Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Vivre…

jeudi 23 août 2012

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… »Faisons vœu d’être heureux…

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… Chacun doit faire ce qu’il peut. Et se laisser guider par le plaisir et non le devoir…

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… Tout dépend du regard que l’on pose sur la vie…

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… Essayons de changer de point de vue sur les choses. La vieillesse est peut-être ce temps où l’on peut à la fois se dire je suis jeune, j’ai comme un cœur d’enfant prêt à découvrir la nouveauté, prêt à créer, à inventer, et en même temps, je me sens vieille, c’est à dire j’ai vécu, je suis chargée de toute une expérience de vie et je vais trouver ma place…

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… À nous de transformer le sens de la vie donné en un sens construit. À nous de vivre ce que la vie nous offre. Elle nous offre de devenir. Devenons. Devenons ce que nous sommes, à savoir des vivants.

C’est ce que veut dire le terme « accepter », qui est l’accomplissement du mûrissement. On pense qu’accepter consiste à se résigner. C’est une erreur. Qui accepte dit oui à la vie, parce qu’il le veut. Qui se résigne dit oui à la vie malgré lui en ne cessant de la refuser…

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… Vivre ne consiste pas à perpétuer son corps mais à faire vivre ce qui a de l’âme. Qu’est-ce-que le monde qui est le nôtre fait de l’âme ? Vieillir, mûrir, c’est s’ouvrir au temps de l’âme. Quand le corps est moins vigoureux, quand il répond moins à nos désirs, il ne reste pas rien. Il reste l’âme. L’âme, c’est ce qui vit en nous. C’est ce qui vit à l’intérieur de chaque chose. C’est la vie active, cachée de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. On découvre l’âme quand on s’arrête et que l’on écoute. Alors, dans l’immobile et le silence on entend monter la musique de la vie… Tout désormais vient de l’intérieur…

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… Cette vie commence par un geste simple. Ce geste consiste à tenter de vivre et pas simplement de survivre. Survivre c’est ce que nous faisons quand nous accomplissons tout ce qu’il faut pour ne pas périr. Pour ne pas mourir de faim, de soif, de froid… Vivre, c’est quelque chose qui commence quand, étant capable de survivre, on se rend compte que survivre ne suffit pas. Il faut quelque chose en plus. On a besoin de se sentir exister et sentir que tout existe. On sent que tout existe,  quand on est en mesure de donner du sens à ce que l’on est et à ce qui est…

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… Le secret de la liberté selon les stoïciens, un secret qui se résume ainsi : « Veuille que ce qui arrive arrive comme il arrive et non comme tu désires que cela arrive et tu seras libre. Rien ni personne ne pourra quelque chose contre toi. » Quand on veut ce qui arrive, on n’est plus dans l’évènement qui arrive, mais dans le oui à l’évènement. On passe sur un autre plan. On se libère de l’évènement. Ce n’est dès lors plus l’évènement qui nous détermine, c’est nous qui le déterminons. Il change de sens. Il devient possible d’en tirer un bon usage en se l’appropriant…

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… Rien ne nous est contraire quand on n’alimente pas le conflit. On gagne de précieuses forces en agissant ainsi… »

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Extraits de : « Une vie pour se mettre au monde » 2010  Marie de Hennezel et Bertrand Vergely.

Tableaux : 1/« Enfant endormi » Bernardo Strozzi 1581-1644  2/« Peintre à son chevalet »  Luigi Busi 1838-1884  3/« Soirée d’adieu »  Alexei Ivanovitch Korzukhin 1835-1894.

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À chacun, sa belle partition…

BVJ – Plumes d’Anges.


Rafraîchissement…

dimanche 19 août 2012

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« Les gouttes de rosée tombent

une par une.

Ce monde est parfait. »

Issa (Kobayashi) 1763-1828.

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« Le miroir sacré,

clair et brillant,

reflète des fleurs de neige. »

Bashô 1644-1694.

Tableaux : 1/« Lac de Côme »  Myles Birket Foster 1825-1899   2/« Villa Cipressi- Lac de Côme »  Émilie Mediz-Pelikan 1861-1908.

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Se rafraîchir dans l’eau des belles mémoires…

BVJ – Plumes d’Anges.

Autre chose…

samedi 11 août 2012

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… » Nous savons bien, dans la mémoire consciente, le mal que nous avons parfois à nous rappeler un souvenir dont nous avons besoin, et pour lequel notre pensée tâtonne, cherchant des repaires inattendus et des ressemblances complices…

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… Et je m’émerveille de penser que ces révélations du passé sont là, quelque part et que nous avons tant de peine à les accueillir et à les identifier. Tout se passe comme si un souvenir riche et lumineux s’accrochait ainsi à n’importe quoi de connu pour arriver enfin, si nous en avons assez de loisir et de liberté intérieure pour en accueillir le don, à notre perception consciente.

Les souvenirs seraient donc là, réels, capables de se présenter un jour, au moment favorable, et cette certitude était aussi précieuse que la révélation elle-même…

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… Le résultat est là : encore aujourd’hui, dans ma chambre parisienne, je sens, physiquement, à n’en pas douter, la caresse de cette eau immobile et transparente. Cette fraîcheur revit en moi, et cette transparence autour de moi, si étrangement irréelle. J’étais dans un monde de rêve, mais on ne peut plus concret, sensuel et proche.

J’accepte donc, en théorie, l’idée qu’il y a là une grande part d’imagination, mais, spontanément, mon être s’y refuse : la caresse de l’eau dans la grotte bleue est une sensation que je ne puis renier.

En tout cas, l’important n’est pas là : il est dans le fait que cette sensation et cette perception si particulière soient restées en moi tout ce temps ; le trésor était demeuré là, bien caché, enfoui depuis si longtemps ! Et, tout à coup, tout m’était rendu, tout m’était offert, peut-être embelli par l’imagination, mais en tout cas plus lumineux que ce qui m’entourait et m’occupait dans la vie. C’était comme si on entrouvrait un grand voile, me livrant, un instant, une lumière céleste…

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… En effet, tout le monde en conviendra, il y a autre chose que les journées qui se suivent les unes après les autres, du lever au coucher, du travail à la fatigue, des protestations aux révoltes. Il y a autre chose que ces buts d’enrichissement immédiat ou de survie sans projet particulier, qui font que nos vies s’usent sans jamais viser vers quoi que ce soit de bon, de noble et d’important. Il y a autre chose que cette façon de marcher, les yeux au sol, avec un regard mauvais pour son voisin, sans rien entreprendre, sans rien espérer. Il y a autre chose que le sexe et l’argent, et même la prétendue gloire de jouer un rôle à coups d’intrigues plus ou moins sordides. À partir de toutes petites surprises que vous ménage parfois l’attention au réel, on découvre qu’il y a autre chose que de vivre pour rien : il y a cette possibilité d’obéir à cet élan intérieur tourné vers un monde entrevu, lumineux, durable, qui est peut-être à portée de main pour chacun de nous… ».

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Extraits de : « Les révélations de la mémoire »  Jacqueline de Romilly 1913-2010.

Tableaux : 1/ »Soir d’été » 2/« Crique sur les îles de Schoals » 3/ « Chez la fleuriste » 4/ « Celia Thaxter dans son jardin »  Frédéric Childe Hassam 1859-1935.

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Percevoir autre chose, s’attacher à le faire éclore…

BVJ – Plumes d’Anges.



Cadeau des cieux…

mercredi 8 août 2012

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« … Ma soif de savoir est intermittente, mais mon envie de baigner ma tête dans des atmosphères inconnues à mes pieds est pérenne et constante. Le plus haut point que nous puissions atteindre n’est pas le savoir, mais la sympathie avec l’Intelligence… Vis libre, enfant de la brume, et, en ce qui concerne le savoir, nous sommes tous des enfants de la brume…

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… Nous étreignons la terre, mais nous la parcourons rarement ! M’est avis que nous pourrions nous élever un peu plus. Nous pourrions au moins grimper à un arbre. J’ai trouvé mon compte en grimpant à un arbre une fois. C’était un grand pin blanc au sommet d’une colline, et bien que mes habits furent salis par la résine, je fus bien dédommagé car je découvris de nouvelles montagnes à l’horizon que je n’avais jamais vues auparavant, et tant de choses en plus de la terre et des cieux. J’aurais pu marcher au pied de l’arbre pendant soixante-dix ans, et pourtant je ne les aurais sans doute jamais vus. Mais, par-dessus tout, j’ai découvert autour de moi, c’était vers la fin du mois de juin, au bout des plus hautes branches uniquement, de minuscules et délicates fleurs rouges en forme de cônes, la fleur fertile du pin blanc tournée vers le ciel. J’ai emporté sur-le-champ le bourgeon le plus haut… La Nature a, dès le commencement, déployé les minuscules fleurs de la forêt uniquement vers les cieux, au-dessus de la tête des hommes et dissimulées à leur regard… ».

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Extraits de : « De la marche »  Henry David Thoreau 1817-1862.

Tableaux : 1/ L’agneau »  Jacobus Simon Kever 1854-1922  2/ « Paysanne se reposant »  Hélène Marie Stromeyer 1834-1924.

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S’élever et découvrir le cadeau des cieux…

BVJ – Plumes d’Anges.



Lumineuse ouverture…

dimanche 5 août 2012

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« … Le thème de l’amitié nourrit toutes nos littératures… Ici les

personnages de Mr Rat et Mr Taupe s’échangent des vues inédites sur

eux-mêmes et sur le monde. Chacun d’eux essaie de mettre en avant la

meilleure part de l’autre, chacun veut permettre à l’autre de se

montrer sous son jour le plus délicat, le plus brillant. Certes, Mr Taupe

serait perdu sans Mr Rat qui lui sert de guide, mais sans l’esprit

aventureux dont son ami sait faire preuve, Mr Rat n’aurait aucune

chance de sortir de sa réserve devant le monde : il resterait dans son

trou…

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… Ensemble ils transforment en royaume d’Arcadie l’univers banal

qui les environne… ».

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« Le vent dans les saules »  Kenneth Graham (1859-1932) – Extrait de la préface d’Alberto Manguel.

Tableaux : 1/ « Chatons » 2/ « La balle rouge » 3/ « Deux chats »  Sophie Sperlich 1863-1906.

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Permettre à l’autre de déployer sa plus belle lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Épanouissement de l’être…

lundi 30 juillet 2012

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… »L’esprit de la Vérité souffle quand il veut, non au commandement de l’homme. Mais celui-ci peut dans un entraînement constant, lutter envers tout obstacle à cet épanouissement de l’être ; il peut apprendre à dominer son égoïste volonté de durée, à surmonter la crainte face à la douleur et à prendre sur lui la douloureuse réalité de l’existence. Il s’exerce à se rendre perméable à l’Être, à affiner l’œil et l’oreille intérieurs. Touché par l’Être, il parviendra à se purifier dans le silence…

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…L’homme moderne souffre d’un manque de calme – de calme extérieur et, plus encore, de calme intérieur, il manque de sérénité.

Du monde extérieur nous parviennent les innombrables bruits qui, conséquence de la technique, troublent le rythme naturel ; bruits de l’étroitesse du monde d’aujourd’hui dans lequel nous devons vivre. Rares sont les lieux préservés du bruit et de l’exigu. Il nous faut y fuir afin d’y trouver le silence et les espaces libres. Le calme extérieur est lié aux vastes horizons ; rien ne doit y troubler l’atmosphère, l’âme et l’esprit doivent pouvoir s’y épanouir librement…

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… Il y a beaucoup d’hommes qui inspirent le respect par leur savoir, leurs capacités, leur caractère exemplaire, et auquel pourtant il manque quelque chose : le rayonnement humain. Ils ne sont pas en harmonie et en paix avec eux-mêmes ; ils sont incapables d’établir un vrai contact humain. Ils sont privés et de bénédiction et de chaleur communicative, parce qu’ils ne font pas un avec eux-mêmes, parce qu’ils ne sont pas heureux.

La mesure principale d’un homme n’est-elle pas dans la réponse à la question : Est-il en harmonie, est-il en paix ?… N’est-il pas par conséquent, une source naturelle de ce rayonnement grâce auquel autrui se sent accessible en tant qu’être humain, c’est à dire, reconnu, compris et aimé en tant qu’homme ? …

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… Celui qui se contente de soulager la souffrance d’un homme, par exemple avec des drogues, tout en le maintenant enfermé dans le monde de la conscience naturelle, ne travaille pas en faveur du salut mais agit plutôt en tricheur. Le sens des souffrances humaines, en particulier, est de permettre l’accession à un ordre spirituel et à des forces supérieures qui vous libèrent de celles qui ont provoqué ces souffrances…

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… Celui qui est parfois capable de laisser pénétrer la lumière surnaturelle en lui se trouve au seuil de sa métamorphose. Celui qui sait déjà y demeurer de temps en temps, grâce à ses rayons a déjà ouvert une porte sur la vérité. Ici guette le danger suprême : va-t-il s’emparer de la flamme et l’emporter, ou va-t-il se laisser consumer par elle ? La chance de naître à nouveau n’est donnée qu’à celui qui a qui a le courage de se fondre à la flamme de la lumière surnaturelle…

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… Plus on avance dans l’art de demeurer dans l’être, plus on découvre combien les rayons de la lumière surnaturelle mettent de l’ordre à l’intérieur de soi, combien ils purifient, dénouent les crispations et fertilisent, – non de manière analytique, en décomposant – mais positivement, en vivifiant les forces créatrices. Or tout dépend de cela ! Après avoir appris à regarder la lumière et à demeurer en elle, nous apprenons à connaître le sens de la souffrance, et tout ce que l’on a vécu jusque là s’ordonne dans un tout, nouveau et plus profond…

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… Celui qui se libère de sa coquille pénètre dans la splendeur de l’Être. Son dépouillement, sa nudité lui permettent de vivre le mystère de la plénitude. Là où d’autres sont dévorés par la vie, il se sent porté par elle… »

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« L’âme doit se briser avec violence dans sa propre Lumière. De la nuit et de la lumière jaillit un feu, un amour. Ainsi l’âme doit percer vers l’ordre divin. »

Maître Eckart  (1260-1328)

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Extraits de : « La percée de l’Être »  Karlfried Graf Dürckheim 1896-1988.

Photos BVJ – Jardin de Baudouvin dans le Var.

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Rechercher les lieux de silence…

BVJ – Plumes d’Anges.


Mystère…

lundi 2 juillet 2012

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« La Terre enseigne à regarder profondément, profondément.

Les yeux corporels sommeillent. Brille et veille un Oeil invisible.

S’effrayant, il regarde

Le mystère terrestre.

Cependant que la Terre dit :

– Sois allègre, je suis dans l’allégresse !

Regarde devant toi :

Il est une voix dans le saltant aujourd’hui ainsi qu’une voix dans l’obscur hier.

Dans le lit, cave du lac, le sous-sol est argile, marne et terreau,

Mais ce n’est là que la couche première :

Là est le fond, et au-dessus de la profondeur la vague, après la vague

Écoute, il est temps.

Sois jeune !

Tout sur Terre est changement, trait par trait, ajoute-toi… »

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Extrait de : « La Terre »  Constantin D.Balmont 1867-1942.

Tableaux :1/ »Vue d’un grotte dans le Golfe de Naples » 1830 Anonyme allemand  2/Joseph Sacco « Oeil de jeune femme », détrempe sur ivoire datant de 1844 – Collection Menil – Houston.

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Plonger au plus profond de soi…

BVJ – Plumes d’Anges.


Esprit des lieux…

mercredi 27 juin 2012

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… »Le tourisme est une forme de pèlerinage sécularisée ou inconsciente. En fait, de nombreuses attractions touristiques étaient autrefois des lieux de pèlerinage et le sont toujours. Mais alors que les pèlerins visitaient un lieu saint par dévotion religieuse, les touristes le visitent en spectateurs plus ou moins indifférents. Les pèlerins participaient aux qualités sacrées du lieu et aux dévotions qui y étaient pratiquées ; les touristes, non. Les pèlerins enrichissaient la puissance d’un lieu sacré ; les touristes l’appauvrissent.

Le facteur principal d’un pèlerinage est l’intention. Si nous nous rendons en pèlerins dans un lieu sacré, nous le faisons dans l’espoir d’être inspirés ou bénis, ou pour y rendre une action de grâces. Nous pouvons nourrir nos intentions en apprenant l’histoire du lieu et de son esprit et en nous intéressant aux expériences d’autrui. Le voyage en soi fait autant partie du pèlerinage que l’arrivée à destination, et la recherche du confort n’est pas l’objectif premier ; s’en souvenir nous permet de mieux affronter les difficultés que nous risquons de rencontrer.

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Il est préférable de terminer le voyage à pied, pour mieux percevoir l’humeur du lieu et s’adapter au rythme ancien de la marche. Il est courant de tourner, pour commencer autour du lieu sacré ; c’est une façon de reconnaître sa centralité. Dans la plupart des traditions, cette marche s’effectue dans le sens de la course du soleil ou des aiguilles d’une montre…

… Je crois que nous aurions beaucoup à gagner à voir les touristes devenir des pèlerins. Se rendre dans un lieu sacré en touriste, c’est appauvrir la charge du lieu, mais s’y rendre en pèlerin, c’est l’enrichir. La transformation du tourisme en pèlerinage jouera, dans nos existences tant personnelles que collectives, un rôle majeur dans le processus de resacralisation de la Terre. »…

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Extrait de : »L’âme de la nature » 1991  Rupert Sheldrake.

Tableaux : 1/ »La Mer de glace à Chamonix » 2/ »Fenêtre gothique dans les ruines du Monastère d’Oybin » 3/ »Voyageur au sommet de la montagne »  Carl Gustav Carus 1789-1869.

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« Pèleriner » pour enrichir l’âme du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Nature aimante…

lundi 25 juin 2012

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LA PIERRE…

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« Du pied à la pierre

il n’y a qu’un pas

Mais que d’abîmes à franchir


Nous sommes soumis au temps

Elle, immobile

au cœur du temps

Nous sommes astreints aux dits

Elle, immuable

au cœur du dire


Elle, informe

capable de toutes les formes

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Piétinée

porteuse des peines du monde


Bruissante de mousses, de grillons

de brumes transmuées en nuages

Elle est voie de transfiguration


Du pied à la pierre

il n’y a qu’un pas

Vers la promesse

Vers la présence »

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L’ARBRE…

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« Entre ardeur et pénombre

Le fût

Par où monte la saveur de sève

de l’originel désir

Jusqu’à la futaie

Jusqu’aux frondaisons

foisonnante profondeur

Propulsant fleurs et fruits

de la suprême saison

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Entre élan

vers la cime

Et retour

vers l’abîme

Toute branche est brise

Toute ramure rosée

Arborant l’équilibre de l’instant

Au nom désormais fidèle

Arbre »

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ENTRE…

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« Entre


Le nuage

et l’éclair


Rien

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Sinon le trait

de l’oie sauvage

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Sinon le passage

Du corps foudroyé

au royaume des échos


Entre »

Extraits de : « Le Dialogue » 2002  François Cheng.

Photos BVJ (Mars 2012… merci Mr B.)

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L’amour aimante l’amour…

BVJ – Plumes d’Anges.

Miracle de l’instant…

mercredi 20 juin 2012

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… »Joue quelque chose ! »

… »Les deux conditions pour un miracle sont réunies : un virtuose qui

s’écarte pour laisser passer la musique et les auditeurs qui font une

haie d’honneur et ne respirent plus. Il n’y a plus personne dans la

pièce… Il n’y a plus qu’un vide haletant et brûlant qui tient toute la

place…

Et la main qui manie l’archet emplit la pièce de toute une

envolée de colombes.

Et de ma vie, dit mon père, je n’ai jamais été aussi

heureux qu’en écoutant jouer Gottesbart.

« C’est pour que les hommes accomplissent leur destin que le violon

joue. »

Et si on avait demandé à Gottesbart ce que signifiait « accomplir

son destin » pour un homme, il aurait dit : « Toucher Dieu du doigt. « Et

c’est ce que fait son violon, « toucher Dieu du doigt. »…

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Extrait de « Rastenberg »  Christiane Singer 1941-2007.

Tableaux : 1/« Hins Anders » Anders Zorn 1860-1920 2/ »Rouge et Or – Mrs Pearson »  Joseph DeCamp 1858-1923.

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Se laisser envahir par le flamboiement de la musique…

BVJ – Plumes d’Anges.