Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Faire l’oiseau…

vendredi 5 octobre 2012

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… »Les oiseaux sont, naturellement, les plus joyeuses créatures du monde. Je ne prétends pas par là, qu’à les entendre ou à les voir, l’on se réjouisse toujours, mais je veux dire que les oiseaux, en eux-mêmes, ressentent la joie et la gaieté plus que les autres animaux…

… C’est vraiment un grand réconfort et un grand plaisir que procure, autant me semble-t-il aux animaux qu’à nous-mêmes, le chant des oiseaux. Je crois que cela tient moins à la douceur des sons, à leur variété ou à leur harmonie qu’à cette idée de joie qu’exprime naturellement le chant, en particulier celui-là, lequel est une sorte de rire que l’oiseau émet lorsqu’il est plongé dans le bien-être et le contentement…

… Les oiseaux ne tiennent jamais en place, ils vont et viennent sans nécessité, se plaisant à voler par jeu… Dans le court instant où ils demeurent au même endroit, ils s’agitent toujours d’un côté et de l’autre, tournoient, ploient leur col, étirent leurs ailes, s’ébrouent et virevoltent avec une aisance, une vivacité, une promptitude indicibles…

… À ces caractéristiques extérieures correspondent des qualités internes, propres au domaine de l’âme, lesquelles leur assurent également une plus grande aptitude au bonheur. Ils ont l’ouïe si fine, la vue si perçante et si parfaite qu’on ne peut que difficilement s’en faire une représentation exacte. Ces facultés leur permettent de jouir de spectacles immenses, sans cesse changeants, car de là-haut, ils découvrent d’un coup d’œil une telle étendue de terre et distinguent tant de lieux différents que, même par l’esprit, l’homme ne saurait les embrasser aussi vite. On peut en déduire que c’est chez les oiseaux que l’imagination atteint son plus haut degré de vivacité et de puissance. Non point cette imagination profonde, fébrile, orageuse, qui fut celle de Dante ou du Tasse, don funeste, lourd d’angoisses et de tourments perpétuels, mais une imagination riche, variée, légère, instable et enfantine, source inépuisable de pensées aimables et joyeuses, de tendres illusions, de jouissance et de plénitude, et qui est le présent le plus précieux que puisse accorder la nature à une âme vivante. Ainsi, de cette faculté, les oiseaux recueillent-ils à profusion ce qui favorise l’épanouissement de l’âme, non ce qui pèse et la chagrine… »

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Extraits de : « L’éloge des Oiseaux »  Giacomo Leopardi 1798-1837.

Tableaux : 1/« Oiseaux autour d’une partition » Artiste anonyme XIX/XXème 2/« Les deux tourterelles »  William Powell Frith 1819-1909.

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Prendre de l’altitude, faire l’oiseau…

BVJ – Plumes d’Anges.

Jardin d’Eden…

mercredi 3 octobre 2012

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… » Il est étonnant que personne n’ait jamais mis en doute l’histoire du Paradis perdu. Le jardin de l’Eden était-il si beau après tout et l’univers actuel est-il si laid ? Les fleurs ont-elles cessé de fleurir depuis qu’Adam et Eve ont péché ? Dieu a-t-il maudit le pommier et lui a-t-il interdit de porter des fruits parce qu’un homme a péché, ou a-t-il décidé que ses fleurs seraient moins éclatantes ? Les loriots, les rossignols et les alouettes ont-ils cessé de chanter ? N’y a-t-il plus de neige au sommet des montagnes, ni de reflets dans les lacs ? N’y a-t-il plus de crépuscules, d’arc-en-ciel et de brumes sur les villages, et n’y a-t-il plus de chutes d’eau, de sources murmurantes et d’arbres ombreux ? Qui donc a inventé le mythe que le « Paradis » était « perdu » et que nous vivions dans un univers de laideur ? Nous sommes, à le vérité, des enfants de Dieu gâtés et ingrats.

On pourrait écrire une parabole sur cet enfant gâté. Il était une fois un homme dont nous ne mentionnerons pas le nom. Il vint vers Dieu, se plaignit que cette planète n’était pas assez bonne pour lui et dit qu’il désirait un ciel avec des portes nacrées. Et Dieu lui montra d’abord la lune dans le ciel, et lui demanda si ce n’était pas un beau jouet, mais il secoua la tête. Alors Dieu lui montra les montagnes bleues dans le lointain et lui demanda si elles n’étaient pas magnifiques ; il répondit qu’elles étaient communes et ordinaires. Ensuite Dieu lui montra les pétales de l’orchidée et de la pensée, le pria de poser doucement ses doigts sur leur tissu velouté et lui demanda si leurs couleurs n’étaient pas exquises et l’homme dit : « Non ». Dans son infinie patience, Dieu le conduisit vers un aquarium et lui montra les poissons les plus merveilleux, et l’homme dit que ça ne l’intéressait pas. Dieu le conduisit alors sous un arbre, fit souffler une brise fraîche et lui demanda s’il n’en éprouvait pas de plaisir et l’homme répondit qu’il n’en éprouvait pas. Dieu se dit que sa créature désirait des spectacles plus excitants, il lui montra  alors les Montagnes Rocheuses, le Grand Canyon, les cavernes de stalactites et de stalagmites, les geysers, les dunes de sable, les cactus du désert, la neige sur l’Himalaya, les gorges deYangzi jiang, les pics granitiques des Montagnes Jaunes, les chutes du Niagara et lui demanda si tout n’avait pas été mis en œuvre pour faire de cette planète le délice de ses yeux, de ses oreilles, de son oeuvre et l’homme réclamait encore un ciel avec des portes nacrées. « Cette planète, dit l’homme, n’est pas assez bonne pour moi. » « Rat présomptueux et ingrat dit Dieu. Ainsi cette planète n’est pas assez bonne pour toi. Je vais donc t’envoyer en enfer où tu ne verras pas les nuages passer, ni les arbres fleurir, où tu n’entendras pas pas le murmure des ruisseaux et où tu vivras jusqu’à la fin de tes jours. »

Et Dieu l’envoya vivre dans un appartement en une ville. »…

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Extrait de : « L’importance de vivre »  Lin Yutang 1895-1976.

Tableaux : 1/« Orchidée et Colibri »  Martin Johnson Heade 1819-1904  2/« Le lac »  Konstantin  L.Kryjitsky 1858-1911.

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Voir les trésors de notre monde…

BVJ – Plumes d’Anges.


Offrandes…

lundi 1 octobre 2012

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« … L’amour

abonde en tout

s’exhaussant de l’abîme



jusqu’au delà des étoiles,

amour d’extrême amour

en tout



car il a donné

au Roi suprême

un baiser de paix.



Louange à la Trinité,

musique et vie

créatrice du tout



au cœur de la vie !

Et louange à l’armée des anges,

merveilleuse splendeur des mystères



cachés aux hommes,

vie

en toutes créatures… »

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Extrait de : « Symphonie des harmonies célestes »  Hildegarde de Bingen 1098-1179.

Photographies : Amélie Jackowski

(Intérieur de Notre Dame de la Garde appelée La Bonne Mère – Marseille)

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Souhaiter, remercier…

BVJ – Plumes d’Anges.

Sourire de l’Ange…

jeudi 27 septembre 2012

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Hasard ou coïncidence ?

Imaginez une balade au bord de l’eau par un beau dimanche ensoleillé,

puis la visite d’un parc aux diverses essences méditerranéennes,

certaines splendides !!!

Imaginez-vous suivre un mystérieux petit sentier  menant à un somptueux belvédère…

ET LÀ,

TOUT À COUP,

votre œil est attiré par un  panonceau négligemment posé sur le sol :

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Incroyable, non ?

La main de l’homme, la main de l’Ange ?

Chacun croit ce qu’il veut bien croire,

moi j’ai choisi l’Ange, l’ai imaginé ainsi

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et  l’ai entendu chuchoter

« L’image de tout ce qui est beau, de tout ce qui charme, passe, en un moment, des yeux au fond du cœur, par un chemin si doux, si facile, que la force et le courage ne peuvent lui résister… »

J’ai alors senti que l’Ange me souriait !

Extrait du sonnet VIII de Michelangelo Buonarotti dit Michel-Ange 1475 – 1564.

Illustrations : 1/ »Jour de soleil à Shinnecock Bay »  William Merritt Chase 1849-1916 2/ Panonceau découvert au Parc du Mugel à la Ciotat 3/« Procession des Mages » (détail) Benozzo Gozzoli 1421-1497.

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Ouvrir l’œil, tout est surprise…

BVJ – Plumes d’Anges.



Cercle de vie…

mardi 18 septembre 2012

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« La race humaine n’aura aucune chance de se relever de ses pensées les plus inférieures tant que vous ne vous soulèverez pas jusqu’à vos idées les plus élevées…

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…Ce que vous pensez, vous le créez. Ce que vous créez, vous le devenez…

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…Ce que vous devenez, vous l’exprimez. Ce que vous exprimez, vous en faites l’expérience…

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…Ce dont vous faites l’expérience, vous l’êtes. Ce que vous êtes, vous le pensez…

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…LE CERCLE EST COMPLET. »…

Extrait de : « Conversations avec Dieu – Tome 3 » 1999   Neale Donald Walsch.

Tableaux : 1/« Violon et musique » et 3/« Lettre à Thomas B.Clarke »   William Michael Harnett 1848-1892  2/« Petit rat de bibliothèque »  Édouard Swodoba 1814-1902  4/« Jeune émigrant, le regard vers la fortune » Nicholas Chevalier 1828-1902.

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Aidons-nous, le ciel nous aidera…

BVJ – Plumes d’Anges.

Grains de vie…

samedi 15 septembre 2012

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… » Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d’exister, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c’est uniquement de cela que j’ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie…

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… Avoir une prédilection pour ce qui se murmure, se chuchote, parvient à l’oreille comme des gouttes de cristal coulant le long des stalactites, vivre dans la fidélité à ses idées, ses amis, ses amours, avoir de grandes bouffées d’enthousiasme mais aussi d’inquiétude…

… jouer avec ses doigts, parvenir à se sentir comme une pierre close sur elle-même et dans sa vie dans les moments d’intense frayeur, inconfort ou émoi, frapper à une haute porte en bois avec un heurtoir de cuivre, fermer les yeux pour mieux entendre le bruit du vent dans les hauts peupliers de Bodélio et en sentir le souffle sur son visage…

… se faire donner un sou pour ne pas couper l’amitié quand on a offert à quelqu’un un couteau ou un coupe-papier, goûter les saillies spirituelles, les traits d’humour, même les facéties ou l’ironie, mais détester le sarcasme, repérer d’instinct l’insolite, l’incongru, la discordance, la lueur du bizarre qui passe en un éclair, mais aussi le mouvement plein de grâce, le joli geste de la main, la façon souple de se relever d’un fauteuil, savoir que réfléchir fait passer le temps à toute allure et qu’on en sort tout décontenancé, aimer le menton pointu de Gloria Grahame, son œil qui pétille et son rire en cascade, craindre les sables mouvants ou le sol qui s’éboule ou le pied qui tourne ou partir à la renverse ou les marches hautes et étroites des pyramides de Mexico, avoir fait de somptueux bouquets d’hortensias, répondre par un sourire à la silencieuse interrogation des tout jeunes bébés : « Mais qui es-tu ? ».



Comme vous pouvez le constater, très cher Jean-Charles, il ne s’agit pas là de hautes spéculations métaphysiques ni de réflexions très profondes sur la vanité de l’existence ni de l’intimité brûlante de tout un chacun. Il s’agit tout simplement de la manière de faire de chaque épisode de sa vie un trésor de beauté et de grâce qui s’accroît sans cesse, tout seul, et où l’on peut se ressourcer chaque jour…

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… L’évènement s’envole, mais reste l’essentiel, inscrit dans le corps, qui ressurgit au charme furtif d’une évocation, au frisson d’une sensation, à la force étonnamment vive et parfois incompréhensible d’une émotion…

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… Le monde existe à travers nos sens avant d’exister de façon ordonnée dans notre pensée et il nous faut tout faire pour conserver au fil de l’existence cette faculté créatrice de sens : voir, écouter, observer, entendre, toucher, caresser, sentir, humer, goûter, avoir du « goût » pour tout, pour les autres, pour la vie. »

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Extraits de : « Le sel de la vie » 2012  Françoise Héritier.

Tableaux : 1/« Jeune femme lisant une lettre »  Alfred Edward Chalon 1780-1860  2/« Cinq chatons autour d’un bocal »  Louis Eugène Lambert 1825-1900  3/« Fleurs d’été et fruits » Henry Fantin-Latour 1836-1904.

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Inventorier les mille et un instants d’une journée qui font notre richesse…

BVJ – Plumes d’Anges.

Harmonie…

mercredi 12 septembre 2012

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… »Emmanuel Kant, en effet, a eu raison de le rappeler : on confond souvent l’agréable et le beau. Si un vin de Bordeaux qui flatte nos papilles peut être dit « agréable », une symphonie de Beethoven n’est pas agréable mais belle. Pourquoi ? Parce qu’elle ne s’adresse pas à nos papilles mais à notre pensée. Elle ne vise pas nos sens mais du sens.

Qu’est-ce que le sens ? Le sens est lié au symbole, et le symbole à la représentation. Ainsi une symphonie de Beethoven est belle parce qu’elle symbolise quelque chose. Quoi ? Un monde. On écoutait des sons, et soudain voilà que ce ne sont plus des sons, mais ici la grâce d’un chant d’oiseau un matin de printemps, là le tonnerre un soir d’orage. Le son s’est fait vision. Nous voyons des paysages et, à travers ces paysages, nous voyons tous les sentiments de l’homme défiler afin de nous parler de la condition humaine, qui doute, qui espère, qui lutte et qui aime. Si, dès lors, le son peut se faire image et n’être pas un simple son, n’est-ce pas là le signe que la condition humaine peut échapper à la banalité parce qu’il y a plus dans un son qu’un simple son ? N’est-ce pas dans cette capacité qu’a une œuvre de transfigurer le réel, afin de l’élever à la dignité d’un sens, que réside la beauté ? Le beau n’est-il pas cette alchimie faisant découvrir du sens là où il n’y aurait pu avoir que du banal ou de l’agréable pour les sens ?

Revenons à la séduction. Quand une femme se fait belle, est-ce si superficiel ou si rusé que cela ? N’est-ce pas aussi transformer le monde des apparences afin d’élever celui-ci ? Une femme qui est belle parce qu’elle a su se faire belle ne devient-elle pas une apparition révélant les possibilités insoupçonnées de la féminité ? Où est la ruse quand la séduction devient ainsi un art, et l’art une élévation de ce que l’on touche ?

La beauté est harmonie. Promesse également. Est beau le fait de passer du désordre à l’ordre, de surmonter le chaos. La beauté en ce sens, vient de loin… »

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Extrait de : « Petit précis de philosophie – Vivre » 2005  Bertrand Vergely.

Tableaux : 1/« Pianiste » 2/« Demoiselle du château »  Albert von Keller 1844-1920.

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Entendre la musique de la beauté…

BVJ – Plumes d’Anges.

Expériences…

dimanche 9 septembre 2012

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« … La clef de la patience réside dans la prise de conscience que tout est comme il devrait être, que chaque évènement fait partie d’un plan d’ensemble…

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… Le plus important, c’est de trouver notre propre pouvoir. Si l’on est agressé, il faut réagir et dire : « Non, là ça ne va plus ! » Mais quand c’est la vie qui dicte le scénario, il faut trouver le moyen d’accepter paisiblement la situation telle qu’elle est. La vie est une série d’expériences auxquelles nul n’échappe.. Chacune a sa raison d’être, même si nous n’en avons pas conscience et délivre un enseignement nécessaire à notre évolution. Mais l’impatience rend difficile l’assimilation de ces leçons. Il faut simplement vivre l’expérience, et non la rejeter, se plaindre ou s’efforcer de la modifier…

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… Tous les évènements de votre vie, bons ou mauvais, se produisent pour que l’être parfait que vous êtes puisse naître au monde… Détendez-vous et laissez le cours de la vie se dérouler…

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… À tout moment, chacun peut trouver une merveilleuse paix intérieure grâce à sa capacité à lâcher prise…

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… Il faut lâcher prise quand on est épuisé, quand on n’a plus la force de maitriser une situation. Il faut abandonner afin de se libérer de ce désir illusoire et mortel de contrôler les évènements et afin de mettre un terme à cette lutte incessante aux effets si destructeurs. Ce combat nous éloigne de l’instant présent, nous empêche de vivre des relations heureuses, détruit notre créativité et mine notre aptitude au bonheur. La lutte engendre la peur, laquelle nous pousse à vouloir contrôler à tout moment chaque aspect de notre vie. C’est une voie sans issue : il est temps de renoncer à tout contrôle, de se laisser porter par sa monture là où elle va, de nager avec le courant et non contre lui…

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… Pour lâcher prise, il suffit simplement de se dire le matin en se levant : « Que ta volonté soit faite » et non « Que ma volonté soit faite »…

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… Le bonheur ne dépend pas des évènements de notre vie, mais de la manière dont nous les percevons et interprétons, ce qui est déterminé par notre engagement. C’est là que l’équilibre se fait. Préférons-nous voir le pire ou le meilleur chez autrui ou dans la vie ? Nos choix déterminent notre devenir. En considérant notre passé sous un mauvais jour, en le croyant dépourvu de sens, nous semons les graines d’un avenir qui lui ressemblera comme deux gouttes d’eau. C’est pour cela que nous assimilons le passé à un fardeau, parce que c’est quelque chose qui est lourd à porter. C’est cette partie de nous-même qui continue à nous peser et qui ralentit notre progression vers la félicité…

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… Le bonheur est tout aussi possible dans les circonstances actuelles qu’il le sera demain…

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… La vie est traversée d’orages mais ceux-ci passent…

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… Si l’on avait protégé des ouragans les terrains où se sont creusés les canyons, on ne pourrait pas contempler ces paysages fantastiques que l’érosion a sculpté au fil des siècles… »

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Extraits de : « Leçons de vie »  Élizabeth Kübler-Ross et David Kessler.

Tableaux : 1/ »Ève après sa chute » 2/« Ève et la grenade » Johann Köler 1826-1899.

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Croire en notre immense pouvoir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Amplitude…

jeudi 6 septembre 2012

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… » La conscience claire est un état d’esprit qui peut tout embrasser – le vol des corbeaux à travers le ciel, les fleurs sur les arbres, les gens assis là aux premiers rangs et les couleurs qu’ils portent -, il nous faut avoir cette amplitude de conscience qui exige que l’on examine, que l’on observe, que l’on remarque la forme de la feuille, la forme du tronc, la forme qu’a la tête du voisin, ce qu’il est en train de faire. Avoir cette amplitude de conscience, et agir sur ces bases – c’est cela, avoir conscience de la totalité de son être. Ne disposer que d’une capacité partielle, d’un fragment de capacité ou d’une capacité morcelée, cultiver celle-ci et fonder notre expérience sur la base de cette capacité qui est limitée – cela donne un esprit de qualité médiocre, limitée, étroite. Mais avoir conscience de la totalité de notre être – compris grâce à la perception de chaque pensée, de chaque sentiment, sans qu’on oppose de limites à cette perception, mais en laissant fleurir toutes les pensées, tous les sentiments -, être par conséquent pleinement conscient, voilà qui est tout autre chose qu’une action ou une concentration qui ne sont qu’une simple capacité, et qui sont de ce fait limitées.

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Laisser fleurir une pensée ou un sentiment demande de l’attention – pas de la concentration. J’entends par laisser fleurir une pensée le fait de lui permettre de se déployer en toute liberté, et observer le résultat, voir ce qui se passe dans votre pensée, dans vos sentiments. Tout ce qui fleurit a besoin de liberté, de lumière, et ne peut être assujetti à aucune restriction. On ne peut pas l’évaluer, on ne peut pas dire : « C’est bien, c’est mal ; ceci est acceptable, cela na l’est pas » – car c’est ainsi qu’on limite la floraison de la pensée. Or la floraison ne peut avoir lieu qu’à la lumière de cette conscience-là. Donc, si vous allez au fond des choses, vous découvrirez que la floraison de toute pensée en est aussi la fin ultime. »…

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Extrait de : « Le livre de la Méditation et de la Vie » 19 juin  Jiddu Krishnamurti 1895-1986.

Illustrations : 1/et 3/Artiste chinois anonyme – XIXème – Collection William Farquhar 2/« Trochilus falcatus »  William Swaison 1789-1855.

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Simplement observer avec attention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Voie d’or…

lundi 27 août 2012

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« Soyons comme le soleil ! Oublions

Qui nous mène sur la voie d’or.

Souvenons-nous seulement qu’éternellement, vers autre chose,

Vers le Nouveau, le Fort, le Bien, le Mal,

De geste éclatant nous nous emportons en un songe somptueux.

Toujours implorons le non-terrestre

Dans notre vouloir terrestre !


Comme le Soleil toujours jeune

Caressons les fleurs, les fleurs qui flamboient,

L’air transparent, et tout ce qui est d’or !


Es-tu heureux ?… Sois deux fois plus heureux,

Et sois l’incarnation du rêve soudain !

Ah ! Ne pas s’attarder dans l’immobile !

Plus loin, encore plus loin, jusqu’à la limite sacrée,

Plus loin nous attire le terme fatidique :

Dans l’Éternité, où de nouvelles fleurs s’allumeront…


Soyons comme le Soleil, il est jeune

Et en cela s’atteste le vœu de la Beauté ! »

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Extrait de : « Quelques poèmes » Constantin Dimitrievitch Balmont 1867-1942.

Tableaux : 1/« Petit frère » 2/« Jeune fille »  Norah Neilson Gray 1882-1931.

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Sans cesse, aller vers la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.