Épurement intérieur…

10 février 2020

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« … Le poulpe de l’émotion jette son encre noire pour nous aveugler dans la peur, mais maintenant Aru et moi nous le savons. Nous ne sommes plus dupes.

Je l’ai dit ce matin à Yasuki en brandissant la balayette de la cuisine en guise d’épée. Il a ri. Il précise : « L’émotion n’est pas l’amour mais c’est tout ce que l’homme possède pour aller à sa rencontre. » Plus loin que l’amour Laura Mailleul, il y a shizen, « ce qui est tel quel par soi-même. » C’est le secret que l’amour avec Aru te dévoile. C’est cela qu’il faut chercher.

Qu’est-ce qui te sépare de la poésie ?

Qu’est-ce qui te sépare de l’amour ?

Qu’est-ce qui te sépare du divin ?

Qu’est-ce qui te sépare de toi-même ?

L’idée que tu te fais de la poésie, de l’amour, du divin, de toi-même, derrière laquelle se tient le shizen de la poésie, de l’amour, du divin, de toi-même. C’est cette idée que tu dois détruire entièrement. Détruis tout ! Devenir qui l’on est c’est détruire absolument tout ce que l’on croit être, mais détruire avec amour…

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… – Toi qui connais ces sortes de choses, comment s’appelle ce bleu-là, ai-je demandé à Aru après le dîner en désignant le ciel dans la presque nuit de juillet.

– C’est le bleu de ce soir, Laura.

– Le bleu de ce soir est mon préféré…

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… N’attends plus rien. Là où tu es, sois. Il n’y a aucune issue dans le monde ; la sortie est à l’intérieur. Nulle part ailleurs. Pleure là-dessus un certain temps, si tu le souhaites.  Et après, décide de sauter à pieds joints dans la joie. Tout le malheur auquel l’humain s’accroche, il le fabrique lui-même et s’y pend. Mais la vie n’a rien à voir avec cela. Tant que tu ne te seras pas entièrement perdu, tant que tu n’auras pas entrepris la démolition complète de ce que tu as cru être toi-même, tant que tu n’auras pas été entièrement endommagé, que tu n’auras pas erré dans tes propres ruines, tu ne sauras pas qui tu es, Aru… »

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Laurence Nobécourt a publié ce livre entre  « La vie spirituelle » et « Le chagrin des origines« . Ce qui est beau dans le travail littéraire de cette auteure, c’est son courage et son évolution. Dans sa quête éperdue d’amour et de vérité, elle scrute toutes ses zones d’ombre, les nettoyant de fond en comble. Strate par strate, elle renait à elle-même encore et encore, nous offrant dans sa quête d’absolu, un très beau texte.

Quelques passages demandent lecture et relecture – j’avoue être encore perplexe face à certaines phrases, là est mon travail, là est ce qu’offre la littérature à son lecteur, la métamorphose s’opère à deux, voire à trois, les mots choisis prenant toute leur dimension. Ce Vivant jardin est d’une grande profondeur, l’amour et le verbe s’unissent et s’illuminent l’un l’autre.

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Extraits de : « Vivant jardin. »  2018  Laurence Nobécourt.

Illustrations : 1/ « Oiseaux » – catalogue – So Soseki  1715-1786  2/ « Éventail aux Ipomées » – projet – Susuki Kiitsu  1796-1858.

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Se souvenir de notre grandeur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Broderies…

3 février 2020

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Une branche, simple branche,

tombée de la couronne d’un pin par un jour de tempête – peut-être –

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couchée sur un lit d’herbes sauvages,

se dore au soleil de l’hiver.

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En approchant,

nos yeux découvrent le terrible et splendide travail des « petites mains » de la forêt :

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broderies, volutes, sinogrammes, arabesques, silencieux méandres…

L’œuvre, ayant fragilisé le bois,  a-t-elle précédé la chute ou

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l’œuvre fut-elle créée au sol, sur la branche gisante ?

Du Land Art pourraient alors claironner les petits coléoptères…

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La question reste entière, la nature est si mystérieuse,

si quelqu’une ou quelqu’un peut éclairer ma lanterne,

j’en serais ravie…

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Photos BVJ.

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Observer le très petit et ses merveilles…

BVJ – Plumes d’Anges.

Peut-être…

30 janvier 2020

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« Un arbre enveloppe un nuage,

un oiseau enveloppe l’arbre

et une plume de l’oiseau disperse l’air

pour faire place au signe maintenant là.

 

Ce qui enveloppe est enveloppé par ce qu’il enveloppe,

mais le signe nouveau passe justement

entre l’enveloppé et ce qui enveloppe

et défait le paquet.

Le soir devient un dieu.

 

Un arbre descend alors d’un nuage,

le nuage descend d’un oiseau

et une plume de l’oiseau écrit le nouveau signe

sur le versant qui vient d’être dégagé. » (Livre III, 6b)

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« Chaque main situe son nuage

dans un ciel différent.

 

Mais un jour elle le trouve

dans le ciel de tous.

 

Seulement alors elle peut redevenir

le morceau de terre promise

qu’elle était avant d’être main.

 

Seulement alors son nuage

pleuvra sur elle. » (Livre V, 17)

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« Prendre sa main pour oreiller.

Le ciel le fait avec ses nuages,

la terre avec ses mottes

et l’arbre qui tombe

avec son propre feuillage.

 

Ainsi seulement peut s’écouter

la chanson sans distance,

celle qui n’entre pas dans l’oreille

parce qu’elle est dans l’oreille.

La seule qui ne se répète pas.

 

Tout homme a besoin

d’une chanson intraduisible. » (Livre VII, 1) »

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Roberto Juarroz, poète argentin, un titre unique à son œuvre,

une sorte de poème ininterrompu, une longue méditation ;

chaque livre porte un numéro, chaque poème porte le sien.

Nous approchons là un autre monde, ou plutôt une autre vision du monde et de la poésie,

le temps y est suspendu juste un moment.

Roberto Juarroz  y parle de centre de gravité et de déploiement,

il évoque le mouvement et l’immobilité,

 le visible et l’invisible, l’obscurité et la lumière,

le vide et le plein, le tout et le rien,

au fil du temps les sujets d’explorations changent…

Il y a des questionnements, des apparitions ici et là, sur le « bord du bord ».

Chaque poème nous emporte de la dualité vers l’unité… ou pas.

À lire et à relire, c’est mystérieux et c’est puissant !

Colo en a parlé plusieurs fois, –> ICI par exemple…

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Poèmes extraits de : « Poésie verticale »  Roberto Juarroz  1925-1995.

Illustrations : 1/ « Arbre » – Étude – Caspar Scheuren  1810-1887  – Illustration déjà utilisée –> ICI   2/ « Fleurs de cerisier »  Sakai Hoitsou  1761-1828.

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Travailler à percevoir un autre monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Belles plumes…

26 janvier 2020

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Un magnifique petit livre cartonné,

22 phrases en anglais

illustrées par 22 dessins à la plume, d’ Anna Boulanger.

Cette jeune artiste, passe son enfance sur la Côte de Granit rose, » après son bac, elle rejoint Bruxelles, où elle étudie l’illustration et le dessin à l’école supérieure des Arts Saint Luc. Elle complète sa formation à l’école des Beaux arts de Rennes. Elle a également obtenu un master en édition à la faculté de Rennes » nous dit-on sur Wikipédia.

 

Ici, les mots sont choisis : beaux, doux, simples et profonds,

– elle dit commencer le plus souvent par les mots, les dessins venant après –

ils invitent à une envolée intérieure en pays de sérénité et de poésie.

Le trait à l’encre de chine est minutieux, talentueux, les oiseaux, enchanteurs.

C’est un livre qu’il faut garder près de soi,

pour y revenir dès qu’une vague grise effleure un peu sèchement notre cœur.

Faites-vous ce cadeau, c’est un véritable bijou !

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« Be silent and listen.

(Sois silencieux et écoute.)

Illustration : blackbird, secret keeper from another world.

(merle, gardien du secret d’une autre réalité.)

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Silence gives answers.

(Le silence donne les réponses.)

Illustration : magpie, intelligence, talkativeness, adaptability, ingenuity.

(pie, intelligence, loquacité, adaptabilité, ingéniosité.)

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Lucky is the eye that recognises reality.

(La joie est l’œil qui reconnait la réalité.)

Illustration : jay, light bearer.

(geai, porteur de lumière.)

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All you see has his roots in the unseen world.

(Tout ce que vous voyez a ses racines dans le monde invisible.)

Illustration : woodpecker, protection and security.

(pivert, protection et sécurité.)

(…)

When you let go of what you think life should be,

life gets clear… »

(Quand vous abandonnez ce que vous pensez que la vie devrait être,

la vie devient limpide.)… »

Illustration : canary, carelessness, stupidity… »

(serin , étourderie, bêtise.)… »

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Extraits de : « Birds »  2016  Anna Boulanger.

Illustrations : Couverture du livre – 1/recto et 2/verso.

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Entendre le chant de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Grand tour…

23 janvier 2020

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« … D’un chemin à un autre, d’un continent à un autre, il n’y a parfois qu’un embranchement au détour d’une conversation fructueuse joyeusement partagée au rythme de la marche. Celle de ce jour-là allait m’amener à la découverte d’un chemin de pèlerinage bouddhiste faisant le tour de la plus petite des quatre grandes îles de l’archipel japonais, du nom de Shikoku…

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… Chemin d’émancipation de mes automatismes de pensées, d’affranchissement de mes toxines et pollutions mentales. Mouvement de libération de mes entraves, de mes attentes, de mes schémas de fonctionnement, de mes assujettissements à des codes sociaux, de tous les carcans qui m’étreignent, de mes certitudes, de mes modes de pensée, des formatages érigés en moi par des traditions, de mes asservissements à une idée conditionnée, de mes identifications à des rôles ou à des fonctions. Étape de désencombrement de mes peurs, de mes inhibitions, des mémoires qui parfois parlent à ma place…

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… Intérieurement, je remercie. Je m’incline devant le miracle de cette existence qui m’est offerte. Joie de ce temps qui m’est donné sur cette terre. Du plus profond de mon être, je remercie d’abord ma présence au monde. Puis je laisse mon attention parcourir chaque partie de mon corps et lui exprime ma reconnaissance pour son soutien à mon cheminement. Soyez remerciées, mes jambes, de m’avoir conduite jusque-là sans encombre ; soyez remerciés, mes pieds, pour le nouvel élan que vous impulsez à chaque pas ; soyez remerciés, mes yeux, d’imprégner en moi tant de merveilles…

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… Vivre pleinement l’expérience de l’instant. L’itinéraire devient ainsi de plus en plus introspectif. Chaque jour de marche, telle une nouvelle expérience spirituelle. L’Illumination, ne serait-ce pas transformer l’obscurité tapie en nos profondeurs en lumière, s’abandonner à cette alchimie spirituelle qui consiste à reconnaître nos zones sombres pour les métamorphoser en perles d’or ? « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or* » Illumination… Prendre conscience de notre nature divine et se tourner, tel le tournesol, vers la Lumière dont nous sommes issus, vers cet astre qui nous guide… »

* Charles Baudelaire « Les fleurs du mal ».

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Un petit livre bienveillant qui ouvre l’esprit et le cœur.

Ce n’est pas le bouddhisme qui a la première place ici.

Le lieu – une ile -, une chaleur écrasante, la langue japonaise non comprise et non parlée,

une tout autre culture avec des codes à l’opposé des nôtres…

Tous les ingrédients sont réunis pour briser « l’armure » de la marcheuse,

casser les rythmes et les illusions du quotidien.

L’auteure nous raconte par petites touches ses transformations intérieures,

ses rencontres improbables.

De jolies réflexions, de nombreuses citations rendent le chemin très vivant,

j’ai « parcouru » ces 1200 kilomètres avec  grand plaisir… et sans la moindre fatigue !

Dominique en avait très bien parlé –>

Aifelle en avait parlé –>

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Extraits de : « Comme une feuille de thé à Shikoku »  2015  Marie-Edith Laval.

Illustrations : 1/ »Chat » détail d’une peinture de Hishida Shunso  1874-1911  2/ »Fleurs des quatre saisons »  Sakai Hoitsu  1761-1828.

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Briser notre armure…

BVJ – Plumes d Anges.

Aridité féconde…

20 janvier 2020

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« Toute la journée

Sans un mot

Le bruit des vagues »

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Ici est un lieu de grande aridité,

la roche blanche – surface rugueuse, striée, pulvérisée –

y est maitresse et le pas difficile,

la côte est bordée d’une eau d’un bleu ultra-foncé,

où danse sans relâche la houle…

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Les arbres rares et rabougris ont même subi les affres d’un incendie,

il n’en reste que de chinoises ombres…

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Dans cet univers anguleux nous est offert une autre géométrie.

Un visage de pierre, en sommeil, bouche bée,

 cercle parfait n’abritant encore nulle présence vivante

qui se fera bientôt réceptacle d’une graine apportée par le vent.

Respiration du monde…

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telle cette petite végétation qui s’adapte

et cherche à casser ces rythmes austères…

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En s’approchant plus près encore,

on voit ses réserves, elle se fait plante « grasse »…

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À chaque pas, le regard aiguisé nous offre un trésor,

 cadeau de la nature.

Et l’on se dit, que même les chemins de vie les plus caillouteux

et cabossés peuvent révéler la grâce,

il suffit d’ouvrir un peu plus grand nos yeux pour que tout s’illumine…

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« Me voici

Là où le bleu de la mer

Est sans limite »

Haïkus de Taneda Santoka  –  1882-1939.

Photos PJ et BVJ – De Callelongue vers les Calanques – Massif de Marseilleveyre.

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Marcher, admirer, remercier…

BVJ – Plumes d’Anges.

Douceur d’hiver…

16 janvier 2020

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Dans le ciel bleu de janvier étincellent les premières fleurs des amandiers,

elles semblent des dentelles,

dansent et sautillent, tissent la poésie.

Leur cercle de famille s’élargit ,

la fête tambourine devant nos yeux ébahis,

des fleurs encore des fleurs pour fêter l’allongement des jours.

Quel doux moment, un émerveillement,

et des cadeaux futurs : les amandes, fruits sublimes,

vous pouvez me croire,

j’en croque chaque jour une douzaine, depuis des années,

– surtout pas des californiennes –

avec ferveur et gourmandise…

Pour remercier la vie et la beauté de l’instant,

laissez-vous tenter par une douceur hivernale,

vous ne le regretterez pas !

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– GÂTEAU ORANGE/RICOTTA/AMANDES –

Ingrédients : 1 orange, 250 g. de ricotta, 150 g. de poudre d’amandes, 100 g. de beurre mou, 120 g. de sucre, 4 œufs, 1 sachet de sucre vanillé.

Sirop : 1 orange et 50 g. de sucre en poudre.

Réalisation : Séparer les blancs des jaunes, fouetter ces derniers avec le sucre, ajouter le beurre mou, la ricotta, la poudre d’amandes, le sucre vanillé, le zeste et le jus de l’orange.

Monter les blancs en neige, les incorporer délicatement à la préparation. Verser dans un moule recouvert de papier sulfurisé et enfourner environ 40 minutes à 180° (200° dans mon petit four). Attendre quelques minutes et démouler.

Pendant ce temps, préparer le sirop : presser le jus d’une orange, ajouter 50 g. de sucre, porter à ébullition et arroser le gâteau.

Recette trouvée sur le site marmiton.

Illustration : « Verger en fleurs »  Emil Carsen  1853-1932.

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Croquer la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Éblouissement…

11 janvier 2020

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« … Il n’y a que des miracles dans cette vie, et notre aveuglement en est un, le plus grand. Dans cette librairie à Paris, j’ai regardé les visages et j’ai soudain compris que nous vivions tous à bas rythme, et j’ai vu que si nous vivions vraiment la librairie aurait été en feu, incendiée de visages pareils à des soleils…

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… Ce n’est pas moi qui voit les choses. Ce sont les choses qui me donnent leurs yeux. Les images pures, personne ne les invente. L’âme de l’arbre se sépare un instant de l’arbre, vient sur la page, écrit le poème sur l’arbre et signe Ronsard…

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… Il n’existe pas d’ « intelligence » artificielle. La racine de l’intelligence, son centre invisible à partir de quoi tout rayonne, c’est l’amour. On n’a jamais vu et on ne verra jamais d’ « amour artificiel »…

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… Un arbre s’est arraché un bras pour donner une porte à l’abbatiale. Une montagne ou une carrière ont donné des vertèbres pour que naissent les piliers. Le sable des rivières s’est dépouillé de sa blondeur pour colorer les murs. Des abeilles ont travaillé sans salaire pour qu’il y ait des bougies. La grâce est le fruit de milliers d’effacements… »

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Lecture époustouflante, elle est un feu de joie.

104 chapitres comme les 104 vitraux de l’abbatiale de Conques, 

l’auteur est sous le choc de la vision ,

les mots nous sont offerts,

l’âme de Conques est venue jusqu’à nous et a signé Christian Bobin…

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Extraits de : « La nuit du cœur »  2018  Christian Bobin.

Illustrations : 1/ « Étude de nuages »  2/ « Étude de rose »  Frederic Edwin Church  1826-1900.

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Vivre et transmettre la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Prendre conscience…

6 janvier 2020

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« … Transparence a été créée sur l’idée que l’individu ne peut échapper à ce qu’il est et que toute personne doit être en mesure de tout savoir sur son interlocuteur, qu’il s’agisse de raisons sentimentales, mais aussi de raisons professionnelles. Très vite nous avons été sollicités pour accompagner les recrutements, les embauches.

La confusion entre l’être et l’avoir nous a confrontés au cours des années à des individus qui avaient de plus en plus tout en étant de moins en moins, ce qui n’a pas facilité nos travaux car il était, compte tenu du lissage des personnalités, difficile de connaître réellement celui qui existait derrière celui qui possédait. Être pour avoir sans rien faire est devenu le triptyque de la révolution numérique qui a succédé sans difficulté au travail-famille-patrie ou liberté-égalité-fraternité…

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… Le citoyen américain, comme le citoyen européen, s’exprimait sur tout, à partir de son terminal qui lui permettait de voter en permanence sur une grande variété de sujets, ce qui donnait l’illusion d’un pouvoir populaire, sachant que les moyens mis en œuvre pour manipuler cette opinion dépassaient considérablement ceux dédiés à l’éduquer, à la former. L’individu avait ainsi le sentiment de participer directement à chaque décision concernant la vie de sa cité ou de son pays. Le phénomène majoritaire battait son plein, tandis que les autres pouvoirs, ceux des médias, de la politique et du renseignement, convergeaient pour donner de l’importance à certaines informations destinées à influencer les votes… »

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En 1968, on rêvait d’un autre monde, de paix et d’amour, on peignait des fleurs et des papillons partout, on écoutait des musiques planantes tout en fumant des herbes exotiques…

Cent ans plus tard – Marc Dugain situe volontairement son roman en 2068 – le numérique a pris le pouvoir, l’homme s’est asservi volontairement, il s’est totalement livré, Google sait tout de lui, et une petite start-up devenue grande émerge en pays d’Islande, porteuse d’un projet fou…

Un roman d’anticipation qui nous entraine dans une histoire singulière

et nous fait réfléchir sur beaucoup de nos comportements humains.

L’homme pourra-t-il survivre à la crise climatique ?

Y-a-t-il un avenir pour un monde basé sur la production et le consumérisme ?

Un monde aux mains des grandes multinationales qui imposent le mal d’un côté

et ses remèdes de l’autre ?

Un monde de moutons qui suivent sans lever la tête les modes mercantiles ? 

À lire, il y a urgence, c’est prenant, c’est intelligent… et la chute, superbe !

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Extraits de : « Transparence »  2019  Marc Dugain.

Illustrations : 1/« Nous »  et  3/« Portait d’Aldagisa » (poétesse, épouse du peintre)  Ismael Nery  1900-1934  2/ « La ville »  Mikalojus-Konstantinas Ciurlionis   1875-1911.

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Refuser la société du toujours plus…

BVJ – Plumes d’Anges.

Rêve éveillé…

31 décembre 2019

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Sur la première page du livre de l’année, au cœur d’un blanc profond,

se dessinent l’eau pure d’un ruisseau et le feuillage de frêles bouleaux.

Le sol exhale un parfum de mousse , enchantant notre esprit.

Des bancs de brume – des bancs d’amour – nous enveloppent, tels de neigeux manteaux.

Tout s’efface, tout réapparait…

Dans l’oisellerie terrestre, des notes délicates caressent nos âmes à l’infini,

d’improbables dentellières tissent des symphonies

nous propulsant vers les célestes sommets.

À l’horizon, point de sombres nuages,

juste quelques souriant pompons suspendus dans les airs,

prêts à voguer telles des aéronefs, vers les mystères à venir.

Au dessus de monts immaculés,

de scintillantes étoiles chuchotent à nos oreilles tous les secrets du monde.

C’est un grand jour de passage,

c’est un voyage vers la lumière que nous propose le moment présent.

Les belles résolutions affluent,

il serait bon d’abandonner les poussiéreux bagages,

ne conserver que ce qui nous fait du bien, nous fait grandir.

Le rêve est un premier pas… quel serait le vôtre  pour 2020 ?

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Je vous souhaite à toutes et à tous, du fond du cœur, une belle année,

riche d’énergies bondissantes et d’explorations nouvelles.

MERCI pour votre présence.

Bises lumineuses d’un an nouveau !

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Illustrations : 1/« Fleur de Passiflore »  Cornelis Markée  1709-1769  2/« Grenouille Litoria raniformis »  Arthur-Bartholomew  1833-1909.

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Prendre du recul et se ré-inventer…

BVJ – Plumes d’Anges.