Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Cœur ouvert…

lundi 1 mai 2023

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« … Méditer à cœur ouvert permet en effet de regarder autrement tout ce qui nous entoure. Lorsque nous regardons une pierre, une fleur, un arbre, un papillon, une fourmi, un être humain, nous les regardons avec une attention aimante. Les poètes sont de grands méditants, car ils savent justement regarder les choses les plus ordinaires avec un regard neuf, émerveillé, attentif au petit détail qui nous échappe. Chaque texte de Christian Bobin, pour prendre un poète contemporain que j’aime particulièrement, est le fruit d’une méditation profonde et aimante sur un petit rien. Ses mots me bouleversent, car ils me font regarder ces petits riens – un pissenlit, le sourire fatigué d’une vieille femme, un nuage, une balançoire – avec acuité et tendresse. On pourrait dire la même chose de certaines peintures, notamment les natures mortes, qui nous font regarder autrement les choses les plus banales de notre quotidien. Lorsqu’il est regardé avec attention et amour, le réel n’est plus simplement regardé, il est contemplé. Méditer à cœur ouvert, c’est regarder le monde avec le regard du peintre et du poète. C’est peut-être le regarder aussi avec le regard du mystique qui voit Dieu en toutes choses. Le théologien orthodoxe Jean-Yves Leloup raconte ainsi son initiation à la méditation hésychaste  : « Il y a une trentaine d’années, au mont Athos, le père Séraphin m’a invité à apprendre à méditer, tout d’abord « comme une montagne », c’est-à-dire avec le monde minéral, puis « comme un coquelicot » avec le monde végétal, puis « comme un oiseau » avec le règne animal, ensuite « comme Abraham » avec le cœur, et enfin, ultime étape « comme Jésus »… Dieu est en toute chose. Il est lourd dans la pierre, il fleurit dans l’arbre au printemps, il chante dans l’oiseau, il prend conscience de lui-même dans l’homme, il jouit de lui-même dans le sage… »…

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… l’identification à notre ego nous maintient dans l’illusion de la dualité. Lorsque nous expérimentons que nous ne sommes pas ce « moi » auquel nous nous sommes identifiés depuis notre enfance, mais que nous sommes une parcelle de l’Univers, que nous participons à la nature divine, que notre être profond est relié à tout ce qui existe, alors toutes les peurs liées à la dualité s’évanouissent : peur de mourir, d’être abandonné ou rejeté, d’être enfermé ou dominé… »

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Un petit livre (accompagné d’un CD) qui se glisse dans un sac ou une valise, une lecture « légère » qui accompagne harmonieusement un moment de détente printanière ou estivale.

Frédéric Lenoir nous fait d’abord l’historique des différentes formes de méditation à travers le monde et à travers les temps, puis il nous invite à aiguiser notre attention en y joignant la notion d’amour pour être au monde, apprécier et partager la merveille qu’est la vie, enfin il nous propose des méditations guidées sur des sujets importants pour le mieux vivre et le mieux vivre ensemble -confiance, amour, pardon…

J’ai aimé la clarté et la bienveillance des propos qui enrichissent, l’auteur nous offre une belle entrée en matière sur ce sujet et nous insuffle une énergie propre à nous lancer dans une aventure riche d’humanité.

Un beau voyage m’a dit mon cœur…

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Extraits de : « Méditer à cœur ouvert »  2018  Frédéric Lenoir.

Illustrations : 1/« Coquelicots »  Olga Wisinger-Florian 1844-1926   2/« Chardonneret sur une branche de cerisier »  Beatrice Whistler  1857-1896.

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Grappiller des perles pour s’élever en douceur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Renaître au monde…

mardi 25 avril 2023

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« … Vertu de la présence.

Prenons-nous assez le temps d’être simplement là où nous sommes, posés, disponibles à ce qui advient, dépourvus d’intention comme d’objectif ?

Assise, mains vides et yeux grand ouverts, à l’ombre du cerisier qui fermait le jardin au sud, j’approfondissais sans en avoir conscience les valeurs de la présence nue. Toute course avait été brutalement interrompue, tout but jeté aux orties. Il ne s’agissait même plus, comme au temps du combat contre la maladie, de tenir ni de durer, brûlant toutes les forces disponibles afin de protéger un temps que l’on savait de plus en plus réduit. Il ne s’agissait plus que d’aller d’un jour à l’autre, d’une heure à la suivante sans en attendre grand chose.

Il s’agissait d’être et rien de plus.

Ne rien espérer de l’autre qui est là – thuya, giroflée ou moineau. Ne rien demander. Ne projeter sur lui aucune intention, aucun vouloir, est la façon la plus certaine d’être en mesure de le rencontrer vraiment. De l’accueillir tel qu’il est. On peut appeler ça oraison ou médication, satori ou pleine conscience. On peut aussi ne rien nommer. On peut se contenter d’aller s’asseoir sous l’arbre et de le laisser nous rendre attentive à sa façon de pousser, à sa manière délicate  et déterminée de gonfler ses bourgeons, de déplier chacune de ses feuilles. Bientôt viennent les merles puis les cerises qui les régaleront. Un froissement d’ailes parmi les branches, et voici qu’une plume descend et se pose dans l’herbe, plus légère qu’un flocon.

Au dessus du jardin filent les nuages. On attend d’un jour à l’autre le retour des hirondelles. Non : on n’attend plus rien. Mais un jour elles sont là.

Comme les cerises.

Comme ce tressaillement de joie venu d’on ne sait où, qui vient un matin nous chatouiller le cœur… »

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Suite à une longue et douloureuse épreuve, l’auteure quitte son appartement habité de trop de souvenirs et s’installe dans une maison dotée d’un petit jardin arboré et fleuri. Les oiseaux y sont très présents, au fil des mois ils se succèdent, elle apprécie leurs chants.

Une lente métamorphose s’opère, doucement Anne Le Maître ressent la force de la terre, tisse des liens avec le vivant qui l’entoure, de nouvelles racines se tracent. Les musiques des petits plumeux font renaître en elle un sentiment de joie, les sons et les couleurs, les rythmes de la nature la ressuscitent, elle n’est plus dans le faire mais simplement dans l’être.

On reconnait là le récit d’une femme peintre, une aquarelliste qui avec grand talent, par petites touches, nous offre le nouveau tableau de son présent. J’ai vraiment apprécié ce doux et paisible moment de lecture, il nous amène de l’ombre à la lumière…

Tania parle du Jardin nu –> ICI

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Extrait de :  » Le jardin nu »  2023  Anne Le Maître.

Illustrations : 1/ « Oiseaux »  Orsola Maddalena Caccia  1596-1676  2/ « Plantes et insectes »  Shin Saimdang  1504-1551.

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Être sans intention aucune, simplement observer…

BVJ – Plumes d’Anges.

Faim de vie…

lundi 17 avril 2023

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« … Je regardais distraitement le paysage défiler devant mes yeux, le menton posé sur mes genoux.

Un spectacle naturel, à l’opposé de l’environnement artificiel qui était le mien la veille encore. Mon esprit avait du mal à faire la mise au point. Je me sentais comme perdue au beau milieu d’un décor de cinéma particulièrement réaliste. L’île aux citrons était un lieu charmant et accueillant, l’endroit idéal pour s’oxygéner. Partout où mon regard se posait, je ne voyais que beauté. Une beauté qui frisait la perfection. La mer s’étendait jusqu’à l’horizon dans toutes les directions. Une vue qui apaisait l’âme…

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… La thérapie du toucher de Madonna était différente d’un massage ou d’une séance de chiropraxie, dans la mesure où elle ne faisait que caresser mon corps. Ses mains étaient enduites d’huile essentielle d’agrumes récoltés sur l’île, et à chacun de ses gestes, je me retrouvais enveloppée d’un parfum frais et sucré. On aurait dit que l’île aux citrons m’entourait de ses bras.

Je me tournais sur le côté ou sur le dos, obéissant à ses instructions. La douleur s’envolait comme une nuée d’oiseaux sous les effets conjugués de l’odeur des agrumes et de la chaleur de ses mains…

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… J’ai fermé les yeux, les paupières serrées, j’ai pris une profonde inspiration. C’était le vérité. Je pouvais sentir le parfum, soyeux et léger, des pruniers. J’ai eu la sensation que cet air frais, que j’avais goulûment aspiré, faisait éclore des centaines de fleurs de prunier en moi. Il y avait également un parfum d’agrumes, mon préféré. J’ai poussé une longue expiration.

Lorsque je concentrais toute mon attention sur le moment que j’étais en train de vivre, les tourments du passé et les affres de l’avenir s’envolaient. Il n’existait plus alors que l’instant présent.

Il y avait des choses, pourtant simples, qu’on ne réalisait qu’avec le temps. Être heureuse ici et maintenant me suffisait amplement désormais. (…) Je voulais simplement partager la vue qui s’offrait depuis cet endroit avec mon père et ma petite soeur. Leur en faire cadeau. Qu’ils rentrent à la maison non pas chargés du poids de la tristesse de nos adieux, mais avec l’image magnifique de l’union de la mer, du ciel et de la lumière. Car c’était le seul cadeau que j’étais en mesure de leur faire. Et admirer ensemble ce somptueux paysage était à mon avis le plus beau de tous les cadeaux.

J’étais heureuse d’être en vie.

Ivre de joie d’avoir pu vivre un jour de plus.

Il m’était impossible de retrouver le corps qui était le mien lorsque j’étais en bonne santé. Mais j’avais pu retrouver l’esprit qui l’habitait alors. Et j’en étais très fière.

Il soufflait en moi un vent de gratitude, comme une bourrasque de printemps…

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… La vie est semblable à une bougie. Elle ne peut allumer ou souffler sa flamme elle-même. Et une fois la flamme allumée, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre qu’elle se consume et disparaisse, en laissant la nature suivre son cours. Mais il arrive parfois qu’elle s’éteigne, soufflée par une force supérieure, comme cela a été le cas pour vos parents biologiques.

Vivre, c’est être la lumière de quelqu’un d’autre.

User sa propre vie en offrant sa lumière à l’autre. Et de cette façon, s’éclairer l’un l’autre. C’est ainsi que vous et votre père, l’homme qui vous a élevée, avez vécu. J’en suis certaine.

La bougie allumée en votre honneur a brûlé toute la nuit d’avant-hier devant l’entrée de la Maison du Lion.

C’était une nuit exceptionnellement venteuse, mais la flamme a continué de brûler, sans jamais s’éteindre, jusqu’à ce qu’elle disparaisse tranquillement, comme dans un dernier soupir, et que la fumée s’envole, aspirée par le ciel.

Je pense en secret que ce mince filet de fumée qui s’est envolé dans le ciel est ce qu’on appelle l’âme. Et vous Shizuku, qu’en pensez-vous ?… »

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Imaginez une île posée sur une mer intérieure du Japon – l’Île aux citrons sur la mer de Seto – et la lumière se déploie immédiatement, la couleur jaune envahit l’espace.

Avec une immense délicatesse Ito Ogawa aborde un sujet difficile : la fin de vie pour des gens atteints d’une maladie incurable.

Shituzu, 33 ans, est accueillie par « Madonna » dans la Maison du Lion, havre de paix et de beauté qui propose à ses hôtes de vivre de doux moments avant l’inévitable grand départ. Le père de Madonna était très riche, il possédait beaucoup de terres sur cette île. Ayant hérité de sa fortune, elle a désiré la construction de ce lieu pour y recevoir des femmes et des hommes qui ne voulaient pas finir leurs jours seuls dans un hôpital, loin des leurs. Elle a passé les diplômes requis, s’est entourée de gens généreux – même les habitants participent à ce grand et beau projet. Mille et une attentions diverses et variées sont portées aux « invités ». Il y a par exemple – et il y en a tant d’autres à découvrir – ce rendez-vous du dimanche après-midi : tout nouvel arrivant, quand il se sent prêt, doit écrire une lettre et y relater le souvenir d’un dessert exquis ; les divines cuisinières tentent alors de reproduire ce met tant apprécié. Shituzu reprend goût à la vie, son cœur bat joyeusement dans l’instant présent aux côtés de Rocca une petite chienne affectueuse…

Ito Ogawa nous offre un cadeau avec ce livre d’une totale et élégante poésie, elle nous donne envie de nous dépasser pour accompagner les derniers temps de vie des êtres qui nous entourent. L’auteure peint un champs d’étoiles brillantes et scintillantes, c’est une lecture sensible, émouvante, MAGNIFIQUE…

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Extraits de : « Le goûter du lion »  2022 Ogawa Ito.

Illustrations : 1/ « Citronnier »  Hans Simon Holzbecker XVIIème  2/ « Mer et ciel »  Albert Bierstadt  1830-1902  3/ « Huppe sur une branche de citronnier »  Peinture anonyme – Inde XIXème.

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Accompagner la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Épreuves…

lundi 3 avril 2023

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« En ce monde

Où la vie

S’émiette

Et nous fuit

 

Le poète

 

Enlace le mystère

Invente le poème

Ses pouvoirs de partage

Sa lueur sous les replis. »

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« Épreuves du poète »  Andrée Chédid  1920-2011.

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« En ces aubes où fermente la nuit

De quel élan

gravir ?

 

De quel œil contempler

villes visages siècles douleurs espérance ?

 

De quelles mains creuser un sol toujours plus fécond ?

De quelle tendresse chérir vie et terre

Abolir la distance

Cicatriser l’entaille ?

 

 À quelle lumière découvrir la beauté des choses

Obstinément intacte sous le squame des malheurs ? »

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« Épreuves de la beauté »  Andrée Chédid  1920-2011.

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Questionnements sans fin, parfois l’homme tourne en rond, il lui suffirait peut-être de gravir une marche ou deux pour observer le monde et les relations à l’autre sous un autre angle de vue.

La géographie resterait douce, l’exercice serait un pas de danse, un petit saut sur les dunes du quotidien, la lumière sculpterait des formes nouvelles, des bulles de beauté et de poésie, la vie en deviendrait plus douce… Sont-ce là des rêves ? 

Peu importe, c’est notre cœur qui doit parler et non notre tête ; elle, elle invente des histoires qui ne sont pas réalités, nous troublent et causent nos souffrances.

Petite méditation lors d’un joli voyage…

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Photos BVJ – Toscane – Mars 2023.

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Entendre le chant des dunes…

BVJ – Plumes d’Anges.

Blancs-tapis…

dimanche 19 mars 2023

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« … Un peintre suisse du monde d’hier, Cuno Amiet, avait représenté, au début du XXème siècle, un skieur dans un paysage de neige : un point dans une nappe blanche, jaune plus exactement, enfin couleur de chair puisque la neige est la peau du ciel équarrie sur la Terre. Je voulais devenir ce personnage : une présence sans valeur dans un monde sans contours. Le voyage deviendrait un déplacement dépourvu de finalité, suspendu dans le monochrome. Ce serait l’action pure, parfaitement réduite à son seul accomplissement. Il y aurait la sueur, le silence et la trace. Les portes s’ouvriraient. J’entrerais dans le vierge, dilué…

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… Si nous avions eu pleine connaissance des crevasses sur lesquelles nous passions à l’aveugle, nous n’aurions jamais osé nous aventurer. Leçon pour la vie : ne pas tout savoir. La transparence est cet état qui, donnant à tout connaître, donne à tout redouter. La neige masquait l’ensemble et permettait de glisser dans l’inconscience, c’est à dire le bonheur. En ville, même principe. Si l’on se trouvait informé de la vie intime de nos proches, on n’accepterait plus le moindre contact…

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La nuit nous avait reconstitués. Nous foncions sur la fraîche. Du Lac commentait les devises des cadrans solaires sur les façades baroques : Horas Non Numero Nisi Serenas, « Je ne compte que les heures sans nuages ». L’homme serait inspiré de faire comme l’aiguille : retenir les rayons de la vie. Jamais les ombres.

Ces heures hautes et claires aidaient à l’exercice : effacer ce qui salit. Ne conserver ni rancune, ni dépit. Rester blanc. Comme neige…

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Le Blanc s’étendait dans l’indifférencié, par delà l’histoire et la géographie. Le Blanc ne constituait pas un milieu naturel, encore moins un paysage, mais une substance. Rapportée au monde abstrait, une substance s’appelle l’universel. Sa traversée s’appelle un rêve.

La neige était un élément transitoire, fragile et éphémère. Un jour, elle fondait. Le monde revêtait alors une forme que le manteau avait dissimulée. On croyait se glisser dans un décor. On s’invitait dans une parenthèse… »

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Sylvain Tesson et Daniel du Lac – guide de haute montagne – traversent les Alpes de Menton à Trieste avec skis et crampons en 85 jours, entre 2018 et 2021.  Il font une belle rencontre, un certain Rémoville – ingénieur de formation – qui se joint à eux. Ce livre est un « Carnet de voyage » relatant leurs quatre expéditions, La liberté, Le temps, La beauté et L’oubli en sont les titres poétiques.

Entrer dans le blanc n’est pas anodin, la souffrance y jouxte l’extase. S’extraire du quotidien et de ses vicissitudes, méditer, élargir son univers intérieur, ouvrir grand les yeux sur l’extraordinaire beauté du monde, s’alléger des fardeaux, se fondre dans les paysages, laisser monter en soi des bulles d’ivresse du passé, goûter au plaisir de la glisse et du feu qui réchauffe après avoir eu peur, avoir eu froid…

Cette immersion dans le blanc m’a touchée, peut-être parce que j’ai grand plaisir à « naviguer » dans les Alpes. J’ai apprécié le côté rebelle de l’écrivain voyageur, il nous offre un joli moment de lecture, très vivant, émaillé d’anecdotes ou de références littéraires, qui invite à partir maintenant, les blancs tapis ne sont pas éternels.

Dans notre monde qui tourne à l’envers, Blanc est un livre qui fête le printemps nouveau avec ferveur…

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Extraits de : « Blanc »  2022  Sylvain Tesson.

Illustrations : 1/« Rochers sous la glace et la neige »  Pekka Halonen  1865-1933  2/« Neige et eau »  Arthur G.Dove  1880-1946.

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S’immerger dans l’énergie du blanc…

BVJ – Plumes d’Anges.

Long voyage…

samedi 11 mars 2023

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« … je descends la montagne et je suis à pied, je fais toujours ça pour soulager le dos de mon cheval avant de rentrer. Aru me guette, je ne sais pas comment il fait s’il me guette toute la journée tous les jours que je pars enfin il me repère toujours en premier et là il crie. Ce n’est pas un cri comme un cri c’est de la joie. Ça non plus je n’ai pas les mots pour le dire je le perçois dans ma poitrine et c’est gigantesque et le petit court vers moi il ne court pas vite il est petit. C’est là que c’est bizarre chaque fois ça me fait quelque chose dans le ventre et c’est de l’émotion que je n’arrive pas à retenir, de l’émotion de voir qu’il m’attend et qu’il n’attend que moi et sur son visage le bonheur qu’il y a je ne peux pas l’expliquer c’est immense – mais c’est aussi une sorte de pitié effrayante quand je le regarde cavaler pour me rejoindre, il est tellement petit tellement faible ça me fait peur ça me fait de la tristesse à  me broyer, je me dis qu’il sera tout le temps petit et fragile et pourtant je le sais que ce n’est pas vrai seulement je voudrais le protéger pour toujours.

Alors il y a ces instants terribles et puis Aru est là et il se jette contre mes jambes et d’un coup ça va mieux, comme si maintenant qu’il était avec moi il ne pouvait rien lui arriver. Et je sais que tout ça c’est faux parce que c’est sa mère qui s’occupe de lui et c’est sa mère qui le protège, moi ce n’est qu’une sensation mais elle c’est en vrai chaque jour que Dieu fait. Il y a quelque chose d’injuste dans la course d’Aru vers moi et pourtant je le prends et je le garde et Ava sourit en bas du champ je jure que je devine son sourire. Après je finis le chemin avec le petit bonhomme sur mes épaules. Ce sont les seuls moments où je suis vraiment avec lui, ça ne cherche pas bien loin je m’en rends compte et j’embrasse Ava et on est là tous les trois dans la montagne je crois que je suis heureux…

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… Alors à cet instant je me dis que j’ai le choix. Ça peut rester comme ça toute notre vie Aru et moi, ou bien je peux essayer de réparer quelque chose mais c’est maintenant ce n’est pas demain après ce sera trop tard. (…) C’est dur à venir et j’ai peur que le môme me repousse et si j’étais à sa place c’est sûr que je détesterais l’homme qui se lève et qui s’avance vers moi, c’est ça qui me noue le fond du ventre, s’il a un geste de recul s’il s’échappe. Puis soudain il y a son regard sur moi. Dans ce regard je vois, bon sang ce que je vois ce n’est pas ce que je croyais, pas ce que j’appréhendais. Un élan contenu – je vois la joie qui n’ose pas se dire et c’est pareil quand il court vers moi les jours où je rentre de la chasse et même s’il n’a rien oublié il n’attend que ça, ce que je fais là, et c’est ouvrir les bras pour qu’il s’y jette et il se jette, et mes bras je les referme autour de lui comme si c’était un oiseau blessé on y est…

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… je comprends que notre vie ensemble ça tient à des choses banales comme celle-là, des choses qui ne sont pas aussi anodines qu’elles en ont l’air. Alors je tapote la croupe de Dark pour appeler le gosse. Je lui dis viens là marche pas derrière il y a de la place pour deux. Il s’approche il a le regard tout brillant et l’instant d’après on est botte à botte. C’est drôle il s’est redressé en arrivant à ma hauteur, il a gagné cinq pouces mon môme, je le jurerais, et il n’est plus aussi minuscule que je le pensais… »

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Liam, le narrateur, cabossé par son enfance, quitte la maison familiale à l’age de seize ans et part en dehors du monde vers les montagnes. Il vit de la chasse, tanne et vend des peaux. Un jour il fait la connaissance d’Ava, elle s’installe chez lui, il ne change rien à son quotidien. Plus tard elle lui parle de son désir d’enfant, il refuse mais un jour nait Aru. Il laisse à Ava le soin de s’en occuper, il le regarde de loin, pourtant il perçoit de troublantes émotions en observant ce petit bonhomme, il n’ose se laisser aller au bonheur.

Un soir, en rentrant des forêts, quelque chose n’est pas comme d’habitude, un drame fait basculer sa vie. Liam plonge dans un chaos total, une idée lui vient à l’esprit qui ne peut se réaliser, il lutte contre de vieux démons, des bribes de son enfance remontent, les cicatrices s’ouvrent à nouveau. Au fond de lui une petite étincelle fait son chemin. Aru, petit garçon fragile mais courageux, élevé avec amour par sa mère, attend patiemment, il n’a que cinq ans mais il montre à Liam  une voie d’humanité…

C’est une histoire difficile mais captivante, on ne peut la lâcher, on tourne les pages fébrilement jusqu’à la dernière. Une lecture intense qui nous raconte la naissance d’un père. Le style littéraire est particulier, il n’y a pratiquement pas de virgules dans les longues phrases mais celles-ci coulent comme des rivières…

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Extraits de : « On était des loups »  2022  Sandrine Collette.

Illustrations : 1/ « Tir réussi »  2/ « Jument blanche »  Winslow Homer  1836-1910.

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Chemin d’humanité, chemin d’amour, chemin de paix…

BVJ – Plumes d’Anges.

Redonner la lumière…

samedi 25 février 2023

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« Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

 

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

 

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l’habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements

ou qui ne parle jamais à un inconnu.

 

Il meurt lentement

celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions,

celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés.

 

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils sensés.

 

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd’hui !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d’être heureux ! »

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Poème de Martha Medeiros – 2000

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Dans les déserts à traverser, dans les épreuves à vivre,

il y a l’acceptation puis la méditation.

Enfin vient le temps de l’action.

Celle-ci est parfois vaine, tous nos jours ne sont pas glorieux ou fructueux,

mais un matin arrive où l’on sent un souffle nouveau,

un besoin impérieux de rebattre certaines cartes,

d’initier un mouvement – peut-être le dernier –

et de repeindre notre univers aux couleurs de la VIE…

Avez-vous déjà arpenté ces chemins ?

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Illustrations : 1/« Femme aux chardons »  2/« Femme aux pivoines »  Alfred Agache  1843-1915.

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Redonner de la lumière à notre vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Enigme…

samedi 18 février 2023

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« … Je suis là, derrière vous.

Vous ne me voyez pas, vous ne m’entendez pas.

Vous ne soupçonnez même pas ma présence.

Mais je vous observe, comme on observe des poissons rouges dans leur bocal.

J’ai à ma disposition toutes sortes de ruses.

J’ai de quoi vous faire tourner en rond durant des heures,

des jours, des semaines. Tous autant que vous êtes.

La partie va être longue.

Tant mieux…

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… Elle avait gardé Scarlatti pour la deuxième partie. Six sonates interprétées avec une délicatesse et une maestria qui ont laissé le public époustouflé. Ce n’était plus la célébrité brillante de la première intégrale ni la mélancolie de la seconde : Terzian le jouait dans une plénitude sobre, déterminée, accomplie. Elle retournait la musique comme un gant, elle lisait à travers elle comme à travers une eau cristalline. Ses mains noueuses, sa silhouette marquée par la voussure de l’age semblaient aimantées par le clavier.

Je pensais à la succession d’interprètes qui avaient fait vivre cette splendeur à travers le temps. À ces rares volumes manuscrits, qui auraient pu être dix fois détruits, mais qui avaient été copiés avec ferveur, échappant ainsi aux outrages de l’oubli pour être réinventés de génération en génération. À ces pièces qui, presque trois siècles après leur création, avaient gardé le pouvoir de rassembler, comme elles le faisaient, ce soir, des êtres que tout aurait dû séparer, l’age, le degré de richesse, l’éducation, la couleur de la peau. J’ai pensé que dans le monde, à cette heure, la fureur et la haine embrasaient la planète un peu partout, qu’on mourait ici dans le bruit des fusils, là dans la détresse des famines et des exils. Mais ce soir, une fraction d’humanité s’était donné rendez-vous, à l’abri des notes, pour se réconcilier, se recueillir dans la joie pure d’une communion musicale.

La fin du récital a été à couper le souffle. Pas tant à cause de la virtuosité de Manig Terzian que de sa subtilité dans l’interprétation du programme qu’elle avait composé. Aux pièces rapides et légères, elle parvenait à imprimer une forme de lenteur méditative, une profondeur délicate et poignante. L’or et le miel coulaient de ses doigts…

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Mon visage était humide quand elle a terminé de jouer ce dernier bis. Je n’ai pas l’habitude de me laisser aller en public. Mais cette femme m’avait rappelé que, malgré les coups de poignard, malgré les outrages que la vie nous inflige, elle pouvait encore, sans prévenir, nous inonder de joie, pour peu qu’on accepte de la laisser venir à soi… »

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Roman choral à six voix, sur fond de sonates pour clavecin de Domenico Scarlatti.  555 sont à ce jour répertoriées mais un bruit court : une nouvelle partition serait apparue.

Les personnages se dévoilent ici un à un, dans un ordre régulier à neuf reprises. Les facettes des caractères et des comportements sont diverses, les réactions des uns et des autres tantôt nous émerveillent, tantôt nous attristent. Ils se mettent à nu, nous livrent leurs qualités, leurs faiblesses, leurs amours, leurs trahisons, leurs doutes, leurs lignes de vie… Ils évoluent et se métamorphosent sous nos yeux, une formidable énigme les relient au cœur d’une histoire qui va crescendo et finit en apothéose. Celle-ci est comme une pièce musicale, elle a ses mouvements, ses adagio, allegro, staccato, vivace… Sa musique nous soulève, c’est une superbe lecture, je n’y mets aucun bémol,  et il est n’est pas interdit de lire en écoutant le divin Scarlatti

Dominique en avait parlé — >

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Extraits de : « 555 »  2022  Hélène Gestern.

Illustrations : 1/ « Visage » Étude   Friedrich Wilhelm Schadow  1788-1862  2/ « Nature morte » Bartolomeo Bettera  1639-1688.

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Parvenir à comprendre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Cérémonie…

lundi 30 janvier 2023

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« … Madame Yamamoto. Je n’ai jamais su son prénom et n’ai jamais eu seulement l’idée de le lui demander.

À l’entrée, les deux caractères de son nom sont écrits au pinceau sur une jolie planche. En plus petit, il est fait mention de son école de thé : Urasenke.

Je fais coulisser la porte qui s’ouvre au milieu d’un muret, entre dans le jardin de mousse et buissons et m’arrête devant le camélia. Il m’attendait. Je le soupçonnais samedi dernier de n’avoir pas encore livré toute sa beauté, toute de rouge et de vert profonds. Cette fois, il est magnifique. Il est au maximum.

Sa vue me transporte. Voilà de quoi se mettre dans un bon état d’esprit. Pour profiter du thé, il ne faut pas être morose. On peut cependant être triste : la beauté apaise la tristesse. La beauté simple du thé vide le cœur pour s’y installer et y prendre toute la place…

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LE THÉ N’EST PAS VRAIMENT une cérémonie. Il n’en a pas la pompeuse solennité. Ce n’est pas la messe ou le rituel d’une quelconque religion.

Le mot connaît un destin semblable au mot « bureau », qui désigne selon les cas la pièce ou le meuble, au mot « café », à la fois bistrot et breuvage ; pareillement, le thé matcha est une décoction et c’est aussi le moment et le lieu où on la prépare et où on la boit.

On parle de « Voie du thé », Sado, d’ « eau chaude pour le thé », cha no yu, ou d’une « partie de thé », chaji, si l’on y propose aussi un repas léger.

« Cérémonie » est un mot trop rigide pour désigner un exercice aussi multiforme, fait de gestes simples et précis qui n’ont d’autre finalité qu’eux-mêmes, pensés et codifiés pour être strictement efficaces, nécessaires et suffisants et qu’on doit idéalement réaliser sans y penser et d’un cœur léger.

Si l’exécution est parfaitement menée, les mains et le corps semblent échapper à la gravité, fonctionner seuls. Le temps devient alors disponible, recouvré. On l’a tout à soi, on le maîtrise, et quand le bol de thé est enfin prêt, on a l’impression qu’il est arrivé là tout seul. Il est le résultat d’un acte parfait. C’est comme dans le tir à l’arc, la calligraphie ou la peinture à l’encre ; si un geste est mal fait, on ne peut pas le recommencer…

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« Ichigo ichie », me dit-elle. Cette « première bouilloire » a été pour elle « l’heureux moment d’une rencontre ». C’est à la faveur du thé qu’elle m’a rencontré et qu’elle se trouve là, maintenant, chez moi.

C’est une déclaration d’amour qui ne dit pas son nom.

Elle me regarde avec un beau visage épuré, sans expression ni froideur, aussi impassible qu’un masque, ce qui donne à sa déclaration une force inconnue. L’amour et les sentiments personnels ne se manifestent pas de la même façon, ici. Plus ils sont intenses, moins ils sont exprimables… »

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Un petit livre d’une centaine de pages à la jolie couverture crème et sépia, l’objet est une invite au raffinement.

L’auteur y raconte les souvenirs d’une époque où, résidant et travaillant à Kyoto, il s’initiait à la Voie du thé chaque samedi matin. Il est un jour très ému par une rencontre, celle d’Itchie Shimitzu, une jeune femme aux traits fins et délicats, vêtue d’un magnifique kimono.

L’auteur nous décrit les lieux et les situations par petites touches, les personnages se livrent mais restent délicieusement énigmatiques, la quête de la beauté est présente dans une succession de « tableaux » où les petits pas, les étoffes raffinées, les gestes parfaits sont d’une merveilleuse fluidité face à d’autres réalités du quotidien.

Cette nouvelle nous emmène dans une parenthèse de la vie, le temps y est comme suspendu, l’esprit et le cœur naviguent dans les doux méandres d’une mémoire entre « Juste un mot » et « Un dernier mot ».

Un agréable moment de lecture, accompagné d’un délicieux Thé blanc au citron Yuzu (Thés de la Pagode) que je vous recommande aussi…

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Extraits de : « De thé et d’amour »  2021  Hubert Delahaye.

Illustrations : 1/« Nature morte »  Leon Wyczolkowski  1852-1936  2/« Dans le jardin »  Matilda Browne  1869-1947.

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Emprunter les voies paisibles…

BVJ – Plumes d’Anges.

Changement…

lundi 23 janvier 2023

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« … « Le sourire est à l’image de la Délivrance…

Sourire, parole, création sont les attributs de l’homme…

Comment peux-tu reconnaître ta voie, si tu ne souris pas ? J’habite dans le sourire…

Le sourire est la prière de chaque petite cellule. » *

 

C’est magnifique de sentir le sourire comme une prière, la prière de chacune des cellules de notre corps sacré… Et quel est le rôle du corps dans la Délivrance, aussi selon l’enseignement des médecines sacrées ?

 

Sans le corps, la Délivrance n’a pas de sens. Toutes les parcelles de la création doivent être délivrées, reliées, transfigurées ! L’ange révèle que :

« Le corps n’est rien d’autre qu’Amour devenu matière. Est-ce que nous le vivons ? » *

« Le corps est formé pour vous depuis le commencement des temps. Le corps n’est pas destiné à l’usage que vous en faites. » *

« Chaque organe de ton corps est l’image d’une force de l’univers, et c’est d’elle qu’il reçoit sa force. » *

« Le battement du cœur de l’univers est un avec le battement de ton cœur. » *

En écho à cette parole, Gudea invoquait déjà à l’époque sumérienne en 2140 av. J-C. : « Comme les enfants d’une même mère, nous sommes unis dans son cœur de lumière ». Quelle révélation ! Le corps n’est ni « enveloppe », ni « lieu de péché » , mais un creuset alchimique, un temple, un lieu de résonance, de don d’amour, de lien, de transformation. Un lieu de transfiguration et de transmutation de la chair. Chaque corps est pétri d’amour, comment l’avoir oublié ?

 

De quelle transformation, transmutation, transfiguration s’agit-il ?

 

L’ange nous rappelle que « l’Homme est le grand transformateur  » * . Pour faire une soupe, je transforme mes carottes, cèleris et poireaux par la cuisson. Mais quel feu faut-il pour transformer ma déception en espérance et ma frustration en confiance ? L’ange propose un changement de regard : « Le mal est le bien en formation, mais pas encore prêt. » *

Cela commence par une mise en mouvement. Si je déverse ma colère et claque la porte, je n’ai rien transformé du tout. Mais il est possible de percevoir un élan de transformation dans chaque situation, qui est comme un levier secret, qui permet une mise en mouvement d’une situation stagnante vers son élévation, vers son évolution, vers sa rencontre avec une autre polarité qui l’oriente.

L’ange précise : « Si tu élèves tout, tu tiens dans ta main la Joie éternelle. » * C’est une traversée des ténèbres, pour en pétrir la lumière. Dans chaque évènement se cache un ferment. C’est à moi de le trouver, ce qui est difficile, tant je suis engloutie dans la souffrance, dans la séparation. Comment trouver la face de lumière d’une épreuve ? Pour cela une constante vigilance et inventivité nous sont demandées. La vie devient passionnante si, au lieu de juger et de rejeter l’épreuve, nous devenons son « disciple », et essayons de déchiffrer son enseignement, pour qu’elle devienne un lieu de transformation ascensionnelle… »

* Extraits de : « Dialogues avec l’ange« 

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Un lumineux petit livre dont la lecture éveille la conscience.

Les évènements qui surgissent dans nos vies

nous obligent à apprendre de nos erreurs,

à réévaluer nos certitudes, voire à les abandonner.

 Quelques mois ou années plus tard,

nous sentons en nous une élévation subtile,

nous visitons un étage supérieur de notre château intérieur.

Changer notre regard sur le monde,

ne pas céder à la tentation de commenter tout ce dont on nous abreuve,

s’extraire de ce magma néfaste,

ne pas se laisser absorbés par les drames et difficultés familiales ou amicales,

être en empathie, écouter,

réfléchir et créer par nos attentions et petits gestes quotidiens,

un autre futur. Nous avons ce pouvoir immense,

si nous cherchons à l’intérieur de l’épreuve le noyau de lumière.

Soyons curieux et inventifs !

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Extrait de : « Traverser l’épreuve avec gratitude »  2022  Marguerite Kardos.

Illustrations : 1/ 3/ « Capucines »  2/ « Paysage de plaine »  Gustave Caillebotte  1848-1894.

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Sourire avec gratitude…

BVJ – Plumes d’Anges.