Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Force de la Nature…

samedi 16 août 2014

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« … Comme le disait Dostoievski, « Il nous faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie ». Il nous faut aimer la vie par-dessus tout, et de cet amour naîtra peut-être un sens. Mais « si cet amour de la vie disparaît, rien ne peut nous consoler »…

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… « Donnez des racines à vos enfants, laissez-les avoir des ailes »…

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… On peut se créer des racines en restant sur place. Mais ce que j’espère pour ma fille, c’est qu’il y ait une autre façon de s’ancrer profondément et joyeusement à la terre, même si l’on est en partance, une façon de se sentir chez soi dans le monde naturel, où que l’on se trouve. Un enracinement qui tienne au fait de percevoir, de se soucier, de se remémorer, d’étreindre, de prendre plaisir à l’immensité de l’horizon, de trouver un réconfort dans l’odeur familière de la pluie…

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… Le monde est-il conforme aux capacités de notre esprit, ou notre esprit limité borne-t-il notre connaissance du monde ? Peut-être l’intelligence fait-elle de son mieux en captant ce qui est lent, aisé, ordinaire, tout en laissant échapper le meilleur. À l’idée qu’il y a un au-delà de la perception humaine, j’enrage de frustration, comme un chien qui fait les cent pas devant une porte close, gratte et renifle l’air qui filtre. Que peut être cet élément lointain, invisible qui ne correspond à aucune de nos catégories ? Au-delà du spectre visible, de la gamme sonore, des nomenclatures, quel est cet élément si radieux qu’il nous aveuglerait, ferait exploser nos sens et nous précipiterait au sol ?…

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… « Aimer le Beau, c’est vouloir retrouver la patrie perdue de l’âme. » – Plotin…

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… Une artiste m’a dit un jour que pour peindre quelqu’un il faut peindre les ombres sur son visage. Regarde de près pour voir de quelle couleur sont ces zones d’ombre, m’a-t-elle dit. Les ombres ne sont jamais noires. Elles contiennent toutes les nuances de la palette : brun, bleu, gris foncé, mais aussi orange et jaune, lavande et vert. Il y a parfois du rose dans les ombres. Les couleurs des endroits sombres changent et chatoient, prends-y garde. Observe-les sur la durée. Il y a une texture dans chaque ombre, voilà ce qui importe. L’obscurité humide est luisante, mais les autres ombres sont ternes. Regarde de près : son pull projette-t-il une ombre sur son cou ? Y-a-t-il des ombres dans ses yeux ? Examine la forme des ombres, leur densité, leurs courbes et leurs angles, car une ombre définit aussi ce sur quoi elle retombe.

Si l’un de nous perd la mémoire, saurons-nous le reconnaître en observant les ombres qu’il projette ? Que deviennent les souvenirs lorsqu’ils sont chassés des lieux où ils s’étaient enracinés ? Lorsque le temps change l’ordre des mois, efface des images, raye des lieux sur une carte ? Et inversement que deviennent ces lieux quand disparaissent les souvenirs ? Quand les histoires pâlissent en se détachant d’un promontoire de granit, quand les significations s’effacent dans le remous des vagues dans les roseaux, quand la tempête déracine les idées pour les rejeter sur la grève. Lorsque les repères s’évanouissent, une forêt de pins blancs devient un talus embroussaillé où les graines migrent, évoluent, apparaissent et disparaissent, se dissimulent des jours durant pour rejaillir à un moment inattendu… ».

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Extraits de : « Petit traité de philosophie naturelle » 1999  Kathleen Dean Moore.

Illustrations :1/« Yosemite »  Thomas Hill 1829-1908  2/« Arbres »  Nicolae Grigorescu 1838-1907  3/« L’Hudson » Winslow Homer 1836-1910.

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Puiser dans ses racines pour se donner des ailes…

BVJ – Plumes d’Anges.

Contempler…

dimanche 10 août 2014

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« … Tout arrive pour vous et non pas à vous…

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… La violence n’enseigne que la violence. Le stress n’enseigne que le stress. Si vous nettoyez votre environnement mental, nous purifierons notre environnement physique beaucoup plus vite. C’est ainsi que cela marche. Et si vous le faites avec authenticité, sans violence dans le cœur, ni colère, sans montrer du doigt les entreprises en les considérant comme l’ennemi, les gens se mettront à remarquer cela. Nous commencerons à vous écouter et remarquerons qu’un changement pacifique est possible. Cela doit commencer par quelqu’un. Si ce n’est pas vous, alors qui ?

Le monde vous mettra à l’épreuve de toutes les manières possibles, afin que vous preniez conscience de ce dernier petit problème que vous n’avez pas encore résolu. C’est un complot parfait. Échec et mat…

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… Essayez de vous forcer à ne rien faire. Vous ne pourrez y arriver. Vous êtes respiré, vous êtes traversé par des pensées, vous êtes bougé, vous êtes vécu. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour ne pas manger quand il est temps de manger, rien à faire pour ne pas dormir quand il est temps de dormir. Si vous ne faites qu’observer et laisser venir tout ce qui vient et aller tout ce qui s’en va, vous pourrez réaliser à chaque instant que vous n’avez besoin de rien d’autre que ce que vous avez déjà.

Où sont vos mains en ce moment ? Qui les a mises là ? Est-ce vous qui avez fait cela ? Et puis, quelles que soient vos pensées, vousça – bouge(z) à nouveau. Peut-être que ça déplace votre pied. Peut-être que ça avale ou que ça cligne des yeux, vos yeux. Remarquez simplement. C’est ainsi que l’on entre dans le non-agir, où tout se met doucement en place…

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… On ne peut rendre les gens vertueux. Les gens sont ce qu’ils sont et ils feront ce qu’ils feront, avec nos lois ou sans elles. Vous vous souvenez de la prohibition ? En Amérique, on a amendé la constitution, en 1919, en interdisant l’alcool. On m’a dit que cet amendement avait été rédigé par des personnes bien intentionnées, morales, qui voulaient simplement nous empêcher de céder à la tentation. Bien sûr, cela a échoué, car la sobriété ne peut venir que de l’intérieur. Vous ne pouvez pas forcer les gens à ne pas boire, à être honnêtes ou gentils. Vous pouvez énoncer des commandements jusqu’à vous fâcher tout rouge et les gens feront ce qu’ils feront.

Le meilleur moyen, qui est le seul qui soit efficace, est de servir d’exemple et de ne pas imposer sa volonté…

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… L’enseignement dont vous avez besoin est en vous. Comment pourrait-on vous enseigner ce qui est déjà en vous ? Il n’y a que vous qui puissiez le réaliser. Si vous êtes disposé à aller en vous et à atteindre la vérité, votre sagesse innée viendra à la rencontre de la question et la réponse sonnera juste, comme si c’était un diapason en vous… »

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Extraits de : « Les mille visages du bonheur » 2014  Byron Katie.

Illustrations : 1/ « Chant » Edward Reginal Frampton 1872-1923  2/ « Oiseau de Paradis  – The Water-babies (Charles Kingsley) » Warwich Goble 1862-1943.

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Entendre en soi le chant de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant d’or…

vendredi 1 août 2014

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 » … Il y a d’abord le Soleil. Il règne. Il est là. Nous ne vivons que par lui… Quand il se couche, nous nous couchons. Quand il se lève, nous revivons. Nous passons. Il demeure. Il est pour nous, mortels, l’image de l’éternité. On est en droit de se dire qu’il est là pour toujours. Et pourtant, comme vous, comme moi, comme nous tous et comme le reste, il passera, lui aussi…

… Le Soleil, en attendant, est la beauté du monde. Le monde est beau parce que le Soleil est là. Et il est beau un peu partout. Sur la mer, sur le désert, sur les montagnes, sur les fleuves et sur les rivières – et même, mais il a du mal, sur nos grandes villes et sur les usines dans leurs banlieues. Il est permis de soutenir qu’il n’y aurait pas de beauté, ni dans la nature, ni dans l’art, s’il ‘y avait pas de Soleil. Ce qu’il y a de mieux dans le Soleil, c’est la lumière…

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… Ni peintre ni sculpteur, ni musicien d’ailleurs, ni mathématicien, ni physicien, ni astronome, aussi peu doué pour les arts que pour les sciences, j’ai beaucoup aimé la lumière. La lumière du jour, le matin, m’a toujours enchanté. Je me réveillais de bonne humeur parce que, rayonnante ou couverte, la lumière était là. Sur Positano, sur Amalfi, sur Ravello et ses jardins, sur la vallée du Dragon, sur Dubrovnik, sur Korcula ou sur Hvar, sur Ithaque ou sur Kask, sur Symi ou sur Castellorizo, sur Karnak ou sur Udaipur, sur les places, les églises, les palais de Gubbio, d’Urbino de Todi, de Spolète, d’Ascoli Piceno, et même de Pitigliano ou de Borgo Pace, assez dénuées, toutes les deux, de beautés fracassantes, d’Ostuni, de Martina Franca, des petites villes de Toscane, d’Ombrie, des Pouilles, d’Andalousie ou du Tyrol, elle m’a rendu presque fou de bonheur. Plus que les paysages, plus que la plupart des personnages, pourtant souvant enchanteurs ou subtils, que j’ai eu la chance de rencontrer, plus que l’eau, ce miracle, plus que la beauté des arbres, plus que les ânes et les éléphants, plus peut-être que les livres, plus peut-être même que le ski au printemps, la mer au fond des criques ou les femmes qui m’ont donné tant de bonheur en apparaissant, en restant et parfois en s’en allant, ce que j’ai le plus aimé en ce monde où j’ai déjà passé pas mal de temps, c’est la lumière.

Presque autant que le temps, moins cruelle, plus tendre, moins secrète et moins mystérieuse, mais tout aussi répandue à travers tout l’univers, la lumière m’a toujours semblé murmurer en silence quelque chose de Dieu.

Présent partout, éternellement absent, Dieu se dissimule dans ce monde. Chacun peut pourtant dresser, comme un chant d’espérance, la liste des évènements ou des occasions où il se manifeste soudain – parfois de façon surprenante – avec une sorte d’évidence et d’éclat… »

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Extraits de : « Comme un chant d’espérance »  – 2014  –  Jean d’Ormesson.

Illustrations : 1/« Coucher de soleil à Königsberg »  Hugo Knorr 1834-1904  2/« Allégorie de la musique » Niederlandisher Meister XVIIIème.

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Entendre le chant de la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sublime légèreté…

mercredi 23 juillet 2014

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… »Le bonheur, ce n’est pas une note séparée, c’est la joie que deux notes ont à rebondir l’une contre l’autre. Le malheur c’est quand ça sonne faux, parce que notre note et celle de l’autre ne s’accordent  pas. La séparation la plus grave entre les gens, elle est là, nulle par ailleurs : dans les rythmes.

J’ai toujours reconnu d’instinct ceux qui se lèvent avec le jour, même en vacances, et ceux qui restent pour des siècles au lit. J’ai immédiatement craint les premiers. J’ai toujours craint ceux qui partent à l’assaut de leur vie comme si rien n’était plus important que de faire des choses, vite, beaucoup. Ma mère était tellement aimée que ce n’était plus la peine d’occuper toutes les heures du jour. Le monde appartient, dit-on, à ceux qui se lèvent tôt. Ils le font bien sentir que ça leur appartient, le monde, ils en sont assez fiers de leur remue-ménage. Mais quand on est aimée, on s’en fout du monde, on a beaucoup moins besoin d’y faire son tour…

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… Je n’écris pas avec de l’encre. J’écris avec ma légèreté. Je ne sais si je me fais bien entendre : l’encre, je l’achète. Mais la légèreté, il n’y a pas de magasin pour ça. Elle vient ou ne vient pas, c’est selon. Et quand elle ne vient pas, elle est quand même là. Vous comprenez ? La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches de monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets sur le soir, dans la fine touche de bleu, bleu pâle, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant sur le sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté, vous voyez bien, elle est partout donnée. Et si en même temps elle est rare, d’une rareté incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est partout donné… »

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Extraits de : « La folle allure » 1995  Christian Bobin.

Illustrations : 1/« Madonne et enfants »  Eduard Veith 1858-1925  2/« L’odalisque » (détail) François Boucher 1703-1770 .

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Apprendre à recevoir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Dormeuse…

samedi 21 juin 2014

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« Figure de femme, sur son sommeil

fermée, on dirait qu’elle goûte

quelque bruit à nul autre pareil

qui la remplit toute.


De son corps sonore qui dort

elle tire la jouissance

d’être un murmure encor

sous le regard du silence. »

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Extrait de : « Vergers »  Rainer Maria Rilke 1875-1926.

Tableau : « Dormeuse » Jean-Baptiste Santerre 1658-1717.

PLUMES D’ANGES S’ENDORT UN PEU…

BELLE MUSIQUE INTÉRIEURE À TOUTES ET À TOUS,

À BIENTÔT !

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Se concentrer sur l’appel de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fragilité…

lundi 9 juin 2014

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« … Nous aurions besoin d’une parole calme, rassérénée, à notre portée, qui ne se réclamerait d’aucune révélation divine ou humaine, d’aucun peuple, d’aucun parti, qui ne se réfugierait ni dans les méandres obscurs d’un jargon ni dans la jungle d’un prétendu savoir.

Une partie de notre malheur est là : ceux qui nous parlent nous disent que nous ne savons pas et qu’ils vont nous instruire, que nous nous sommes égarés et qu’ils vont nous remettre dans le seul vrai chemin, celui précisément qu’ils suivent. Des dynasties de penseurs et de philosophes se succèdent à la manière des dynasties royales, avec pour seul souci, dirait-on, de recueillir les héritages, de rappeler les références et de maintenir sur le trône la même lignée de concepts.

Or cette philosophie contemporaine, si brillante qu’elle soit quelquefois, s’est entièrement soumise à l’évènement, au lieu de continuer à le voir de loin. Notre contact avec les évènements de cette planète est aujourd’hui si obsédant, si contraignant, que c’est la réalité, l’actualité qui façonne aujourd’hui la pensée. Comme cette actualité est déconcertante, inquiétante, sujette à des sursauts, à des explosions soudaines, à des calmes lents, ainsi la pensée contemporaine est sautillante et discontinue. Elle s’efforce en vain de coller chaque jour à l’incohérence du monde, elle croit que toute action peut être analysée et classée sur-le-champ. Elle s’aventure avec imprudence sur le terrain des journalistes, ou des politiques, qui eux sont tenus d’être en permanence à l’ordre du jour.

Et elle se trompe, évidemment. Elle se fourvoie, elle s’égare. L’actualité à laquelle elle s’est soumise s’empresse de la contredire. Alors elle s’agace et se contredit à son tour. Elle fait des écarts, des ruades, qui la jette dans le discrédit. Elle se croyait maîtresse de la classe, mais toutes les mains se lèvent pour l’interrompre, toutes les voix lui crient qu’elle se trompe. À regret, nous perdons confiance en elle et nous n’écoutons plus cette parole déréglée.

Alors que nous aurions besoin d’une voix simple et tranquille qui nous dirait : « Je n’en sais pas plus que vous, je n’ai aucune lumière particulière à vous apporter, je n’ai aucune religion, aucun régime providentiel à vous offrir, mais j’ai vécu une autre vie que la vôtre, j’ai connu ceci ou cela, j’ai essayé de voir les choses sous différents angles et nous pourrions ensemble, si vous le voulez bien, faire un bout de voyage. »

Une voix qui nous dirait : « J’ai des choses à apprendre de vous. »

Une voix qui nous proposerait un échange de questions au lieu de nous vendre, au prix fort, tout un chapelet de réponses…

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… Si l’héroïsme triomphant nous éloigne les uns des autres, car il n’y a pas place pour deux sur un pavois, la fragilité que nous partageons nous rapproche. Elle peut alors devenir la source des sentiments les plus actifs et les plus louables, la compassion, le don de soi, le respect que nous éprouvons pour toutes les faiblesses de l’autre, où nous reconnaissons les nôtres…

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… Chacun de nous, à son gré, selon ses émotions, peut se donner ses propres règles, ordonner les gestes de sa vie à sa guise, au risque de passer parfois pour un original ou pour un maniaque. Il peut même se constituer un terrain « sacré », choisir un lieu où il viendra se recueillir, se retremper ou, ainsi qu’on le dit, « se changer les idées », comme dans un vestiaire de l’esprit.

Nous avons peut-être un vrai besoin de ces endroits-là. Je rends de temps en temps visite à une source dont j’écoute longuement la musique. Quelquefois, l’été, elle se tarit et je m’inquiète. Quand il pleut, je pense à elle… »

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Extraits de : « Fragilité » 2006  Jean-Claude Carrière.

Aquarelles : 1/« Garçons et chaton »  Winslow Homer 1836-1910  2/« Paysage de rivière »  Anders Zorn 1860-1920.

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Il me semble que, peut-être…

BVJ – Plumes d’Anges.

Correspondances…

vendredi 30 mai 2014

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« … Cher Dieu.

Merci d’être venu…

J’ai compris que tu étais là. Que tu me disais ton secret : Regarde chaque jour le monde comme si c’était la première fois. Alors j’ai suivi ton conseil et je me suis appliqué. La première fois. Je contemplais la lumière, les couleurs, les arbres, les oiseaux, les animaux. Je sentais l’air passer dans mes narines et me faire respirer. J’entendais les voix qui montaient dans le couloir comme dans la voûte d’une cathédrale. Je me trouvais vivant. Je frissonnais de pure joie. Le bonheur d’exister. J’étais émerveillé. Merci, Dieu, d’avoir fait ça pour moi. J’avais l’impression que tu me prenais par la main et que tu m’emmenais au cœur du mystère contempler le mystère. Merci…

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… Cher Dieu…

J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Mais moi qui ai cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit, plus faut faire de preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste… »

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Extrait de : « Oscar et la dame rose » 2002   Eric-Emmanuel Schmitt.

Illustrations : 1/« Bajirao Mastani » Peinture Moghole XVIIIème  2/Illustration du livre « Was soll ich werden » Lothar Meggendorfer 1847-1925.

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Demander pour être entendu…

BVJ – Plumes d’Anges.

Va…

mercredi 28 mai 2014

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« Va devant toi et si le monde que tu cherches n’existe pas,

il jaillira tout exprès de l’onde pour justifier ton audace. »

Friedrich von Schiller 1759-1805.

Illustration : « Globes terrestre et céleste »  Tobias Conrad Lotter 1717-1777

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Vers où aller ? Vers le rêve et la poésie, ils seront sources d’inspiration…


BVJ – Plumes d’Anges.

Prodige…

lundi 26 mai 2014

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« … Est-il temps de lancer ma barque ? Les languissantes heures s’écoulent sur la plage – hélas pour moi !

Le printemps a donné sa floraison puis dit adieu. Et maintenant, chargé de vaines fleurs fanées, j’attends et je m’attarde.

Les vagues sont devenues bruyantes ; au delà de la berge, dans le sentier plein d’ombre, les feuilles jeunes palpitent et tombent.

Quelle absence contemples-tu ? Ne sens-tu pas un frémissement traverser l’air, avec le chant lointain qui monte et fuit l’autre plage ?…

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… Là où l’esprit est sans crainte et où la tête est haut portée ;

Là où la connaissance est libre ;

Là où le monde n’a pas été morcelé entre d’étroites parois mitoyennes ;

Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité ;

Là où l’effort infatigué tend les bras vers la perfection ;

Là où le clair courant de la raison ne s’est pas mortellement égaré dans l’aride et morne désert de la coutume ;

Là où l’esprit guidé par toi s’avance dans l’élargissement continu de la pensée et de l’action –

Dans ce paradis de liberté, mon Père, permets que ma patrie s’éveille… »

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Extraits de : « L’offrande lyrique (21 et 35) »  Rabindranath Tagore 1861-1941.

Tableaux : 1/« Pêcheurs en barque sur une mer calme »  Anton Laurids Johannes Dorph 1831-1914  2/« Coucher de soleil dans un fjord »  Peder Mork Monsted 1859-1941.

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Se réveiller, laisser la lumière inonder notre cœur et notre esprit…

BVJ – Plumes d’Anges.

Note joyeuse…

vendredi 23 mai 2014

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« … Le Prince Zaphir était si bon et si tendre que jamais il ne blessait de chose vivante. S’il voyait un ver ramper sur la route devant lui, il l’enjambait avec précaution pour ne pas lui faire de mal. S’il voyait une mouche qui était tombée à l’eau, il l’en sortait avec tendresse et la renvoyait dans l’air glorieux et lumineux, de nouveau libre de ses ailes ; il était si gentil que tous les animaux qui l’avaient déjà vu le reconnaissaient ensuite, et lorsqu’il allait dans le bois s’asseoir à sa place préférée, de toutes les choses vivantes une joyeuse rumeur montait jusqu’à lui. Ces insectes brillants, dont les couleurs changent d’une heure à l’autre, se paraient de leurs couleurs les plus étincelantes et se chauffaient aux rayons lumineux qui tombaient entre les branches des arbres. Les insectes bruyants mettaient leur cache-nez pour ne pas les déranger ; et les petits oiseaux qui se reposaient sur les arbres ouvraient leurs yeux ronds et brillants, sortaient dans la lumière, clignotaient des paupières, faisaient des clins d’œil et pépiaient leurs petites chansons de bienvenue avec les notes les plus douces.

Il en va toujours de même avec les personnes tendres et aimantes ; les choses vivantes qui ont des voix aussi douces que celles des hommes et des femmes, et qui ont leurs propres langages, bien que nous ne puissions pas les comprendre, toutes s’adressent à elles avec des notes joyeuses et leur souhaitent la bienvenue avec leurs propres et jolies façons…

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… Les enfants qui voudraient devenir des hommes bons et grands, ou des femmes bonnes et nobles, devraient essayer de bien connaître tous ceux qu’ils rencontrent. Alors ils se rendraient compte qu’il n’est personne qui n’ait en soi beaucoup de qualités ; et quand ils verraient quelque grande sottise, ou quelque méchanceté, ou quelque couardise, ou quelque défaut, ou quelque faiblesse chez une autre personne, ils devraient soigneusement s’examiner eux-mêmes. Ils verraient alors qu’eux aussi peut-être souffrent du même défaut qu’ils devraient chercher à vaincre – même si celui-ci ne se manifeste pas forcément d’une manière semblable. Ainsi ils deviendraient meilleurs tout en grandissant… »

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AH ! LES MAMANS, LES ENFANTS…

UNE VIEILLE ET BELLE HISTOIRE À ÉCRIRE ET RÉÉCRIRE SANS CESSE…

BONNE FÊTE À TOUTES LES MAMANS,

QU’UNE NOTE JOYEUSE ILLUMINE LEUR CŒUR !


Extrait de : « Au-delà du crépuscule – Le Prince à la rose (Nouvelle) » Bram Stoker 1847-1912.

Illustrations : 1/« Illustration d’un conte de fée de H.C.Andersen William Heath Robinson 1872-1944  2/« Fleurs de pois »  Edward Poynter 1836-1919.

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Devenir meilleur en grandissant…

BVJ – Plumes d’Anges.