Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Enchantement…

mardi 17 août 2010

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 » …Les mots traversent l’éther des pages. À peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée, qu’ils meurent et renaissent plus loin : comme à ce jeu, vous en souvenez vous, où il est question d’un bois, et où demande est faite au loup de signaler sa présence. Semblablement, le lecteur Y EST lorsque l’auteur N’Y EST PLUS, tous deux se cherchant en vain dans la forêt de LANGUE D’OR…

… Lire. Déplier l’échelle qui est dans l’âme, dont les degrés se perdent de vue, vers le haut comme vers le bas…

… Qui sait vous donner une joie aussi pure que celle prodiguée par la vue d’un petit nuage blanc dans le ciel bleu ?

L’amour est détachement, oubli de soi…

… Tu ne vas quand même pas passer ta vie dans l’adoration d’un brin d’herbe me disait celui qui passait sa vie dans l’adoration du monde où rien ne pousse, pas même un brin d’herbe…

… L’enfant qui joue dépense dans son jeu plus de lumière que les saints dans leurs prières ou que les anges dans leurs chants. L’enfant qui joue est la consolation de Dieu…

… Légèreté de l’oiseau qui n’a plus besoin pour chanter de posséder la forêt, pas même un seul arbre…

… Il faudrait accomplir toutes choses et même les plus ordinaires, surtout les plus ordinaires — ouvrir une porte, écrire une lettre, tendre une main — avec le plus grand soin et l’attention la plus vive, comme si le sort du monde et le cours des étoiles en dépendaient, et d’ailleurs, il est vrai que le sort du monde et le cours des étoiles en dépendent…

… La certitude d’avoir été un jour, une fois aimé — c’est l’envol DÉFINITIF du cœur dans la lumière…

… L’émerveillement crée en nous un appel d’air. L’éternel s’y engouffre à la vitesse de la lumière dans un espace soudain vidé de tout…

… Nous sommes devant la vie comme devant un messager qui frapperait chaque matin à notre porte. Nous l’invitons à entrer, nous le faisons asseoir et nous commençons à lui confier nos espérances et à lui faire part de nos plaintes, avant de lui proposer de partager notre repas et de nouveau la litanie des plaintes, le bavardage des espérances, à présent c’est le soir, nous le raccompagnons à la porte et nous le saluons sans avoir pensé une seconde à lire cette lettre qu’il agitait tout ce temps sous nos yeux…

… – La solitude ne vous est très pesante  ?

– La solitude est la légèreté même : le cœur y vole comme l’alouette dans la lumière qui s’ouvre…

… Une petite sentinelle de silence veille jour et nuit sur notre cœur. Les mots d’amour lui apportent à manger…

… Au regard du monde, les gens de pouvoir tiennent la place la plus haute. au regard de l’esprit, ils occupent la place la plus basse et n’appellent que cette compassion que l’on éprouve devant les lourdes infirmités…

… Nous nous plaignons du monde comme on se plaint de ne pouvoir sortir d’une pièce dont nous aurions fermé la porte à clef et jeté la clef par la fenêtre…

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Christian Bobin –  » L’enchantement simple » – 1986 .

Andrea Mantegna 1431 – 1506

Détails de fresques du Palais Ducal de Mantoue Chambre des époux.

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Admirer, dans le ciel de notre vie, les petits nuages blancs et laisser circuler les petits nuages gris…


BVJ – Plumes d’Anges.


Être ou paraître…

lundi 16 août 2010

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 » Nasr Eddin, un grand sac sur le dos, entra un beau matin dans le verger d’un voisin. Aussitôt, il se mit en devoir de remplir le sac de tout ce qui lui tombait sous la main : melons, pastèques…

Mais voilà qu’il fut aperçu par le propriétaire :

– Que cherches-tu ici ? cria-t-il.

Nasr Eddin, embarrassé, tenta de se justifier :

– Il se trouve qu’hier au soir, il s’est levé une bourrasque qui a ravagé le verger et la violence du vent m’a poussé jusqu’ici.

Le propriétaire, sceptique, ajouta :

– Mais, dis-moi un peu, qui donc a ramassé tout cela ?

– Voilà, comme j’étais entraîné d’un côté et de l’autre, afin de ne pas me laisser choir, je me suis accroché à tout ce que je rencontrais. C’est ainsi que ces cucurbitacées sont restées entre mes mains.

– Cependant, je voudrais bien savoir qui les a mises dans ce sac, continua le propriétaire.

Ne parvenant pas à trouver une réponse de nature à sauver les apparences, Nasr Eddin, déconcerté, secoua la tête. Il finit par murmurer :

– Ma foi, je me le demande aussi… »

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Une autre petite histoire du Mulla Nasr Eddin, personnage du folklore du Moyen-Orient.

Tableau : «  Rodolphe II peint en Vertumne, dieu romain des saisons –  Guiseppe Arcimboldo – 1527 – 1593.

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Être ou paraître, là est la question…

BVJ – Plumes d’Anges.

À tous les bouquetiers et les bouquetières…

vendredi 13 août 2010

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 » Ne t’attarde pas pour cueillir des fleurs et les garder jalousement.

Au contraire, poursuis ta route,

et les fleurs continueront de fleurir tout au long du voyage. »

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Rabindranath Tagore – 1861 – 1941.

Tableaux de Louis Janmot – 1814 – 1892 –

1/ « Fleurs des champs » – 2/ « Poème de l’âme n°4- le Printemps ».

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Avancer, vivre de nouvelles expériences, aimer, partager… sans fin…

BVJ – Plumes d’Anges.

L’intelligence de l’âme…

jeudi 12 août 2010

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… » Mille liens qui m’oppressaient sont rompus, je respire librement, je me sens forte et je porte sur toutes choses un regard radieux. Et puisque désormais libre, je ne veux plus rien posséder, désormais tout m’appartient et ma richesse intérieure est immense…

… Laisse la vie suivre son cours et tout finira peut-être par s’ordonner…

… Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits il y a Dieu. Parfois je parviens à l’atteindre. Mais plus souvent des pierres et des gravats obstruent ce puits et Dieu est enseveli. Alors il faut le remettre au jour…

… Tu veux toujours recréer le monde à ton idée au lieu de jouir du monde tel qu’il est. Tu montres là ta nature tyrannique…

… Mais ne te laisse pas aller rétrospectivement à l’amertume et ne va pas te dire un jour : »À cette époque là, j’aurais dû faire telle ou telle chose. » On n’a pas le droit de dire cela, et c’est pourquoi tu dois prêter maintenant l’oreille la plus attentive au murmure de ta source intérieure au lieu de te laisser toujours égarer par les propos de ton entourage…

… Je ne crois pas que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur que nous n’ayons d’abord corrigé en nous…

… Il ne faut jamais vouloir aller jusqu’au bout, il faut toujours garder quelque chose pour nourrir l’imagination…

… Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit, ou bien domine cette haine et la change en autre chose peut-être même à la longue en amour – ou est-ce trop demander ? …

… Même si on ne nous laisse qu’une ruelle à arpenter, au-dessus d’elle il y aura toujours le ciel tout entier…

… Il ne s’agit plus désormais que d’offrir à l’autre toute la bonté qui est en nous…

… Quand on projette d’avance son inquiétude sur toutes sortes de choses à venir, on empêche celles-ci de se développer organiquement…

… Je ne hais personne. Je ne suis pas aigrie. Une fois que cet amour de l’humanité a commencé à s’épanouir en vous, il croît à l’infini…

… Il est bon de traverser de ces moments de désespoir où toute lueur semble s’éteindre : un calme perpétuel aurait quelque chose de surhumain…

… Tant de beautés et tant d’épreuves. Et toujours dès que je me montrais prête à les affronter, les épreuves se sont changées en beautés…

… C’est la seule solution, vraiment la seule,  je ne vois pas d’autre issue : que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu’il ne l’est déjà…

… Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition…

… Ne pourrait-on pas apprendre aux gens qu’il est possible de « travailler » à sa vie intérieure, à la reconquête de la paix en soi…

… Elle a l’intelligence de l’âme…

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« Une vie bouleversée » – Etty Hillesum – 1914 – 1943.

« Le jardin enchanté de Messer Ansaldo » – Marie Spartali Stillman – 1844 – 1927.

« L’amour parmi les ruines » – Sir Edward Burne-Jones – 1833 – 1898.

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Même au milieu des ruines, un seul fil conducteur… L’AMOUR…

BVJ – Plumes d’Anges.

Là-haut, sur la montagne…

vendredi 6 août 2010

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PETITES FANTAISIES

-SUITE-

(cf. »mes petites plumes » du 15/06/2010)

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« Petite fantaisie baroque à la gloire du coup de foudre. »


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… » Je sais débroussailler la terre, je sais labourer, je sais chasser la biche dans la forêt, je suis habile à capturer l’oiseau dans son nid », chante le jeune homme.

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 » Et moi, je sais tailler le chanvre, tisser les étoffes, je sais broder des fleurs sur ma jupe et faire de beaux turbans. Notre bonheur est donc assuré pour longtemps », lui répond la jeune fille…

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BVJ – 1997.

Chanson Hmong ( peuple des montagnes du  Nord du Vietnam et du Laos).

Plumes d’Anges s’en va, juste un moment, là-haut sur la montagne…

Je chanterai pour vous…

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« Le bonheur vient de l’attention portée aux petites choses, et le malheur de la négligence des petites choses. »

Proverbe chinois, à méditer ?…

BVJ – Plumes d’Anges.

Les Doigts de la Lumière…

jeudi 5 août 2010

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 » Les Doigts de la Lumière

Frappèrent doucement à la porte de la Ville

Disant  » Je suis magnifique et ne peux attendre,

Par conséquent laissez-moi entrer. »

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« Vous êtes en avance », répondit la Ville,

« Mes Visages sont endormis

Mais jurez, et je vous laisserai entrer,

Que vous n’allez pas les réveiller. »

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L’Invitée affable accepta

Mais une fois dans la Ville

Sa Mine éclatante

Éveilla Filles et Garçons

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Le Voisin dans l’Étang

joyeusement Accroupi

Lui rendit un hommage bruyant et le Moucheron

Porta un Toast à la Lumière. « 

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Poème d’Emily Dickinson – (1015) – 1865.

Illustrations 1/  » Laisse-moi entrer, j’apporte un éclairage nouveau »- 1918 –

Théodorus Molkenbauer – 1871-1920.

2/ carte Happy new year – 1908 – auteur inconnu.

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Soyons attentifs, la Lumière est peut-être à notre porte…

BVJ – Plumes d’Anges.




Homme libre…

mardi 3 août 2010

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L’HOMME ET LA MER.

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« Homme libre, toujours tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

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Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

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Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;

Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

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Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remords,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! »

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« L’homme et la mer » – Charles Baudelaire – 1821 – 1867.

Tableaux : 1/ « Les enfants » – Valentin Aleksandrovitch Serov – 1865 – 1911.

2/ « Le rivage et la mer turquoise » – Albert Bierstadt  – 1830 – 1902.

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Du fond de nos abîmes, faire remonter nos richesses intimes

Plumes d’Anges.


Offrande céleste…

lundi 2 août 2010

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« Aux admirateurs de la lune

Les nuages parfois

offrent une pause. »

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Bashô 1644 – 1694.

Tableau de Archip Ivanovitch Kouïndji – 1841 – 1910

« Le lac Ladoga ».

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Réussir à considérer les nuages de notre vie comme des moments de pause…

BVJ – Plumes d’Anges.

L’Ami des fleurs…

mercredi 28 juillet 2010

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… Je veux parler du

COLIBRI

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et vous raconter une fois encore cette merveilleuse légende amérindienne racontée par

Pierre Rabhi dans «  La part du colibri « ,

je ne m’en lasse pas.

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 » Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le Tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’est pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? »

« – Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. « 

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Tableaux de Martin Johnson Heade – 1819 – 1904.

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Chacun a sa place, si modeste soit-elle, dans la grande horloge de la vie… Nous pouvons tous changer le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Papillon de jour ? Papillon de nuit ?

mardi 27 juillet 2010

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Hé, minute !

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Arrêtez-vous et admirez l’imagination sans fin de la nature…

Ils portent des noms mystérieux :

Vanesse, Argus, Appolon,

Uranie, Bombyx, Paon,

Phalène, Saturnie, Machaon…

Celui-ci est bleu, couleur de ciel, couleur de mer…

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 » les restes d’un rêve –

un papillon

dans un champ fleuri. « 

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haïku de Chiyo-Ni  – 1703 – 1775.

Illustration d’Adolphe Millot – Larousse pour tous – 1907-1910.

Tableau  » Blue Morpho Butterfly « – Martin Johnson Heade – 1819-1904.

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Face lumineuse, face sombre, lumière, obscurité forment le Tout.

Tout est bien…

BVJ – Plumes d’Anges.