Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Neige, écume du ciel…

lundi 13 février 2012

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« Je suis montée au Ciel –

C’était une petite Ville –

Lumière – de Rubis –

Écume – de Duvet –

Un Silence – plus profond que celui des champs

Au plus fort de la Rosée –

Belle – comme des Tableaux –

Jamais peints par l’Homme –

Les Gens – des Phalènes –

Leur structures – de  Dentelle –

Leurs Devoirs – De Gaze –

Leurs noms – D’Eider –

Satisfaite – presque  –

De me trouver –

Au sein de cette Société

Si choisie. »

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Poème 577/1863  Emily Dickinson 1846 – 1864.

Tableaux : « Rhododendrons »  Elizabeth Boott Duveneck 1846 – 1888.

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Neige, offrande céleste, tel un drapeau de paix… Rêve d’un monde immaculé…

BVJ – Plumes d’Anges.

Espérance…

dimanche 5 février 2012

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« J’ai ancré l’espérance

Aux racines de la vie

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Face aux ténèbres

J’ai dressé des clartés

Planté des flambeaux

À la lisière des nuits

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Des clartés qui persistent

Des flambeaux qui se glissent

Entre ombres et barbaries

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Des clartés qui renaissent

Des flambeaux qui se dressent

Sans jamais dépérir

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J’enracine l’espérance

Dans le terreau du cœur

J’adopte toute l’espérance

En son esprit frondeur.

« L’espérance » Poème extrait de « Une salve d’avenir. L’espoir, anthologie poétique »  Andrée Chédid 1920 – 2011.

Tableaux : 1/ »Jeunes bretonnes aux lampions chinois »  2/ »Ombres chinoises, le lapin »  3/ »Bulles de savon »  4/ »Manège et fête foraine, le soir »  Ferdinand du Puigaudeau 1864 – 1930.

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Semer des graines de joie et d’espérance…

BVJ – Plumes d’Anges.


Allègements…

vendredi 3 février 2012

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… »Être nuage. S’alléger de ce qui est trop lourd en soi, s’affranchir de l’excès d’attraction, accéder aux délices, aux délires d’une pure évanescence.

Divaguer sa vie durant entre improbable et impossible, devenir ouate errante, flottante incertitude, hésiter entre les processions immaculées et le noir reliquaire des orages.

En un mot, allier l’innocence et la fragilité des brumes à la ruse et à la férocité des éclairs.

Être nuage. S’efforcer à l’absolu détachement, se montrer distant avec la pesanteur, ne tenir à rien, pas même à sa propre apparence, ignorer ses trajets, ses projets. Demeurer ferme avec l’instable, être fidèle à l’éphémère, rechercher l’incertain, cultiver le fugace.

Alors tout deviendra possible, y compris de se fondre en l’oratoire des vents, de se glisser en silence aux cloîtres du couchant.

Et encore, demeurer modeste, savoir que tout cela n’est qu’enflure et ventôsité. Et ne pas hésiter à expertiser les chimères, inventorier la régie des fantômes, maître des illusions et seigneur des trucages, voilà ce que veut dire aussi être nuage. »…

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Extrait : »Le pain des nuages » (II) Jacques Lacarrière 1925 – 2005.

Tableaux : 1/ »Paysage côtier avec navire » détail  2/ »Nuages sur mer calme »   Ivan K.Aïvazowski 1817 – 1900.

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Sentir le souffle de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lumineuse clairière…

mercredi 1 février 2012

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… »Que l’endormissement nous éloigne des ténèbres et nous conduise en des clairières rieuses ou tourmentées, mais toujours éclairées…

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… Il s’absente de ce monde-ci en « presque-dormant » et ainsi, à son aise, divague, songe, rêve, échafaude des théories, affronte d’autres penseurs, élabore de nouveaux concepts…

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… Pour Bachelard, « le repos est une vibration heureuse », précisément celle que je ressens lors de la sieste. Le repos mérité, cet arrêt qui prépare au re-départ, cette halte qui se veut une présence à soi-même, c’est-à-dire une absence d’avec autrui afin de lui être plus disponible, après. La sieste ? Un après incertain conjugué à un avant probable…

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… C’est un moment, plus ou moins long, de MISE-EN-PRÉSENCE-AVEC-SOI par l’absence, momentanée, d’avec le monde. Ce retrait éphémère abrite la réunion, la réunification, la reconstitution provisoire de notre personnalité éclatée, divisée, éparpillée. Cette pause, par le repos qu’elle nous assure et nous procure, contribue à la reconstitution de notre intégrité…

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… La danse, le ballet, la chorégraphie, met en branle le corps, délimite un espace – celui que le corps en mouvement  façonne -, entretient les rythmes, marque l’effort, appelle le repos, tend et détend les muscles, impose une discipline mais convie l’indiscipline, les figures libres, les prouesses gymnastiques, les contorsions improvisées, les échappées fictionnelles… La sieste est un pas, un petit pas dans cette danse, pour rester dans le genre métaphorique, un contre-pas qui vient rythmer l’ensemble, sans l’enfermer dans une mécanique perpétuelle – comme une horloge – une répétitivité, une habitude. Danser sa vie revient à en concevoir les rythmes, à se familiariser avec ses « horloges » neuro-biologiques, à créer les « pas » qui correspondent le mieux à notre personnalité, à réveiller la petite musique qui chante en nous…

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… La libre disposition de son temps est la garantie de son autonomie. Cette individualisation du temps ne consiste pas en un acte d’incivisme, en un refus de respecter les « règles » que toute vie en société édicte, en un mépris d’autrui, en un repli sur son petit confort personnel, mais au contraire, en une volonté d’être dans son temps, afin d’assurer sa présence au monde, AVEC et PARMI les autres. La disponibilité, l’écoute, l’attention ne sont pas des attitudes spontanées et régulières, elles sont d’autant plus denses qu’elles alternent avec des pauses, des haltes, des silences. De la même manière que notre sommeil connaît plusieurs phases, notre activité est cyclique. En avoir conscience est bien, faire ce qu’il faut pour en valoriser les manifestations est un « travail » celui de soi sur soi, pour entrer en relation avec autrui.

Siesteuses, siesteurs, siestez ! »

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Extraits de « L’Art de la sieste » 2008  Thierry Paquot.

Tableaux : 1/ »Jeune berger »  Franz von Lenbach 1836 – 1904  2/ »La classe de danse »  Edgar Degas 1834 – 1917  3/ »Devant la cuisinière »  Albert Anker 1831 – 1910.

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Entendre chanter notre petite musique intérieure…

BVJ – Plumes d’Anges.


Divin repos…

dimanche 29 janvier 2012

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… » Le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la

sienne. Il faut avoir erré à travers tous les mondes extérieurs pour

atteindre enfin au tabernacle très intime. »…

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Extrait de « L’offrande lyrique » XII  Rabîndranâth Tagore 1861 – 1941.

Tableaux : 1/ »Jeune femme au jardin »  Emma Ekwall 1838 – 1925   2/« Moment de silence »  Suzanne Desmares   XIXème siècle.

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« Voyager » pour se trouver…

BVJ – Plumes d’Anges.

S’aimer…

vendredi 27 janvier 2012

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« Un jeune homme, voulant devenir artiste peintre, vient trouver un grand maître. Celui-ci lui demande de peindre et d’apporter son tableau. Lorsqu’il l’a terminé, le jeune homme le montre au vieux, qui lui dit :

« ‘Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?

– J’attends que vous me le disiez, répond le garçon, pas très sûr de lui.

– Tu n’y es pas encore arrivé ! »‘

Tristement, le garçon retourne dans sa chambre et commence un autre tableau. Lorsqu’il le termine, il revient voir le vieux.

« ‘Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?

– J’attends que vous me le disiez.

– Tu n’y es pas encore arrivé ! »‘

La même scène se répète ainsi pendant plusieurs années. Un jour, enfin, l’élève a le sentiment d’avoir réalisé une peinture qui a de la valeur. Satisfait, il le porte à son maître. Celui-ci l’examine attentivement, puis, comme toujours, il lui demande :

« ‘Qu’en penses-tu ? As-tu réussi ton œuvre ?

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– Cette fois, je crois que je l’ai réussie, mais j’attends que vous me le disiez.
– Je dois y réfléchir, étudier ton tableau. Reviens demain. »‘

Tout heureux, le jeune peintre va au café où se réunissent les autres élèves et commente avec chacun les qualités de son œuvre. L’un d’eux lui dit :

« ‘Je ne vois pas pourquoi tu es tellement content de toi. Je viens de parler avec le vieux et il n’a pas cessé de critiquer ton tableau. D’après lui, il n’a aucune valeur. »‘

Le peintre, furieux, court à la maison du maître et, le voyant, il lui crie :

« ‘Comment pouvez-vous parler ainsi de mon tableau ? C’est injuste : je suis sûr que vous savez qu’il est réussi, c’est une œuvre d’art ! Je n’admets pas que vous le démolissiez ! Je n’admets pas que vous disiez du mal d’un tableau que j’aime. »‘

Le vieux sourit et lui répond :

‘ »Enfin, tu y es arrivé ! »‘ « 

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Conte chinois extrait de  « La sagesse des contes » 1997 Alexandro Jodorowsky.

Tableaux : 1/ »Le parapluie » 2/ »l’Atelier » 3/ »Autoportrait à la palette »  Marie Bashkirtseff 1858 – 1884.

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Apprendre à s’aimer, apprendre à se faire confiance…

BVJ – Plumes d’Anges.

Bonheur des voyages immobiles…

mercredi 25 janvier 2012

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… » Il se décida enfin pour des minéraux dont les reflets devaient s’alterner : pour l’hyacinthe de Compostelle, rouge acajou ; l’aigue-marine, vert glauque ; le rubis-balais, rose vinaigre ; le rubis de Sudermanie, ardoise pâle. Leurs faibles chatoiements suffisaient à éclairer les ténèbres de l’écaille et laissaient sa valeur à la floraison des pierreries qu’ils entouraient d’une mince guirlande de feux vagues.

Des Esseintes regardait maintenant, blottie en un coin de la salle à manger, la tortue qui rutilait dans la pénombre.

Il se sentit rapidement heureux ; ses yeux se grisaient à ces resplendissements de corolles en flammes sur un fond d’or ; puis, contrairement à son habitude, il avait appétit et il trempait ses rôties* enduites d’un extraordinaire beurre dans une tasse de thé, un impeccable mélange de Si-a-Fayoune, de Mo you-tann, et de Khansky, des thés jaunes, venus de Chine en Russie par d’exceptionnelles caravanes.

Il buvait ce parfum liquide dans des porcelaines  de la Chine, dites coquilles d’œufs, tant elles sont diaphanes et légères et, de même qu’il n’admettait que ces adorables tasses, il ne se servait également, en fait de couverts que d’authentique vermeil, un peu dédoré, alors que l’argent apparaît un tantinet, sous la couche fatiguée de l’or et lui donne ainsi une teinte d’une douceur ancienne, tout épuisée, toute moribonde.

Après qu’il eut bu sa dernière gorgée, il rentra dans son cabinet et fit apporter par le domestique la tortue qui s’obstinait à ne pas bouger.

La neige tombait. Aux lumières des lampes, des herbes de glace poussaient derrière les vitres bleuâtres et le givre, pareil à du sucre fondu, scintillait dans les culs de bouteille des carreaux tiquetés d’or. »…

* rôtie signifie  tartine

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Extrait de « À rebours »  Joris-Karl Huysmans 1848 – 1907.

Illustrations : 1/ »Mariée dans la Corée ancienne »  Élizabeth Keith 1887 – 1956 2/ »Service à thé »  Jean-Étienne Liotard 1702 – 1789.

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Fermer les yeux et voyager dans les émotions, les mots, les couleurs, les saveurs, les senteurs…

BVJ – Plumes d’Anges.


Apprendre le Monde…

vendredi 20 janvier 2012

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« J’avais soif et faim d’absolu.

J’ai quitté le monde pour sauver les créatures.

J’ai quitté le monde pour atteindre à l’Illumination.

J’ai quitté mon père, ma mère et les miens.

J’avais soif et faim d’absolu.

Puis j’ai compris que je ne serais apaisé que si j’apprenais à aimer aussi la saleté, la poussière et les passions.

Il est facile de se révolter contre la réalité.

Il est plus difficile de la vivre.

Aussi je suis revenu dans le monde. »

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Un moine de Dharamsala.

(Histoire reprise par C. Singer 1943-2007   dans « N’oublie pas les chevaux écumants du passé » 2005)

Tableaux : 1/« Jeepe somnolant »  Bruno Liljefors 1860 – 1939  2/« Chatte et ses deux chatons »  Léon Charles Huber 1858 – 1928.

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Accepter le Monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Grâce sauvage…

mardi 17 janvier 2012

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… » Je suis née ainsi, c’est à moi de le reconnaître et de l’accueillir…

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… Si dès notre venue sur terre, les adultes qui nous entourent pouvaient voir la perfection qui nous habite et l’utiliser dans la construction de notre personnalité, nous serions amenés à nous développer et à nous nourrir à cette énergie originelle. Nous serions guidés vers l’usage de notre force tranquille, plutôt que de consacrer nos premières années de vie à devenir l’idéal de quelqu’un d’autre et souvent à nous construire à contre-courant de nous-mêmes…

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… La prison dorée est la grande tentation de vivre autour de cet idéal de perfection, dans ce paradis de notre innocence, et de le maintenir à tout prix sans réellement voir qu’il y a une scission entre ce que nous voulons être et ce que nous sommes réellement. Sur la base de cette division si douloureuse, nous ne pouvons nous aimer. Emprisonnés, nous ne pouvons pas vraiment évoluer, ou même progresser. À moins que quelque chose ne vienne heurter notre construction et nous réveiller…

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… Notre âme nous appelle. Entendons-nous son chant ?…

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… L’épreuve nous met face à la Vie. Et cette vie qui frappe à notre porte est brutale. Elle nous secoue. Réveille-toi ! nous dit-elle. Alors sommes-nous prêts à rencontrer l’essentiel ?…

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… Nous ignorons qu’une fissure s’est créée pour permettre le passage d’une puissante vague de fond qui va nous entraîner loin des rivages de notre vie actuelle, afin que nous puissions vivre une initiation qui va nous permettre de nous rencontrer…

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… Et nous nous rencontrons enfin pour mourir à notre construction du passé…

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… Nous découvrons également que c’est le regard que nous portons sur les évènements de notre vie qui nous fait souffrir…

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… L’épreuve, par sa grâce sauvage, nous aide à nous mettre au monde…

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… Vivre en harmonie avec nous-mêmes, les autres et l’univers n’est-il pas le but ultime de notre incarnation ?…

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… « Dis-toi qu’il y a un après »…

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… Ne plus entretenir les voiles du jugement et de la division, devenir transparents à notre âme est une mission qui s’impose d’elle-même…

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… Le regard unifié nous permet de voir que dans notre vie, tout est déjà présent. Nos yeux et tous nos sens sont enfin ouverts à la dimension profonde de notre conscience, de notre cœur et de nos actions. Nous accueillons les aspirations, les élans qui viennent de nos profondeurs…

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… Là où nous pensions contrôler, nous ne le pouvons plus. Le moment n’est-il pas venu de prendre conscience que la vie est l’inconnu en mouvement perpétuel ?…

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… Prendre la main, écouter, recevoir, faire un geste, offrir un regard, sourire, dire le mot qui apaise sont des rituels cent fois plus puissants que la haine…

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… Habitons notre vie et laissons la vie nous habiter… »

« Le point de rupture » 2009  Marie-Lise Labonté.

Illustrations : 1/« Pic des cactus »  Alfred Malherbe 1804 – 1865  2/ »Trapézistes » Calvert Litho.Co 1890.

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Être ce que nous sommes vraiment…

BVJ – Plumes d’Anges.

Calme…

dimanche 15 janvier 2012

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« Sur le chemin menant à la lune

je me retourne.

Je t’aperçois

et ne cesse de m’émerveiller

sur ta somptueuse beauté,

bulle d’eau

qui flotte sur l’océan de l’espace immense.

Tu es la Terre,

tu es la planète verte

éclatante et superbe,

pourtant si fragile.

Je me découvre en toi,

moi qui marche dans la pleine conscience

sur le chemin de terre

bordé d’herbe fraîche.

Mes pieds font une promesse à la Terre.

Mes yeux embrassent l’heure matinale.

Je m’installe dans la paix de l’instant présent…

… La Terre, c’est nous.

Chers frères, chères sœurs,

Elle est si belle que j’ai envie de prendre

dans mes bras toute la planète,

de la serrer tendrement contre ma poitrine.

Respirons ensemble au même rythme

et ramenons le calme dans notre esprit.

Nous les frères humains, coopérons.

Acceptons-nous

car nous savons

que notre amour est le tout…

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Extrait de : « Calme »  Thich Nhât Hanh.

Tableaux : 1/« Forêt de Fontainebleau »  Abott Anderson Thayer 1849 – 1921  2/« Le verger »  Thomas Cooper Gotch 1854 – 1931.

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Cueillir des forces au sein de l’époustouflante nature…

BVJ – Plumes d’Anges.