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« … Le flux de la pensée a une force énorme qui peut aisément vous emporter. Chaque pensée se donne tellement d’importance ! Elle veut attirer toute votre attention. Voici une nouvelle pratique spirituelle à votre intention : ne prenez pas vos pensées trop au sérieux…
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…« J’ai tellement de choses à faire ! » Oui, mais quelle est la qualité de vos gestes ? En vous rendant au travail, en parlant à des clients, en travaillant à l’ordinateur, en effectuant des courses, en vous occupant des innombrables composantes de votre quotidien – êtes-vous pleinement dans ce que vous faites ? Vos agissements sont-ils marqués par le lâcher-prise ou par la rigidité ? C’est cela qui détermine votre succès dans la vie, et non la quantité de vos efforts. L’effort implique le stress et la tension, le besoin d’atteindre un stade futur ou d’accomplir un certain résultat.
Détectez-vous en vous la moindre absence de désir de ce que vous êtes en train de faire ? Comme vous êtes à nier la vie, aucun résultat heureux n’est possible.
Si vous détectez cet état en vous, pouvez-vous également le laisser tomber et vous plonger entièrement dans ce que vous faites ?
« Une chose à la fois », c’est ainsi qu’un maître zen définissait l’essence du zen. Faire une chose à la fois, c’est vous plonger entièrement dans ce que vous faites à l’instant, y accorder toute votre attention. C’est agir dans le lâcher-prise – dans la maîtrise…
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… Comme chaque expérience humaine est éphémère, comme nos vies sont fugaces ! Y-a-t-il quelque chose qui ne soit pas sujet à la naissance et à la mort, quelque chose d’éternel ?
Réfléchissez : s’il n’y avait qu’une seule couleur, disons le bleu, et que le monde entier, avec tout ce qu’il comprend, était bleu, il n’y aurait pas de bleu. Pour que l’on puisse reconnaître le bleu, il doit y avoir quelque chose qui ne l’est pas ; autrement il ne « ressortirait » pas, il n’existerait pas.
De même, ne faut-il pas quelque chose qui n’est ni fugace, ni transitoire pour que soit reconnue la fugacité de toute chose ? Autrement dit, si tout était transitoire, y compris vous-même, le sauriez-vous ? Puisque vous avez la conscience de la nature éphémère de toutes les formes, y compris la vôtre, et que vous pouvez l’observer, n’est-ce pas un signe que quelque chose en vous n’est pas sujet à la décomposition ?
A vingt ans, vous avez conscience de la force et de la vigueur de votre corps ; soixante ans plus tard, vous avez conscience de sa faiblesse et de sa vieillesse. Votre pensée a peut-être changé, elle aussi, depuis vos vingt ans, mais la conscience de la jeunesse ou de la vieillesse du corps, ou du changement de la pensée, n’a subi, elle, aucune modification. Cette conscience, c’est l’éternel en vous – la conscience même. C’est la Vie Une et sans forme. Pouvez-vous La perdre ? Non, car C’est ce que vous êtes… »
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Extraits de : « L’art du calme intérieur » 2003 Eckhart Tolle.
Tableaux : 1/« Jeune liseuse » Emile Rau 1858-1937 2/« Fleurs et rideau » Adriaen van der Spelt 1632-1673.
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Simplement être à ce que l’on fait, en toute quiétude…
BVJ – Plumes d’Anges.