poing comme s’il allait frapper, Mehdi continuait à croire au bateau. Plus tard il en parlait encore, et des pays où il n’y avait pas de guerre, pas de voleurs. C’était toute une histoire, et dans cette nuit noire, glaciale, avec les étoiles qui scintillaient au dessus d’eux, il arrivait cette chose étrange, Marwan lui-même se laissait prendre par le bruits des paroles, et il commençait à croire, comme on glisse dans un rêve. C’était maintenant lui qui parlait des pays : « De l’autre côté de la mer, on arrivera dans une grande ville pleine de jardins et de maisons, des maisons où on pourra entrer, parce que tout le monde nous attendra… »

« Il y aurait des arbres, on pourrait vivre dans les arbres… »

« Oui, il ne ferait pas froid, on ne serait jamais malade. »

« Il y aurait beaucoup d’enfants, chacun pourrait avoir sa famille… »

« On dormirait dehors sous les arbres… »

« Ou bien dans de grandes chambres avec des lits, des coussins, des rideaux. »

« On n’aurait pas besoin d’argent pour vivre, on aurait à manger tout ce qu’on veut, même si on ne voulait pas travailler. »

« Il n’y aurait jamais d’avions. »

« Une ville sur un grand lac d’eau douce, et les gens vont dans des barques, ils apportent les fruits, les légumes dans les barques… »

« Les enfants ont des jardins immenses, il y a une fête chaque jour, de la musique, les filles vont danser. »

« On peut aller à l’école, on sait lire les livres. »

« Il n’y a plus de batailles, personne n’est ennemi. »

« On a chacun son cheval, on peut galoper dans les forêts. »

« Les animaux sont apprivoisés, même les serpents, même les chacals. »

Mehdi écoutait, les yeux grands ouverts dans la nuit. Quand l’aube venait, Mehdi s’endormait enfin. Marwan écoutait la respiration calme de son frère, il sentait contre lui le poids de sa tête. Alors il s’endormait lui aussi, tandis que la lumière grandissait au dessus-des collines. Il n’y avait jamais de mal, ni d’avions le matin. C’était une heure pour les bergers, pour les fillettes qui vont chercher de l’eau… »

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Parler de sujets graves avec un infini respect et une langue toujours magnifique, montre le grand talent et la profonde humanité de l’auteur.

Huit nouvelles nous emmènent sur des chemins difficiles aux quatre coins du monde, on y rencontre Maureez qui, à la mort de son père, fuit deux odieux personnages (sa belle mère et son nouvel amant), sa voix et le chant la sauveront. On y rencontre Chuche et Juanico, deux enfants qui fuient la société des hommes et les abus  de ces derniers, un vieil homme les recueillera un soir de Noël, il leur restituera leur dignité. On y rencontre « Les rats des rues » : le chemin des rêves – et celui des tragédies – va passer par les égouts entre le Mexique et les États Unis  (texte de 2003 publié dans un recueil d’Amnesty International, Nouvelles pour la liberté), on y rencontre beaucoup d’autres « indésirables », ceux dont on ne parle pas, ceux que l’on n’ose regarder…

Ces histoires marquent notre esprit et notre cœur : la loi du plus fort écrase les innocents, enfants ou adultes. Ils vivent dans de lointains pays ou tout près de nous dans les grandes villes, ils vivent la peur, l’injustice, la violence, la guerre toujours intolérable, la souffrance, la trahison, l’abandon, les abus de pouvoir, ils sont marqués à jamais et l’Histoire se répète…

Au milieu de ces chaos, de petites étoiles s’allument parfois, des brins d’amour fleurissent, les souvenirs fragiles d’un bonheur ancien émergent, faisant place à une espérance, tout aussi fragile.

JMG LE CLÉZIO nous fait naviguer dans des mondes où certains puissants sacrifient encore et toujours les autres, où chaque « indésirable » tente de survivre. La survie n’est pas la vie, l’auteur dit et veut que l’on sache, qu’on n’oublie pas ces invisibles, ces abandonnés, ces humbles… L’émotion est vive au fil des pages, AVERS est une belle et riche lecture.

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Illustrations : 1/ « Arbres et village »  2/ « Arbres »  3/ « Troncs d’arbres »  Sohrâb Sepehri  – peintre et poète iranien – 1928-1980.

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Vouloir la paix, passionnément…

BVJ – Plumes d’Anges.