Archive pour juillet 2020

Conter de belles fleurettes…

lundi 27 juillet 2020

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L’été, dans les montagnes, l’on peut contempler les merveilles du monde,

de véritables jardins suspendus s’offrent à nos yeux ébahis.

Là est une divine maison de Haute Couture

où l’imagination sans fin de l’artiste nous inonde d’un doux vertige.

On ne peut se lasser d’admirer encore et encore

l’invraisemblable savoir-faire d’invisibles petites mains…

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Point de traces de fils à bâtir, tout est parfait,

les plissés s’enchainent, les couleurs explosent,

les houppelandes et les crinolines des fleurs sauvages

dessinent de lumineux brocarts sur les pans rocheux.

C’est le royaume de l’exubérance, de la joie sans fin, c’est une fête, une féérie.

Pour accompagner le spectacle, les insectes pollinisateurs

nous bercent au son d’une musique inventive…

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Après, l’on peut tenter de retourner à la ville riches de forces nouvelles,

notre devoir étant de transmettre les messages reçus de toutes ces fleurettes

et de conter notre gratitude…

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« … Un calme étonnant. Plus rien que je veuille. La respiration de l’air fait à peine frémir les feuilles. L’inaudible pas du temps. L’aujourd’hui n’est qu’un hier. Le soleil se voile comme un séraphin, mais il y a l’éclat des pierres… »

Extrait de « Nathanaël’  Jean Grosjean  1912-2006.

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Photos BVJ – Juillet 2020 dans les Alpes.

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S’enivrer de nature…

BVJ – Plumes d’Anges.

Profonde blessure…

lundi 20 juillet 2020

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…  » Pauvre petit grand-père inconnu qui ne pouvait se douter à ce moment-là que, la guerre finie, une fois ses bourreaux exécutés, sitôt dévidée cette pelote de faits et de gestes qui passe par la Bretagne, le nord de la France et l’Allemagne, les trains de la peur, les cargaisons de prisonniers effondrés, l’usine à fusées, la boue glacée, le fils ainé de son fils cadet le pisterait soixante dix ans plus tard… Lui, pris au piège de la lumière glauque du baraquement avec sa tête de bagnard. Sa pâleur aussi. Sa maigreur. Ce qui le ronge, ce qui le terrasse. Lui, l’Indochinois, le Brestois, l’époux de Jeanne, le père de Lucie, Ronan et Pierre. Lui, l’enfant des presqu’îles. Lui, dans sa minuscule et si fragile éternité, arc-bouté puis broyé…

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… Une lettre toute simple, blanche et rectangulaire, était arrivée ce matin-là, sans crier gare, dans ma boîte. Après la parution de l’un de mes précédents livres, j’avais donné une interview au magazine Bretons, évoquant l’histoire de ma famille brestoise, et l’un des lecteurs m’écrivait. Ses premiers mots me firent l’effet d’un coup de tonnerre. Je dus m’asseoir. L’auteur du courrier avait quatre-vingt-deux ans, Yves J…, il vivait en Bretagne, il avait hérité d’une maison de famille à Plomodiern et, durant la guerre, sa mère avait été la secrétaire de Paol aux Chantiers de Bretagne au moment où l’entreprise de BTP avait été, comme beaucoup d’autres, utilisée ou réquisitionnée par l’Organisation Todt… ».

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Nous avons tous besoin de savoir qui nous sommes, bien sûr,

mais aussi d’où nous venons.

Et quand des secrets, des non-dits familiaux laissent nos questions sans réponses,

vient un jour où l’on se met en quête d’une vérité…

C’est ce qu’a fait l’auteur, la blessure familiale au sujet de Paol, le grand-père,

était si présente qu’il ne pouvait plus vivre libre

et avancer dans son existence.

Il y a des bagages dans la vie que nous pouvons porter très longtemps,

d’une génération à l’autre,

mais arrive un moment où l’on comprend que ce n’est plus possible,

qu’il faut trouver une solution,

tenter de comprendre et soigner l’arbre… généalogique.

C’est là une très belle lecture, une démarche nécessaire faite dans une grande solitude,

parce qu’elle n’est pas accessible à tous, n’ayant pas les mêmes forces,

les mêmes ressources.

Le contexte est terrible, celui de la période nazie, des camps,

c’est une quête, une enquête, avec des éléments vrais glanés pendant de longues années,

et d’autres imaginés par un écrivain de grand talent…

Aifelle en avait parlé —>

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Extraits de : « La part du fils«  2019  Jean-Luc Coatalem.

Illustrations : 1/« Bretonnes au bord de la mer »  2/« Soleil couchant sur la côte bretonne »   Ferdinand du Puigaudeau  1864-1930.

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Faire lumière sur le passé pour envisager le présent et construire l’avenir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chants de prières…

mercredi 15 juillet 2020

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Certains disent que la mer Méditerranée arrivait ici… il y a 150 millions d’années !

Elle y a laissé ses traces, la MONTAGNE de LURE est constituée de calcaire, datant du crétacé. Sur un chemin de crête, les paysages sont somptueux, on reste émerveillé par un champ de pierres transformé par la main de l’homme en chant de prières (œuvre des habitants de Saint Etienne-les-Orgues – printemps 2019). Les parfums de mille et une fleurs sont un enchantement.

La beauté s’allie à la douceur…

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Une nuit de rêve passée au clair du dernier quartier de lune, la voute céleste est grandiose. Au cœur de la nuit, une apparition, celle de la comète Neowise, torche lumineuse qui fend la nuit parmi les étoiles, l’émotion est grande, on se sent appartenir au cosmos.

La beauté s’allie à la lumière…

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Au matin, descendant du sommet, on entre dans un lieu improbable. De très vieux arbres nous prennent dans leurs bras branchus, les oiseaux déclinent leurs plus belles notes, ils sont les gardiens du lieu. Une petite abbaye du XIIème siècle, Notre Dame de Lure, admirablement entretenue, s’offre à notre regard. On ne peut que se recueillir, l’émotion est immense, le vallon vibre haut.

La beauté s’allie à la paix…

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En quelques heures, le monde est autre, il nous invite à une fête, à une élévation.

On ne peut refuser, le moment est précieux…

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« … C’était une nuit extraordinaire.

Il y avait du vent, il avait cessé et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en touffes, comme des racines d’or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit… »

Extrait de : « Que ma joie demeure » Jean Giono  1895-1970.

Photos BVJ – Photo 6/ PJ.

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Beauté, douceur, lumière, paix, tout est là…

BVJ – Plumes d’Anges.

Tendresse gourmande…

jeudi 9 juillet 2020

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Quand une grande petite fille honore ainsi les 93 printemps de sa grand-mère,

le monde s’illumine et l’on aurait presque hâte d’arriver à ce grand age !

Un sublime gâteau d’anniversaire qui raconte la douceur des moments partagés,

le plaisir des voyages réalisés ou imaginés,

les rêves de pays du soleil levant au couchant d’une vie…

Des saveurs délicates d’amandes et de blanches pêches,

– le pêcher, signe d’immortalité dans la tradition taoïste –

des fleurs et des feuilles aux formes raffinées, d’exquises volutes,

des couleurs d’amour et d’espérance, d’une infinie tendresse…

Si cette merveille vous inspire, en voici la recette,

sa fraicheur absolue fera la joie des palais les plus gourmands…

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– GÂTEAU  AUX PÊCHES ET AUX AMANDES –

Ingrédients : 120 g. de beurre mou, 80 g. de sucre en poudre, 3 œufs, 150 g. de poudre d’amande, 140 g. de farine, 1 yaourt grec, 3 pèches blanches.

Réalisation : Battre le sucre et les œufs jusqu’à ce que le mélange blanchisse, ajouter le beurre mou, puis la poudre d’amande, la farine tamisée et le yaourt grec.

Beurrer un moule à manqué, y verser la pâte.

Éplucher et couper les pêches en deux, les déposer sur la pâte en les enfonçant.

Cuire environ 35 minutes à 180 ° (200 ° dans mon petit four).

Démouler et décorer selon l’humeur du jour…

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« Les fleurs de quel arbre –

impossible de savoir

mais un tel parfum »

Bashô

Gâteau et photos Amélie Jackowski – Juillet 2020.

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Suivre les chemins de nos rêves lointains…

BVJ – Plumes d’Anges.

Au delà de la brume…

jeudi 2 juillet 2020

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Partir vers l’est, puis vers le nord, une fois encore…

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… suivre le chemin…

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… suivre les signes…

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… porter son regard toujours plus haut…

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… chercher l’invisible lumière…

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… porter son regard toujours plus loin…

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Près de la blanche Ombelle…

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… s’enfoncer dans la brume, la traverser…

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… porter ses pas sur les talus…

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Et quand l’union des éléments se fait,

quand le ciel, la terre et l’eau ne sont plus qu’un :

se poser, savourer le moment,

naviguer en soi à travers nos méandres,

nos zones d’ombres et de lumières,

trouver le point lumineux de la paix intérieure

et approcher de qui nous sommes…

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« Tu ouvres les volets, toute la nuit vient à toi,

Ses laves, ses geysers, et se mêlant à eux,

le tout de toi-même, tes chagrins, tes émois,

Que fait résonner une très ancienne berceuse. »

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François Cheng –   2015  – « À l’orient de tout « 

Photos BVJ – Photo 3/ PJ- Italie et Suisse Juin 2020 .

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Oser traverser nos brumes intérieures…

BVJ – Plumes d’Anges.