Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Ligne de vie…

jeudi 12 février 2015

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« … Car toujours revient la question

comment

dans la mouvance des choses

choisir les éléments

fondamentaux vraiment

qui feront du confus

un monde qui dure

et comment ordonner

signes et symboles

pour qu’à tout instant surgissent



des structures nouvelles

ouvrant

sur de nouvelles harmonies

et garder ainsi la vie

vivante

complexe

et complice de ce qui est –

seulement :

la poésie. »

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Trouver l’inspiration entre ciel et mer…

Extrait de : « Le grand rivage » 1980 Kenneth White.

Illustrations : 1/« Mer d’orage sur les falaises » 2/« Au large des Cornouailles » 3/« Vagues et rochers »   William Trost Richards 1833-1905.

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Naviguer poétiquement sur l’océan de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Harmonie partagée…

lundi 9 février 2015

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 » Dans une petite ville entre les collines, un mendiant erre dans les ruelles tortueuses et sordides. Il parvient à la place du marché, quelqu’un le bouscule, il s’assoit sur une pierre levée, on lui sert un bol de soupe de riz. Puis il va vers la rivière, tout le long s’étalent les échoppes. Le mendiant se met à son endroit favori près du pont de l’Harmonie.

Parmi les échoppes se trouve une boutique en bois rouge sans enseigne, la boutique du marchand de thé. Le mendiant observe la foule aller et venir. Un homme riche et bien vêtu entre dans la boutique. C’est la première fois qu’il le voit. On n’entend rien, on ne sait ce qui se dit mais, quand l’homme ressort, le marchand sur le pas de la porte, le salue profondément. L’homme porte une boite en laque que le mendiant reconnaît : c’est un thé de collection, rare, qui vient des montagnes lointaines. Le mendiant interroge, on lui répond que cet homme est un amateur de thé réputé, poète également. Il vit dans le quartier des vastes demeures qui se trouvent derrière le temple de la Paix Sublime. Le mendiant va de ce côté.

À la porte d’entrée de la maison de l’amateur, il répond au portier qu’il est venu goûter le thé : « Votre maître a la réputation d’être un amateur, un grand connaisseur de thé, je désire parfaire ma connaissance et éprouver nos goûts. »

Le serviteur rapporte ses paroles à son maître. Celui-ci a des sentiments mêlés, il est surpris, intrigué, flatté et heureux d’une possible rencontre. Il le fait entrer. Le maître découvre dans ce mendiant un homme agréable et cultivé, il l’invite dans le jardin.

Dans le pavillon de la Lune Pourpre, on prépare le thé. La cascade résonne, son ténu entre les bambous, qui rafraîchit cet après-midi d’été. Le mendiant apprécie : « Ce thé est un thé de printemps de première récolte, mais la théière est trop neuve, cela amoindrit le goût ! »

En effet, le serviteur l’avoue. Le maître est impressionné de sa sûreté de jugement. Le mendiant ajoute qu’il peut améliorer le goût. Comment ? s’exclame le maître. Comme ceci, et le mendiant sort de la manche de sa veste une théière. Une petite théière, ronde, de terre cuite brun foncé. Le couvercle est surmonté d’une tortue tête levée. Théière polie par les années, couverte de la patine des mains… Elle l’accompagne depuis des années, depuis toujours, murmure-t-il, le regard embué…

Le mendiant prépare le thé. Excellent !

Avec respect, le maître prend la théière, regarde dedans. La paroi est tapissée d’une épaisse couche. Il la tourne dans ses mains. Reflets profonds. Traces de chaque thé bu, accumulées…

Autrefois, le mendiant, amateur lui aussi, possédait des théières fabuleuses, pièces uniques dans lesquelles il buvait des thés assez rares. Puis, un jour, le vent a tourné, les affaires moins bonnes, il a tout vendu. Sauf cette théière qu’il porte sur lui. Le maître veut l’acquérir, il propose un bon prix, le mendiant refuse ! Le maître pose le double de la somme, le mendiant accepte de vendre ! Il vend la moitié de sa théière !

Chaque jour, le mendiant vient chez l’amateur. Dans le pavillon de la Lune Pourpre, l’amitié résonne entre cascade et bambou. Le maître offre le thé, il le fait préparer dans la théière qu’offre le mendiant. Tous deux partagent ce moment… Harmonie parfaite… »

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Extrait de : « Contes de la chambre de thé » 2010  Sophie de Meyrac.

Illustrations : 1/ et  2/  « Fleurs de Lotus » Peintre anonyme – Chine XVIIème.

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Clarté lumineuse de l’harmonie partagée…

BVJ – Plumes d’Anges.

Magie blanche…

mercredi 4 février 2015

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« … Vouloir comprendre, c’est chercher à reconquérir un savoir perdu…

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… Le soleil se couche sous les nuages, comme de l’essence en feu.

La couche de glace s’est formée l’année dernière dans l’océan Arctique. De là, elle s’est développée entre le Svalbard et la côte est du Groenland, a descendu jusqu’au cap Farewell et a été poussée le long de la côte ouest.

Elle a été créée dans la beauté. Un jour d’octobre, la température chute de 30° en quatre heures, la mer est immobile, un miroir prêt à refléter un miracle de la création.  Les nuages et la mer tissent ensemble un rideau de soie grise. L’eau devient visqueuse et légèrement rosâtre, pareille à de la liqueur de myrtilles. Des nappes bleutées montent à la surface de l’eau et glissent sur le miroir. L’eau se solidifie. Le froid fait émerger de la mer sombre un jardin de roses blanches, un tapis de cristaux d’eau de mer. Ils ont une durée de vie de quatre heures à deux jours.

À ce moment, la structure des cristaux de glace est basée sur le chiffre six. L’eau figée dessine un nid d’abeilles entourant un hexagone, six bras se tendent vers six autres cellules qui, à leur tour, se divisent en hexagones – comme le montrent les photographies prises avec avec un filtre de couleur et fortement agrandies.

Puis se forme le frasil, la glace pelliculaire, la glace en crêpes dont les plaques gèlent et donnent naissance à des glaçons flottants – les floes. La glace décompose les molécules de sel, la mer gèle par dessous. La glace se brise. Le tassement, les précipitations et le gel créent cette surface ondulée. Pour finir, la glace se dilate et dérive.

Au loin, c’est le hiku, la glace éternelle… »

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… – Pour les gens qui ont de la ressource, les choses arrivent comme elles doivent arriver. Elles ont l’air de coïncidences mais, en fait, elles sont nécessaires… »

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Extraits de : « Smilla et l’amour de la neige » 1992  Peter Hoeg.

Illustrations : 1/« Allégorie de l’hiver » (détail)  Jersy Siemiginowski-Eleuter 1660-1711  2/« Allégorie de l’hiver » (détail)  Ambrogio Lorenzetti 1285-1348.

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Entre le ciel et la terre, juste le miracle de la Création…

BVJ – Plumes d’Anges.

Privilège…

lundi 2 février 2015

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 » Vénérer en chaque être le Bouddha à venir.

« Julley » est la salutation du Zanskar. Exprimé avec respect, « Julley » signifie : « Je vénère le dieu qui est en toi. » On joint alors les mains à la hauteur de la poitrine.

« Julley » signifie aussi « bonjour, au revoir, merci, bonne chance, c’est assez, s’il te plaît » suivant l’intonation avec laquelle on le prononce et la gestuelle qui l’accompagne.

Gestes et paroles sont intimement liés.

Si l’on offre ou si l’on reçoit un objet, on le fait toujours des deux mains, la gauche légèrement en retrait, car ce qui nous est offert est une grâce, ce que l’on donne à l’autre est une offrande.

Rien n’est jamais dû. Recevoir ou donner est toujours un privilège. »

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Honorer l’être lumineux qui est en chacun…

Extrait de : « Si loin des Hommes, si près des Dieux » 1997  Olivier Föllmi.

Illustration : Chaine de l’Himalaya – Photo de la NASA.

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Rien n’est jamais dû dans la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sources ressourçantes…

lundi 26 janvier 2015

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« …  » Ce sont les différents besoins dans les différents climats qui ont formé les différentes manières de vivre, et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois. »

Montesquieu – « L’Esprit des lois ».

La question qui surgit, immédiate, est de savoir si ces réponses singulières sont archaïques, c’est-à-dire dépassées au regard de notre développement et de nos « progrès modernes » : trop singulières pour nous concerner, car trop éloignées de nos modes de vie contemporains ? Ou si elles nous concernent, pourquoi et en quoi ? Pour progresser, il faut s’attacher à identifier ce que nous avons de commun, ce que nous avons de singulier, et ce que nous pouvons éventuellement apprendre de l’espace qui s’ouvre entre nous. La réponse est là, évidente, qui devrait nous sauter aux yeux. Que nous soyons kogi, inuit, touareg, parisienne, qatari ou danois, nous sommes toutes et tous confrontés à une seule et même question que nous pourrions formuler ainsi : comment sur nos chemins de vie grandir en conscience, apprendre à vivre ensemble, en interdépendance avec des espaces naturels limités, en tenant à distance violence et barbarie ? ou, dit autrement, comment « être » humains ensemble ?…

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… Dans nos sociétés modernes, profanes, nous nous sommes mis en dissonance avec la nature, nous ne puisons plus nos réponses dans le vivant, ses principes et son organisation. Nous préférons les imaginer et les faire évoluer au gré de nos envies de transformation, de nos peurs, de nos pulsions et de notre conscience fluctuante du réel. C’est ainsi que nous avons inventé des lois et des règlements qui ne s’inscrivent plus dans le prolongement des principes du vivant, mais qui, au contraire, s’en éloignent pour les soumettre au risque – contradictoire – du déséquilibre et de la mort. Nous avons appelé cela la « Liberté ». Mais de quelle liberté s’agit-il, qui oppose la Loi des hommes à celles de la Nature ? Des députés qui s’auto-amnistient, les limites d’un parc national qui fluctuent selon nos besoins, des ressources naturelles que l’on exploite sans limites, faisant passer pour rétrograde celui qui émet l’ombre d’un doute…

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… « Les indiens luttent comme ils peuvent pour rester indiens dans leur diversité sur des terres indiennes. Ils supportent en silence les jugements de valeur, les regards condescendants de la société occidentale qui, non contente de les reléguer dans les zones les plus difficiles ou inhospitalières, les menace d’éradication, réduisant les derniers survivants à la mendicité et à la dépendance. Pendant ce temps, cette société occidentale, prétendument « civilisée », au nom du développement et de façon aveugle et inconsciente, travaille à la disparition de la planète. Quelle est cette société « occidentale », noyée sous des études, des expertises, saturée de centres de recherche universitaires, d’études et d’analyses de haut niveau, qui refuse de voir et d’entendre ce qui compose son environnement, qui se contente d’utiliser ce qu’elle y trouve et de le jeter en fonction de ses besoins ? Que lui a apporté l’exploration de l’espace, la recherche de nouvelles formes de vie, sinon l’opportunité de pouvoir les détruire, puisqu’elle ne comprend pas et détruit systématiquement toute vie sur terre, jusqu’à sa propre vie ? Quelle est cette société qui dispose de connaissances, mais qui refuse de connaître et de rencontrer les savoirs et les connaissances des communautés indiennes  ? Cette société qui, au nom d’une prétendue civilisation ou d’un prétendu développement, se permet de marquer les autres, les Indiens, de l’étiquette d' »archaïques » ou de « sauvages » ? Quelle erreur et quel aveuglement, car être « sauvage » pour les Indiens, c’est être libre. L’homme capable d’établir une relation avec les arbres, les rivières, l’air qu’il respire ou l’eau qu’il boit est un homme libre. Quelle tristesse de voir l’usage que nous faisons de notre intelligence, ces énergies, ces compétences que nous mobilisons pour augmenter notre capacité de destruction. »

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… Nous sommes au monde, mais nous ne le percevons plus… »

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Extraits de : « Voyage dans le monde de Sé » 2014  Eric Julien.

Tableaux : 1/« Chutes de Tequendama, près de Bogota »  Frederic Edwin Church 1826-1900  2/« Au fond des rocheuses »  Albert Bierstadt 1830-1902.

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S’enrichir d’autres regards…

BVJ – Plumes d’Anges.

Autre vision…

lundi 19 janvier 2015

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« … Si la feuille n’a de sa condition de feuille qu’une représentation où elle se distingue de l’arbre, naturellement elle sera effrayée quand viendra l’automne. Elle craindra de se dessécher, de tomber et finalement, de devenir poussière. Mais si elle saisit qu’elle est elle-même l’arbre dans sa modalité de feuille et que la vie et la mort annuelles de la feuille font partie de la nature de l’arbre, elle aura une autre vision de la vie (…) C’est seulement dans la mesure où, dans sa condition de feuille, elle se sent elle-même arbre qu’elle tombera sans crainte ni révolte… »

Extrait de : “L’homme et sa double origine”  Karlfried Graf Dürckeim 1896-1988.

Illustration : « Emblematum liber » – Peintre anonyme – parchemin italien du XVIème – Texte de Pétrarque.

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Changer notre vision de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Certitudes…

jeudi 15 janvier 2015

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« … Celui qui regardait le ciel nocturne, dit Humboldt, ne se faisait pas une idée exacte de l’étendue de cette voûte. Le brouillard lumineux des nuages de Magellan au-dessus de l’hémisphère sud n’était pas une substance amorphe, pas une brume ni un gaz, mais il se composait de soleils que seul l’éloignement, par un effet d’optique, faisait s’amalgamer. Une section de Voie lactée ayant deux degrés de latitude et quinze de longitude telle que la détectait l’oculaire d’une lunette astronomique, contenait plus de cinquante mille étoiles dénombrables et sans doute près de cent mille que l’on n’arrivait plus à distinguer en raison de leur faible intensité lumineuse. Ainsi, la Voie lactée se composait de vingt millions de soleils qu’un œil situé à une distance correspondant au diamètre de sa surface percevrait cependant davantage comme une lueur pâle, comme l’une de ces nébuleuses dont les astronomes avaient recensé plus de trois mille.On pouvait donc se demander pourquoi, les étoiles étant si nombreuses, le ciel tout entier n’était pas inondé de lumière, pourquoi il y avait tant d’obscurité dans l’univers, et il fallait nécessairement admettre l’existence d’un principe opposé à la clarté, un élément inhibant dans les espaces intermédiaires, un éther qui effaçait la lumière. Cela prouvait une fois de plus la structure rationnelle de la nature, car en fin de compte toute civilisation humaine commençait par observer la trajectoire des corps célestes.

Humboldt avait maintenant les yeux grands ouverts. L’un de ces corps qui flottait dans l’éther noir était la Terre, dit-il. Un noyau de feu, entouré de trois enveloppes, une rigide, une liquide et une élastique, toutes trois offrant une demeure à la vie. Même dans les profondeurs souterraines, il avait trouvé de la végétation qui proliférait sans lumière. Les volcans servaient de soupapes à ce noyau de feu qu’était la Terre, la croûte rocheuse quant à elle était recouverte de deux mers, l’une faite d’eau et l’autre d’air. Toutes deux étaient traversées par un flux permanent… »

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Comment l’homme,

si petit au milieu du vaste univers,

peut-il avoir des certitudes ?

Extrait de : « Les arpenteurs du monde » 2005   Daniel Kehlmann.

Illustrations : « Le Livre des Miracles – Feuillets 23 et 169 » Anonyme – Augsburg 1550.

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Douter pour avancer…


BVJ – Plumes d’Anges.

Observer…

lundi 12 janvier 2015

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« … Si tu fais un petit trou à un papier et que tu l’approches de l’œil et regardes une étoile, une petite partie de la pupille seulement opère et perçoit l’étoile avec un grand espace de ciel au loin. Si tu fais un autre trou au papier, tu verras la même étoile avec l’autre œil, et elle te paraîtra grande. Ainsi, tu vois avec tes deux yeux la même étoile deux fois, et l’une en grand, l’autre en petit.

De là viennent que les grandes prunelles voient peu de jour, la surabondance de lumière empêchant la vue.

La nature protège l’œil de la lumière excessive en resserrant la pupille, et dans les diverses obscurités, elle élargit la prunelle. La nature fait comme quelqu’un qui ferme un volet pour trop de lumière et qui la nuit, ouvre… »

Extrait de : « 14 Manuscrits de l’Institut de France – Carnet « Traité sur l’œil »- Léonard de Vinci 1452-1519  (Wiki-source).

Illustration : Planche extraite du « Livre des Heures de Louis de Laval » – Jean Colombe 1435-1498  (Source Gallica).

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Observer le monde et ses changements, avec amour, sans peur…

BVJ – Plumes d Anges.

Rien ne vient de rien…

samedi 10 janvier 2015

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 » Rien

ne vient

de rien, comme quand un ruisseau

devient


une rivière

qui

se jette

dans l’océan, d’où


l’eau

monte

en vapeur, tombe

en flocons


de neige et redevient

ruisseau

rivière

océan, tu sais – de


rien

en

rien, comme si rien

ne s’était passé. »

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On aimerait tant que rien ne se soit passé, que tout soit beau et lumineux !

Tant de mots viennent à l’esprit : que penser, que dire, que faire,

comment notre société peut-elle créer et vivre une telle souffrance ?

Nul n’a malheureusement de réponse,

il nous faut nous donner la main avec amour,

défendre la liberté et la laïcité,

il nous faut croire en la lumière,

il nous faut accepter l’obscurité pour accéder à cette lumière…

Poème : « Le flocon de neige » extrait de : « La Norvège est plus petite qu’on ne le pense » 1991 Jan Erik Vold.

Illustration : « Jour d’hiver ensoleillé »  Walter Moras 1856-1925 .

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Accepter l’obscurité pour accéder à la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant cosmique…

mercredi 7 janvier 2015

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« … Lever les yeux vers le ciel.
Et tenter de déchiffrer ses mystères.

S’interroger sur l’alternance quotidienne de lumière et de pénombre, sur la succession régulière du jour et de la nuit, dont la durée respective varie au fil de l’année.

Guetter le retour régulier des saisons.

Suivre, de l’aube au crépuscule, la course du soleil à travers notre ciel, en demi-cercle, d’est en ouest, d’orient en occident.

L’Orient – du verbe oriri, naître.

L’Occident – du verbe occidere, tomber à terre, périr.

La naissance et la mort quotidiennes du soleil, laissant place à l’obscurité et à la fraîcheur de la nuit et au scintillement des étoiles dans l’obscurité.

La naissance et la mort quotidiennes de la lumière. Son éternel départ et son éternel retour.

Et, durant la nuit, d’orient en occident, le voyage de l’ensemble des étoiles, qui tourne autour d’un axe vertical par rapport à la surface du sol, un axe qui passe par un point, au nord, qu’occupe aujourd’hui l’étoile polaire.

Révolution complète des étoiles autour de nous, en vingt quatre heures, mais dont nous ne pouvons percevoir les déplacements que dans l’obscurité de la nuit.

« Il leva la tête » écrit Pascal Quignard, « et vit les étoiles s’effacer dans le jour.

Les étoiles ne se retirent pas devant la lumière du jour. Elles demeurent, indifférentes, dans le ciel, à leur place.

Seul l’excès de lumière les engloutit. »

Et il y a aussi, dans la nuit, la succession des quartiers de Lune…

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… Voir au-delà des apparences.

Voir, dans l’invisible, les relations de causalité – les lois de la nature… »

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Extraits de : « Je t’offrirai des spectacles admirables – Tome 2 de Sur les épaules de Darwin » 2013  Jean-Claude Ameisen.

Illustrations : 1/« Muse Polymnie »  Guiseppe Fagnani 1819-1873  2/« Étude d’un paysage nuageux au clair de lune »  Johan Christian Dahl 1788-1857.

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Chant du cosmos, chant de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.