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… »L’esprit de la Vérité souffle quand il veut, non au commandement de l’homme. Mais celui-ci peut dans un entraînement constant, lutter envers tout obstacle à cet épanouissement de l’être ; il peut apprendre à dominer son égoïste volonté de durée, à surmonter la crainte face à la douleur et à prendre sur lui la douloureuse réalité de l’existence. Il s’exerce à se rendre perméable à l’Être, à affiner l’œil et l’oreille intérieurs. Touché par l’Être, il parviendra à se purifier dans le silence…
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…L’homme moderne souffre d’un manque de calme – de calme extérieur et, plus encore, de calme intérieur, il manque de sérénité.
Du monde extérieur nous parviennent les innombrables bruits qui, conséquence de la technique, troublent le rythme naturel ; bruits de l’étroitesse du monde d’aujourd’hui dans lequel nous devons vivre. Rares sont les lieux préservés du bruit et de l’exigu. Il nous faut y fuir afin d’y trouver le silence et les espaces libres. Le calme extérieur est lié aux vastes horizons ; rien ne doit y troubler l’atmosphère, l’âme et l’esprit doivent pouvoir s’y épanouir librement…
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… Il y a beaucoup d’hommes qui inspirent le respect par leur savoir, leurs capacités, leur caractère exemplaire, et auquel pourtant il manque quelque chose : le rayonnement humain. Ils ne sont pas en harmonie et en paix avec eux-mêmes ; ils sont incapables d’établir un vrai contact humain. Ils sont privés et de bénédiction et de chaleur communicative, parce qu’ils ne font pas un avec eux-mêmes, parce qu’ils ne sont pas heureux.
La mesure principale d’un homme n’est-elle pas dans la réponse à la question : Est-il en harmonie, est-il en paix ?… N’est-il pas par conséquent, une source naturelle de ce rayonnement grâce auquel autrui se sent accessible en tant qu’être humain, c’est à dire, reconnu, compris et aimé en tant qu’homme ? …
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… Celui qui se contente de soulager la souffrance d’un homme, par exemple avec des drogues, tout en le maintenant enfermé dans le monde de la conscience naturelle, ne travaille pas en faveur du salut mais agit plutôt en tricheur. Le sens des souffrances humaines, en particulier, est de permettre l’accession à un ordre spirituel et à des forces supérieures qui vous libèrent de celles qui ont provoqué ces souffrances…
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… Celui qui est parfois capable de laisser pénétrer la lumière surnaturelle en lui se trouve au seuil de sa métamorphose. Celui qui sait déjà y demeurer de temps en temps, grâce à ses rayons a déjà ouvert une porte sur la vérité. Ici guette le danger suprême : va-t-il s’emparer de la flamme et l’emporter, ou va-t-il se laisser consumer par elle ? La chance de naître à nouveau n’est donnée qu’à celui qui a qui a le courage de se fondre à la flamme de la lumière surnaturelle…
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… Plus on avance dans l’art de demeurer dans l’être, plus on découvre combien les rayons de la lumière surnaturelle mettent de l’ordre à l’intérieur de soi, combien ils purifient, dénouent les crispations et fertilisent, – non de manière analytique, en décomposant – mais positivement, en vivifiant les forces créatrices. Or tout dépend de cela ! Après avoir appris à regarder la lumière et à demeurer en elle, nous apprenons à connaître le sens de la souffrance, et tout ce que l’on a vécu jusque là s’ordonne dans un tout, nouveau et plus profond…
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… Celui qui se libère de sa coquille pénètre dans la splendeur de l’Être. Son dépouillement, sa nudité lui permettent de vivre le mystère de la plénitude. Là où d’autres sont dévorés par la vie, il se sent porté par elle… »
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« L’âme doit se briser avec violence dans sa propre Lumière. De la nuit et de la lumière jaillit un feu, un amour. Ainsi l’âme doit percer vers l’ordre divin. »
Maître Eckart (1260-1328)
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Extraits de : « La percée de l’Être » Karlfried Graf Dürckheim 1896-1988.
Photos BVJ – Jardin de Baudouvin dans le Var.
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Rechercher les lieux de silence…
BVJ – Plumes d’Anges.
Beau texte et superbes photos d’un lieu magique.
Bonne semaine !
De tout coeur merci pour ce moment de réflexion profonde qui porte à la méditation…
Je sais aussi pourquoi j’ ai toujours aimé les fontaines et le bruit apaisant de l’ eau..:-))
Plein de bisous soleil pour réchauffer nos âmes
Livre lu deux fois et je pourrais le reprendre une troisième fois .. il y a loin de la lecture à la mise en pratique hélas.
Un livre de plus que tu me donnes envie de découvrir : merci pour ce partage !
Le bonheur se construit avant tout dans notre esprit …
Quel beau texte … je ne connaissais pas. Merci !
Parfaite harmonie du texte et des photos.
Ce jardin de Baudouvin est un véritable enchantement.
Quelle belle inspiration asiatique avec cette mise en images qui ressemble aux bassins et aux jardin zen …..à méditer à volonté !
Tu sembles distribuer de la sérénité autour de toi … et moi qui en suis si loin,
j’en profite.
Ces photos et textes sont un pur moment de bonheur.
Bises
Oh la bénédiction des ces phrases, cette profondeur!
Bisou à toi, l’amoureuse de beauté, à tout à l’heure!
Je ne connais pas ces jardins, et, grâce à toi, j’y ai rêvé d’un auteur lu et dont il faudrait tout retenir( C.Singer avait été une de ses élèves, j’aimais bien ce qu’elle en avait dit)