Créer…

16 août 2013

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« … Si, bien souvent, il est permis de s’étonner de la lenteur d’un projet, quelquefois aussi, une tâche considérable sera rapidement conçue. Le plus long, en ce qui me concerne, est l’attente, ensuite tout mon temps de réflexion. Ces délais passés, le parti de l’œuvre arrêté, l’étape définitive peut être réglée en quelques jours. Pourquoi ? Cette question met en cause tout ce qui, dans la création, fait partie de l’accumulation des connaissances. Tout artiste agissant, a, dans sa mine de plomb, son pinceau, son burin, non seulement ce qui rattache son geste à son esprit, mais à sa mémoire. Le mouvement qui paraît spontané est vieux de dix ans ! de trente ans ! Dans l’art, tout est connaissance, labeur, patience, et ce qui peut surgir en un instant, a mis des années à cheminer…

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… Ne devons-nous pas toujours recommencer ?… dis-toi bien, Bernard, que jamais les éléments ou les faits ne se présentent de la même façon. Revenons à la pierre : crois-moi ! je n’en ai jamais employé de semblable, je ne pensais pas, avant d’arriver ici que je devrais un jour construire avec ces matériaux. Cependant, j’ai su, peu après mon arrivée, que ces pierres seraient traitées grossièrement et posées finement. Comment t’expliquer que la beauté des murs va dépendre de cette sensation, si je ne fais pas appel à ce composé inconscient et complexe ? Tu me veux sage, expérimenté ; tu te refuses à admettre tout ce qui ne te paraît pas venir de l’essence de ces qualités…

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… Le jour venu, penché sur ma table, je dessine l’essentiel de ce monde imaginaire. Il semble certain que les musiciens agissent ainsi : pour écrire, ils doivent attendre sans doute que la composition chante en eux…

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… Je sais que le moment est là. Je feins encore et me dis : « ne t’inquiète pas, attends, tout arrive puisque tu as tout réfléchi ; tu sais ce que tu veux, tu connais la forme. Donc attends la sensation, tu vas l’atteindre. » Au milieu de détails infimes qui reviennent, des cheveux pareils à des écheveaux de soie aux apparences translucides, de reflets d’eau déformés par des ondes concentriques qui tendent vers le calme du miroir parfait : je me vois arriver. Une joie sauvage me parcourt des pieds à la tête, joie du félin qui bondit sur une proie certaine. Je m’attendais et je viens. Le miracle dans mes embarras de chaque jour. Soumis à ma nouvelle vigueur j’oublie mon mal, je tombe sur mon dos dans le retournement du concret. Je vais à la rencontre vers la table : nous nous rejoignons et vivons notre joie commune… »

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Extraits de : « Les pierres sauvages »  Fernand Pouillon 1912-1986.

Illustrations : 1/ à 5/ Dessins d’études  et  6/« Vierge aux rochers »  (détail)  Léonard de Vinci 1452-1519.

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Que souhaitons-nous construire ?…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant de soi…

14 août 2013

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« … Si le plain-chant m’a donné de la joie, c’est parce que les chants sont faits pour les voûtes, que les nefs les reçoivent comme les mains d’une mère tiennent la tête de son enfant. Je ne regrette rien, c’est ainsi que Dieu l’a voulu.

« Quelle que soit l’étendue de ton savoir, il te manquerait toujours, pour atteindre à la plénitude de la sagesse, de te connaître toi-même. Une telle lacune serait-elle vraiment si importante ? Elle serait capitale, à mon avis. Connaîtrais-tu tous les secrets de l’univers ? Et les contrées les plus lointaines de la terre, et les hauteurs du firmament, et les abîmes marins si, dans le même temps, tu t’ignorais ? Tu me ferais penser à un constructeur qui voudrait bâtir sans fondations ; ce n’est pas un édifice qu’il obtiendrait, mais une ruine. Quoi que tu puisses accumuler hors de toi-même, cela ne résistera pas mieux qu’un tas de poussière exposé à tous les vents. Non, il ne mérite pas le nom de savant, celui qui ne l’est pas de soi. Un vrai savant devra d’abord connaître ce qu’il est, et boira le premier de l’eau de son propre puits… »

« La considération » Bernard de Clairvaux 1090-1153.

Et si cette eau est amère, faut-il continuer à la boire ? Faut-il aimer telle qu’elle est l’eau de son propre puits ?… »

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(à suivre…)


Extrait de : « Les pierres sauvages »  Fernand Pouillon 1912-1986.

Tableaux : 1/« Voutes-Codex Vallardi » et 2/« Madone à la caille »  Pisanello 1365-1455.

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Se connaître…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fête des voeux…

12 août 2013

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« Je sens que toutes les étoiles palpitent en moi

Le monde jaillit dans ma vie comme une eau courante

Les fleurs s’épanouiront dans mon être.

Tout le printemps des paysages et des rivières monte comme un encens dans mon cœur

et le souffle de toutes les choses chante en mes pensées comme une flûte. »

Extrait de : « La corbeille de fruits » Rabindranath Tagore 1861-1941.

De douces pluies d’étoiles filantes, les Perséides, assure un beau spectacle dans notre ciel d’été.

Au nom de la beauté et de l’éternelle gratitude,

nous n’avons d’autre choix, comme chaque année à pareille époque :

Faire des vœux… de joie, d’amour, de paix, de fraternité, de solidarité, de sincérité…

Réveillons-nous,  soyons fous, que la liste soit longue et belle !!!

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Tableaux : 1/« Éternité » Mikalojus Konstantinas Ciurlionis 1875-1911  2/« Au lit »  Federico Zandomeneghi 1941-1917.

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Que la fête soit en nous !…

BVJ – Plumes d’Anges.

Doux dessert…

9 août 2013

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Arbre sublime et généreux, le premier fruitier à nous éclairer de ses mille et une fleurs d’un profond blanc-rosé.

Il rappelle que sous peu, le printemps apparaitra, l’énergie envoyée est superbe, la flèche est douce en notre cœur, c’est une flèche d’espérance…

Puis suivent les fruits, amandes fraiches à la couleur délicate. Doucement, au fil de l’été, elles se construiront une coque pour protéger leur joyau intérieur ! La nature est parfaite, le cycle est accompli…

Que faire, dites-moi, pour remercier celle-ci d’un tel cadeau ?

Nous n’avons d’autre choix, il nous faut une fois encore mettre tout notre cœur à l’ouvrage : ce sera, vous verrez, un grand moment !

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LE NAMANDIER

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Ingrédients : 200g d’amandes en poudre, 200g de sucre, 100 g de beurre fondu, 4 œufs entiers, 2 cuillères de Rhum ambré. J’ai ajouté 1/2 boite de fruits confits et quelques raisins secs macérés dans le Rhum… c’est vous qui déciderez !

Réalisation : Battre les œufs et le sucre, quand le mélange a un peu blanchi, ajouter le beurre fondu, les amandes, le rhum… , verser dans un moule bien beurré et enfourner 45 minutes à 200°. Laisser refroidir et démouler…

Couper de petites parts et se resservir, à l’envie… un seul mot vient à mon esprit : EXQUIS !

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Merveilleuse recette qui circule sur le Web (et je comprends pourquoi !!!)

Illustrations : 1/« Amandiers en fleurs »  Tivadar Kosztka Csontvary 1853-1919  2/ et 3/ Photos BVJ.

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Émerveillante perfection de la nature…

BVJ – Plumes d’Anges.


Autre regard…

7 août 2013

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« … Regardez le mouvement de la main tenant le levier qui cherche un caractère sur la casse, ne trouvez-vous pas qu’il ressemble à celui d’un papillon volant à la recherche du nectar des fleurs ? disait le directeur du bureau en désignant le travail de mes ainées… »

Extrait de : « Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly » 2006 « La mer » Recueil de nouvelles de Yoko Ogawa.

Illustration : « Papilio podalirius » John Curtis 1791-1862.

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Voir la beauté dans chaque geste de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ce qui est…

5 août 2013

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« … Vouloir que la réalité soit différente de ce qu’elle est à cet instant revient à essayer d’apprendre à un chat à aboyer. Vous pouvez lui apprendre, et lui apprendre, et à la fin, le chat lèvera les yeux sur vous et fera « Miaou ! »…

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… Vous ne ressentez jamais d’anxiété à moins de vous attacher à une pensée qui n’est pas vraie pour vous. C’est aussi simple que cela. Vous n’éprouvez d’anxiété qu’en croyant qu’une pensée est vraie alors qu’elle ne l’est pas…

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… Nous sommes vraiment vivants lorsque nous sommes dans la non-croyance — ouverts, patients, confiants, et aimant faire ce qui apparait devant nous, à l’instant…

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… La vie est un endroit délicieux. Je m’y suis éveillée. Et j’en suis amoureuse. Vous aurez toujours ce dont vous avez besoin, pas ce dont vous croyez avoir besoin. Alors, vous finirez par voir que ce dont vous avez besoin est ce que vous voulez. Alors vous finirez par ne vouloir que ce qui est. De cette façon-là, vous gagnerez toujours, quoi qu’il arrive… »

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Extraits de : « Une brève anthologie des mots de Byron Katie » 2002.

Tableaux : 1/« La musique des Anges »  Gaudenzio Ferrarri 1475-1546  2/« Fleurs sauvages » Charles Sprague Pearce 1854-1914.

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La vie sait ce dont nous avons besoin…

BVJ – Plumes d’Anges.


Cheminer…

2 août 2013

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« … Le Chemin est une alchimie du temps sur l’âme.

C’est un processus qui ne peut être immédiat ni même rapide. Le pèlerin qui enchaîne les semaines à pied en fait l’expérience…

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… Une étrange douceur s’était emparée de moi. Je n’avais plus mal nulle part, entraîné que j’étais par les centaines de kilomètres parcourus. Mes désirs avaient maigri plus vite que moi : ils se réduisaient à quelques ambitions, certaines faciles à satisfaire, manger, boire, une autre assez inaccessible, mais j’en avais pris mon parti : dormir. Je commençais à percevoir en moi la présence d’un délicieux compagnon : le vide. Mon esprit ne formait plus d’image, aucune pensée, encore moins de projet. Mes connaissances, si j’en avais eues, avaient disparu dans les profondeurs et je n’éprouvais aucun besoin d’y faire appel. En découvrant un paysage, il ne me venait pas à l’esprit qu’il pût ressembler à la Corse, ni à nul autre lieu que j’aurais connu. Je voyais tout avec une fraîcheur éblouissante et j’accueillais la complexité du monde dans un cerveau redevenu aussi simple que celui d’un reptile ou d’un étourneau. J’étais un être nouveau, allégé de sa mémoire, de ses désirs et de ses ambitions, un Homo erectus mais d’une variété particulière : celle qui marche. Minuscule dans l’immensité du Chemin, je n’étais ni moi-même ni un autre, mais seulement une machine à avancer, la plus simple qui se pût concevoir et dont la fin ultime autant que l’existence éphémère consistaient à mettre un pied devant l’autre.

Alors, devant mes yeux dessillés, les Asturies déployèrent tous leurs charmes. Ce fut, pendant ces jours merveilleux, une pavane interminable de vallées sauvages et de côtes somptueuses, de villages inviolés et de chemins tracés comme des caresses divines au flanc des montagnes. Ce furent des heures vertes comme les pâturages d’altitude et des nuits bleues comme le ciel d’acier qui recouvrait ces paysages. La pureté des sources qui désaltèrent au moment où l’on a soif, le moelleux blond des pains de villages, la douceur troublante du vent qui glisse ses doigts dans la chevelure raidie de poussière du marcheur, tout est entré en moi avec force, sans la médiation d’une pensée, sans l’ombre d’un sentiment, d’une impatience ou d’un regret…

Et dans ces splendeurs, le Chemin m’a confié son secret. Il m’a glissé sa vérité qui est tout aussitôt devenue la mienne… »

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Extraits de : « Immortelle randonnée » 2013  Jean-Christophe Ruffin.

Tableaux : 1/« Los Picos de Europa »  Carlos de Haes 1826-1898  2/« Lys »  Jaime Morera Galicia 1854-1927.

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À chacun, son Chemin…

BVJ – Plumes d’Anges.

Délicieux moment…

31 juillet 2013

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Certains jours, J. aime à se mettre « en cuisine » ! Découverte d’un nouveau talent et d’une nouvelle passion, c’est tellement beau les passions naissantes chez les enfants et si les adultes que nous sommes les soutiennent, elles seront une force qui les aidera à vivre leur vie…

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Joies de l’été, les repas seront légers, chaleur oblige…

Quelques anchois bien écrasés avec des câpres, de l’ail et de l’huile d’olive feront une sauce de rêve…

Pour les anchois,

si l’on est très en forme, on pourra suivre cette recette :

« Préparation du poisson.

Avant de vider le poisson, il faut s’assurer qu’il est plein ; s’il ne l’est pas, remplissez-le avec quelque chose de consistant, videz-le ensuite à l’aide d’un seau et d’un métronome à poisson. Nettoyer ensuite sa peau avec une brosse dure et un savon mou, ou inversement. Certains poissons s’écaillent. Gratter en allant de la tête à la ceinture, comme dans la lutte gréco-romaine, en utilisant un grattoir à démangeaisons. Pour la sole, faire une incision autour de la queue ; pour l’anguille, autour de la tête, pour la baleine, autour du manche du parapluie. Opérer de la même façon pour la raie, mais indifféremment pour l’accolade. Tremper alors le poisson dans l’eau bouillante sans le lâcher, au bout de trois minutes, retirer les mains et se rendre immédiatement chez le plus proche pharmacien pour faire soigner les brûlures. Les poissons à peau visqueuse se raclent dans une eau très chaude et dans la gorge à l’aide d’un gargarisme approprié. Pour les autres poissons, procéder comme pour les soufflés au fromage. »

Extrait de : « les recettes de Tante Abri – L’Os à moelle »  Pierre Dac 1893-1975.

Si l’on est un peu fatigué, il sera peut-être plus sage d’acheter les anchois en petits bocaux de verre, prêts à l’emploi.

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Le soir, on y trempera du pain grillé ou des légumes divers et variés, nettoyés et coupés en bâtonnets…

Je vous laisse imaginer la fraîche boisson qui accompagnera ce délicieux moment, à partager, sans modération !

Tableaux : 1/« Le saladier »  Charles Webster Hawthome 1872-1930  2/« Nature morte aux légumes »  Léon Bonvin 1834-1866.

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Rire ensemble…

BVJ – Plumes d’Anges.

Jouer…

29 juillet 2013

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Hello hello !!!

Les vacances continuent, sous une autre forme,

elles sont si belles qu’il ne viendrait à l’idée de personne de les interrompre…

Il nous faut juste imaginer quelques histoires, planter un décor, et les acteurs du moment seront tout à leur jeu.

Retourner en enfance, profiter et savourer encore ces doux moments de partage…

Que demander de plus ? Rien, simplement remercier.

Belle journée à toutes et à tous, n’oubliez pas :

« Faites des bêtises mais faites-les avec enthousiasme »,

c’est si beau l’enthousiasme, ne trouvez-vous pas ?

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Tableaux : 1/« Mont Desert »  William Trost Richards 1833-1905  2/« Jacques Bizet, fils de Georges Bizet »  Jules Élie Delaunay 1828-1891.

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Tout est don…

BVJ – Plumes d’Anges.

Vacances…

8 juillet 2013

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« En Provence, le soleil se lève deux fois,

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le matin

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et après la sieste »

Yvan Audouard

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Je vous abandonne mon beau pays et vais en arpenter un autre,

tout aussi beau, mais différent…

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Les vacances… les vacances…

« … C’était agréable de regarder le temps, se dire « non, pas encore aujourd’hui » et puis, savoir qu’on n’est pas pressé et que tous les moments de la vie sont bons à vivre, même ceux pendant lesquels on n’a rien et qu’on attend d’avoir, même quand on a quelque chose à faire et que c’est pressé. Pourquoi pressé ?… »

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« … Aujourd’hui le silence. Le vent a dépassé la borne et court de l’autre côté de la terre. Pas d’oiseaux. Silence. L’eau elle-même ne chante pas ; en écoutant bien, on entend quand même son pas furtif : elle glisse doucement, du pré à la venelle, sur la pointe de ses petits pieds blancs… »

Extraits de : 1/« Que ma joie demeure » 2/« Colline » Jean Giono 1895-1970.

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À bientôt, belles vacances à toutes et à tous !

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Tableaux : 1/Vue des environs de Toulon » 2/« Pêcheurs au Mourillon » 3/« Vue de Toulon » Vincent Cordouan 1810-1893  4/« Troupeau et berger dans la nature »  Félix Saturnin Brissot de Warville 1818-1892  5/« Bateau sur un lac »  Hermann Ottomar Herzog 1832-1932.

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Arpenter d’autres chemins pour se ressourcer…

BVJ – Plumes d’Anges.