Part d’humanité…

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 » … Peut-être faut-il avoir abondamment lutté dans le noir et finalement accepté une forme de ténèbre pour reconnaître de quelle attention nous fûmes inlassablement l’objet. (…)

Cette conscience d’être sans cesse soutenu et aimé, elle est si lente à s’ouvrir à une époque où la confiance ne subsiste que dans le discours – si rarement dans les actes – quand l’assureur a remplacé la foi en l’instinct divin. C’est par cette confiance et cette conscience dont l’enfant est naturellement doté qu’il reconnaît que l’invisible l’appuie et le porte ; mieux, le protège. L’instinct divin, oui, de celui qui en soi ne s’est pas délié de l’infini d’où il vient. Il est là. Il attend. Nous espère. Je ne crois pas qu’il y ait urgence plus grande que de transmettre cette confiance entre les Hommes. Avec elle se redessinent tous les possibles quand bien même nous voilà apparemment détruits. Quel fil fait tenir les soirées d’ombre jusqu’aux matinées de joie, sinon celui de la confiance ? …

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… Je parie dessus et j’ai confiance. Non pas en l’Homme mais en tout ce qui œuvre à tresser en lui sa part d’humanité. Chaque pas que nous accomplissons sur notre propre chemin engendre son lot de défaites. C’est à ce prix que se forge la dignité. Mais la confiance nous redresse. Exactement comme le verbe nous emporte plus loin dans un manuscrit lorsqu’on s’abandonne à lui…

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... Pourquoi s’offusquer de quoi que ce soit ? Rien ne nous appartient. Rien ne nous sera repris. Seules nos illusions nous font croire le contraire. Que possédons-nous réellement sinon ce que nous avons patiemment fait fructifier en nous-mêmes ? C’est le seul trésor qui vaille. Tous nos rêves en s’accomplissant ouvrent sur un rêve plus radieux encore qui révèle la splendeur de la vie… »

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Un texte très intimiste, l’auteur remonte le cours de sa vie

et nous livre ses observations apaisées.

Quel travail, quel chemin pour poser ces mots,

quelle exigence pour vivre sa vérité !

C’est l’écriture qui l’a sauvée,

c’est le verbe qui lui a permis d’amener l’obscur vers la lumière.

Un livre courageux, généreux, d’un auteur inspiré,

qui nous incite à nous éveiller

et à exprimer notre part d’humanité…

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Extraits de : « Le chagrin des origines »  2019  Laurence Nobécourt.

Illustrations : 1/ « Main avec gland et noyau de prune »  2/ « Fœtus humain »  Encyclopédie médicale et sociale    d’Edward Bliss Foote  1829-1906.

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Exprimer notre part d’humanité…

BVJ – Plumes d’Anges.

16 commentaires sur “Part d’humanité…”

  1. C’est magnifique. C’est aussi le message que livre Lytta Basset dans son dernier livre.
    Bonne journée.

  2. Adrienne dit :

    « Que possédons-nous réellement sinon ce que nous avons patiemment fait fructifier en nous-mêmes ? » est un message de tous les temps, on le trouve aussi chez les Antiques (et même ma grand-mère disait des choses de ce genre ;-))

  3. Aifelle dit :

    C’est une auteure singulière qui a fait du chemin depuis son premier roman ; j’ai lu plusieurs textes d’elle, et j’ai l’intention de lire le dernier paru. Bonne journée Brigitte.

  4. Quels extraits magnifiques, qui me donnent envie d’en lire davantage ! Je souscris totalement à ces phrases.
    Merci pour le partage, et bonne journée, Brigitte.

  5. daniel dit :

    Rien ne nous appartient! C’est le fondement même de la liberté et aussi de la paix § Ah si les hommes pouvaient comprendre cela !!

  6. Anne dit :

    C’est beau; je note ce titre! Merci (une fois encore!)

  7. Colo dit :

    Beaux et profonds messages, recevoir, faire fructifier puis transmettre la confiance!
    Merci Brigitte, bonne journée, un beso.

  8. Dominique dit :

    j’aime énormément la première phrase

  9. Tania dit :

    Un livre de sagesse conquise. C’est beau, ce pari sur la confiance, et ce n’est pas facile. Merci, Brigitte.

  10. Tout me plait dans ce texte !  » la confiance nous redresse » ….Magnifique….
    Merci Brigitte pour cette découverte. Je t’embrasse. Claudie.

  11. claudeleloire dit :

    c’est une vérité fondamentale, traduite en son temps par l’être contre le paraître, il y a en nous ces deux tendances à se réaliser pour soi ou pour la société … à nous de faire nos choix …
    il ne faut pas non plus se voiler la face, car en nos sociétés basées sur le rapport à l’argent il nous « faut » parfois mélanger les deux tendances pour « exister » …
    le mot essentiel est » LA CONFIANCE en SOI  »
    amitié .

  12. Fiorenza dit :

    Je découvre ici un monde de vertu presque monastique !

    La confiance, que j’aime traduire en « fiduccia » italienne,
    est l’un des mots les plus chaleureux de notre langue…
    et de notre vie !

    Merci, chère Brigitte, pour tes puits de sagesse ✨

    PS: « l’image » ancienne du fœtus est splendide !

  13. eki eder dit :

    des mots très forts, merci pour ce partage très intéressant.
    Bonne soirée Brigitte

  14. Dédé dit :

    Bonsoir. J’arrive par les méandres de la blogosphère.
    Une lecture pleine de sagesse. Je note la référence et reviendrai vous rendre visite. Belle soirée.

  15. Bonjour Brigitte,
    Un très beau texte et beaucoup de profondeur. pas des mots en l’air à la va vite.
    Je note et je te remercie. Bon dimanche

  16. Mayalila dit :

    Oui, vraiment, il n’y a rien de plus merveilleux que de sentir cette puissance qui inlassablement nous porte, nous conduit, nous protège…

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