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« … PERSONNE NE NOUS A DEMANDÉ, ni à vous, ni à moi, ni à aucun être vivant, si nous souhaitions passer quelque chose comme un long week end sur une des huit planètes qui tournent autour de notre Soleil. Vous m’avouerez que c’est violent. Notre vie ne nous appartient pas. Nous ne l’avons ni voulue, ni choisie, ni même acceptée. Elle nous est donnée – ou plutôt prêtée – de force. Elle nous est fourguée en usufruit. Ou peut-être imposée.
Tout est réglé et décidé sans nous. Charmant. Nous ne sommes pour rien dans notre entrée sur la scène de la vie…
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… À NOS REGARDS DU MOINS, Dieu est un mystère. Dieu n’a pas d’autre existence que celle que nous nous efforçons de lui prêter. Personne ne l’a jamais vu. Chacun peut s’en passer. Dieu est assez peu probable. Dieu a toutes les apparences d’une illusion consolatrice. Dieu est invraisemblable.
C’est là que se dissimule peut-être une des clés de l’affaire. Dieu est invraisemblable – mais pas beaucoup plus que tous les miracles que nous avons vu défiler sous nos yeux écarquillés : la goutte d’eau, le grain de sable, la poussière minuscule d’où sort tout ce qui existe, la lumière, l’expansion continuelle de l’espèce, le temps dont nous ne savons rien, l’histoire, cette stupeur, la vie, une nécessité peuplée de hasards, pas beaucoup plus invraisemblable que le monde étrange où nous vivons tous les jours et qui nous paraît si évident… »
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Jusqu’à son dernier souffle, Jean d’Ormesson s’est questionné avec joie,
fantaisie et espièglerie.
Ce livre, après « Comme un chant d’espérance » et « Guide des égarés« ,
ferme une trilogie.
Cet homme en perpétuelle effervescence tente une fois encore d’allumer des étoiles
dans le ciel de l’existence.
J’ai senti son œil bleu pétillant d’intelligence et son sourire malicieux m’accompagner
tout au long de cette lecture, merci à ce grand Monsieur,
pour ce dernier cadeau,
un très beau cadeau, une belle plume !
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Extraits de : « Un hosanna sans fin » 2018 Jean d’Ormesson.
Illustration : « Constellations et signes du zodiaque » Francesco Bottucini 1446-1498.
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Allumer des étoiles jusqu’à notre dernière heure…
BVJ – Plumes d’Anges.
J’aime ces extaits, merci Brigitte, ils ensoleillent de joie pétillante le début d’une journée brumeuse…
j’ai un peu de mal avec M d’Ormesson, un homme très affable intelligent sensible mais bon je n’arrive pas à prendre vraiment au sérieux ses écrits oui oui je sais je suis affreuse 😉
Jolis extraits, PlumesdAnges !
Es tu sure de
» l’expansion continuelle de l’espèce »
espace ou espèce, on ne sait jamais avec lui.
Ceci dit, Dieu n’est ni démontrable ni dénié. Mais on peut tout lui rapporter ! Mystère ou liberté, seul Lui le sait !
Oui, seuls les sages qui ont vraiment vécu peuvent nous éclairer et nous soutenir dans notre chancelant chemin à travers l’existence. Merci de ta visite, Brigitte, car je m’efforce d’écrire des choses sensées soutenir, comme on s’accroche à la poignée qui pend dans le métro pour ne pas tomber… Du moins en ce moment, car dans la vie humaine il y a des hauts et des bas ! Je dirais que c’est une traversée où parfois les vagues vous donnent un peu mal au coeur. Mais elle a cette vertu : c’est qu’au-delà de toutes les nausées, on a la surprise de découvrir qu’on est toujours là… Ce que constatait également Jean d’Ormesson avec sa lucidité et sa gaieté coutumières – et qui ne nous a pas non plus quittés.
Jusqu’au bout, il a chanté la vie. Merci pour ces extraits, Brigitte. François Busnel a reçu sa fille et éditrice, en la questionnant davantage sur lui que sur elle-même, dommage. J’aurais aimé l’entendre raconter sa propre expérience.
J’aimais beaucoup l’entendre parler, rire. Par contre, comme « l’affreuse » Dominique;-)), le lire ne m’attire pas.
Bonne fin de journée Brigitte, un beso
fin causeur, c’est sûr… mais à la lecture il me déçoit beaucoup
Je déguste les livres de l’autre « Enchanteur » depuis plus de 40 ans,
ne m’en lasse jamais et plonge dans l’ultime avec un plaisir immense !
Ses questions restent à chaque fois sans réponses mais son style
correspond tellement à mes attentes que je pourrais me contenter
de ses ouvrages…jusqu’à mes 100 ans ✏️📖📔
Et la nuit passée à Saint-Fargeau, l’été dernier, n’a pas arrangé
mon cas !!!
Avec mes pensées très complices, chère Brigitte !
Le voir et le lire m’a toujours mise en joie ! Sûrement son amour contagieux de la vie !
J’ai les deux premiers, » Un hosanna sans fin » sera une riche idée pour Noël.
Merci Brigitte pour les beaux moments que tu nous donnes au fil de tes pages !
Je te souhaite un doux week-end et je t’embrasse. Claudie.
Comme jean d’Ormesson je vois Dieu dans une goutte de rosée
Invraisemblable et pourtant il semble présent dans beaucoup de regards…
Un très beau regard que tu nous offres aujourd’hui.
J’aime bien l’homme, son côté facétieux et rieur mais ses écrits ne m’ont jamais fait vibrer.
Je n’ai pas oublié le Jean d’Ormesson de l’époque Figaro, qui ne faisait rire personne, je préfère de loin le vieux monsieur qu’il était devenu. J’aimais l’écouter, mais je ne vais pas spontanément vers ses livres, j’ai peur d’y trouver trop de redites. Bon week-end Brigitte, bises 🙂
En lecture de ce livre en ce moment et touchée.
Jusqu’au bout j’aimerai cet homme, qui n’était pas un saint mais Jean d’O l’enchanteur qui a inventé la joie, les yeux bleus et l’incomparable légèreté de l’être, l’immense culture et la grâce absolue, quelle lumière quand même, quelle lumière!
Merci Brigitte pour le soleil d’un seul coup dans le ciel plombé de ces jours-ci, merci 💛
Il n’avait pas peur de la mort, bien au contraire il disait que la mort devait être délicieuse et il avait presque hâte d’en connaître tous ses mystères, maintenant, il sait… 😉
Beau dimanche Plumes d’Anges, je t’embrasse !