Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Balcons de brume…

lundi 25 juillet 2016

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« J’écoute le vent

les grands coups d’ailes du corps invisible

mêlés à la mer, aux arbres et aux toits

à tout ce qui dans mon corps bat, ressent, respire

levant les eaux, fouillant les fonds –

brassant les feuilles de la pensée

toute cette eau amassée, pliée, rompue, précipitée

claquement de portes, la plainte étirée d’un pin

d’un très vieux pin courbé près duquel autrefois

des passants qu’on disait sages ou saints

poètes ou fous méditaient sur un balcon de brume –

entre eux et l’inimaginable

quelques battements de cœur -« 

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« Clarté pieds nus dans l’herbe du matin

pensées et mots se lavent à la rosée

des mots qui sont nerfs, qui sont chair criés

désir sans borne de creuser encore

traverser déserts et montagnes

afin d’encore et encore revenir

à une source en soi plus proche que –

la peur, la joie d’aller à découvert -« 

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« Il se tient debout

face à la mer

les yeux fermés

on dirait depuis toujours

comme s’il attendait

que telle une sève

la lumière monte

d’on ne sait quels fonds –

comme s’il avait compris

que ni les mots

ni les rayons ne suffisaient

pour voir vraiment »

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Quand l’horizon se pare d’un vêtement de brume,

dans le paysage de la vie,

nous ne savons plus que dire, que faire, que penser…

Que nous est-il demandé ?

Peut-être de mieux observer ce et ceux qui nous sont proches,

peut-être de veiller au déploiement de la bienveillance ?

Peut-être…

Poèmes extraits de : « Patmos et autres poèmes » 2001 Lorand Gaspar.

Photos P.J. – Jardin et plage de l’Almanarre – juillet 2016.

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Déployer notre bienveillance, même dans la brume…

BVJ – Plumes d’Anges.

Joyaux…

jeudi 21 juillet 2016

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« … Je me souviens, enfant, lorsque je revenais en ville après un séjour à la campagne, j’avais l’impression de perdre physiquement mes ailes. C’était comme un rétrécissement de tout mon être, un sentiment d’exil, d’isolement, de fermeture. L’exil n’est pas simplement géographique, c’est aussi l’impression intérieure d’avoir perdu quelque chose d’essentiel. Et j’avais perdu quelque chose d’essentiel. Ces ailes étaient les ailes de la joie, des ailes magiques qui s’épanouissaient dès que je me retrouvais au milieu des arbres, des lacs, des rivières, des montagnes. Habité par cette joie, la nuit, la lune et les étoiles m’apparaissaient sous leur vrai visage, comme des puissances magiques qui s’ouvraient dans le ciel nocturne, et le soleil était une divinité. Un univers vivant, un univers de joie…

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… Il n’est pas recommandé de faire des efforts pour aimer les autres. Cela entraine toujours une réaction de l’ego qui n’aime pas être contraint. Les anciens Tibétains, qui avaient beaucoup d’expérience dans ce domaine, savaient que le mental a une parenté certaine avec le chameau, dans la mesure où il fait exactement le contraire de ce que l’on veut… Ne faisons pas d’effort pour aller vers les autres. Changeons d’abord nos émotions, notre vision du monde, notre regard et nous changerons notre relation aux autres.

Nous savons qu’en ressassant une pensée de haine, elle finit par s’imposer et par générer un acte de violence. Selon un processus équivalent, en cultivant une pensée de joie ou de sérénité, en se la remémorant souvent, celle-ci finit par s’inscrire dans les couches les plus profondes de la psyché et par produire des actions ou des paroles bénéfiques pour les autres. Les pensées d’amour, de compassion, de joie, de sérénité, tracent comme des sillons dans la terre de l’âme. Elles arrivent à faire partie de notre être et à devenir des composantes de notre caractère et à modifier notre comportement.

C’est sur ce principe que sont basés les exercices proposés par le bouddhisme des origines.

Ces exercices se nomment « méditations sur les quatre joyaux » ou « les quatre sentiments illimités ». Le disciple qui désire pratiquer cette méditation commence par cultiver cette joie en lui. Il la fait naître et la développe dans le secret de son être. Pour cela, il peut se remémorer un moment de joie, le revivre de la manière la plus intense possible. Chacun de nous a un souvenir de bonheur qui demeure présent dans sa mémoire. (…) Une fois que nous avons évoqué ce souvenir, nous isolons le sentiment de joie de la représentation qui lui est associée. Seule demeure l’émotion, sans l’image qui l’accompagnait ou la provoquait. Cette dissociation est plus facile à réaliser que nous pouvons le penser.

Puis nous choisissons une personne qui nous est chère pour lui envoyer une pensée de joie bienveillante. Nous pouvons visualiser cette joie bienveillante comme une substance lumineuse qui entoure et baigne cette personne. On opère de même avec un être qui nous est indifférent ou un ennemi… Ce qui peut être plus difficile.

Finalement, nous enveloppons dans cette pensée de joie bienveillante tous les êtres, « tous ceux qui respirent, tous ceux qui existent », les êtres attachés, pris par le désir, le plaisir, la soif de vivre, mais aussi les dieux et les habitants de l’enfer disent les textes bouddhistes. Le rayonnement de cette joie-compassion s’étend progressivement dans toutes les directions, l’est, l’ouest, le nord, le sud, le zénith et le nadir… »

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Extraits de : « Petit traité de la joie » 2015  Erik Sablé.

Illustrations : 1/ « Paysage avec prairie »  Kyriak Kostandi 1852-1921  2/« La jeune fille à la rose »  Charles-Joseph Natoire 1700-1777.

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Changer notre relation au monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Utopie ?…

lundi 4 juillet 2016

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« … L’affirmation souvent proposée : « Je suis les liens que je tisse », n’est pas seulement vraie pour les êtres humains, elle est valable pour tout élément du cosmos ; il ne peut être pensé hors du tissu des interactions…

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… Si, comme on peut l’espérer, les richesses non renouvelables offertes par la nature sont enfin considérées comme appartenant à tous les humains, une des sources principales de conflits entre les nations aura disparu. Mais ce n’est pas suffisant ; aussi bien pour les individus que pour les collectivités, c’est notre regard sur l’autre qui doit être transformé. Nous avons le réflexe de voir en lui un danger, un adversaire potentiel. Notre crainte nous pousse à anticiper une possible agression. Le souvenir des conflits d’hier contribue à provoquer ceux de demain. Il est temps d’échapper à ce cercle vicieux. Pour cela, il faut apprendre que cet autre est une source. Notre effort doit être non de le combattre, mais de le rencontrer. Pour mettre un terme définitif aux guerres, la seul issue est de développer l’art de la rencontre.

Rappelons le constat d’Érasme : « On ne naît pas homme, on le devient. » Ce devenir est un processus qui métamorphose un petit homme, objet produit par la nature, en un sujet, une personne capable de se savoir être…

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… Un humain face à un autre. (…) Force est de constater que notre société privilégie la fermeture. Elle présente la plupart des rencontres comme des occasions de confrontation, de lutte, de palmarès. Un exemple extrême est fourni par le sport. Quelles que soient les règles du jeu, chaque partie devrait provoquer une émulation, être un échange bénéfique, agréable, joyeux, pour tous ceux qui y participent ; l’attitude collective la transforme souvent en une compétition acharnée dont le seul but est de l’emporter, d’être le gagnant, donc d’imposer à l’autre le statut de perdant. (…) Rien ne nous oblige à prolonger cette lutte au cours des évènements qui sont la part spécifiquement humaine de notre vie : les échanges… « 

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Extraits de : « Mon utopie »  Albert Jacquard 1925-2013.

Illustrations :1/Repos sur la montagne » 2/« Chutes d’eau et pêcheurs »  August Kessler 1826-1906.

Mes nouveaux « yeux » et mes gambettes m’emportent vers les montagnes,

quelle chance de pouvoir admirer leur splendeur et de rencontrer un autre monde,

belle semaine à toutes et à tous !

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Transformer une utopie en réalité…

BVJ – Plumes d’Anges.

Piste aux étoiles…

jeudi 23 juin 2016

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« … Il faut comprendre que la lumière constitue le lien principal entre l’homme et le cosmos, et que la tâche première de l’astronome est de recueillir cette lumière afin de déchiffrer le code cosmique qu’elle porte. Les grands télescopes permettent de voir des astres de très faible luminosité. Or voir faible, c’est voir loin dans l’espace, ce qui veut dire voit tôt car la lumière met du temps pour nous parvenir. Même si elle se déplace à la plus grande vitesse possible dans l’univers, trois cent mille kilomètres par seconde – un tic-tac d’horloge, et la lumière a déjà fait sept fois le tour de la Terre ! -, elle se déplace à pas de tortue à l’échelle du cosmos. Ainsi, nous voyons la Lune avec un peu plus d’une seconde de retard, le soleil après huit minutes, la plus proche étoile après un peu plus de quatre années, et ainsi de suite. Les télescopes, ces cathédrales des temps modernes qui recueillent la lumière du cosmos, sont de véritables machines à remonter le temps…

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… Le monde n’est pas « obligé » d’être beau, mais il se trouve qu’il l’est. Nous vivons dans un monde de merveilles optiques, et le ciel est une toile majestueuse où jouent couleurs et lumières les plus inattendues. Pensez à l’arche multicolore d’un arc-en-ciel qui surgit au milieu des gouttes de pluie à la fin d’un orage, et dont la taille imposante, l’harmonie des couleurs et la perfection de la forme circulaire constituent un pont entre la poésie et la science, et commande l’admiration et la révérence. Pensez encore à la spectaculaire beauté des couchers de soleil, ce festival de tons jaunes, orangés et rouges qui illuminent le ciel juste avant que l’astre disparaisse sous l’horizon. Quand nous avons le blues, que la tristesse nous envahit, il suffit parfois de regarder un ciel bleu, ensoleillé et sans nuages pour que notre chagrin s’atténue. Les aurores boréales, ces lumières diffuses dont les couleurs, les formes et les mouvements semblent varier à l’infini, et que nous ne pouvons observer que dans les zones de hautes latitudes, sont d’une magie époustouflante. Nous vivons au milieu d’un monde exubérant de variété et de diversité, où la nature donne sans cesse libre cours à sa créativité et à son inventivité…

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… Ce qui se trame chez nous se décide dans l’immensité cosmique, ce qui se passe sur notre minuscule planète dépend de la totalité des structures de l’univers…

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… Savoir que nous sommes tous des poussières d’étoiles, que nous partageons la même histoire cosmique que les gazelles et les roses, que nous sommes tous connectés à travers l’espace et le temps, ne peut qu’induire une conscience aigüe de notre interdépendance. Celle-ci engendre à son tour la compassion, car nous nous rendons compte que le mur dressé par notre esprit entre « moi » et « autrui » est illusoire, et que notre bonheur dépend de celui des autres… »

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Extraits de : « Le Cosmos et le Lotus » 2011 Trinh Xuan Thuan.

Illustrations : 1/« Constellation de l’Oiseau de Paradis » 2/« Constellation du Serpent » 3/« Constellation de la Lyre » – Atlas Uranometria  –  Johann Bayer 1572-1625.

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Créer de lumineuses étoiles…

BVJ – Plumes d’Anges.

Voie…

jeudi 16 juin 2016

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« … Il y avait une grande sècheresse. On n’avait pas vu une goutte de pluie pendant des mois et la situation devenait catastrophique. Les catholiques faisaient des processions, les protestants des prières et les chinois faisaient brûler des bâtonnets d’encens ou faisaient tonner des fusils pour éloigner les démons de la sècheresse. Mais aucun résultat.

Finalement les chinois dirent : « Nous allons chercher le faiseur de pluie. »

Et d’une autre région arriva un vieil homme tout desséché. La seule chose qu’il réclama fut une petite maison calme, quelque part, dans laquelle il s’enferma pendant trois jours. Le quatrième jour, des nuages commencèrent à se former et il y eut une grosse tempête de neige alors qu’il ne neigeait jamais habituellement à cette époque de l’année. Et la ville était tant et si bien pleine des rumeurs concernant ce vieillard que Richard Wilhelm alla demander en personne à l’homme comment il avait fait.

En bon Européen il dit : « On vous appelle le faiseur de pluie, me direz-vous comment vous avez fait la neige ? »

Et le petit homme chinois lui répondit : « Je n’ai pas fait la neige. Je ne suis pas responsable. »

 » Mais qu’avez-vous fait pendant ces trois jours ? »

 » Oh, cela, je peux l’expliquer. Je viens d’un pays où les choses sont en ordre. Ici elles ne sont pas en ordre. Elles n’obéissent pas à l’ordre du ciel. Et donc tout le pays n’est pas dans le tao et moi non plus je n’étais pas dans l’ordre naturel des choses parce que je suis dans un pays qui vit dans le désordre. Alors j’ai attendu trois jours jusqu’à ce que je revienne dans le tao, et, naturellement il a plu. »… »

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C.G.Jung « Mysterium Conjunctionis » – Extrait cité par Dominique Loreau dans « Aimer la pluie- Aimer la vie » 2003.

Illustrations : 1/« Drame au sommet de la montagne » 2/« Printemps » (détail) Elliott Daingerfield 1859-1932.

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Revenir sur la voie de l’ordre naturel du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Joie vivante…

lundi 13 juin 2016

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« … Qui es-tu, lecteur, toi qui dans cent ans, liras mes vers ?

Je ne puis t’envoyer une seule fleur de cette couronne printanière,

ni un seul rayon de ce lointain nuage.

Ouvre tes portes et regarde au loin.

Dans ton jardin en fleurs, cueille les souvenirs parfumés des fleurs fanées

d’il y a cent ans.

Puisses-tu sentir, dans la joie de ton cœur,

la joie vivante qui un matin de printemps, chanta,

lançant sa voix joyeuse par delà cent années… »

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Extrait de : « Le jardinier d’amour » Rabîndranâth Tagore 1861-1941.

Illustrations : 1/ »Leucomelaena norfolciensis- Iconographie des Pigeons » Paul Louis Oudart 1796-1860  2/ »Rhododendrons »  Adrienne Jacqueline’s Jacob 1857-1920.

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Vivre le printemps du poète…

BVJ – Plumes d’Anges.

Etat d’esprit…

lundi 6 juin 2016

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« … Certes, ce n’est pas en soi une bénédiction de collectionner les malheurs. Mais c’en est une pour celui qui sait voir, accepter, dépasser la surface de l’existence et qui découvre, au cœur même de l’adversité, une paix et une joie incompréhensibles aux autres. Et pourtant, ce que je vais dire est plus difficile à entendre : le progrès spirituel réel vous demande d’être heureux. Première apparence, première vision : c’est par la souffrance qu’on progresse. Vérité plus profonde, plus difficile d’accès : c’est par le bonheur qu’on progresse. (…) Tous les mystiques tentent de nous faire partager leur découverte : le bonheur existe mais c’est en Dieu seulement que vous le trouvez. Dieu, si je peux employer ce mot, en lui donnant le sens que vous voudrez, un Dieu panthéiste, un Dieu personnel, un Dieu impersonnel, un Dieu ultime, la Déité, est le sommet du bonheur, le seul bonheur absolu…

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… « Dieu est la plus haute possibilité de l’homme »…

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… Dire « oui », vous le savez, consiste d’abord à dire « C’est« . Et à quoi allez-vous dire c’est ? Commencez avant tout par éliminer ce n’est pas. Swâmiji était si strict sur ce point. Avec « ce n’est pas » et « je n’ai pas », rien n’est possible. « Je n’ai pas de mari, je n’ai pas un enfant sage et bon élève, je n’ai pas une épouse fidèle, je n’ai pas un métier intéressant… » Avec ce qui n’est pas et ce que vous n’êtes pas, vous ne pouvez rien. Aucun progrès n’est possible.(…) Devenir positif, c’est cesser de faire sans cesse intervenir dans vos vies ce que vous n’êtes pas et ce que vous n’avez pas.

Deuxième point pour être positif : ne plus jamais considérer que ce que vous n’avez pas eu  jusqu’à présent, vous ne l’aurez jamais ; que ce que vous n’avez pas été jusqu’à présent, vous ne le serez jamais…

… Troisième point, voyez ce qui est heureux. Il ne s’agit pas de rêveries, de consolations vaines mais au contraire d’un grand réalisme…

… Et enfin, dernier point, être positif, c’est prendre appui sur ce qui vous apparaît aujourd’hui comme souffrance, tout en conservant l’espérance et la foi. C’est oser croire que l’existence a de l’amour pour vous au moment même où elle semble vous trahir… »

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Extraits de : « L’audace de vivre » 1989  Arnaud Desjardins – Véronique Loiseleur.

Illustrations : Trois détails de « Saint Jean-Baptiste dans le désert »  Jérome Bosch 1450-1516.

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Cultiver l’attention positive…

BVJ – Plumes d’Anges.

Devenir soi…

jeudi 2 juin 2016

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« … Il avait pour principe de traiter les hommes qui nous approchaient comme autant de rares trouvailles découvertes au fil d’un long voyage. Il aimait aussi nommer les hommes les optimates, signifiant par là que tous autant qu’ils sont, ils forment l’aristocratie naturelle de ce monde et que chacun d’eux peut nous apporter l’excellent. Il les concevait comme des réceptacles du merveilleux, et, créatures suprêmes, il leur accordait des droits princiers. Et réellement, je voyais tous ceux qui l’approchaient s’épanouir comme des plantes qui s’éveillent du sommeil hivernal, non point qu’ils devinssent meilleurs, mais parce qu’ils devenaient davantage eux-mêmes…

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… La parole est à la fois reine et magicienne… »

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REGARDER LA LUMIÈRE EN L’AUTRE L’AIDE À DEVENIR CE QU’IL EST…

Extrait de : « Sur les falaises de marbre »   Ernst Jünger 1895-1998.

Tableau : « Et le roi a dit »  Mikalojus Konstantinas Ciurlionis 1875-1911.

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Devenir soi…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ainsi va…

jeudi 26 mai 2016

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« … Ainsi, il s’élevait toujours, devenant de nouveau petit et de plus en plus petit, là-haut, dans le silence ; et il a été vu contre la neige, puis il a été vu contre le ciel, ayant atteint l’entaille ; debout alors là, dans cette fenêtre, quand tout à coup ce qu’il y a de l’autre côté de la chaîne vous saute contre, et une moitié de monde pas connue est connue, venant à nous d’une seule fois. Là sont rangés autour de vous à nouveau des milliers de tours, de dents et d’aiguilles, et, à cause de l’éloignement, il semble qu’on soit au-dessus d’elles, bien qu’elles soient blanches, toutes blanches et, quand le soleil vient les frapper, dorées ou roses : en marbre rose, ou en métal, en or, en acier, en argent ; faisant tout autour de vous comme une couronne de pierreries… »

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Extrait de : « La grande peur dans la montagne »   Ferdinand Ramuz 1878-1947.

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Ainsi va la vie…

Ne nous faut-il pas, souvent, marcher sur de plats chemins

puis suivre des sentiers escarpés,

avancer, avancer toujours,

avec comme seule compagne, une destination inconnue ?

Ne nous faut-il pas, plus souvent, oser les sentiers de traverse,

ou tout simplement OSER vivre ?

Parfois, approchant une crête,

l’inconnu fait place à une féérie,

la vie se fait cadeau…

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Tableaux : 1/« Matin dans la Sierra Nevada »  Thomas Moran 1837-1926   2/« Dessin pour une couronne d’Archiduc »  Richard Fallenböck 1859-1891.

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Oser vivre la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lettres d’or…

lundi 23 mai 2016

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« … Reconnaître l’autre en tant que sujet, c’est accepter de le perdre en tant qu’objet…

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… Lorsque dans une famille, aucun adulte ne tient sa place, l’enfance s’en trouve abîmée, voire détruite. Il en est de même dans le monde. Alors, c’est la poésie qui est en ruine…

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… Quand un obstacle se présente, une délivrance est à l’approche. Celle dont l’obstacle nous barre justement le chemin et qu’il nous est demandé de dépasser…

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… Dans les choix qui sont les nôtres, deux voies seulement sont possibles. Servir la lumière ou l’ombre. Il n’y a pas d’entre-deux en la matière. Ceux qui ne se déterminent pas, dans leur inconscience, collaborent. Et en effet, « il y a des vies où personne n’est là ». Affamer le pire en soi, c’est refuser de collaborer…

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… C’est le divin qui frappe. Et il me semble que je l’entends enfin. Enfin, je comprends dans quel sens s’ouvre la porte. Je poussais alors qu’il suffisait de laisser entrer. Cela cesse doucement de vouloir en moi pour accueillir…

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… L’état de grâce que j’ai connu me manque par moments, mais il me semble pouvoir le toucher de nouveau, lorsque, au milieu de mon jardin, j’éprouve toute chose comme étant à sa place, sans volonté de puissance ni de rejet…

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… Aimer, c’est se retirer pour laisser être…

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… Il faut aller plus loin encore : aimer sans le désir de sauver.

Aimer pour rien. Sans aucune volonté d’amener vers la lumière.

Que l’amour à l’égard d’autrui soi la lumière elle-même.

Aimer sans intention. Même pas celle d’éclairer.

Il n’y a personne à emmener. Personne à emmener nulle part excepté soi-même…

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… Oui, la vie nous rabote. Jamais pour rien. Jamais pour blesser, mais pour nous façonner au plus parfait, et ainsi nous contraindre à la joie… »

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Extraits de : « Lorette » 2016 Laurence Nobécourt.

Tableau : « Portrait d’Anna Rosina Marquart »  Michaël Conrad Hirt 1613-1671.

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Vivre le trésor que nous sommes…

BVJ – Plumes d’Anges.