Archive pour avril 2014

Renaître…

lundi 28 avril 2014

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« … – Le réel est en toi. Le réel est en toutes choses. Au dedans. Comme un ciel intérieur. Immense et pur. Le réel est le secret au cœur de toutes choses.

Ce secret, nous ne pourrions le dire. Aucun de nos mots ne pourraient le contenir. Comment dire l’infini d’une seule présence ? Comment dire sa lumière ?

– Ce secret, il est la vie même. Comment pourrais-tu dire ce qui est la source même de ton souffle ?

– Nous l’avons oublié. Nous avons voulu l’effacer de notre conscience. De toutes nos forces nous l’avons fui. Mais, jusqu’en cet état même où nous avons trouvé refuge, demeure le souvenir de ce qui fut perdu…

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… – Que diras-tu du sommeil, que diras-tu de l’absence, en ce jour de venue ? Que diras-tu de tous ces mots du songe, en ce jour premier d’après le monde ?

La nuit est en flammes, la parole incandescente, l’abîme n’a plus de bord : qui seras-tu en ce premier matin, lorsque parlera sur ton front la dernière rosée ? Quoi d’autre que le souffle et la voix et le chant de cette venue, de cette naissance ?

– Un peu de ce très pur cristal d’un frais matin d’avril, quand le sommeil des neiges est rompu et la neige n’est plus qu’eau ruisselante, et l’eau n’est plus que lumière, et la lumière n’est plus que chant.

– Que sera ta naissance en ce premier matin : tes mots, tes yeux fermés d’ici ne peuvent le dire. Ton cœur somnolent, comment pourrait-il le pressentir sinon en ces instants fugitifs, en ces instants d’éveil, quand déjà t’a saisi, déjà t’a étreint, dans la violence et la douceur de la naissance – de ta naissance -, dans la souffrance et l’élan de l’unique naissance, le réel…

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… – Nous rêvons. Et dans notre rêve nous croyons voir. Et nous voyons en effet, et tout nous est bien visible. Mais rien de ce que nous voyons n’est réel.

– Depuis bien des années la vue du monde nous a dérobé la vision de réel.

– Nous voyons les choses comme en songe, et ne connaissons rien d’elles.

– Quand nous éveillerons-nous ? Quand cesserons-nous de nous laisser aveugler par les images ?

– Quand aurons-nous enfin la vision irradiante de l’aube ?…

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… – Nous sommes trop las. Notre conscience comme éteinte. Notre désir comme mort déjà.

– Notre cœur trop étouffé, notre voix trop assourdie.

– Où donc est notre joie, notre espérance ? Où donc l’appel, où donc la flamme qui brûle, qui illumine ?…

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… – Notre conscience, nous l’avons forcée, dressée. Marquée comme une marchandise. Notre conscience, nous l’avons négociée. Pour vivre, – survivre.

– Mais qui vit, maintenant que totalement nous nous sommes vendus ? Maintenant que, pour quelques deniers, sans réserve, nous nous sommes engagés au monde ?

– Qui nous éveillera d’un sommeil si profond ?

– Quelle ébauche d’un chant, quelle urgence d’un matin ?

– Et, peut-être, le simple pépiement d’un oiseau, invisible, sur la cime des pins…

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… – Nuit contre nuit.

– Et à chaque instant la fragile ligne de crête où tu avances. L’étroit sentier que tu traces. Voir, entendre, sentir.

– À chaque instant le fil tendu au milieu de la nuit. Où tu vas, funambule, et chacun de tes pas crée l’instant.

– À chaque instant, comme une image de nulle épaisseur, sans vie. Et tu marches, ébloui, et chacun de tes instants est la création du monde… »

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Extraits de : « Naissance de l’invisible » 1977 Gérard Pfister.

Illustrations : 1/« Homme drapé assis » Raffaello Sanzio 1483-1520  2/« Etude d’arbre »  Johann Caspar Nepomuk Scheuren 1810-1887  3/« Trompe l’oeil »  Jan van Kessel 1626-1679.

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Se souvenir de qui nous sommes…

BVJ – Plumes d’Anges.

Dans le vent…

vendredi 25 avril 2014

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« … Tout autour du village, les collines étaient couvertes de moulins à vent. De droite et de gauche, on ne voyait que des ailes qui viraient au mistral par-dessus les pins, des ribambelles de petits ânes chargés de sacs, montant et dévalant le long des chemins ; et toute la semaine c’était plaisir d’entendre sur les hauteurs le bruit des fouets, le craquement  de la toile et le Dia hue ! des aides-meuniers…

Le dimanche, nous allions aux moulins par bandes. Là-haut, les meuniers payaient le muscat. Les meunières étaient belles comme des reines, avec leurs fichus de dentelles et leurs croix d’or. Moi j’apportais mon fifre, et jusqu’à la noire nuit on dansait les farandoles. Ces moulins-là, voyez-vous faisaient la joie et la richesse de notre pays… »

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Certains jours, voyez-vous, de vieilles mémoires soufflent dans mon âme et je me dis…

« Où donc est passée la JOIE DU MONDE ? »

Par un hasard heureux,  le vent tourne et je l’entends chuchoter à mon oreille :

« Écoute mon ami

Écoute dans le vent

Écoute, la réponse dans le vent

Écoute, la réponse est dans le vent ! »

Bob Dylan

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BEAU WEEK END À TOUTES ET À TOUS !



Extrait de : « Le secret de Maitre Cornille- Les lettres de mon moulin »  Alphonse Daudet 1840-1897.

Photos BVJ

Pour en savoir plus : —> Ramatuelle – Les moulins de Paillas

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Souffler le vent de la joie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Instant précieux…

mercredi 23 avril 2014

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« Mais l’oiseau, point d’empreinte

Ne laisse. Son empreinte est

Son vol même. Nulle trace

Autre que l’instant-lieu,

Joie du pur avènement :

Lieu deux ailes qui s’ouvrent,


Instant un cœur qui bat. »

Extrait de : « Cantos toscans » 1999  François Cheng.

Illustration : « Oiseaux, poissons et fleurs-Planche 18 »  Okamoto Shuki 1807-1862.

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Instant précieux : un battement de cœur…

BVJ — Plumes d’Anges.

Effloraison…

dimanche 20 avril 2014

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« … Bien que dans ma vie de tous les jours , je sois un solitaire, la conscience d’appartenir à la communauté silencieuse de ceux qui luttent pour la vérité, la beauté et la justice, m’empêche d’éprouver un sentiment de solitude…

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L’expérience la plus belle et la plus profonde que puisse faire l’homme est celle du mystère. C’est sur lui que se fondent les religions et toute activité sérieuse de l’art ou de la science. Celui qui n’en fait pas l’expérience me semble être sinon un mort, du moins un aveugle…

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… Sentir que derrière tout ce que nous pourrons découvrir il y a quelque chose qui échappe à notre compréhension et dont la beauté, la sublimité ne peuvent nous parvenir qu’indirectement, voilà ce que c’est que le sentiment du sacre, et, en ce sens, je peux dire que je suis religieux…

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… Et il me suffit de pouvoir  m’émerveiller devant ces secrets et de tenter humblement de saisir par l’esprit une image pâlie de la sublime structure de tout ce qui est. »

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BELLES FÊTES PASCALES À TOUTES ET À TOUS !

Extrait d’un discours enregistré par Albert Einstein en 1932 au profit de la Ligue des Droits de l’Homme.

Illustrations : 1/ »Étude de Clématite » 2/ »Étude de Clématite » 3/ »Étude de Clématite renonculacée arborescente » Henri Bergé 1870-1937  4/« Oeufs d’oiseaux » Chromo du XIXème-Boston Public Library.

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Vivre le mystère du nouveau…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fécondité…

mercredi 16 avril 2014

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Sentez-vous  l’énergie du printemps qui circule dans notre corps

et dans notre esprit ?

Elle est joyeuse, elle est puissante,

elle nous souffle que le nouveau va bientôt naître,

il sera notre œuvre !

Bougeons, rendons hommage à la vie,

libérons notre imagination,

soyons féconds pour illuminer la saison nouvelle,

osons être nous-même !

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Illustrations : 1/« Étude de lièvre »  Bruno A.Liljefors 1860-1939  2/ « Nid de roitelet et oeuf »  Francis Orpen Morris 1810-1893.

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J’en ai rêvé, je l’ai fait…

BVJ – Plumes d’Anges.

Soif d’idéal…

lundi 14 avril 2014

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« Oh la la, la vie en rose

Le rose qu’on nous propose

D’avoir des quantités d’choses

Qui donnent envie d’autre chose

Aïe, on nous fait croire

Que le bonheur c’est d’avoir

De l’avoir plein nos armoires

Dérisions de nous dérisoires car

Foule sentimentale

On a soif d’idéal

Attirées par les étoiles, les voiles

Que des choses pas commerciales

Foule sentimentale

Il faut voir comme on nous parle

Comme on nous parle

Il se dégage

De ces cartons d’emballage

Des gens lavés, hors d’usage

Et tristes et sans aucun avantage

On nous inflige

Des désirs qui nous affligent

On nous prend, faut pas déconner, dès qu’on est né

Pour des cons, alors qu’on est

Des

Foules sentimentales


Avec soif d’idéal

Attirées par les étoiles, les voiles

Que des choses pas commerciales

Foule sentimentale

Il faut voir comment on nous parle

Comme on nous parle… »

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RELAXEZ-VOUS !

Et s’il vous prenait l’envie d’écouter ou de chanter, passez donc par ici

—> Foule sentimentale

Extrait de : « Foule sentimentale » 1993  chanson écrite, composée et interprétée par Alain Souchon – couronnée aux Victoires de la Musique en 1994.

Illustrations : 1/ »Le retour de la cigogne »  Theo van Hoytema 1863-1917  2/« Lotus, fleurs et oiseaux » Paravent coréen – Dynastie Choson – XIXème.

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Partir à la recherche de notre rose…

BVJ – Plumes d’Anges.

Être intérieur…

vendredi 11 avril 2014

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À quel diapason vibrons-nous ?

Sommes-nous en accord avec nous-même ?

Vivons-nous en harmonie avec notre essence profonde ?

Si notre existence se déroule dans la joie,

si nous abordons les difficultés avec sérieux mais avec légèreté,

oui, nos pas empruntent le bon chemin.

La vie est à vivre, des déserts et des prairies sont à traverser,

l’important est de rester en lien avec notre Être intérieur

pour que ce parcours fleurisse lumineusement…

Posons-nous un instant et observons le fil de la vie.

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BEAU WEEK END À TOUTES ET À TOUS !

Tableaux : 1/« Femme aux cheveux roux »  Albert Herter 1871-1950  2/détail d’un tableau représentant « La reine Charlotte »  Allan Ramsay 1713-1784.

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Ne pas perdre de vue son Être intérieur…

BVJ – Plumes d’Anges.


Musique du printemps…

mercredi 9 avril 2014

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« … Non, il n’est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton.

Secoue-le, frappe-le : tu n’auras pas la puissance de l’ouvrir.

Tes mains l’abîment ; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière.

Mais aucune couleur n’apparaît, et aucun parfum.

Ah ! Il ne t’appartient pas de le faire fleurir.

Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.

Il y jette un regard, et la sève de vie coule dans ses veines.

À son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent.

Comme un désir du cœur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret.

Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement…

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… L’âme du poète danse et plane, sur les vagues de la vie parmi les voix des marées et des vents.

Maintenant que le soleil s’est couché et que le ciel obscurci s’abaisse sur la mer comme de longs cils sur des yeux fatigués, c’est l’heure où le poète, posant sa plume, laisse ses pensées s’enfuir vers les insondables profondeurs du silence éternel et secret…

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… Le parfum du bouton s’écria : « Le jour s’enfuit, ah, le jour heureux du printemps, et je suis le prisonnier des pétales ! »

Ne perds point courage, humble petite chose !

Tes liens éclateront, le bouton s’épanouira en fleur, et quand tu te faneras en pleine vie, le printemps, même alors, t’aura survécu.

Le parfum palpite et s’inquiète dans le bouton, criant : « Ah, les heures passent, et je ne sais pas encore où je vais ni ce que je cherche ! »

Ne perds pas courage, humble petite chose !

La brise printanière a devancé ton désir, et le jour ne finira point que tu n’aies accompli ta destinée.

L’avenir semble obscur au parfum et il s’écrie : « Ah, si ma vie n’a point de sens, à qui la faute ?

Qui peut me dire pourquoi j’existe ? »

Ne perds pas courage, humble petite chose.

L’aube parfaite est proche, où tu mêleras ta vie à la Vie éternelle, et où tu connaîtras enfin le pourquoi de ton existence…

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… Écoute, mon cœur ; dans cette flûte chante la musique du parfum des fleurs sauvages, des feuilles étincelantes et de l’eau qui brille ; la musique d’ombres sonores d’un bruit d’ailes et d’abeilles… »

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Extraits de : « La corbeille de fruits »  Rabindranath Tagore 1861-1941.

Illustrations : 1/« Rose et Sceau de Salomon-Livre des médecines simples »  Robinet Testard 1470-1531  2/« Carte du monde-Atlas »  Battista Agnese 1514-1564  3/« Enluminure-Bible de Borso d’Este »  Taddeo Crivelli 1425-1479.

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Vivre le souffle du printemps dans notre cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Humble fleur…

lundi 7 avril 2014

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« Humble fleur dressée au creux d’un mur

Ton bonheur d’être toi-même te suffit

Pour être au centre de l’univers. »

Bing Xin XXème.

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Savourer le bonheur d’être soi-même…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sensibilité…

mercredi 2 avril 2014

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« … La vérité, le vrai Dieu – non celui qu’a façonné l’homme – ne veut pas d’un esprit dévasté, petit, creux, étroit, limité. Il lui faut un esprit sain, qui puisse l’apprécier ; il lui faut un esprit riche, non de savoir mais d’innocence – un esprit vierge de toute trace d’expérience, un esprit libéré du temps. Les dieux que vous avez inventés pour votre propre réconfort acceptent la torture ; ils acceptent un esprit qui se laisse toujours ternir. Mais l’authentique, lui, ne veut rien de tout cela ; il veut un être humain total et complet, au cœur plein, riche, clair, capable de ressentir intensément, capable de voir la beauté d’un arbre, le sourire d’un enfant, et la détresse de la femme qui a toujours connu la faim.

Il faut que vous ayez cette extraordinaire capacité de sentiment, cette sensibilité à toute chose – l’animal, le chat qui passe sur le mur, la saleté, la crasse, la pauvreté des êtres humains vivant dans la misère, dans le désespoir. Vous devez être sensibles, ressentir les choses intensément, mais sans suivre de direction particulière ; il ne s’agit pas d’une émotion fluctuante, mais d’une sensibilité impliquant tout l’être – nerfs, corps, oreilles, voix. Vous devez être sensibles de manière absolue et permanente. Sans cette sensibilité extrême, absolue, il n’est point d’intelligence. L’intelligence vient avec la sensibilité et l’observation…

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… La première chose à faire, si je puis me permettre de le suggérer, est de découvrir pourquoi vous avez certains critères de pensée, et pourquoi vous avez une certaine manière de ressentir les choses. N’essayez pas d’y changer quoi que ce soit ni d’analyser vos pensées et vos émotions, mais prenez conscience des tendances spécifiques que suit votre pensée, ainsi que des motivations de vos actes. Bien que l’analyse permette de découvrir les motivations, de déceler certaines choses, cela ne peut être vrai : la vérité n’apparaitra que lorsque vous serez intensément conscients de ce qui se passe à l’instant même où se déclenchent votre pensée, votre émotion ; vous en verrez alors la subtilité extraordinaire, la finesse, la délicatesse. Tant que persisteront en vous un « je dois » et un « je ne dois pas », ces contraintes vous empêcheront de découvrir les méandres fugaces de la pensée et de l’émotion. Et je suis sûr qu’on vous a élevés à l’école des « il faut », « il ne faut pas » ; c’est ainsi que vous avez détruit pensée et sentiment. Vous avez été ligotés et mutilés par des systèmes, par des méthodes, par vos maîtres. Abandonnez donc ces « il faut », et « il ne faut pas ». Il ne s’agit pas de prôner la licence, mais de prendre conscience de cet esprit qui ne cesse de dire « je dois », « je ne dois pas ». Alors, telle une fleur qui s’épanouit par un beau matin, l’intelligence éclot : elle est là, active, créatrice – et la compréhension naît… »

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Extraits de : « Le Livre de la Méditation et de la Vie » 1° et 3 mai  Jiddu Krishnamurti 1895-1986.

Tableaux : 1/« Flora »  Alexandre Blum XIXème 2/ »Fleurs dans un vase de Delph »  Alexander Marshal 1620-1682.

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Ressentir la vie au plus profond de notre chair et de notre cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.