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« Oui mais on commémore ici
et les bombes sèment
la mort là-bas
des hommes et des femmes et des enfants
des enfants tombent
et les plus jamais ça et les cessez le feu qui pleuvent
rien n’y peuvent
things fall apart !
et au milieu de la violence et de l’absurde, la poésie et le sens des choses qui s’enfuient, la beauté toujours envisagée, toujours recherchée, toujours trouvée quelque part, dans une phrase-étincelle, le sourire irradiant d’un amour, la grâce de certains silences, mère nature verdoyante, les arbres et leurs feuilles au printemps, la roche qui sourit, la rivière émeraude sereine, le chant d’éternité de Sita, les refrains des tisserands de Suza, le soleil après l’orage, tes notes de lumière au piano, simple et délicieux l’horizon au loin au plus près de nous, la vague heureuse qui déferle pleine et déverse sa joie au pied des filles et des fils de la terre, du ciel et de la mer que nous sommes, la poésie et le sens que nous donnons à la vie, la poésie et le sens que nous ordonne la vie, envers et contre tout, en vers et en prose et en actes, et avec toutes celles et tous ceux qui continuent obstinément à croire, qu’un autre monde est possible…
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… Collé à la vitre de la réalité, je relis Char
la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil
des peuples trinquent et payent l’addition bien salée, de conflits commandés par des puissances et des organisations arrogantes, retranchées dans des palais d’indifférence de marbre. la poésie ne sauvera pas les Hommes en guerre contre eux-mêmes, depuis des siècles et des siècles et des siècles, pourtant elle invente encore et toujours des routes vers l’amour, qui se meurt partout sur la terre. la poésie ne sauvera pas les Hommes qui refusent d’être sauvés, c’est un fait. pourtant elle invite encore et toujours, à arpenter le chemin, de l’harmonie qui nous manque…
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… Que personne
ne nous mente
le monde est beau
et il y a, il y aura toujours
quelque chose à sauver
le rire d’un enfant
le bleu du ciel
le chant des oiseaux
le sourire d’un amour
inénarrables instants
qui donnent à nos âmes
le sens plein de notre présence au monde
oui il y a et il y aura toujours
quelque chose à sauver
sur cette terre de joies et de larmes
il y a et il y aura toujours
au mitan de la nuit
dans le vacarme des bombes
une mère veilleuse
qui bouchera les oreilles
de sa fille ou de son fils
pour lui épargner ce qui peut l’être encore
un père courage
qui s’interposera par amour
entre les siens et cette balle qui ne porte d’autre message
que la mort
il y a a et il y aura toujours quelque chose à sauver
un vers de lumière
une note de silence
étincelles d’espérance
que rien ni personne
ne peut éteindre en nous
il y a a et il y aura toujours quelque chose à sauver
alors nous
ne barricaderons jamais nos cœurs
ne baisserons jamais la garde
et garderons à jamais
dans nos mots
l’azur et l’aurore
armes miraculeuses
à portée de nos mains
en fleurs généreuses
l’azur et l’aurore
armes miraculeuses
qui nous fondent
et nous font tenir
au dessus de la mêlée
tenir
à la paix à la dignité à la justice
tenir à la tendresse
tenir et être toujours
du côté de la vie de l’envol de l’envie
être et tenir
toujours
parole claire
dans le jour
j’adresse prière à l’aube… »
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Magnifique petit livre – merci C.S. – qui nous parle de l’importance des mots, de la poésie, de la beauté, de l’humanisme, de toutes ces choses même anodines mais qui ont leur importance pour élever nos âmes…
« Les choses s’effondrent » mais il y a toujours quelque chose à sauver, quelque chose qui touche au cœur, les mots sont là pour le dire…
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Extraits de : « PRIÈRE A L’AUBE » 2024 MARC ALEXANDRE OHO BAMBE.
Illustrations : 1/ « Fillette au fichu rose » William Perkins Babcock 1826-1899
2/ « Fleurs de magnolia« Ida Jolly Crawley 1867-1946.
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Dire la lumière de la vie…
BVJ – Plumes d’Anges.