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17 février 2020

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« Roses

On dit que tout naquit du vide le jour où un pinceau y traça la ligne qui sépare la terre et le ciel. Alors, sans doute, il y vint une rose, puis la mer, les montagnes et les arbres.

C’est en traçant une ligne d’encre qu’on fait jaillir le monde, c’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore.

Tant d’efforts pour de si mortelles créatures, tant de beauté vouée à s’élever puis à périr. Mais la bataille pour que naisse la beauté vouée à mourir dans le soir est tout ce que nous aurons jamais dans cette vie. »

Muriel Barbery – page 265 dans « Un étrange pays » livre publié en 2019.

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N’est-ce pas là, le grand cadeau de la vie,

celui de donner naissance à l’éphémère et impermanente beauté,

la vie nous permet de la vouloir, de la créer et la recréer sans cesse,

ne nous en privons pas pour contrer les forces noires du monde…

Tableau d ‘Aoyama Kumaji (1886-1932) « Une rose blanche ».

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Croire en la force de la beauté…

BVJ – Plumes d’Anges.

Autres mondes…

13 février 2020

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« … Geneviève observe le public. Certaines têtes sont familières, elle reconnaît là médecins, écrivains, journalistes, internes, personnalités politiques, artistes, chacun à la fois curieux, déjà converti ou sceptique. Elle se sent fière. Fière qu’un seul homme à Paris parvienne à susciter un intérêt tel qu’il remplit chaque semaine les bancs de l’auditorium. D’ailleurs, le voilà qui apparaît sur scène. La salle se tait. Charcot impose sans trouble sa silhouette épaisse et sérieuse face à ce public de regards fascinés. Son profil allongé rappelle l’élégance et la dignité des statues grecques. Il a le regard précis et impénétrable du médecin qui, depuis des années, étudie, dans leur plus profonde vulnérabilité, des femmes rejetées par leur famille et la société. Il sait l’espoir qu’il suscite chez ces aliénées. Il sait que tout Paris connaît son nom. L’autorité lui a été accordée, et il exerce désormais avec la conviction qu’elle lui a été donnée pour une raison : c’est son talent qui fera progresser la médecine…

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… Vous vouliez la vérité, je vous la donne. Je vois grand-père depuis que j’ai douze ans. Lui et d’autres. Des défunts. Je n’ai jamais osé parler, de crainte que papa ne me fasse interner. Je me confie à vous ce soir avec la confiance et l’amour que je vous porte, grand-mère. (…) – J’ai récemment lu un livre, grand-mère, un livre merveilleux. Il m’a éclairé sur tout. L’existence des Esprits, qui est loin d’être une fable, leur présence auprès de nous, l’existence de ceux qui agissent en intermédiaires, et bien d’autres choses encore…

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... Absence ne signifie pas abandon. Si la maison de son enfance n’est plus habitée ni par sa sœur ni par sa mère, peut-être demeure-t-il encore quelque chose des deux femmes – non pas leurs affaires personnelles, mais pourquoi pas une pensée, une présence, une intention ? Geneviève songe à Blandine. Elle l’imagine ici, quelque part, dans un coin de la pièce, en train de l’observer. Cette idée, démentielle, pourtant l’apaise. Existe-t-il une pensée plus consolante que de savoir les proches défunts à vos côtés ? La mort perd en gravité et en fatalité. Et l’existence gagne en valeur et en sens. Il n’y a ni un avant ni un après, mais un tout…

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… « … Ces gens qui l’ont jugée, qui m’ont jugée moi… leur jugement réside dans leur conviction. La foi inébranlable en une idée mène aux préjugés. T’ai-je dit combien je me sentais sereine, depuis que je doute ? Oui, il ne faut pas avoir de convictions : il faut pouvoir douter, de tout, des choses, de soi-même. Douter. Cela me semble si clair depuis que je suis de l’autre côté, depuis que je dors dans ces lits qui me faisaient horreur auparavant. Je me sens pas proche des femmes ici, mais désormais je les vois. Telles qu’elles sont… »… »

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Un roman très dense sur fond de vérité historique. Eugénie, une jeune fille de 19 ans pleine de vie, issue d’un milieu bourgeois de la fin du XIXème siècle, voit « l’invisible ». Elle se confie un soir à sa grand-mère insistante, celle-ci la trahit et Eugénie est internée à La Pitié-Salpêtrière

C’est un récit talentueux et captivant, lu d’une traite tant l’écriture est fluide. Le personnage de Geneviève, assistante du Professeur Charcot, est très beau, et puis il y ce bal insensé, où court la bourgeoisie parisienne, Le Bal des Folles, et sa préparation… Ce livre donne envie d’en savoir plus sur cette époque, sur les travaux du Professeur Charcot et sur la terrible histoire de cet établissement.

Pauvres femmes, que de souffrances ont-elles eu à vivre et pauvres femmes qui aujourd’hui encore vivent sous le joug des familles et des hommes, sous le poids de traditions étouffantes et cruelles…

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Extraits de : « Le bal des folles »  2019  Victoria Mas.

Illustrations : 1/ « Une leçon clinique à la Salpêtrière » André Brouillet  1857-1914  2/ « Yeux clos »  Odilon Redon  1840-1916.

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Ne pas avoir de convictions…

BVJ – Plumes d’Anges.

Épurement intérieur…

10 février 2020

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« … Le poulpe de l’émotion jette son encre noire pour nous aveugler dans la peur, mais maintenant Aru et moi nous le savons. Nous ne sommes plus dupes.

Je l’ai dit ce matin à Yasuki en brandissant la balayette de la cuisine en guise d’épée. Il a ri. Il précise : « L’émotion n’est pas l’amour mais c’est tout ce que l’homme possède pour aller à sa rencontre. » Plus loin que l’amour Laura Mailleul, il y a shizen, « ce qui est tel quel par soi-même. » C’est le secret que l’amour avec Aru te dévoile. C’est cela qu’il faut chercher.

Qu’est-ce qui te sépare de la poésie ?

Qu’est-ce qui te sépare de l’amour ?

Qu’est-ce qui te sépare du divin ?

Qu’est-ce qui te sépare de toi-même ?

L’idée que tu te fais de la poésie, de l’amour, du divin, de toi-même, derrière laquelle se tient le shizen de la poésie, de l’amour, du divin, de toi-même. C’est cette idée que tu dois détruire entièrement. Détruis tout ! Devenir qui l’on est c’est détruire absolument tout ce que l’on croit être, mais détruire avec amour…

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… – Toi qui connais ces sortes de choses, comment s’appelle ce bleu-là, ai-je demandé à Aru après le dîner en désignant le ciel dans la presque nuit de juillet.

– C’est le bleu de ce soir, Laura.

– Le bleu de ce soir est mon préféré…

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… N’attends plus rien. Là où tu es, sois. Il n’y a aucune issue dans le monde ; la sortie est à l’intérieur. Nulle part ailleurs. Pleure là-dessus un certain temps, si tu le souhaites.  Et après, décide de sauter à pieds joints dans la joie. Tout le malheur auquel l’humain s’accroche, il le fabrique lui-même et s’y pend. Mais la vie n’a rien à voir avec cela. Tant que tu ne te seras pas entièrement perdu, tant que tu n’auras pas entrepris la démolition complète de ce que tu as cru être toi-même, tant que tu n’auras pas été entièrement endommagé, que tu n’auras pas erré dans tes propres ruines, tu ne sauras pas qui tu es, Aru… »

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Laurence Nobécourt a publié ce livre entre  « La vie spirituelle » et « Le chagrin des origines« . Ce qui est beau dans le travail littéraire de cette auteure, c’est son courage et son évolution. Dans sa quête éperdue d’amour et de vérité, elle scrute toutes ses zones d’ombre, les nettoyant de fond en comble. Strate par strate, elle renait à elle-même encore et encore, nous offrant dans sa quête d’absolu, un très beau texte.

Quelques passages demandent lecture et relecture – j’avoue être encore perplexe face à certaines phrases, là est mon travail, là est ce qu’offre la littérature à son lecteur, la métamorphose s’opère à deux, voire à trois, les mots choisis prenant toute leur dimension. Ce Vivant jardin est d’une grande profondeur, l’amour et le verbe s’unissent et s’illuminent l’un l’autre.

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Extraits de : « Vivant jardin. »  2018  Laurence Nobécourt.

Illustrations : 1/ « Oiseaux » – catalogue – So Soseki  1715-1786  2/ « Éventail aux Ipomées » – projet – Susuki Kiitsu  1796-1858.

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Se souvenir de notre grandeur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Broderies…

3 février 2020

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Une branche, simple branche,

tombée de la couronne d’un pin par un jour de tempête – peut-être –

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couchée sur un lit d’herbes sauvages,

se dore au soleil de l’hiver.

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En approchant,

nos yeux découvrent le terrible et splendide travail des « petites mains » de la forêt :

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broderies, volutes, sinogrammes, arabesques, silencieux méandres…

L’œuvre, ayant fragilisé le bois,  a-t-elle précédé la chute ou

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l’œuvre fut-elle créée au sol, sur la branche gisante ?

Du Land Art pourraient alors claironner les petits coléoptères…

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La question reste entière, la nature est si mystérieuse,

si quelqu’une ou quelqu’un peut éclairer ma lanterne,

j’en serais ravie…

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Photos BVJ.

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Observer le très petit et ses merveilles…

BVJ – Plumes d’Anges.

Peut-être…

30 janvier 2020

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« Un arbre enveloppe un nuage,

un oiseau enveloppe l’arbre

et une plume de l’oiseau disperse l’air

pour faire place au signe maintenant là.

 

Ce qui enveloppe est enveloppé par ce qu’il enveloppe,

mais le signe nouveau passe justement

entre l’enveloppé et ce qui enveloppe

et défait le paquet.

Le soir devient un dieu.

 

Un arbre descend alors d’un nuage,

le nuage descend d’un oiseau

et une plume de l’oiseau écrit le nouveau signe

sur le versant qui vient d’être dégagé. » (Livre III, 6b)

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« Chaque main situe son nuage

dans un ciel différent.

 

Mais un jour elle le trouve

dans le ciel de tous.

 

Seulement alors elle peut redevenir

le morceau de terre promise

qu’elle était avant d’être main.

 

Seulement alors son nuage

pleuvra sur elle. » (Livre V, 17)

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« Prendre sa main pour oreiller.

Le ciel le fait avec ses nuages,

la terre avec ses mottes

et l’arbre qui tombe

avec son propre feuillage.

 

Ainsi seulement peut s’écouter

la chanson sans distance,

celle qui n’entre pas dans l’oreille

parce qu’elle est dans l’oreille.

La seule qui ne se répète pas.

 

Tout homme a besoin

d’une chanson intraduisible. » (Livre VII, 1) »

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Roberto Juarroz, poète argentin, un titre unique à son œuvre,

une sorte de poème ininterrompu, une longue méditation ;

chaque livre porte un numéro, chaque poème porte le sien.

Nous approchons là un autre monde, ou plutôt une autre vision du monde et de la poésie,

le temps y est suspendu juste un moment.

Roberto Juarroz  y parle de centre de gravité et de déploiement,

il évoque le mouvement et l’immobilité,

 le visible et l’invisible, l’obscurité et la lumière,

le vide et le plein, le tout et le rien,

au fil du temps les sujets d’explorations changent…

Il y a des questionnements, des apparitions ici et là, sur le « bord du bord ».

Chaque poème nous emporte de la dualité vers l’unité… ou pas.

À lire et à relire, c’est mystérieux et c’est puissant !

Colo en a parlé plusieurs fois, –> ICI par exemple…

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Poèmes extraits de : « Poésie verticale »  Roberto Juarroz  1925-1995.

Illustrations : 1/ « Arbre » – Étude – Caspar Scheuren  1810-1887  – Illustration déjà utilisée –> ICI   2/ « Fleurs de cerisier »  Sakai Hoitsou  1761-1828.

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Travailler à percevoir un autre monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Belles plumes…

26 janvier 2020

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Un magnifique petit livre cartonné,

22 phrases en anglais

illustrées par 22 dessins à la plume, d’ Anna Boulanger.

Cette jeune artiste, passe son enfance sur la Côte de Granit rose, » après son bac, elle rejoint Bruxelles, où elle étudie l’illustration et le dessin à l’école supérieure des Arts Saint Luc. Elle complète sa formation à l’école des Beaux arts de Rennes. Elle a également obtenu un master en édition à la faculté de Rennes » nous dit-on sur Wikipédia.

 

Ici, les mots sont choisis : beaux, doux, simples et profonds,

– elle dit commencer le plus souvent par les mots, les dessins venant après –

ils invitent à une envolée intérieure en pays de sérénité et de poésie.

Le trait à l’encre de chine est minutieux, talentueux, les oiseaux, enchanteurs.

C’est un livre qu’il faut garder près de soi,

pour y revenir dès qu’une vague grise effleure un peu sèchement notre cœur.

Faites-vous ce cadeau, c’est un véritable bijou !

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« Be silent and listen.

(Sois silencieux et écoute.)

Illustration : blackbird, secret keeper from another world.

(merle, gardien du secret d’une autre réalité.)

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Silence gives answers.

(Le silence donne les réponses.)

Illustration : magpie, intelligence, talkativeness, adaptability, ingenuity.

(pie, intelligence, loquacité, adaptabilité, ingéniosité.)

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Lucky is the eye that recognises reality.

(La joie est l’œil qui reconnait la réalité.)

Illustration : jay, light bearer.

(geai, porteur de lumière.)

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All you see has his roots in the unseen world.

(Tout ce que vous voyez a ses racines dans le monde invisible.)

Illustration : woodpecker, protection and security.

(pivert, protection et sécurité.)

(…)

When you let go of what you think life should be,

life gets clear… »

(Quand vous abandonnez ce que vous pensez que la vie devrait être,

la vie devient limpide.)… »

Illustration : canary, carelessness, stupidity… »

(serin , étourderie, bêtise.)… »

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Extraits de : « Birds »  2016  Anna Boulanger.

Illustrations : Couverture du livre – 1/recto et 2/verso.

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Entendre le chant de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Grand tour…

23 janvier 2020

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« … D’un chemin à un autre, d’un continent à un autre, il n’y a parfois qu’un embranchement au détour d’une conversation fructueuse joyeusement partagée au rythme de la marche. Celle de ce jour-là allait m’amener à la découverte d’un chemin de pèlerinage bouddhiste faisant le tour de la plus petite des quatre grandes îles de l’archipel japonais, du nom de Shikoku…

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… Chemin d’émancipation de mes automatismes de pensées, d’affranchissement de mes toxines et pollutions mentales. Mouvement de libération de mes entraves, de mes attentes, de mes schémas de fonctionnement, de mes assujettissements à des codes sociaux, de tous les carcans qui m’étreignent, de mes certitudes, de mes modes de pensée, des formatages érigés en moi par des traditions, de mes asservissements à une idée conditionnée, de mes identifications à des rôles ou à des fonctions. Étape de désencombrement de mes peurs, de mes inhibitions, des mémoires qui parfois parlent à ma place…

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… Intérieurement, je remercie. Je m’incline devant le miracle de cette existence qui m’est offerte. Joie de ce temps qui m’est donné sur cette terre. Du plus profond de mon être, je remercie d’abord ma présence au monde. Puis je laisse mon attention parcourir chaque partie de mon corps et lui exprime ma reconnaissance pour son soutien à mon cheminement. Soyez remerciées, mes jambes, de m’avoir conduite jusque-là sans encombre ; soyez remerciés, mes pieds, pour le nouvel élan que vous impulsez à chaque pas ; soyez remerciés, mes yeux, d’imprégner en moi tant de merveilles…

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… Vivre pleinement l’expérience de l’instant. L’itinéraire devient ainsi de plus en plus introspectif. Chaque jour de marche, telle une nouvelle expérience spirituelle. L’Illumination, ne serait-ce pas transformer l’obscurité tapie en nos profondeurs en lumière, s’abandonner à cette alchimie spirituelle qui consiste à reconnaître nos zones sombres pour les métamorphoser en perles d’or ? « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or* » Illumination… Prendre conscience de notre nature divine et se tourner, tel le tournesol, vers la Lumière dont nous sommes issus, vers cet astre qui nous guide… »

* Charles Baudelaire « Les fleurs du mal ».

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Un petit livre bienveillant qui ouvre l’esprit et le cœur.

Ce n’est pas le bouddhisme qui a la première place ici.

Le lieu – une ile -, une chaleur écrasante, la langue japonaise non comprise et non parlée,

une tout autre culture avec des codes à l’opposé des nôtres…

Tous les ingrédients sont réunis pour briser « l’armure » de la marcheuse,

casser les rythmes et les illusions du quotidien.

L’auteure nous raconte par petites touches ses transformations intérieures,

ses rencontres improbables.

De jolies réflexions, de nombreuses citations rendent le chemin très vivant,

j’ai « parcouru » ces 1200 kilomètres avec  grand plaisir… et sans la moindre fatigue !

Dominique en avait très bien parlé –>

Aifelle en avait parlé –>

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Extraits de : « Comme une feuille de thé à Shikoku »  2015  Marie-Edith Laval.

Illustrations : 1/ »Chat » détail d’une peinture de Hishida Shunso  1874-1911  2/ »Fleurs des quatre saisons »  Sakai Hoitsu  1761-1828.

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Briser notre armure…

BVJ – Plumes d Anges.

Aridité féconde…

20 janvier 2020

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« Toute la journée

Sans un mot

Le bruit des vagues »

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Ici est un lieu de grande aridité,

la roche blanche – surface rugueuse, striée, pulvérisée –

y est maitresse et le pas difficile,

la côte est bordée d’une eau d’un bleu ultra-foncé,

où danse sans relâche la houle…

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Les arbres rares et rabougris ont même subi les affres d’un incendie,

il n’en reste que de chinoises ombres…

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Dans cet univers anguleux nous est offert une autre géométrie.

Un visage de pierre, en sommeil, bouche bée,

 cercle parfait n’abritant encore nulle présence vivante

qui se fera bientôt réceptacle d’une graine apportée par le vent.

Respiration du monde…

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telle cette petite végétation qui s’adapte

et cherche à casser ces rythmes austères…

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En s’approchant plus près encore,

on voit ses réserves, elle se fait plante « grasse »…

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À chaque pas, le regard aiguisé nous offre un trésor,

 cadeau de la nature.

Et l’on se dit, que même les chemins de vie les plus caillouteux

et cabossés peuvent révéler la grâce,

il suffit d’ouvrir un peu plus grand nos yeux pour que tout s’illumine…

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« Me voici

Là où le bleu de la mer

Est sans limite »

Haïkus de Taneda Santoka  –  1882-1939.

Photos PJ et BVJ – De Callelongue vers les Calanques – Massif de Marseilleveyre.

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Marcher, admirer, remercier…

BVJ – Plumes d’Anges.

Douceur d’hiver…

16 janvier 2020

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Dans le ciel bleu de janvier étincellent les premières fleurs des amandiers,

elles semblent des dentelles,

dansent et sautillent, tissent la poésie.

Leur cercle de famille s’élargit ,

la fête tambourine devant nos yeux ébahis,

des fleurs encore des fleurs pour fêter l’allongement des jours.

Quel doux moment, un émerveillement,

et des cadeaux futurs : les amandes, fruits sublimes,

vous pouvez me croire,

j’en croque chaque jour une douzaine, depuis des années,

– surtout pas des californiennes –

avec ferveur et gourmandise…

Pour remercier la vie et la beauté de l’instant,

laissez-vous tenter par une douceur hivernale,

vous ne le regretterez pas !

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– GÂTEAU ORANGE/RICOTTA/AMANDES –

Ingrédients : 1 orange, 250 g. de ricotta, 150 g. de poudre d’amandes, 100 g. de beurre mou, 120 g. de sucre, 4 œufs, 1 sachet de sucre vanillé.

Sirop : 1 orange et 50 g. de sucre en poudre.

Réalisation : Séparer les blancs des jaunes, fouetter ces derniers avec le sucre, ajouter le beurre mou, la ricotta, la poudre d’amandes, le sucre vanillé, le zeste et le jus de l’orange.

Monter les blancs en neige, les incorporer délicatement à la préparation. Verser dans un moule recouvert de papier sulfurisé et enfourner environ 40 minutes à 180° (200° dans mon petit four). Attendre quelques minutes et démouler.

Pendant ce temps, préparer le sirop : presser le jus d’une orange, ajouter 50 g. de sucre, porter à ébullition et arroser le gâteau.

Recette trouvée sur le site marmiton.

Illustration : « Verger en fleurs »  Emil Carsen  1853-1932.

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Croquer la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Éblouissement…

11 janvier 2020

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« … Il n’y a que des miracles dans cette vie, et notre aveuglement en est un, le plus grand. Dans cette librairie à Paris, j’ai regardé les visages et j’ai soudain compris que nous vivions tous à bas rythme, et j’ai vu que si nous vivions vraiment la librairie aurait été en feu, incendiée de visages pareils à des soleils…

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… Ce n’est pas moi qui voit les choses. Ce sont les choses qui me donnent leurs yeux. Les images pures, personne ne les invente. L’âme de l’arbre se sépare un instant de l’arbre, vient sur la page, écrit le poème sur l’arbre et signe Ronsard…

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… Il n’existe pas d’ « intelligence » artificielle. La racine de l’intelligence, son centre invisible à partir de quoi tout rayonne, c’est l’amour. On n’a jamais vu et on ne verra jamais d’ « amour artificiel »…

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… Un arbre s’est arraché un bras pour donner une porte à l’abbatiale. Une montagne ou une carrière ont donné des vertèbres pour que naissent les piliers. Le sable des rivières s’est dépouillé de sa blondeur pour colorer les murs. Des abeilles ont travaillé sans salaire pour qu’il y ait des bougies. La grâce est le fruit de milliers d’effacements… »

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Lecture époustouflante, elle est un feu de joie.

104 chapitres comme les 104 vitraux de l’abbatiale de Conques, 

l’auteur est sous le choc de la vision ,

les mots nous sont offerts,

l’âme de Conques est venue jusqu’à nous et a signé Christian Bobin…

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Extraits de : « La nuit du cœur »  2018  Christian Bobin.

Illustrations : 1/ « Étude de nuages »  2/ « Étude de rose »  Frederic Edwin Church  1826-1900.

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Vivre et transmettre la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.