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« Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance. »
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NE RIEN FAIRE MAIS ÊTRE
pour que le monde retrouve un juste équilibre,
dessine un chemin de paix et y dépose des pensées mûrement réfléchies.
S’indigner calmement au plus profond de soi,
redécouvrir notre valeur humaine, respecter le souffle de la vie et se respecter,
fuir l’agitation, la déraison qui mènent à la confusion…
Garder intacte notre vision du monde pour qu’elle prenne corps dans la réalité,
sentir les vibrations du printemps futur qui chante ici et là,
BIENTÔT SERA LE JOUR D’UN NOUVEL ENVOL…
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Poème extrait de : « Treizième poésie verticale » Roberto Juarroz 1925-1995.
Illustrations : 1/« Bord de champs » Marie Egner 1850-1940 2/« La vérité » Mikalojus-Konstantinas Ciurlionis 1875-1911.
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Se laisser aller à être plutôt qu’à faire…
BVJ – Plumes d’Anges.
Je trouve ce poème magnifique : l’idée de laisser les choses se faire est précieuse.
Bonne journée à toi,
ANNE
Marie Egner! quel joli tableau!
(maintenant je sais quoi me dire, les soirs où je n’ai « rien fait » de la journée, merci :-))
« S’indigner calmement au plus profond de soi » !
Quel programme, chère Brigitte !
Tu vas influencer toute ma semaine avec ton oxymore, la vivacité de réaction
etant telle chez moi que me voilà déjà au travail !
Ceci dit, ton chemin de sérénité mérite que nous l’empruntions
avec entrain et…amitié !
Merci, tes trouvailles sont toujours des pépites qui s’accumulent
dans notre malle aux trésors 💫
J’aime ce poème; j’avais lu tout récemment quelque chose de proche. Faire, c’est bien, mais laisser l’être aussi vivre sans lui rajouter un stress supplémentaire. Temps de la méditation, médit’action….ET pas, agitation.
C’et ce que j’aime dans le temps de la lecture, tu laisses les pensées s’ancrer et ton corps s’apaise, ainsi que tes pensées.
Comme l’absence de mots est parfois préférable, ne rien faire peut être salvateur. Parfois.
Reste à savoir quand….
Merci Brigitte pour cette belle réflexion de début de semaine que je te souhaite infiniment douce. Je t’embrasse. Claudie.
L’envol viendra avec le printemps qui sait toujours nous faire ressentir ce besoin vital de renouveau et d’espérance en la vie.
Belle et douce semaine
ne rien faire c’est déjà beaucoup, surtout par les temps qui courent, qu ce soit collectivement, mais surtout personnellement : voir les autres s’agiter et s’apercevoir de leur inutilité voir toxicité
En suggestion artistique tout un monde évocateur…
bonne semaine à vivre tout endormeur
Michèle
Oups semaine tout en douceur !
L’obsession du faire souvent m’effare.
J’aime beaucoup ces premiers vers.
Douceur printanière depuis hier, une douce impression de revivre – mieux.
Bonne semaine, Brigitte.
Ne pas forcer le destin….Monter dans la barque et se laisser porter par le courant….Quitter le rivage des illusions pour être dans la simplicité…..
Coucou. C’est magnifique! Oui, finalement, ne pas toujours vouloir faire. J’ai de la peine à ne rien faire. Il m’arrive de m’angoisser lorsqu’en fin de journée, je me rends compte que je n’ai pas fait… tout ce que je voulais faire. Bises alpines.
Je suis renversée à chaque fois que je lis Juarroz…
Merci pour cette lecture matinale fondamentale.
Bonne journée.
Très beau poème, qui rappelle que ce qui paraît inutile est peut-être justement l’essentiel. Il faut vraiment lutter contre l’activisme à tout crin de notre époque. Je trouve qu’en vieillissant c’est un mouvement qui se fait naturellement. Bises Brigitte.
Une très belle page
Juarroz est vraiment un poète magnifique, la douceur du silence, de la pensée, du rêve
On culpabilise souvent lorsqu’on se rend rend compte que l’on n’a rien ou presque rien fait de sa journée. Mais en fait, ce n’est pas possible, il y a toujours quelque chose qui a été fait, même dans l’inaction la plus totale. C’est peut-être le plus important qui a été fait : on s’est reconstruit un peu…
Merci de me faire connaître ce très beau poème