Jardin fertile…

8 février 2021

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Dans ma tête, j’ai créé un jardin avec vue imprenable sur le ciel.

J’ai tenté de le composer telle une musique,

ici des notes blanches et là des notes roses,

quelques portées aromatiques pour les oiseaux chanteurs enchantés et enchanteurs,

des arbres en majesté où virevoltent des papillons,

quelques gros cailloux où s’asseoir les jours de grande fatigue,

une gloriette où prendre une tasse de thé,

des herbes folles, des herbes sages,

un bassin d’eau limpide où le soir venu, se mirent les étoiles…

C’est un petit lieu calme, mille parfums y planent,

ombre et lumière s’y prélassent délicieusement.

J’aime me reposer dans ce jardin intérieur, fruit de mes rêves,

et y cueillir des pensées un tantinet sauvages.

Et vous, comment imaginez vous le vôtre ?

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« The stars nodded,

the ocean agreed,

The flowers chorused,

« Bloom now – bloom free »

rise again »

 

(« Les étoiles ont hoché la tête,

L’océan a accepté,

Les fleurs ont chanté,

« Fleurissez maintenant – fleurissez librement »

ressuscitez. »)

Tess Guinery

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Illustrations : 1/ « Roses et autres fleurs » Album de plantes japonaises   2/ « Maison de thé » – Dynastie-Joseon-XVème-Corée.   Auteurs anonymes.

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Entretenir avec soin le jardin de nos rêves…

BVJ – Plumes d’Anges.

Réveil de l’éveil…

2 février 2021

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« … Je suis entrée dans le salon de thé le 16 octobre de l’an dernier. Je consigne tout dans un carnet, comme une sorte d’almanach qui tient dans ma poche et dessine un rythme à ma vie et au peu d’évènements qui la ponctuent.  Je me serais souvenue de ce jour sans en avoir rien écrit. Mais je l’ai fait. Sous cette date, il est indiqué le nom du lieu : « Ukiyo » et j’ai glissé la carte de visite du salon de thé pour être certaine de le retrouver. Je sais maintenant que le mot Ukiyo n’existe pas dans mon langage, qu’il veut dire profiter de l’instant, hors du déroulement de la vie, comme une bulle de joie. Il ordonne de savourer le moment, détaché de nos préoccupations à venir et du poids de notre passé…

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… « Le bruit de la pluie

Mes pas qui rient aussi

 Réveiller le destin »…

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Je suis seule, si vous saviez. Plus il y a de gens autour de moi, plus je m’enfonce dans la certitude de ne pas appartenir à ce tout. J’ai besoin de vos mains sur ma peau, de guérir sous vos paumes chaudes et qu’enfin vous enleviez ce tissu qui nous sépare pour être complètement à vous et découvrir le gout de la vie douce. Je ne veux pas garder notre rencontre comme un bel objet que l’on range dans une boîte. J’ai fait cela toute mon existence et cette fois je veux vivre…

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De cette année où nous n’avons échangé que quelques mots. Vos mains ont parlé à mon corps qui, lui, répondait, je retiendrai que nous parlons tous la même langue mais que nous avons peur de nous écouter. « Qui entend l’arbre qui tombe dans la forêt ? » Je pense que si personne ne l’entend, tout le monde le sent tomber. Peu de gens veulent se soucier des arbres qui s’effondrent loin d’eux, et on refuse d’accepter que nos cœurs entendent tout. Que notre humanité est la somme de forêts décimées, et d’arbres qui tombent en nous, de sources qui bruissent et d’oiseaux et de cris de douleur et d’abeilles qui bourdonnent… »

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Alice, 50 ans, ancienne professeure de français,

a traversé la vie comme anesthésiée, sans jamais y trouver sa place.

Mère très jeune, elle a voyagé dans les livres et leurs histoires.

Un hasard heureux lui fait rencontrer un masseur japonais, Akifumi.

Les doigts délicats de celui-ci éveillent son corps, en fait remonter moult souvenirs,

les bons comme les mauvais,

ils lui donnent un élan, un souffle nouveau.

Portée par le désir, elle s’inscrit à un cours de japonais,

apprend sa langue et sa culture pour se rapprocher de lui.

Ce livre est la lettre magnifique qu’elle lui adresse,

lettre pleine de sensualité, de douceur et de poésie,

elle s’y raconte et le questionne avec respect et pudeur.

Se réveiller, s’éveiller,

sortir du carcan des peurs et des souvenirs malheureux,

décider d’être soi et oser le dire.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, 

j’en parle pour que la vie circule sous nos doigts aussi,

en ces temps où le toucher semble proscrit…

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Extraits de : « Lettre d’amour sans le dire »  2020  Amanda Sthers.

Illustrations : 1/ « Femme sans vie » – Étude –  Bela Cikos Sesija  1864-1931   2/ « Temple de Nikko »  Robert Weir Allan  1851-1942.

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Faire circuler le souffle de la vie sous nos doigts…

BVJ – Plumes d’Anges.

Cristaux de lumière…

26 janvier 2021

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Muraille de glace, tout semble figé, monde en noir et blanc…

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Lent, lent travail d’équilibre du yin et du yang, la route est longue…

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Un chant nait au milieu du silence,

une source coule comme une invitation, un breuvage pour entrer dans le rêve ?

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Un soleil or pâle se lève. Éternelle succession d’instants à vivre.

Entrer dans le froid, saisir sa profondeur,

garder son cœur au chaud…

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Volutes blancs sur blanc…

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Arbre de verre…

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Fleurs de neige…

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Lune givrée en repos…

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Infinie richesse…

Légèreté du moment, le blanc et le blanc s’allient pour sculpter d’éphémères paysages,

l’eau se transforme, se métamorphose, explore, court, se fige, se glace… s’évapore,

se fait nuage et retombe en pluie ou en neige…

Pourrions-nous l’égaler ?

Penser un monde et un monde qui s’enrichiraient l’un l’autre au lieu de s’affronter ?

Chacun se doit d’y réfléchir, chacun peut apporter sa lumière…

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« Toujours plus libre,

 

vers cette vie toujours plus libre

où la vie sans fin s’improvise

 

vers cette vie qui ne meurt pas

et se propage à l’infini

 

vers cette vie qui boit la nuit

dans la fraîcheur du lâcher-prise

 

le chemin de l’éveil

est celui des oiseaux… »

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Extrait de : « Le désespoir n’existe pas »  2018  Zeno Bianu.

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Photos BVJ – Janvier 2021 –

Alpes françaises : Le Vernet et le Col de Vars.

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Improviser…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ensemencer…

17 janvier 2021

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Une cape ouatinée, d’un gris perle, s’est posée sur le ciel.

Quelques gouttes ici et là, telles les notes d’une musique un tantinet triste.

Ainsi va l’hiver, l’eau céleste pénètre la terre, arrive le silence,

on peut fermer les yeux, rien ne semble se passer, et pourtant, et pourtant,

un terreau prépare le lit des germinations futures.

Lesquelles ? Présence de l’absolu mystère…

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Aujourd’hui, un mécanisme de l’horloge du monde est enrayé,

il n’y a plus de logique,

l’Humanité semble perdre de son humanité sous les coups de la peur.

Nous devons réagir, voir les choses sous un autre angle,

vivre en conscience et en confiance, expérimenter d’autres possibles,

partir à la recherche d’autres voix, il y en a de belles qui fleurissent à droite et à gauche,

c’est à nous de les trouver.

Chacun a des atouts cachés dans ses grottes intérieures,

pourquoi ne pas les mettre en lumière, oser quelques sorties à l’air libre ?

Ce Nouveau, cette énergie nouvelle nous montreront un autre chemin,

mais prenons garde à ne pas répéter l’ancien et le déjà vu.

Il nous faut vraiment être imaginatifs pour initier l’aurore du jour nouveau.

Discutons, proposons, engageons le débat,

ne laissons pas certains nous museler et parler à notre place.

Sortons de notre sidération,

donnons un NOUVEL ÉLAN à notre VIE !

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Illustrations : 1/« Procession »  2/« Chant du ruisseau »   Bertha Lum  1869-1954.

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Ré-agir, ne pas s’endormir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Marche hivernale…

11 janvier 2021

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« … « – Je vous écoute, Herr Bach.

– Je souhaiterais que le Consistoire, que vous représentez, m’accorde un congé. »

Scheiße ! Tout cela avait si bien commencé !

« – Un congé ? Pour quelle raison ?

– Je désire plus que tout au monde rencontrer Dietrich Buxtehude. »

Et il ajouta presque aussitôt :

« – Et entendre, un jour, un soir, une heure dans ma vie, une Abendmusik. ».

Il y eut un silence. Braunecker trouvait fort ennuyeux que la paroisse perdît pour quelque temps le fils d’Ambrosius. Il faudrait chercher un remplaçant, s’assurer de sa valeur, signer un contrat, faire des démarches, agir…

« – Pour quelle raison ? »

Bach demeura interdit. Pour toute réponse, il tira de son pardessus la liasse visiblement éprouvée et la soumit à l’examen de Braunecker. Celui-ci n’eut pas besoin de binocles pour reconnaître la partition, la fameuse…

« – Que vous sert de rencontrer Herr Buxtehude ? Qu’est-ce que cela change au fond ?  Ça ne vous suffit pas, ça ?

– Herr Braunecker, sauf votre respect, si un ange venait vous annoncer que le Christ est à dix lieues de votre maison, resteriez-vous là, à béatement contempler le messager, ou bien daigneriez-vous parcourir dix lieues pour entendre le Messie ?

– Vous allez un peu loin, Sebastian. Ou bien vous blasphémez, ce que je ne me permettrais pas de penser, au nom de l’amitié qui me liait jadis à votre défunt père ; ou bien vous divaguez. Car enfin, Sebastian, si un ange venait m’annoncer pareille nouvelle, je n’aurais bien qu’une seule chose à faire : me réveiller !

– Voilà tout ce qui nous oppose, Herr Braunecker : vous ne croyez pas aux miracles, et moi, je vous affirme que les miracles existent. Cette partition est miracle et preuve des miracles. Par elle, je crois au miracle et à la vérité.

– La vérité ! Entre ces notes et ces accords, vous lisez la vérité ?

– Je l’y vois plus nettement que je ne vois le rouge et l’or dont cette pièce est parée…

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Mais qu’est-ce donc que de voir une partition et de ne la pouvoir lire ? Quels signes voit-on ? Quels signes ne voit-on pas ? Comment pareille langue – pareille merveille – peut-elle sonner creux ? Bach ne pouvait oublier. Poser ses yeux sur ce fourmillement noir, c’était l’entendre.

Mystère. Mystère de part et d’autre. Mystère de la croche pour celui qui n’y voit qu’un gros chou bien fait de chocolat noir surmonté d’un panache un peu frivole. Mystère de ce mystère pour celui qui le joue et la sert.

Mystère du son immaculé et sans nom qui sort de la viole au premier rang. Mystère de ce mystère pour celui qui entend, clairement, distinctement, que la viole a sorti un fa, très juste… »

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 Johann Sebastian Bach est bouleversé, ébloui par une partition musicale,

elle vient à lui d’une façon un peu étrange, devient une obsession.

Il réfléchit, lutte contre des démons intérieurs mais rien n’y a fait,

il entend  l’absolue nécessité  de prendre la route

vers le « Membra Jesu nostri » et son créateur, Dietrich Buxtehude.

La marche en plein cœur de l’hiver s’avère longue et difficile,

il lui faut affronter des « épreuves », elles n’entament pas sa volonté,

il est porté par sa vision, il est léger…

Quand la destinée apparait, elle attire inexorablement notre Être tout entier,

nous devenons enfin qui nous sommes vraiment.

C’est un très beau texte, l’émotion artistique est là, immense,

l’art serait-il le chemin ?

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J’ai repensé à « Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants » de Mathias Enard

et à « Le Maître de la Tour-du-Pin » de Jan Laurens Siesling,

deux autres bijoux dont la lecture illumine notre âme.

En ces temps un peu frais et frileux, c’est un doux baume,

une invitation à écouter le chant des hautes sphères.

Merci à Dominique qui en avait parlé ICI

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Extraits de : « Laisse aller ton serviteur »  2020  Simon Berger.

Illustrations : 1/ »Le concert des Anges« – détail –  Mathias Grünewald   XVIème  2/ »Cité de Lübeck » reproduction du XIXème d’une oeuvre d’Elias Diebel  XVIème.

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Accueillir sa destinée…

BVJ – Plumes d’Anges.

Navigateur 2021…

7 janvier 2021

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En 2021,

je me fais du bien,

je me désencombre, je m’allège,

je me libère, j’explore,

je découvre, je sélectionne,

j’affine, je cisèle…

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Je retiens :

les inspirateurs charmeurs, les chercheurs de fraîcheur,

les chuchoteurs voyageurs, les initiateurs rieurs,

les créateurs joueurs, les compositeurs intérieurs,

les inventeurs de bonheurs, les cueilleurs de ferveur,

les auteurs conteurs, les acteurs de valeur,

les chanteurs guérisseurs, les chœurs de cœurs,

les senteurs de fleurs, les lueurs extérieures,

la chaleur des couleurs…

(Les autres, bien-sûr, je leur souhaite le meilleur !)

Toutes ces énergies me nourriront pour mieux

participer à un monde proche ou lointain…

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Et vous,

quels fils d’or tissez-vous au seuil de cette nouvelle année,

quelles fleurs aimeriez-vous cueillir ?

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« L’herbe des champs

libère sous mes semelles

Son parfum »

Masaoka Shiki

Illustrations : 1/« Un lit de de pavots » Maria Oakey Dewing  1845-1927   2/« Capucines »   Olga Boznanska  1865-1940.

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Faire des choix…

BVJ – Plumes d’Anges…

Vint, vingt-et-un…

31 décembre 2020

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Nous laissons derrière nous un monde étrange,

celui de 2020, et entrons dans l’année nouvelle,

puisse-t-elle féconder la lumière !

Le cœur du monde semble silencieux tant le vacarme autour de lui est puissant…

Ouvrons grandes nos ailes,

 amplifions encore et encore les belles vibrations de l’amour,

– amour contraire de la peur –

chantons haut, chantons juste,

repoussons les brumes ténébreuses,

un espace est là, prêt à fleurir, prêt à accueillir de nouvelles créations,

les intentions doivent rester pures, restons vigilants…

Lumineuse année 2021 à toutes et à tous !

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« … L’infini n’est autre

Que le va-et-vient

Entre ce qui s’offre

Et ce qui se cherche

Va-et-vient sans fin

Entre arbre et oiseau

Entre source et nuage… »

François Cheng  – 2005 – « À l’orient de tout « 

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Illustrations : 1/« Retable de Brera – détail«  Piero della Francesca  1412-1492   2/« Fleurs et oiseau »  Wen Shu  1595-1634.

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Féconder la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Jour festif…

24 décembre 2020

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C’était une Annonciation,

c’était le 23 mars 2020,

il y a neuf mois,

nous en avions parlé –>

Un,

deux,

trois…

dix…

vingt…

cinquante…

CENT !!!

Joyeuse suite numérique ascensionnelle qui ne cesse de s’élever,

la verticale du succès,

sortons les lampions,

hissons les guirlandes,

allumons les étoiles !

 – MARIE

du blog

BONHEUR du JOUR,

a publié un livre très touchant « Avec la vieille dame »

et aujourd’hui, nous sommes autour d’elle,

pour fêter le centième exemplaire vendu.

Bravo Marie, que ce joli voyage continue,

je souhaite longue vie à ce livre.

Il y a dans l’existence des rêves qui se font réalités,  n’est-ce-pas merveilleux ?

BELLES FÊTES à tous et à toutes,

de la JOIE et de la LUMIÈRE à partager sans modération,

« Avec la vieille dame » en particulier…

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Illustrations : 1/ »Ange de l’Annonciation »  Masolino da Panicale  1383-1447  2/ »Fleurs »  Jean-Baptiste Fornenburgh  1590-1648.

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Fêter la fête…

BVJ Plumes d’Anges.

Esprit de Noël…

21 décembre 2020

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Premier jour de l’hiver,

un pâle soleil se lève pour honorer la saison nouvelle…

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Traces de l’activité nocturne, invisible à nos yeux,

la course d’un lièvre et d’un chamois,

mais qui donc aura le dernier mot ?

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Les bouleaux au repos

observent, sidérés, une page blanche,

une page de silence, tout sera à dire ou à écrire…

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Les petites mains tissent inlassablement des fils d’espérance,

pour étoffer le monde…

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Rouges grelots suspendus aux branches dénudées,

la nature se prépare à la fête…

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La pouponnière est fort sage,

les chaussons du grand soir se tricotent en toute discrétion, sous le manteau…

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Petits et grands oiseaux chantent et volettent,

la scène du théâtre de la vie leur appartient…

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Et l’homme accourt, applaudit, il se sent un peu seul,

il veut vivre l’instant lumineux, 

le ciel alors saupoudre un peu de poussière d’étoiles sur le royal sapin…

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Joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et à tous,

il nous faut faire prospérer ces graines de lumière en nos cœurs…

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« Le coquelicot blanc

d’une averse hivernale

a fleuri »

Matsuo Basho

Photos BVJ – Alpes françaises – Décembre 2020.

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Croire en la lumière nouvelle…

BVJ – Plumes d’Anges.

Mondes divers…

11 décembre 2020

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« Si le lecteur veut comprendre comment toute cette histoire a pu arriver, il ne doit pas avoir peur de remonter le temps. S’il se limitait au réel qui baigne chacune de ses journées, il risquerait de ne pas saisir le fin mot de tout ce qui va suivre, ou pire encore, de ne pas y croire du tout. Il comprendrait à la rigueur le comment, mais le pourquoi lui échapperait. Il serait comme un de ces touristes qui, le jour de crue du Calavon, n’en croient pas leurs yeux et se demandent comment un si petit rataillon peut se transformer en quelques heures en fleuve Amazone, aussi large que violent. Les Anciens lui diront que forcément, c’est lié au relief du pays : une cuvette, une vallis clausa en entonnoir dont le Calavon est l’unique réceptacle en temps de pluie, vous comprenez.

Oui, si le lecteur veut vraiment comprendre, il doit remonter jusqu’à la création du monde. Pas celle que tout le monde connaît, mais bien celle des légendes du coin, celle que l’on raconte aux enfants d’ici pour qu’ils s’endorment.

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Les légendes prétendent qu’au matin du septième jour, le bon Dieu était fatigué de son labeur et décida de se reposer. Il s’assit au soleil et, caressant sa barbe blanche, contempla son œuvre : la croûte terrestre, la voûte du ciel et des étoiles, la nature embryonnante, l’homme et la femme. Il n’était pas mécontent de lui mais il n’était pas complètement satisfait non plus : il avait l’impression qu’il manquait quelque chose. Il avait besoin d’une cerise sur le gâteau, d’une touche finale avec un peu plus de gueule que les simples Adam et Eve. Il fit venir les Quatre Éléments, et leur dit qu’il voulait mettre un petit bout de paradis en ce bas monde. Pour cela il comptait sur eux… »

« Les sentiers battus n’offrent guère de richesses ; les autres en sont pleins. »

Jean Giono

« La vie parfois se présente vulgaire ; mais le sage, pour en relever l’originelle bassesse, a cette ressource de rêver. » 

Paul Arène

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Une histoire qui prend sa source au matin d’un orage, on en suit le fil avec délice, en compagnie d’un chat surgi de nulle part. Le narrateur, jadis mutique, nous emmène dans ses mondes par d’admirables digressions. S’élèvent page après page, la voix des légendes, la puissance des rêves et l’Histoire des origines en pays de Lubéron.

Des mots de Pétrarque, Giono, Bosco…  qui ouvrent les chapitres, la langue provençale qui chante joyeusement, un décor puissant autour du magnétique Mont Ventoux, des couleurs primaires qui explosent, la blancheur du calcaire, une source ferrugineuse et magique, l’incontrôlable Maitre-Vent qu’est le mistral, une histoire d’amour, un mystère, le feu qui galope… C’est à la fois un conte et un récit épique qui fait la part belle à l’imagination.

Amis du sud, ce livre est pour vous, amis des autres régions qui aimez le sud ou qui ne le connaissez pas encore, ce livre est aussi pour vous ! Sa lecture est splendide, c’est une sorte de quatorzième dessert de Noël, à la saveur exquise.

Merci à celle qui a mis ce livre entre mes mains et dans mon cœur.

Dominique en avait parlé ICI

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Extraits de : « Le Dit du Mistral »  2020  Olivier Mak-Bouchard.

Illustrations : 1/ « Chat et oiseau »  Paul Klee  1879-1940  2/ « Paysage » Edgar Degas  1834-1917.

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Cultiver avec soin notre imagination, elle est notre poésie…

BVJ – Plumes d’Anges.