Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Rêves…

lundi 18 juin 2012

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« Sur une petite table ronde, à côté de mon lit,

Ma Grand-mère posa une bougie.

Trois baisers elle me donna,

Les appelant trois rêves,

Et me borda comme j’aimais être bordée.

Puis elle quitta la chambre et referma la porte.

Je ne bougeai pas, attendant que mes trois rêves parlent,

Mais ils restèrent silencieux.

Soudain je me rappelai lui avoir rendu ses trois baisers.

Peut-être par mégarde lui avais-je donné mes rêves…

Je m’assis toute droite dans le lit.

La chambre s’agrandit, devint plus vaste qu’une église ;

L’armoire à elle seule était plus haute qu’une maison

Et la cruche sur le lavabo m’adressa un sourire :

Un sourire peu amical.

Je regardai la chaise d’osier sur laquelle

Mes vêtements reposaient pliés.

Elle craqua comme si elle se tenait aux aguets.

Peut-être allait-elle s’animer, s’habiller de mes vêtements.

Mais le pire c’était la fenêtre :

Impossible d’imaginer ce qu’il y avait dehors.

Pas d’arbre en vue, de cela j’étais sûre,

Pas de plante familière ni d’allée de gravier rassurante.

Pourquoi baissait-on le store chaque nuit ?

Il fallait que je sache.

Serrant les dents, je sortis du lit ;

À travers une fente du store je jetai un coup d’œil :

Il n’y avait rien à voir

Que des centaines de bougies clignotant dans le ciel

À la mémoire d’enfants apeurés.

Je me recouchai.

C’est alors que les trois rêves se mirent à chanter. »

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« Poèmes – La bougie »  Katherine Mansfield 1888-1923.

Tableaux : 1/ »Un voile »  Louis Welden Hawkings 1849-1910  2/ »Madone Stuppacher » – détail – Matthias Grünewald XVIème siècle.

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Ne pas avoir peur, et nos rêves chanteront…

BVJ – Plumes d’Anges.

Paix de l’âme…

vendredi 15 juin 2012

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« Allez

tranquillement parmi le vacarme, sans hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.

Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité, et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ont eux-aussi leur histoire.

Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit.

Ne vous comparez avec personne, vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux, il y a toujours plus grand et plus petit que vous.

Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements, intéressez-vous toujours à votre activité, si modeste soit-elle, c’est un véritable patrimoine dans les prospérités changeantes du temps.

Soyez prudent dans vos affaires car le monde est plein de fourberies, mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe.

Certains individus recherchent les grands idéaux et partout la vie est remplie d’héroïsme, soyez vous-même.

Surtout ne négligez pas l’amitié, non plus ne soyez cynique en amour, il serait stérilité et désenchantement comme l’herbe sèche.

Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères, de nombreuses appréhensions naissent de la fatigue et de la solitude.

Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même, vous êtes enfant de l’univers, mais pas moins que les arbres et les étoiles vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il devrait.

Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves gardez, dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.

Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. »

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Texte découvert par ? dans une église de Baltimore- 1692 – Auteur inconnu.

(Merci à Maryse V-M.)

Tableaux : 1/« Profil d’une jeune Fiancée » œuvre attribuée à Léonard de Vinci 1452-1519  2/ »Vue sur le château Braunfels »  Johannes Christian Deiker 1822-1895.

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Rechercher nos propres « secrets » de mieux-être et de mieux-vivre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sourire encore…

mercredi 13 juin 2012

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… » Le sourire est la perfection du rire. Car il y a toujours de

l’inquiétude dans le rire, quoique aussitôt calmée ; mais dans le

sourire tout se détend, sans aucune inquiétude ni défense. On peut

donc dire que l’enfant sourit mieux à sa mère que sa mère ne lui sourit;

ainsi l’enfance est toujours la plus belle. Mais dans tout sourire il y a

de l’enfance ; c’est un oubli et un recommencement. Tous les muscles

prennent leur repos et leur aisance, principalement ces muscles

puissants des joues et des mâchoires, si naturellement contractés dans

la colère, et déjà dans l’attention. Le sourire ne fait pas attention ; les

yeux embrassent tout autour de leur centre. En même temps la

respiration et le cœur travaillent largement et sans gêne, d’où cette

couleur de vie et cet air de santé. Comme la défiance appelle la

défiance, ainsi le sourire appelle le sourire ; il rassure l’autre sur soi et

toutes choses autour. C’est pourquoi ceux qui sont heureux disent bien

que tout leur sourit. Et l’on peut, d’un sourire, guérir les peines de

quelqu’un qu’on ne connaît pas. »…

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Extrait de : « Éléments de philosophie » – Chapitre XIII : « Du rire » Émile Chartier dit Alain 1868-1951.

Tableaux : 1/Copie de « La Joconde » XVIème siècle – Musée du Prado  2/« Raisins sucrés »  Carl Fröschl 1848-1934.

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Sourire et sourire encore…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sourire…

lundi 11 juin 2012

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… »Imaginez la vie comme un fleuve qui vous emporte dans ses flots.

Certains d’entre nous ont peur, ils s’agrippent aux berges et luttent

désespérément pour résister à la force du courant. Leurs doigts

saignent et leurs muscles souffrent, mais ils persistent dans leur effort

car leur peur est plus forte que leur douleur. Parfois, ils sont obligés de

lâcher prise et sont emportés par le courant. Affolés, ils se débattent et,

dans un soubresaut d’énergie, ils se cramponnent une nouvelle fois aux

rochers de la rive. Transis, ils n’osent plus bouger et décident de rester,

là, le nez face à la paroi aride, à attendre. Ils sont tristes. D’autres,

après avoir connu la peur et s’être accrochés, eux aussi, aux berges du

fleuve, apprennent qu’il n’est pas risqué de se laisser porter par le

courant. C’est même agréable. Ils n’ont presque plus d’effort à fournir

et, au fil de leur voyage, leurs yeux découvrent des paysages

merveilleux. Si d’aventure ils repèrent un arbre chargé de fruits, sur

l’une des rives, ils tendent la main et cueillent l’objet de leur convoitise.

Si, au milieu des flots, se dresse un rocher, il leur suffit de nager un peu

pour éviter l’obstacle menaçant. Ils rient et crient à ceux qui, le nez

face aux rochers, ne les voient pas : « Venez, ce n’est pas dangereux ! »

Mais les autres ne les croient pas. C’est normal, ils n’ont pas vu les

sourires sur leurs visages. »

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Extrait de : « Le travail d’une vie  » (Métaphore née au bord du Nil) 2001  Thierry Janssen.

Tableaux : 1/ »La Joconde »  Léonard de Vinci 1452-1519   2/ »Bonne chance pour votre pêche » George Frédéric Watts 1817-1904.

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Se nourrir de ce que la vie nous offre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lux…

samedi 26 mai 2012

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« Ami,

où que tu sois,

ne t’arrête pas là.

Il faut sans cesse aller de lumière en lumière. »


Johannes Scheffler dit Angelus Silesius 1624-1677.

Tableau : « Le bocal aux poissons rouges »  Charles Edward Perugini 1839-1918.

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Suivre le courant de la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.


Mots…

dimanche 20 mai 2012

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« Un mot est mort quand il est dit

Disent certains –

Moi je dis qu’il commence à vivre

De ce jour-là »

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« Lettre à Louise et Frances Norcross »  Emily Dickinson 1830-1886.

Illustrations : 1/« Contes de la jungle »  James Jebusa Shannon 1862-1923  2/ »Portrait d’Helen Gow »  Alexander Mann 1853-1908.

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Les mots que nous utilisons ont du pouvoir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Confiance…

mercredi 16 mai 2012

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… »Lorsqu’on lutte contre quelque chose, on lui reste attaché pour toujours. Tant que nous luttons contre une chose, nous lui donnons plein pouvoir sur nous-mêmes, autant de pouvoir que celui qu’on utilise pour lutter contre elle…

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… Personne n’a peur de l’inconnu. Ce que l’on craint est la perte du connu. C’est cela que nous craignons…

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… Vous voulez espérer en des choses meilleures que celles que vous possédez. Sinon vous n’espèreriez pas. Ce que vous ne savez pas, c’est que vous possédez déjà ces choses. Pourquoi ne pas vous concentrer sur le présent au lieu d’espérer en un avenir meilleur ? Pourquoi ne pas comprendre le présent plutôt que de l’oublier et d’espérer un avenir meilleur ? Le futur n’est-il pas tout simplement un autre piège ?…

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… Nous ne ressentons pas de souffrance lorsque nous perdons une chose ou un être auxquels nous avons permis d’être libres, une chose ou un être que nous n’avons jamais essayé de posséder…

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… Lorsque vous demandez à une personne éveillée : « Pourquoi êtes-vous heureux ? », cette personne vous répond : « Pourquoi pas ? »… Le bonheur est un état naturel. Le bonheur est dans l’état naturel des petits enfants…

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… Dire non aux autres est merveilleux, cela  fait partie du réveil, c’est vivre sa vie comme on l’entend. Comprenez bien que cette attitude n’est pas égoïste. Ce qui est égoïste, c’est d’exiger que les autres vivent comme vous l’entendez. C’est cela l’égoïsme…

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… Les expériences agréables rendent la vie délicieuse. Les expériences pénibles permettent de mûrir. Les expériences agréables rendent la vie délicieuse mais elles ne permettent pas de mûrir. Ce sont les expériences pénibles qui mènent à la maturité. Les souffrances mettent le doigt sur une région en vous-même qui n’a pas encore été développée, une région qui doit mûrir, se transformer, changer. Si vous saviez comment exploiter cette souffrance, ah, quel épanouissement !…

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… Ne supprimez pas le désir, vous ne seriez plus vivant. Vous perdriez votre énergie vitale et ce serait terrible. Le désir, abordé dans son sens le plus sain, signifie énergie, et plus cette énergie est forte, mieux nous nous portons… Cherchez moins à satisfaire vos désirs qu’à les comprendre. Ne renoncez pas aux objets de vos désirs, comprenez-les ; mettez-les en pleine lumière. Voyez ce qu’ils valent réellement…

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… Je vis avec très peu et j’en profite intensément. Lorsqu’on profite intensément d’une chose, on se contente de très peu…

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… « Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent (Mathieu 6-26)… »

Extraits de : « Quand la conscience s’éveille. »  Anthony de Mello 1931-1987.

Illustrations empruntées au Magazine botanique de William Curtis – XIXème siècle : 1/ »Paeonia papaveracera » 2/ »Paeonia wittmanniana » 3/ »Paeonia lactiflora » 4/ »Paeonia sessiliflora« .

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Chaque jour peut être le début d’une belle et longue histoire…

BVJ –  Plumes d’Anges.

Osmose…

lundi 14 mai 2012

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« Quand vous marchez dans une forêt, il n’y a pas de promeneur, il n’y

a que la marche. Vous êtes entouré par les arbres, mais vous ne les

qualifiez pas, vous ne les nommez pas, vous demeurez dans la

perception directe. Vous êtes nulle part, votre esprit est complètement

vide de toute représentation mentale. Vous êtes en relation d’amour

avec votre environnement, parce que la nature autour de vous n’attend

que votre gratitude. »


Jean Klein – Extrait de « Cheminer, contempler » 2007  Michel Jourdan – Jacques Vigne.

Photo P.J.

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Se ressourcer…

BVJ – Plumes d’Anges.

Vérité de la vie……

samedi 12 mai 2012

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… » Pardon de vous déranger… C’était seulement pour dire bonjour !…

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Les contes de fées c’est comme ça. Un matin on se réveille. On dit : « ce n’était qu’un conte de fées… » On sourit de soi. Mais au fond on ne sourit guère. On sait bien que les contes de fées c’est la seule vérité de la vie.

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L’attente. Les pas légers. Puis les heures qui coulent fraîches comme un ruisseau entre les herbes sur des cailloux blancs. Les sourires, les mots sans importance qui ont tellement d’importance. On écoute la musique du cœur : c’est bien joli pour qui sait entendre…

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Bien sûr on veut beaucoup de choses. On veut cueillir tous les fruits et toutes les fleurs. On veut respirer toutes les prairies. On joue. Est-ce jouer ? On ne sait jamais où le jeu commence ni où il finit, mais on sait bien que l’on est tendre. Et l’on est heureux… »

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Extraits de : « Lettres à l’inconnue »  Antoine de Saint-Exupéry 1900-1944.

Photos BVJ.

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Dans la vie, seul AIMER est important…

BVJ – Plumes d’Anges.


Esprit nouveau…

jeudi 10 mai 2012

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… » S.H. : Le passage de la connaissance à l’action est très difficile pour les êtres humains. Nous lisons de bons livres dans lesquels il est écrit : attention, vous utilisez trop d’essence, dans dix ans il n’y en aura plus ! Vous lisez et vous vous dites : ils ont raison, mais maintenant qu’est-ce que je fais ? Je continue à utiliser ma voiture, j’essaie d’en avoir une qui roule avec un peu moins d’essence, mais j’utilise toujours une voiture. Pour que la connaissance aille jusqu’à l’action, quelque chose de plus est nécessaire, que vous avez si bien défini comme la compassion. Penser que nous ne faisons pas les choses bonnes ou mauvaises tout seuls, mais avec les autres, pour les autres. Si nous sommes liés par le souci du bien-être des autres, alors peut-être qu’ensemble, nous pourrons aller de l’avant.

D.-L. : La compassion, oui, c’est le sens des responsabilités. Quand vous prenez conscience que « moi aussi j’ai la responsabilité de prendre soin de ma maison, du sort des générations futures », alors vient la conscience des autres et l’action suit. Le sens de la responsabilité découle d’une prise de conscience. Il ne vient pas de la foi mais d’une analyse. Je pense que le système éducatif qui existe aujourd’hui est essentiellement tourné vers les valeurs matérielles. Peu est fait pour éduquer notre système mental. Quand on aborde ce qui se rapporte à l’esprit, les gens disent que nous prônons un sujet religieux. Pourtant personne ne peut contester que notre vie de tous les jours est dirigée par notre esprit, de même que tous nos projets. Il n’empêche : nous n’ avons qu’une connaissance très réduite de ce qu’est l’esprit. Si vous voulez aller sur un autre continent, vous trouvez normal de faire appel à une carte pour vous diriger. C’est la même chose quand on parle de la compassion, du pardon – qui font partie de l’esprit – il vaut mieux avoir une carte de l’esprit. On peut s’en aider pour comprendre comment on va d’une émotion à une autre  : comment cette émotion qui part d’ici en crée une autre ; laquelle, elle-même, en crée une nouvelle. Cette carte nous permettrait de prendre conscience des activités incroyables qui se passent dans notre esprit. Cela n’a rien de religieux, pas du tout. Simplement, nous prenons soin de notre corps, de notre esprit qui fait partie de notre cerveau. Le cerveau est très sophistiqué. L’esprit, la conscience et les émotions – qui existent dans notre cerveau – le sont tout autant. Mais dans nos systèmes éducatifs modernes, rien n’est fait pour nous éduquer sur ce sujet.



S.H. : C’est vrai, nous n’apprenons pas grand chose dans nos écoles sur la complexité de notre esprit. J’imagine que l’éducation bouddhique vous conduit à développer ces cartes, à y inscrire les sentiments, les émotions ainsi que les méthodes pour les garder non-violentes. Ce que nous ne faisons ni dans notre système éducatif chrétien ni dans notre éducation moderne séculière. Nous ne tenons pas la violence à distance. Nous disons : si nous avons raison, alors agissons !, sans penser à la nécessité de tenir compte des autres. Nous tenons ici une message important – c’est votre message, mais c’est peut-être aussi le message de la pensée moderne où les femmes sont de plus en plus amenées à jouer un rôle important.

D.-L : C’est vrai, les femmes ont un rôle particulièrement important à jouer dans le développement de la sensibilité humaine, de la compassion, de la non-violence qui sont, comme vous venez de le souligner, encore très largement sous-développées au XXIème siècle dans les sociétés modernes où l’accent est mis sur l’excellence académique et intellectuelle plutôt que sur le développement de qualités humaines telles que la compassion, la tolérance. »…
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Extrait de l’entretien entre le Dalaï-Lama et Stéphane Hessel : « Déclarons la paix ! Pour un progrès de l’esprit » – Avril 2012 – Indigène éditions.

Illustrations : 1/ »Les jardiniers » 3/ »Filles s’occupant des fleurs »  Karoly Ferencsy 1862-1917 2/ »Petite paysanne«  Sava Hentia 1848-1904.

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Prendre soin de soi, prendre soin du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.