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« J’écoute le vent
les grands coups d’ailes du corps invisible
mêlés à la mer, aux arbres et aux toits
à tout ce qui dans mon corps bat, ressent, respire
levant les eaux, fouillant les fonds –
brassant les feuilles de la pensée
toute cette eau amassée, pliée, rompue, précipitée
claquement de portes, la plainte étirée d’un pin
d’un très vieux pin courbé près duquel autrefois
des passants qu’on disait sages ou saints
poètes ou fous méditaient sur un balcon de brume –
entre eux et l’inimaginable
quelques battements de cœur -«
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« Clarté pieds nus dans l’herbe du matin
pensées et mots se lavent à la rosée
des mots qui sont nerfs, qui sont chair criés
désir sans borne de creuser encore
traverser déserts et montagnes
afin d’encore et encore revenir
à une source en soi plus proche que –
la peur, la joie d’aller à découvert -«
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« Il se tient debout
face à la mer
les yeux fermés
on dirait depuis toujours
comme s’il attendait
que telle une sève
la lumière monte
d’on ne sait quels fonds –
comme s’il avait compris
que ni les mots
ni les rayons ne suffisaient
pour voir vraiment »
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Quand l’horizon se pare d’un vêtement de brume,
dans le paysage de la vie,
nous ne savons plus que dire, que faire, que penser…
Que nous est-il demandé ?
Peut-être de mieux observer ce et ceux qui nous sont proches,
peut-être de veiller au déploiement de la bienveillance ?
Peut-être…
…
Poèmes extraits de : « Patmos et autres poèmes » 2001 Lorand Gaspar.
Photos P.J. – Jardin et plage de l’Almanarre – juillet 2016.
…..
Déployer notre bienveillance, même dans la brume…
BVJ – Plumes d’Anges.