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« Un arbre enveloppe un nuage,
un oiseau enveloppe l’arbre
et une plume de l’oiseau disperse l’air
pour faire place au signe maintenant là.
Ce qui enveloppe est enveloppé par ce qu’il enveloppe,
mais le signe nouveau passe justement
entre l’enveloppé et ce qui enveloppe
et défait le paquet.
Le soir devient un dieu.
Un arbre descend alors d’un nuage,
le nuage descend d’un oiseau
et une plume de l’oiseau écrit le nouveau signe
sur le versant qui vient d’être dégagé. » (Livre III, 6b)
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« Chaque main situe son nuage
dans un ciel différent.
Mais un jour elle le trouve
dans le ciel de tous.
Seulement alors elle peut redevenir
le morceau de terre promise
qu’elle était avant d’être main.
Seulement alors son nuage
pleuvra sur elle. » (Livre V, 17)
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« Prendre sa main pour oreiller.
Le ciel le fait avec ses nuages,
la terre avec ses mottes
et l’arbre qui tombe
avec son propre feuillage.
Ainsi seulement peut s’écouter
la chanson sans distance,
celle qui n’entre pas dans l’oreille
parce qu’elle est dans l’oreille.
La seule qui ne se répète pas.
Tout homme a besoin
d’une chanson intraduisible. » (Livre VII, 1) »
..
Roberto Juarroz, poète argentin, un titre unique à son œuvre,
une sorte de poème ininterrompu, une longue méditation ;
chaque livre porte un numéro, chaque poème porte le sien.
Nous approchons là un autre monde, ou plutôt une autre vision du monde et de la poésie,
le temps y est suspendu juste un moment.
Roberto Juarroz y parle de centre de gravité et de déploiement,
il évoque le mouvement et l’immobilité,
le visible et l’invisible, l’obscurité et la lumière,
le vide et le plein, le tout et le rien,
au fil du temps les sujets d’explorations changent…
Il y a des questionnements, des apparitions ici et là, sur le « bord du bord ».
Chaque poème nous emporte de la dualité vers l’unité… ou pas.
À lire et à relire, c’est mystérieux et c’est puissant !
Colo en a parlé plusieurs fois, –> ICI par exemple…
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Poèmes extraits de : « Poésie verticale » Roberto Juarroz 1925-1995.
Illustrations : 1/ « Arbre » – Étude – Caspar Scheuren 1810-1887 – Illustration déjà utilisée –> ICI 2/ « Fleurs de cerisier » Sakai Hoitsou 1761-1828.
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Travailler à percevoir un autre monde…
BVJ – Plumes d’Anges.
C’est grâce à Colo que j’ai découvert Roberto Juarroz et depuis je n’ai de cesse que de tenter de devenir intime avec ce grand poète. Chacun de ses vers est un bouleversement. Merci infiniment pour ce moment passé avec lui ce matin.
Bonne journée !
Décidément, un poète à lire plus avant, pour moi qui lis trop peu de poésie. Merci, Brigitte.
oh! l’arbre! quelle merveille!
et oui, merci à Colo 🙂
Quel dommage que je découvre ce texte maintenant; je t’explique: j’ai teint une bande de tissu de 1.40 et j’ai trouvé une phrase très adaptée à l’impression. Je veux en faire un livre- rouleau. Mais le début du poème m’aurait bien plu aussi. Je vais tout de même la noter. Un 5° rouleau un jour?
En fait, j’ai écrit déjà ma phrase au piqué libre; ensuite, je la brode à la main. Mais revenir en arrière, pas possible! Merci pouyr ce très beau texte!!
Bonne journée un peu grise aussi….
bonjour, tu seras dans notre prochaine revue de blogs prochainement mais sans date précise. Merci pour ces moments de grâce
Un poète que j’aime beaucoup et que j’ai toujours plaisir à retrouver ici ou là. Merci Brigitte. Bises.
Comme c’est beau! et c’est encore plus beau quand on lit ceci à haute voix! Bises alpines.
Il y a comme une petite musique ……
un poète découvert pour ma part grâce à Jorge Semprun il y a très longtemps, Colo m’a donné à en connaitre nettement plus et c’est un bonheur
Merci pour tout Brigitte, et figure-toi que je ne connaissais pas ces livrets, si beaux!
Il a énormément écrit, un vrai plaisir de lire ces traductions.
Bon week-end., un beso.
Oui, tout homme a besoin d’une chanson intraduisible …. belle chute. Merci pour la découverte et beau dimanche à vous
C’est la sensation qui m’est venue en lisant ces différents livrets, que même si on ne le perçoit pas tout est lié. J’aime beaucoup ! Merci Plumes d’Anges et beau dimanche, je t’embrasse.
merci pour ce moment de poésie & méditation. Très bon choix d’illustration.
Bonne soirée Brigitte
merci pour ce lien, je ne connaissais pas, je n’aurai pas le temps de lire tous les poèmes du monde chantait Julos Beaucarne, mais en découvrir ça rend plus heureux ?