Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Minute de silence…

mardi 25 janvier 2011

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 » On dit parfois que j’extravague…

que je délire…

Pourtant, il n’y a pas plus raisonnable que moi !

Il n’y a pas d’esprit plus cartésien que le mien !

Je ne fais que rapporter les faits

tels que je les observe.

Il est évident qu’il y a à observer et observer !

Cela dépend du sens que l’on donne au mot « observer ».

Exemple :

Quand on demande aux gens d’observer le silence…

au lieu de l’observer, comme on observe

une éclipse de lune,

ils l’écoutent… et tête baissée, encore !

Ils ne risquent pas de le voir, le silence… !

Parce que les gens redoutent le silence.

Ils le redoutent !

Alors, dès que le silence se fait,

les gens le meublent.

Quelqu’un dit :

– Tiens ? Un ange passe !

alors que l’ange, il ne l’a pas vu passer !

S’il avait le courage, comme moi,

d’observer le silence en face,

l’ange, il le verrait !

Parce que, mesdames et messieurs,

lorsqu’un ange passe, je le vois !

Je suis le seul, mais je le vois !

Évidemment que je ne dis pas que je vois

passer un ange,

parce qu’aussitôt, dans la salle,

il y a un doute qui plane !

Je le vois planer, le doute !…

Évidemment que je ne dis pas que je vois

planer un doute parce qu’aussitôt,

les questions :

– Comment ça plane, un doute ?

– Comme ça ! (Geste de la main qui oscille.)

– Comment pouvez-vous identifier un doute

avec certitude ?

À son ombre !

L’ombre d’un doute, c’est bien connu…!

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Si le doute fait de l’ombre,

c’est que le doute existe !

Il n’y a pas d’ombre sans doute !

Et l’on sait le nombre de doutes au nombre d’ombres !

S’il y a cent ombres, il y a cent doutes.

Je ne sais pas comment vous convaincre ?!

Je vous donnerais bien ma parole,

mais vous allez la mettre en doute !

Le doute… je vais le voir planer…

Je vais dire :

– Je vois planer un doute.

Aussitôt, le silence va se faire…

Quelqu’un va dire :

– Tiens ? Un ange passe !

Et il faudra tout recommencer !

À propos de l’ange, aussi, on m’en pose

des questions insidieuses :

– Dites-moi, votre ange là,

de quel sexe est-il ?

Alors là… (geste de la main qui oscille ),

je suis obligé de laisser planer un doute,

parce que je n’en sais rien !

– D’où vient-il ?

Il va vers sa chute !

Parce que l’ange, attiré par la lumière des projecteurs

s’y précipite…

Ébloui, l’ange s’y brûle les ailes et l’ange choit !

Et un ange qui a chu est déchu !!

Mesdames et messieurs… à la mémoire de tous les anges

qui sont tombés dans cette salle,

nous allons observer une minute de silence…

( L’artiste voyant « passer » un ange, les gens rient.)

( L’artiste avec un geste de la main qui oscille:)

Il n’y a que les doutes qui planent !

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« Un ange passe » Extrait de « Matière à rire » Raymond Devos 1922-2006.

Tableaux : 1/ « Prince Henry Lubomirski » Élisabeth Vigée-Lebrun 1755-1842   2/« Le concert »(détail) Gerart van Honthorst 1592-1656    3/ « Vénus et Cupidon » Sebastiano Ricci 1659-1734.

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Nécessité du silence… du silence  intérieur… pour observer… pour réfléchir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Oui…

vendredi 21 janvier 2011

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OUI…

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… » Donc, lorsque vous désirerez faire quelque chose de raisonnable, lorsque vous aurez à faire une chose qu’il est de votre devoir de faire, pensez toujours que cette chose est facile.

Que les mots : difficile, impossible, je ne peux pas, c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de… disparaissent de votre vocabulaire : ils ne sont pas français. Ce qui est français, c’est : c’est facile et je peux.

Considérant cette chose comme facile, elle le devient pour vous, alors qu’elle semblerait difficile aux autres, et cette chose, vous la faites vite, vous la faites bien, vous la faites aussi sans fatigue, parce que vous l’aurez faite sans effort.

Tandis que, si vous l’aviez considérée comme difficile ou impossible, elle le serait devenue pour vous, tout simplement parce que vous l’auriez considérée comme telle. »…

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… » Est riche qui se croit riche,

pauvre qui se croit pauvre. »…

Extrait de « Maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente. »  Émile Coué de la Châtaigneraie 1857-1926.

Gravures : 1/ « Abrakadabra »  – Image tirée du Nordisk familjebok 1876/1899  2/ Allégorie de la Fortune de Hans Sebald Beham 1500-1550.

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Aujourd’hui est un jour nouveau Oui, oui, oui…

BVJ – Plumes d’Anges.

Bienveillance…

mardi 18 janvier 2011

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…  » Puissé-je être un protecteur pour les abandonnés, un guide pour ceux qui cheminent,

Un vaisseau, une barque, un pont pour ceux qui veulent se rendre sur l’autre rive.

Puissé-je être une île pour ceux qui ont besoin de faire escale,

Une lampe pour ceux qui ont besoin de lumière,

Un lit pour ceux qui veulent se reposer,

Un serviteur pour ceux qui ont besoin d’être servis,

Puissé-je être la pierre miraculeuse, le vase au grand trésor,

La formule magique, le remède universel,

L’arbre qui comble les souhaits, la vache au pis intarissable !

Comme la terre et les autres éléments qui servent aux mille usages

Des êtres innombrables, dans tout l’espace infini,

Puissé-je de mille façons, être utile aux êtres qui peuplent cet espace,

Aussi longtemps qu’ils ne seront pas tous libérés de la souffrance. »…

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Extrait de « La Marche de l’Éveil » Poème composé par Shântideva VIIIème siècle- Cité par  Matthieu Ricard  « Chemins spirituels » 2010.

Estampes : 1/ « Pic, fleurs et feuille de Lotus » Shotei Watanabe 1851-1918  2/ « Lhassa- le Potala » 1661  Johann Grueber.

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La bienveillance… à cultiver comme une fleur précieuse…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ange gardien…

dimanche 16 janvier 2011

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 » Et puis après, voici un ange,

Un ange en blanc, un ange en bleu,

Avec sa bouche et ses deux yeux,

Et puis après voici un ange,

Avec sa longue robe à manches,

Son réseau d’or pour ses cheveux,

Et ses ailes pliées en deux,

Et puis ainsi, voici un ange,

Et puis aussi était dimanche,

Voici d’abord que doucement

Il marche dans le ciel en long

Et puis aussi étant dimanche,

Voici qu’avec ses mains il prie

Pour les enfants dans les prairies,

Et qu’avec ses yeux il regarde

Ceux de plus près il faut qu’il garde ;

Et tout alors étant en paix

Chez les hommes et dans la vie,

Au monde ainsi de son souhait,

Voici qu’avec sa bouche il rit. »

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TRÈS BON DIMANCHE À TOUS ET À TOUTES !

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« L’ange »  Max Elskamp 1862 – 1931.

Fresques : 1/ « Ange musicien » 2/ « Angelots » (détails) Melozzo da Forli 1438 -1454.

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Entendre le rire de l’Ange…

BVJ – Plumes d’Anges.

Avis…

vendredi 14 janvier 2011

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« La vie est une chance, saisis-la.

La vie est beauté, admire-la.

La vie est béatitude, savoure-la.

La vie est un rêve, fais-en une réalité.

La vie est un défi, fais-lui face.

La vie est un devoir, accomplis-le.

La vie est un jeu, joue-le.

La vie est précieuse, prends-en soin.

La vie est une richesse, conserve-la.

La vie est amour, jouis-en.

La vie est un mystère, perce-le.

La vie est promesse, remplis-la.

La vie est tristesse, surmonte-la.

La vie est hymne, chante-le.

La vie est un combat, accepte-le.

La vie est tragédie, prends-la à bras le corps.

La vie est aventure, ose-la.

La vie est bonheur, mérite-le.

La vie est la vie, défends-la. »

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Mère Teresa 1910-1997.

Peintures :   1/ »Chaussons blancs » 2/ « Les pivoines et le hanneton » Eva Gonzalès 1849-1883.

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Avis sur la vie… Le vôtre ?…

BVJ – Plumes d’Anges.


S’habiter…

lundi 10 janvier 2011

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… » Mais dites-moi, peuple d’Orphalese,

qu’abritez-vous dans ces maisons ?

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Qu’est-ce donc que vous gardez derrière ces portes verrouillées ?

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Possédez-vous la paix,

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la quiète ardeur qui traduit la puissance ?

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Avez-vous des souvenirs, ces arches scintillantes qui enjambent les sommets de l’esprit ?

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Recelez-vous la beauté, qui mène le cœur des choses faites de bois et de pierre…

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… vers la montagne magique ?

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Dites-moi, les gardez-vous chez vous ?

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Ou ne connaissez-vous que le confort et le désir du confort,

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cet être furtif qui pénètre en invité dans une maison,

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en devient l’hôte

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puis le maître ? »…

Extrait de « Le prophète »  Khalil Gibran 1883-1931.

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Nous habitons-nous vraiment ? …

BVJ – Plumes d’Anges.

Présence…

samedi 8 janvier 2011

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« S’assoir tous  deux au bord d’un flot qui passe,

Le voir passer ;

Tous deux, s’il glisse un nuage en l’espace,

Le voir glisser ;

À l’horizon, s’il fume un toit de chaume,

Le voir fumer ;

Aux alentours, si quelque fleur embaume,

S’en embaumer ;

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Si quelque fruit, où les abeilles goûtent,

Tente, y goûter ;

Si quelque oiseau, dans les bois qui l’écoutent,

Chante, écouter ;

Entendre au pied du saule où l’eau murmure

L’eau murmurer ;

Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,

Le temps durer ;

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Mais n’apportant de passion profonde

Qu’à s’adorer ;

Sans nul souci des querelles du monde,

Les ignorer ;

Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,

Sans se lasser,

Sentir l’amour, devant tout ce qui passe

Ne point passer !

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« Au bord de l’eau »  René François Sully Prudhomme 1839-1907.

Illustrations : 1/« Vue sur le Mississipi »  Ferdinand Richardt 1819-1895  2/« Psyché et l’Amour »  François Pascal Simon Gérard 1770-1837  3/ »Jatte de fraises »  Sébastien Stoskopff 1597-1657  4/« Fleurs roses » Impératrice Cixi 1835-1908.

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Laisser couler la rivière de l’amour…

BVJ – Plumes d’Anges.

Étoile…

jeudi 6 janvier 2011

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Voir son Étoile, et  suivre sa lumière…

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Les Mages venus d’Orient suivirent la lumière de l’Étoile.

Elle les guida jusqu’à Bethléem, pour visiter l’enfant Jésus.

La tradition dit qu’ils étaient trois :

Gaspard apporta l’encens, symbole divin…

Melchior l’or, symbole royal…

Balthazar apporta la myrrhe, symbole spirituel…

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« Ils perdirent l’Étoile, un soir. Pourquoi perd-on

L’Étoile ? pour l’avoir trop regardée…

Les deux Rois blancs, étant des savants de Chaldée

Tracèrent sur le sol des cercles au bâton.

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Ils firent des calculs, grattèrent leur menton…

Mais l’Étoile avait fuit comme une idée

Et ces hommes, dont l’âme eut soif d’être guidée

Pleurèrent en dressant les tentes de coton.

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Mais le pauvre Roi noir, méprisé des deux autres,

Se dit : »Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres.

Il faut donner quand même à boire aux animaux. »

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Et tandis qu’il tenait un seau d’eau par la anse,

Dans l’humble rond de ciel où buvaient les chameaux,

Il vit l’Étoile d’or qui dansait en silence. »

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« Les Rois Mages » –  Edmond Rostand 1868-1918.

Tableaux : 1/ « Allégorie de l’Astronomie »  Joseph Fratel 1730-1783  2/« Adoration des Mages » Andrea Mantegna 1431-1506  3/ Étoile en céramique – Iran  XIIIème siècle.

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Le ciel est en nous… Simplement suivre l’Étoile de notre cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Vie…

mardi 4 janvier 2011

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… » Une petite feuille solitaire, au bout d’une petite branche perdue dans l’immense feuillage roux d’un grand chêne, pleure dans l’automne finissant qui l’a parée de tous les ors du ciel. Elle sait que l’hiver est proche, prêt à étendre sa torpeur mortelle sur le monde végétal. Et elle ne veut pas mourir.

Elle aime passionnément la forêt majestueuse traversée par l’intimité odorante des petits sentiers bordés de fougères, dans le bruissement de ses frondaisons et le bourdonnement étouffé de ses insectes.

Elle craint le vent de novembre qui flagellera durement les feuilles sèches du bel arbre séculaire, figeant la Vie dans le processus lent et inexorable qui la fait remonter à travers l’écorce rigide et la moelle tendre, jusqu’à l’instant initial et obscur des origines.

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La petite feuille est inconsolable. C’est alors qu’une nuit, tandis que la lune émerge de la cime des arbres, un oiseau inconnu se posa sur la branche voisine et lui parla doucement, dans le langage des habitants de la forêt ;

« Pourquoi cette tristesse petite feuille ?

– Parce que j’ai peur de mourir.

– Pourquoi parles-tu de mourir ? Tu ne mourras pas, tu abandonneras seulement ta forme flétrie. N’entends-tu pas le chant de la forêt à travers les branches ?

– Certes, je l’entends, mais je suis seule comme chacune des feuilles mes sœurs, séparées les unes des autres à jamais, et j’ai peur… »

La petite feuille tremblait de toutes ses nervures et l’étrange oiseau reprit :

« Tes sœurs se croient séparées parce qu’elles se prennent pour des feuilles poussées sur les branches du chêne, et seulement pour cela. Cette impression d’isolement leur cause un malaise intolérable. Mais à toi, ce soir, je vais dévoiler la vérité :

Une seule vie anime l’arbre et tous les arbres de la forêt. Elle se multiplie en se divisant en petits tourbillons dont les uns habitent les racines, d’autres le tronc, d’autres les branches et d’autres encore les feuilles, puis les glands…Chacun de ces tourbillons se prenant pour lui-même dans sa forme particulière, sans relation avec son voisin.

Et de cela, naît toute la douleur du monde…

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La vie »coule » dans les moindres nervures des feuilles, comme dans les plus minuscules artérioles des oiseaux. Toi-même, petite sœur, tu es à la fois l’infime « tourbillon-feuille » et l’ensemble de tous les tourbillons tissant l’Univers qui débouche sur l’Infini.

La Vie ne cesse jamais. Ce sont les formes qui la contiennent qui naissent et meurent. »

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Histoire extraite de :  « La conscience d’être : ici et maintenant. » 1999 – Jeanne Guesné.

Illustrations : 1/ et 3/ « Vierge Hesselin »(Vierge au rameau de chêne)  Simon Vouet 1590-1649  2/  Planche « Garrulus Leucotis » 1877 – John Gerrard Keulemans 4/« Paysage avec chênes »  Alexandre Calame 1810-1864.

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Ressentir l’unicité de la Vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Instant présent…

lundi 27 décembre 2010

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… » Que l’ importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée…

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… Regarde le soir comme si le jour y devait mourir ; et le matin comme si toute chose y naissait.

Que ta vision soit à chaque instant nouvelle.

Le sage est celui qui s’étonne de tout…

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Il y a des maladies extravagantes

Qui consistent à vouloir ce que l’on n’a pas

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… Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé.

Nathanaël, ne cherche pas, dans l’avenir, à retrouver jamais le passé. Saisis de chaque instant la nouveauté irresemblable et ne prépare pas tes joies, ou sache qu’en son lieu préparé te surprendra une joie autre.

Que n’as-tu donc compris que tout bonheur est de rencontre et se présente à toi, dans chaque instant comme un mendiant sur ta route. Malheur à toi si tu dis que ton bonheur est mort parce que tu n’avais pas rêvé pareil à cela ton bonheur – et que tu ne l’admets que conforme à tes principes et à tes vœux.

Le rêve de demain est une joie, mais la joie de demain en est une autre, et rien heureusement ne ressemble au rêve qu’on s’en était fait ; car c’est différemment que vaut chaque chose…

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… Crois-tu pouvoir, en cet instant précis, goûter la sensation puissante, complète, immédiate de la vie, – sans l’oubli de ce qui n’est pas elle ? L’habitude de ta pensée te gêne ; tu vis dans le passé, dans le futur et tu ne perçois rien spontanément. Nous ne sommes rien, Myrtil, que dans l’instantané de la vie ; tout le passé s’y meurt avant que rien d’à venir y soit né. Instants ! Tu comprendras, Myrtil, de quelle force est leur présence ! car chaque instant de notre vie est essentiellement irremplaçable : sache parfois t’y concentrer uniquement…

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… Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur…

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… Jette mon livre ; dis-toi bien que ce n’est là qu’une des mille postures possibles en face de la vie. Cherche la tienne. Ce qu’un autre aurait aussi bien fait que toi, ne le fais pas. Ce qu’un autre aurait aussi bien dit que toi, ne le dis pas, – aussi bien écrit que toi, ne l’écris pas. Ne t’attache en toi qu’à ce que tu sens qui n’est nulle part ailleurs qu’en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah ! le plus irremplaçable des êtres. »

Extraits de « Les nourritures terrestres »  André Gide 1869-1951.

Tableaux : 1/ « Villa Olmo – Lac de Come » Giuseppe Bizi 1787-1869  2/« Vue de la Villa Adriana – Tivoli »  Fritz Petzholdt 1805-1838.

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Dans l’instant présent, se créer nouveau, unique… S’élever, encore, toujours…

BVJ – Plumes d’Anges.