Doux animal…

8 septembre 2016

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« Nul besoin d’être bon.

Nul besoin de marcher sur les genoux

sur une centaine de kilomètres à travers le désert, repentant.

Il te suffit, simplement, de laisser le doux animal qui est en toi

aimer ce qu’il aime.

Raconte-moi le désespoir – ton désespoir – et moi, je te raconterai le mien.

Entre temps, le monde poursuit son cours.

Entre temps, le soleil et la pluie, en petits cailloux transparents,

balayent les paysages,

au dessus des prairies et des arbres profonds des montagnes et des rivières.

Entre temps, les oies sauvages, là-haut dans le ciel bleu et pur,

rentrent de nouveau au pays.

Qui que tu sois, aussi esseulé que tu puisses être,

le monde s’offre à ton imagination.

Il t’interpelle comme la voix rauque et animée des oies sauvages,

clamant encore et encore ta place

au sein de la famille des choses. »


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« Les oies sauvages » Poème de Mary Oliver trouvé sur le net (PDF de Guillaume Rodolphe)

Illustrations : 1/ et 2/ « Paysage d’automne avec oies sauvages et fleurs » Paravent japonais du XVIIème – Anonyme.

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À côté d’une peine fleurit une belle histoire…

BVJ – Plumes d’Anges.

Dansez s’il vous plaît, dansez…

5 septembre 2016

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« … « Mister Bojangles ». C’était le seul disque qui avait le droit de tourner sur l’appareil, les autres musiques devaient se réfugier dans une chaîne hifi plus moderne et un peu terne. Cette musique était un peu folle, elle était triste et gaie en même temps, et elle mettait ma mère dans le même état. Elle durait longtemps mais s’arrêtait toujours trop vite et ma mère s’écriait : « Remettons Bojangles ! » en tapant vivement dans ses mains.

Alors il fallait s’emparer du bras pour remettre le diamant sur le bord. Il ne pouvait y avoir qu’un diamant pour donner une musique pareille…

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… Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l’ennui ! avait-elle affirmé en s’emparant de deux coupes de champagne sur le buffet…

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… – Si vous voulez vous occuper, j’ai bien une idée…

– Je vous vois venir avec vos sordides idées, vous voulez que je me mette à travailler ! Je vous ai déjà dit qu’une fois j’ai essayé. Je m’en souviens parfaitement bien, c’était un jeudi matin.

– Oui, je sais, moi aussi, je m’en souviens parfaitement. Vous avez travaillé chez un fleuriste, et vous avez été renvoyée car vous refusiez de faire payer les bouquets !

– Mais enfin, dans quel monde vivons-nous ? On ne vend pas les fleurs, les fleurs c’est joli et c’est gratuit, il suffit de se pencher pour les ramasser. Les fleurs, c’est la vie, et à ce que je sache on ne vend pas la vie ! Et puis je n’ai pas été renvoyée, je suis partie toute seule, de mon propre chef, j’ai refusé de participer à cette escroquerie généralisée. J’ai profité de la pause du déjeuner, et je suis partie avec le plus gros et beau bouquet jamais confectionné dans le monde entier… »

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ICI, LA CHANSON DE NINA SIMONE —> Mr Bojangles

Extraits de: « En attendant Bojangles » 2015  Olivier Bourdeaut.

Illustrations : 1/ et 2/ « Danseuses »  Auguste Rodin 1840-1917.

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Fêter la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Etincelle…

2 septembre 2016

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la Villa de Noailles à Hyères a organisé le

premier festival international d’architecture d’intérieur à Toulon, ville voisine :

un jury présidé par India Mahdavi a sélectionné 10 architectes d’intérieur

dont les projets sont visibles à l’Hôtel particulier Micholet – 13 rue Victor Micholet.

– Photos  1 à 5 : Projet de Marine Gargon (France).

– Photos 6 à 10 : Projet de Iqra Firdausy et Esa Anggita Saraswatie (Indonésie).

8 autres projets sont à découvrir jusqu’au 11 septembre 2016…

Hâtez-vous, amis du coin, il ne vous reste que quelques jours !

Pour plus de renseignements, vous pouvez suivre ce lien  —> design parade

Photos BVJ :

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Mettre en lumière les jeunes talents…

BVJ – Plumes d’Anges.


Intelligence du coeur…

29 août 2016

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« … La crise actuelle nous invite et nous pousse à coopérer davantage. Nous nous inscrivons véritablement dans la mouvance des forces de l’univers. Toute la philosophie du XIXème siècle était fondée sur cette même approche de la compétition que ce soit chez Marx avec la lutte des classes ou chez les libéraux avec la concurrence pure et parfaite.

Le moment est venu d’inverser cette manière de voir, notamment dans l’éducation des enfants, et de considérer que la coopération est une force puissante qui s’exerce depuis le big bang. Le monde économique est entièrement fondé sur la compétitivité non régulée. Par conséquent, les pays qui payent mal leurs salariés sont plus compétitifs que les autres et cela va à l’encontre de toute justice sociale. Cela explique le profond déséquilibre de l’économie mondiale. Cette notion de compétitivité dans une économie globalisée ne peut être régulée par des décisions politiques dans la mesure où la politique n’est pas mondialisée. Il y a 193 États aux Nations Unies et ils sont bien loin de parler d’une seule voix pour réguler le libéralisme. Devant ce constat d’échec de la compétition en tant que modèle de fonctionnement entre les hommes, il faut prendre le problème par les racines et commencer par montrer que la coopération – ou symbiose ou mutualisme ou commensalisme – est une force puissante de l’univers et de la vie en particulier. (…) Concrètement, la coopération suppose que nous sortions du « moi d’abord » et du « moi je » ; non pas qu’il faille détester son « moi », mais il serait préférable d’unir les individualités pour en faire émerger un « nous ». Cela suppose que nous nous positionnions tout à fait différemment par rapport à nos habitudes de consommation, que nous échappions à la tyrannie du désir perpétuel menant à la frustration perpétuelle, mais aussi à la tyrannie du mimétisme et des modes si prégnantes, pour aller vers ce que Pierre Rabhi appelle une « sobriété heureuse ». En outre ceci nous amènerait à ne pas consommer avec boulimie afin que les ressources naturelles soient économisées. Le mot « économie » reprendrait alors son sens premier : être économe. Ainsi, les générations futures trouveraient encore des ressources, car nous aurions pensé à elles au lieu de cultiver notre seul égoïsme…

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… Le cœur appelle le concept d’intelligence. Pour moi, l’intelligence peut constituer une arme redoutable quand elle n’est pas couplée à l’intelligence du cœur. Si l’intelligence fonctionne de concert avec le cœur alors elle se met au service de la communauté et s’enrichit du concept de coopération. C’est pourquoi j’ai toujours considéré que la première des qualités était l’intelligence du cœur.

Pour se connecter à l’intelligence du cœur, il faut prendre beaucoup de recul par rapport aux flux des informations qui nous assaillent. Cela va de pair avec la capacité à s’entendre soi-même et à découvrir son intériorité et son cœur d’où peuvent jaillir – lorsqu’on en fait un bon usage – cordialité et bonté. Mais cela suppose de prendre ses distances avec notre société d’information et de communication qui s’avère très toxique lorsqu’elle est consommée à trop forte dose.  Il y a de « l’intelligence » dans la nature. Quand on voit comment les plantes ont « inventé » toutes sortes de stratagèmes pour s’adapter aux conditions de leur environnement, on se dit que la nature est intelligente. Comme les plantes, nous avons la capacité de trouver des modèles nouveaux pour perdurer… »

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Extraits de : Jean-Marie Pelt dans « Face à l »univers » 2015  Trinh Xuan Thuan.

Illustrations :1/ Planche 5 Calcispongiae 2/ Planche 28 Discomedusae    Ernst Haeckel 1834-1919.

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Unir nos individualités pour créer un monde nouveau

BVJ – Plumes d’Anges.

Bain de forêt…

26 août 2016

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Se promener en forêt, être très attentif aux sons, aux formes, aux couleurs, aux odeurs,

toucher les arbres, entourer leur tronc…

cela s’appelle un Bain de forêt : Shinrin-Yoku en japonais.

Suivez ce lien et vous verrez tous les bienfaits de ces balades  :

— >   Shinrin-yoku

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Illustrations : 1/« Forêt près de Lellinge » Carl Frederik Aagaard 1833-1895   2/« Cabane dans la forêt »  Ivan Chichkine 1832-1898.

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Se connecter à la nature…

BVJ – Plumes d’Anges.

En ce monde…

22 août 2016

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« … En ce monde, l’âme ne va pas nue. Elle a revêtu une enveloppe charnelle plus ou moins épaisse et légère. Elle a pris corps, et avec lui doit collaborer, faire amitié et non soumission. Au vestiaire des âmes, avant d’entrer en scène, elle a pris un manteau, une coiffe, des chaussures, qu’elle devra quitter après la représentation ou dont elle changera au cours des actes du drame. Mais qui a choisi le tissu, la forme, la couleur des vêtements ? Qui, dans les coulisses, file, tisse, coupe et coud ? Où est le maître tailleur ?…

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… Souvent l’homme méprise et repousse ce qui ne lui ressemble pas. Il se prend pour la mesure de toutes choses et pour le roi de l’univers. Mais la vie lui rappelle que tous les êtres sont reliés et qu’entre eux le dialogue est nécessaire et les accords fructueux…

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… L’être humain ne devrait pas se plaindre ni s’en remettre toujours à l’aide d’autrui. Il a en lui toutes les ressources nécessaires, qu’il lui faut explorer et développer. La connaissance de soi requiert de l’audace et du courage, une belle persévérance, et la vie, toujours imprévisible, répond à qui lui fait confiance…

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… Bien des hommes accumulent honneurs, pouvoirs et richesses et négligent le plus précieux : la vie inimitable, toujours surprenante, et leur âme légère qui, un soir, à leur insu, s’envole. Dans la longue nuit, qui les consolera ?…

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… Plus la conscience d’un être humain s’éveille, plus il se sent responsable – non seulement de ses actes ou de ses proches, mais de l’humanité entière à travers ses errances et ses clartés…

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… Elle dérange, la beauté, parce que, venue de nulle part, elle n’appartient à personne et n’a aucune utilité. Mais sans elle on meurt, sans elle, le carcan de souffrance et d’absurdité se resserre. Serait-elle une des apparitions de l’invisible venant se poser sur la terre des hommes, éclairant le visage de toutes choses ?…

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… Écoutez, écoutez bien : derrière le brouhaha du monde, ne percevez-vous pas une fine mélodie, comme un frémissement d’astres ? Regardez, regardez bien à l’intérieur : n’y a-t-il pas un scintillement de source, une clarté qui grandit ? Depuis quand sommes-nous ici à errer, à nous perdre, depuis combien d’années portons-nous sur les épaules le poids d’un âne mort ? Avons-nous oublié notre splendeur première, n’avons-nous nul désir de déposer le fardeau de misère pour courir vers le ciel et sa brassée d’étoiles, pour nous jeter dans la lumière ?… »

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Extraits de :  « Une robe de la couleur du temps » 2014  Jacqueline Kelen.

Illustration : 1/ et 2/« Amherstia nobilis  (Arbre du paradis) » Nathaniel Wallich 1786-1854.

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Aller vers notre quintessence…

BVJ – Plumes d’Anges.

Île Fée…

18 août 2016

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UN RÊVE ÉVEILLÉ…

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« Si vous voulez aller sur la mer,

sans aucun risque de chavirer,

alors n’achetez pas un bateau :

achetez une île ! »

( à lire, sans parler « pointu »…)

Maitre Panisse dans « Fanny » de Marcel Pagnol 1895-1974.

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Un lien avec les Îles d’or ? un clic ici  —> Ils ont aimé ces îles…

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Navigation autour de Port Cros… Photos BVJ.

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Mer veilleuse…

BVJ – Plumes d’Anges.

Prêter attention…

15 août 2016

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« Qui a fait le monde ?

Qui a fait le cygne et l’ours noir ?

Qui a fait la sauterelle ?

Je veux dire cette sauterelle-ci –

celle qui a bondi hors de l’herbe,

celle qui mange du sucre au creux de ma main,

qui bouge ses mandibules de gauche à droite, plutôt que de haut en bas –

qui regarde autour d’elle avec ses énormes yeux, compliqués.

La voilà qui lève ses pâles avant-bras et se nettoie soigneusement la tête.

La voilà qui déploie ses ailes, et s’envole au loin.

Je ne sais pas exactement ce qu’est une prière,

mais je sais comment prêter attention,

comment tomber dans l’herbe,

comment flâner et être comblée,

comment errer à travers champs,

ce que j’ai fait toute la journée.

Dis-moi, qu’aurais-je dû faire d’autre ?

Tout ne finit-il pas par mourir, trop rapidement ?

Dis-moi, qu’entends-tu faire

de ton unique, sauvage et précieuse vie ? »

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« Une journée d’été » poème de Mary Oliver (poème trouvé sur le net).

Illustration : 1/ Détail d’une « Étude d’insectes et de fleurs »  Jan van Kessel l’Ancien 1626-1679  2/« Le verger »  Elizabeth Adela Forbes 1859-1912.

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Prêter attention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fruits du pêcher…

11 août 2016

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« … (En Chine), selon les textes anciens, la Reine-Mère de l’Ouest descendit un jour sur terre et offrit à l’empereur Wu Di – qui vivait sous la dynastie des Han de l’Ouest (206 av. JC – 8 ap. JC) –  quatre pêches de l’immortalité, chacune assurant six cents ans d’existence. Après les avoir mangées, l’empereur conserva les noyaux afin de faire pousser lui-même les fruits et gagner la vie éternelle. Mais la Reine-Mère de l’Ouest lui fit savoir que les  pêches ne poussent pas ici-bas, la terre n’étant pas assez fertile pour porter l’arbre jusqu’au mûrissement du fruit, soit six cents ans. Manger des pêches signifie depuis faire vœu de longue vie… »

Extrait de : « Bonheur, bonheurs » 2003  Viviane Sung.

À chacun ses rêves, à chacun ses vœux… J’en fais un, celui que vous régaliez de ce bon et beau gâteau…

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GÂTEAU AUX PÊCHES ET AU SIROP DE VERVEINE –

Ingrédients :

Pâte : 2 grosses pêches blanches, 150 g. de sucre vanillé (à réaliser soi-même en laissant pendant quelques jours du sucre en poudre et un bâton de vanille dans un bocal fermé), 150 g. de farine, 150 g. de beurre, 3 œufs, 50 g. de poudre d’amandes, 1 sachet de levure, 1 c. à soupe de crème fraîche .

Sirop : 1 poignée de feuilles de verveine citronnelle, 50 g. de sucre, 1 noix de beurre.

Réalisation :

Battre les œufs et le sucre vanillé jusqu’à obtention d’un mélange mousseux, ajouter la farine, la levure, le beurre fondu tiède, la crème fraîche et la poudre d’amandes. Quand la pâte est bien lisse, la verser dans un moule beurré.

Couper les pêches en morceaux, sans enlever la peau les disposer sur la pâte. Enfourner 45 minutes environ à 180° (200° dans mon four).

Dix minutes avant la fin de la cuisson, mettre la verveine dans une casserole avec un verre d’eau et le sucre. Faire bouillir pendant à peu près 8 minutes, ajouter le beurre hors du feu.

Sortir le gâteau du four, l’arroser de sirop. Laisser tiédir puis démouler…

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Recette inspirée d’une proposition du blog « 4 Saisons en cuisine ».

Photos BVJ.

Illustration botanique de  Royal Charles Steadman 1875-1964.

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Tout est éphémère… savourer la saison et ses fruits sublimes…

BVJ – Plumes d’Anges.

Point vermeil…

8 août 2016

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« … Petite parabole.

– Un pèlerin cheminait sur la crête rocailleuse d’une vallée. Il entendit soudain un feulement. Sur un rocher, il aperçut un tigre prêt à bondir sur lui. Affolé, le malheureux se mit à courir sur l’étroit sentier. Emporté par sa précipitation, il tomba justement dans un précipice. Heureusement, il réussit à se retenir à des branchages qui arrêtèrent sa chute. Un grondement résonna au-dessus de sa tête, il leva les yeux et vit que le fauve attendait patiemment qu’il remonta pour le dévorer. Un sinistre sifflement retentit en contrebas. Là, sur un promontoire, un immense serpent était prêt à le piquer s’il descendait. Un autre bruit parvint encore à ses oreilles : un grignotement. L’homme découvrit avec stupeur que l’arbuste qui le retenait à la vie était rongé par deux rats, l’un blanc et l’autre noir. Suspendu dans le vide, entre ciel et terre, l’infortuné acrobate eut le regard attiré par une tache rouge dans les broussailles. C’était une grosse fraise sauvage, vermeille, pulpeuse. Malgré sa position périlleuse, il la cueillit d’une main, la porta à ses lèvres, la savoura. Hum, quel délice ! –

Ne demeurez pas dans le passé, ne songez pas au futur ; le passé s’est évanoui, le futur n’est pas encore advenu.

Contemplez ici et maintenant les dons du présent… »

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Extrait de : « Contes des sages bouddhistes – Le sens de la vie » 2015 Pascal Fauliot.

Illustrations : 1/« Tigre émergeant des bambous »  Kano Tsunenobu 1636- 1713  2/« Fraises et insectes » (détail)  Jan van Kessel 1626-1679.

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Chercher la petite lumière de joie qui chante dans l’obscurité…

BVJ – Plumes d’Anges.