Rêver le monde…

24 janvier 2016

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« … – Je me suis couchée là, dit-elle avec beaucoup de gravité, désignant les palmes sèches, pour prendre la force de la source et j’ai rêvé le monde. (…) La biche rêve le jaguar pour qu’il la tue plus vite et qu’elle ne souffre pas, et le jaguar se laisse rêver parce qu’il est juste, tu comprends ? Quand les gens sont méchants, il faut les rêver pour qu’ils changent. Tu les fais bons et beaux, tu les fabriques différents. Ainsi toutes les bêtes rêvent surtout les hommes pour les pousser à être moins mauvais. Il faut beaucoup, beaucoup de rêves pour les faire changer un peu. Et malheureusement, la plupart des hommes, eux, ne savent plus rêver…

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… – Tant qu’un véritable danger ne t’approche pas, tu n’as pas à accorder d’importance à ce qui tracasse les gens, dit Shelena en haussant les épaules. Comme ça tu ne nourris pas leur méchanceté et elle finit par s’évanouir…

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… – Il est beau l’Homme quand il nous ressemble, cria la chouette !

– Il est grand, quand il fait taire le brouhaha de son âme, répondit le jaguar !

– Mais pourquoi l’Homme est-il si fou, demandèrent la liane et le serpent enlacés, que sans réfléchir il nous brûle et nous tue ?

– Parce qu’il ne se souvient plus de vous, expliqua Shelena qui ne détachait pas ses yeux de Tonio, là-bas, magnifique et conquérant.

Mishi perché non loin souleva une paupière, mais Shelena était tranquille et le faucon se rendormit.

– Que peut-il y avoir de plus important que d’aimer ? Aimer tout ce qui est là autour de nous, murmura encore Shelena dans le langage de la forêt. Sans chercher à comprendre pourquoi. Juste aimer, sans retenue, et se sentir absorbé par l’objet de cet amour, absorbé et dissout au sein des choses.

– Rien, princesse, répondit une luciole qui passait. Mais aucun de nous n’a encore réussi à faire que l’Homme puisse se souvenir de cela !…

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… – Tasorentsi est trop immense pour être dans le ciel comme ton Dieu, même si le ciel n’a pas de limites, s’écria Shelena et elle posa délicatement sa main sur la poitrine de Tonio.

– Mais là, il y a toujours un petit morceau de Lui. Il est dans le cœur de l’arbre, dans celui de la rivière et dans le tien. C’est pourquoi il ne faut jamais blesser le cœur des êtres. Il est là, blotti dans la source d’amour de chacun, et il ne faut pas ébranler son refuge…

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… – J’aime être au jardin ! s’écria Shelena le visage éclatant de fraîcheur. C’est seulement quand on ne travaille que pour soi que l’on risque de s’épuiser jusqu’à la mort. Mon corps est une maison sacrée, bâtie pour participer à la construction du monde, je ne l’oublie pas… »

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Extraits de : « L’enfant qui rêvait le monde » 2002  Jéromine Pasteur.

Tableaux : 1/« Mare et forêt »  Lars Hertervig 1830-1902  2/« Faucon du Groënland »  Georges Stubbs 1724-1806  3/« Iris »  Maria Oakey Dewing 1845-1927.

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Se sentir un avec la Terre…

BVJ – Plumes d’Anges.

S’accorder au monde…

20 janvier 2016

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« La joie n’est pas volontaire. Elle ne se décide pas, pas plus qu’elle ne se décrète. Il faut fuir comme la peste ceux qui en vendraient la recette. En revanche, la joie exige un climat favorable : un état d’esprit pareil à un état de grâce. Le climat favorable se favorise »…

Mathieu Terence – Petit Éloge de la joie.

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… L’amour ne se limite pas à la relation avec autrui. Le lien de communion ne se limite pas aux relations interpersonnelles. Les Grecs évoquaient l’idée de « s’accorder au monde » de manière harmonieuse. Ne pas être à contretemps. S’inscrire dans la ronde de la vie. Participer à une symphonie, sans être l’instrument dissonant. S’accorder au monde, c’est entrer en résonance avec nos proches, la cité, la nature, le cosmos. C’est refuser de détruire la planète et de la piller, c’est entretenir des relations respectueuses avec tous les êtres sensibles. C’est, fondamentalement, mener une vie éthiquement juste, mais plus encore, c’est vibrer dans la joie de se sentir en harmonie avec ce qui nous entoure. Toute expérience de la beauté recèle cette faculté. Contempler une œuvre d’art qui nous émeut, s’arrêter devant la perfection de la nature nous relient à ce quelque chose qui nous dépasse et nous pousse de la sorte à transcender notre moi. La contemplation nous grandit, elle fait émerger la partie la plus noble de nous-mêmes… »

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Extraits de : « La puissance de la joie » 2015  Frédéric Lenoir.

Tableau: 1/« Jeune fille en contemplation »  Gaston de la Touche 1854-1913   2/« Brume et glacier de la chaîne de Selkirk »  Frédéric M.Bell-Smith 1846-1923.

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Rechercher l’état de grâce…

BVJ – Plumes d’Anges.

Visitandine…

16 janvier 2016

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« Visite andine »,

j’aurais vraiment aimé vous conter la Cordillère des Andes et ses trésors

mais je n’ai malheureusement jamais visité ce lieu riche en mystères…

Non, je vais vous parler d’une gourmandise,

un sublime petit gâteau que d’autres nomment Financier.

(N’éprouvant aucune passion pour ces nouveaux dieux autoproclamés,

c’est à dire les financiers, je préfère appeler ces pâtisseries de leur autre nom,

les Visitandines.)

Leur  intérêt gustatif est indéniable

et, deuxième avantage,  la recette permet d’utiliser des blancs d’œufs

lorsqu’on ne sait qu’en faire, pas mal, non ?

N’ayant, au fond de mes placards ,

les moules adéquats pour 25 pièces,

j’ai OSÉ un « gros » gâteau,

– gros est peut-être un bien grand mot ! –

c’était très bien, accompagné d’une compote de pommes

sucrée à la cassonade avec zestes de citron et vanille…

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VISITANDINE(S) À L’ORANGE

Ingrédients : 2 blancs d’œufs, 65 grs de beurre, 100 grs de sucre glace, 65 grs de poudre d’amandes, 40 grs de farine, 1 orange bio.

Réalisation : Dans une jatte, mélanger sucre glace, poudre d’amandes et farine, ajouter beurre fondu, jus et zeste d’orange.

Bien remuer puis battre les blancs d’œufs en neige rapidement et les incorporer au précédent mélange. Verser cette pâte dans de petits moules individuels remplis aux 2/3 ou dans un moule style moule à cake. Enfourner environ 15′ à 200° (220° dans mon petit four) pour les petits gâteaux, un peu plus pour le grand, piquer avec la pointe d’un couteau pour vérifier la cuisson et laisser refroidir avant de démouler.

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Recette trouvée un jour dans un journal féminin.

Tableau : « Près de Santa Rosa des Andes, au Chili »   Edward Gennys Fanshawe 1814-1906.

Photos BVJ

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Croquer la vie gourmandement…

BVJ – Plumes d’Anges.


Eau bleue…

14 janvier 2016

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« … Palomides – Elle est pleine de fleurs immobiles et étranges…

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As-tu vu la plus grande qui s’épanouit sous les autres ?

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On dirait qu’elle vit une vie cadencée… Et l’eau… Est-ce de l’eau ?…

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Elle semble plus belle et plus pure et plus bleue que toute l’eau de la terre.

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Alladine – Je n’ose plus la regarder.

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Palomides – Regarde autour de nous tout ce qui s’illumine. La lumière n’ose plus hésiter… »

Extrait de « Alladine et Palomides » – Acte 4 scène 1 –  Maurice Maeterlinck 1862-1949.

Photos BVJ (épisode de vagues à la Madrague dans le Var)

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Plonger dans ses rêves…

BVJ – Plumes d’Anges.

Nourriture céleste…

11 janvier 2016

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« Par d’aussi menues Courtoisies

Une fleur, ou un Livre

Se plantent les graines de sourires –

Qui dans l’ombre fleurissent. »

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« La Pensée est calme comme un Flocon

Une explosion silencieuse

Écho de la Vie qui a trouvé

Son explication. »

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Quatrains d‘Emily Dickinson 1830-1886.

Illustrations : 1/« Hellébores » Magazine botanique de William Curtis 1746-1799 2/« Temple sous la neige à Hirazumi »  Kawase Hasui 1883-1957.

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Songer à nourrir son âme…

BVJ – Plumes d’Anges.


Histoire de regard…

7 janvier 2016

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« Si tu ne vas pas dans les bois,

jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera.

– Ne va pas dans les bois, disaient-ils, n’y va pas.

– Et pourquoi donc ? Pourquoi n’irais-je pas ce soir dans les bois ? demanda-t-elle.

– Dans les bois vit un grand loup, qui mange les humains comme toi. Ne va pas dans les bois, n’y va pas.

Bien sûr, elle y alla. Elle alla malgré tout dans les bois et bien sûr, comme ils l’avaient dit, elle rencontra le loup.

– On t’avait prévenue, fit le chœur.

– C’est ma vie, pauvres noix, rétorqua-t-elle. On n’est pas dans un conte de fées. Il faut que j’aille dans les bois. Il faut que je rencontre le loup, sinon ma vie ne commencera jamais.

Mais le loup qu’elle rencontra était pris dans un piège. Dans un piège était prise la patte du loup.

– Viens à mon aide, viens à mon secours et je te récompenserai comme il se doit.

Car ainsi font les loups dans ce type de contes.

– Et comment serais-je sûre que tu ne vas pas me faire mal ? interrogea-t-elle – c’était son rôle de poser les questions. Comment serais-je sûre que tu ne vas pas me tuer et me réduire à un tas d’os ?

– La question n’est pas la bonne, dit ce loup-ci. Tu dois me croire sur parole. Et il se remit à gémir et à crier :

Oh, là,là ! aïe, aïe, aïe !

Belle dame

Il n’y a qu’une question qui vaille

Ououououououh

eheheheheheh

aaaaaaaaam ?

– C’est bien, le loup. Je prends le risque. Allons-y ! Et elle écarta les mâchoires du piège. Le loup retira sa patte, qu’elle pansa avec des herbes et des plantes.

– Oh, merci aimable dame, merci dit le loup, soulagé.

Et, parce qu’elle avait lu trop de contes d’un certain type, le mauvais, elle s’exclama :

– Allons, finissons-en. Tue-moi. Maintenant.

Mais ainsi le loup ne fit-il pas. Pas du tout. Il posa la patte sur son bras.

– Je suis un loup qui vient d’ailleurs, un loup qui vient d’un autre temps, dit-il. Et il s’arracha un cil, puis le lui offrit en disant : – Sers-t’en avec discernement. Désormais, tu sauras qui est bon et qui ne l’est guère ; il te suffira de voir par mes yeux pour voir clair.

Tu m’as permis de vivre

Et pour cela

Je t’offre de vivre ta vie

comme jamais tu ne le fis.

Souviens-toi, belle dame,

Il n’y a qu’une question qui vaille

Ououououououh

eheheheheheh

aaaaaaaaam ?

Ainsi revint-elle au village

Ravie d’être encore en vie

Et cette fois, quand ils disaient

« Reste ici, marions-nous »

Ou « Fais ce que je te dis »

Ou « Dis ce que je te dis de dire,

Surtout n’aie aucun avis »

Elle portait à son œil le cil du loup

Et voyait à travers lui

Leurs véritables motivations

Comme elle ne l’avait jamais fait.

Alors quand le boucher

Posa la viande sur la balance

Elle vit qu’il pesait son pouce avec.

Et quand elle regarda son soupirant

Qui soupirait « Je suis parfait pour toi »

Elle vit que ce soupirant-là

N’était même pas bon à quoi que ce soit.

De sorte qu’elle fut à l’abri

Sinon de tous les malheurs du monde

Du moins d’une grande partie.

Plus encore : non seulement cette nouvelle façon de voir lui permit de distinguer le cruel et le sournois, mais son cœur ne connut plus de limites, car elle regardait tout un chacun et l’évaluait grâce au don du loup qu’elle avait sauvé.

Et elle vit les gens de bonté vraie

Et elle s’en approcha,

Elle trouva le compagnon

De sa vie et resta près de lui,

Elle distingua les êtres de courage

Et d’eux se rapprocha,

Elle connut les cœurs fidèles

Et se joignit à eux,

Elle vit la confusion sous la colère

Et se hâta de l’apaiser,

Elle vit l’amour briller dans les yeux des timides

Et tendit la main vers eux

Elle vit la souffrance des collets montés

Et courtisa leur sourire,

Elle vit le besoin chez l’homme sans parole

Et parla en son nom

Elle vit la foi luire au plus profond

De la femme qui la niait

Et la raviva à la flamme de la sienne.

Elle vit tout

Avec son cil de loup,

Tout ce qui était vrai,

Tout ce qui était faux,

Tout ce qui se retournait contre la vie

Et tout ce qui se tournait vers la vie,

Tout ce qui ne peut se voir

Qu’à travers le regard

Qui évalue le cœur avec le cœur

Et non à la seule aune de l’esprit.

C’est ainsi qu’elle apprit que ce que l’on dit est vrai : le loup est le plus avisé de tous. Et si vous prêtez l’oreille, vous entendrez que le loup, lorsqu’il hurle, est toujours en train de poser la question la plus importante. Non pas « Où est le prochain repas ? », ni « Où est le prochain combat ? », ni « Où est la prochaine danse ? »

mais la question le plus importante

pour voir à l’intérieur, pour voir derrière,

pour estimer la valeur de tout ce qui vit,

Ououououououh

eheheheheheh

aaaaaaaaam ?

Ououououououh

eheheheheheh

aaaaaaaaam ?

Où est l’âme ?

Où est l’âme ?

Va dans les bois, va.

Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera,

jamais ta vie ne commencera.

Va dans les bois, va

Va dans les bois, va

Va dans les bois, va. »

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Extrait de « The Wolf’s Eyelash », poème en prose de C.P.Estès. cité par Clarissa Pinkola Estès dans « Femmes qui Courent avec les Loups » (ré-édition de 2001).

Illustrations : 1/« La fillette que j’ai laissée derrière moi »  Jonathan Eastman Johnson 1824-1906  2/« Perce-neige dans une forêt »  Josef Lauer 1818-1881.

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Se poser la bonne question…

BVJ – Plumes d’Anges.


Incroyable…

4 janvier 2016

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INCROYABLE… MAIS VRAI !

Souvenez-vous, l’année dernière,

– c’est-à-dire il y a quelques jours –

je faisais VŒU DE JOIE.

L’année 2016 est nouvellement née,

et qu’entends-je ?

qu’apprends-je ?

que vois-je ?

J’en avais rêvé, 2016 l’a fait !

Vous allez mieux comprendre :

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1/ : Vous écrivez 2016 sur une feuille, fastoche, me direz-vous !

2/ : Pour le plaisir et puis parce que nous sommes tous des magiciens,

vous dessinez une petite étoile, très chic baguette magique, non ?


Le miracle se prépare,

la merveilleuse mathématique du monde est à l’œuvre,

les écritures parlent…

Mettez-vous face à un miroir et retournez votre feuille,

que lisez-vous ?

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Quel présage, diront certains,

quel hasard heureux, diront d’autres…

J’avoue être enchantée.

Tous les vœux les plus doux et les plus heureux vers vous,

ouvrons les yeux, le monde cache des merveilles,

à nous de les découvrir…

Merci Amélie pour cette joie révélée.

Photos BVJ (de piètre qualité, je l’avoue volontiers !)

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Ouvrir nos yeux pour cueillir des miracles…

BVJ – Plumes d’Anges.



Voeu de joie…

22 décembre 2015

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« Dès que la joie se lève, tout s’élargit. Notre respiration se fait plus ample, notre corps, l’instant d’avant replié sur lui-même, n’occupant que sa place ou son coin, tout à coup se redresse et vibre de mobilité, nous voudrions sauter, bondir, courir, danser, car nous sommes plus vifs dans un plus vaste espace, et le défilé resserré de notre gorge devient le gué du cri, du chant, du rire déployé. Rire ou pleurer, rire en pleurant, pleurer en riant, qu’importe ! c’est la réponse au même excès de ce qui vient. Notre visage s’ouvre et notre regard s’éclaire. Qu’est-ce qui vient ? L’à venir. Mais il n’est pas seulement projeté, calculé, anticipé, imaginé, il surgit ici et maintenant, et c’est parce que cet ici et ce maintenant ne sauraient être ponctuels que tout s’élargit.

(…) La joie ne forme pas un état, mais un acte et un mouvement, une inchoation vive. Cet acte est l’acte commun de l’homme et du monde, il ne peut être rabattu et mis en boîte dans la psychologie ni dans une pensée du « sujet ». La joie en effet donne de l’espace, du champ et du jeu, être joyeux, c’est être au large dans le grand large du monde soudain révélé comme tel, et l’épreuve de la joie est toujours une épreuve de l’espace en crue. Espace du soi, espace du monde ? Espace intérieur, espace extérieur ? Le propre de la joie est de rendre cette distinction caduque, c’est d’être indivisément une épreuve du soi et une épreuve du monde. Nul ne l’a mieux dit que Baudelaire, dans ces vers du « Balcon » :

« Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées

Que l’espace est profond ! que le cœur est puissant ! »

C’est seulement quand l’espace s’approfondit que le cœur se renforce, et c’est seulement quand le cœur se renforce que l’approfondissement de l’espace nous est donné à voir et à vivre… »

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TRÈS BELLES FÊTES DE FIN D’ANNÉE À TOUTES ET À TOUS,

QUE DES MILLIERS D’ ÉTOILES BRILLENT DANS LE MONDE

ET QUE LA JOIE ILLUMINE NOS CŒURS !



Extrait de : « La joie spacieuse » 2007 Jean-Louis Chrétien.

Illustrations : 1/ Photo BVJ (étoile peinte par Amélie Jackowski) 2/« Anges divertissant le divin Enfant »  Marianne Stokes 1855-1927.

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Faire vœu de joie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Cri du coeur…

19 décembre 2015

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« Tu ne peux pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête,

mais tu peux les empêcher de faire leur nid dans tes cheveux. »

Proverbe chinois.

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« …Pourquoi t’es partie, mon chaton. À quelle horreur future t’es-tu soustraite ?

Quand je vois ce qui attend ce monde de merde, entre trahison politique, catastrophe

écologique et pauvreté de masse, je me dis que oui, on peut se dire que tu as été bien

inspirée de quitter le navire ; mais quand je vois n’importe quel

soleil sur n’importe quel pétale, ou n’importe quel gars qui tient la main de n’importe

quelle fille, je me dis que non, franchement, fallait rester dans la vie…

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… Dans les jours d’après, nous distribuerons tes soixante-dix-sept peluches, une par une

ou deux par deux, à des fossés dans les campagnes, à des clairières, à des rochers.

C’est joli, ces ours, ces lapins, ces petits chats abandonnés sur les tapis de mousse,

prenant la pluie sous les marguerites… »

Extrait de: ‘« Camille, mon envolée » 2015  Sophie Daull.

Peinture : détail de « La Sainte Famille »   Adam Ehlsheimer 1578-1610.

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Étoiler notre cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Prise de conscience…

15 décembre 2015

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« … J’épluchais une pomme rouge du jardin quand j’ai soudain

compris que la vie ne m’offrirait jamais qu’une suite de

problèmes merveilleusement insolubles. Avec cette pensée est

entré dans mon cœur l’océan d’une paix profonde… »

Extrait de : « Noireclaire » 2015  Christian Bobin.

Tableau : « Pêcheurs sur une mer calme »  Anton Laurids.J.Dorph 1831-1914.

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Cesser de se demander pourquoi…

BVJ – Plumes d’Anges.