Archive pour la catégorie ‘plumes légères’

Instantanés…

dimanche 10 août 2025

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« … « Va vers nulle part

L’horizon n’est pas loin

Va vers nulle part

Tu connais le chemin »

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« Dans l’arrière cour du pavillon fricotaient les anophèles mâles et les femelles. Partout dans le petit gazon les insectes grésillaient tranquilles.

Une cabane était refuge à ceux qui cherchaient dans le soir les quelques notes énigmatiques qui pouvaient déverrouiller la nuit. Deux-trois touches, pianoter, comme les chiffres sur un verrou, un cadenas numéroté.

Plissant les yeux pour sentir dans le soir l’air banlieusard qui parvenait jusqu’à nous, on tournait la tête en tous sens exactement comme les insectes, en espérant que nous poussent sur le crâne des antennes paraboliques et paramétrées pour se connecter à la fréquence des anges, des messages qui défilent sans auditeurs sur la bande passante des songes. On voulait réveiller les mots endormis. Pardon pour le dérangement. »

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« À l’heure des premières figues, tout le monde s’en allait sur les places publiques dire son amour pour le pays intérieur.

Vas-y, vas-y ! Vas-y ! criaient les jeunes gens sous le soleil bien lourd. Mais aller où ? Dernièrement, un singe plébiscita les forces de l’ordre juste pour faire mumuse. Alors, de là à lui demander une main, un secours, un peu d’aide. Il n’y avait qu’un pas. Mais un pas de fourmi. Une plume tomba du ciel.

Les jeunes gens ne virent rien, occupés à crier vas-y, vas-y, mais une femme parmi eux conquérait, le front plissé, les hauteurs du monde. Alors naturellement, elle vit la plume. Il n’y avait pas d’oiseaux, il n’y avait pas de lune, il n’y avait pas de souffle, il n’y avait plus de poète, il n’y avait pas d’indulgence, il n’y avait pas de calme, il n’y avait pas de flamme, il n’y avait pas de marge intrépide où faire son beurre MAIS elle vit la plume »

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« Ce qu’on s’autorise à espérer

Prend racine quelque part »… »

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Arthur Teboul, auteur compositeur interprète du groupe Feu ! Chatterton, acteur, poète…nous propose ici  un acte de poésie et un jeu libérateur et jubilatoire, qui étonne en premier lieu le poète en nous qui s’ignorait : « Comment, à l’intérieur de moi, j’abritais tous ces mots, et ne le soupçonnais pas ? »

Il suggère de penser à un nom, de l’écrire immédiatement puis d’y ajouter un adjectif… l’étincelle se produit, les mots affluent, ne pas les juger, ne pas les corriger, écrire ainsi rapidement pendant cinq à sept minutes, renouveler l’exercice chaque jour…

L’auteur nous offre une centaine de textes courts et une très belle présentation« la poésie est partout. Elle peut être partout. « Le monde est rempli de visions qui attendent des yeux. Les présences sont là, mais ce qui manque, ce sont nos yeux. » C’est Christian Bobin qui le dit. La poésie est une attention, une délicate attention. »

Cette démarche m’a totalement séduite et d’instinct je crois en sa vertu.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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Extraits de : « Le Déversoir – Poèmes minute »  2023  Arthur Teboul.

Illustrations : 1/ « Oiseaux »  Tivadar Csontvary Kosztka 1853-1919

2/ « Le chant de l’oiseau »  Ferenczy Karoly  1862-1917.

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Laisser chanter nos mots intérieurs…

BVJ – Plumes d’Anges.

Devenir…

dimanche 27 juillet 2025

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« … J’ai coutume de dire que les êtres humains sont comme les vaches : ils ruminent, et ils le font toute leur vie et sur plusieurs générations. Ils ruminent leurs secrets de famille, leurs deuils non faits et les bonheurs passés, leurs sentiments d’injustice, leurs rancœurs, etc…  Et jusqu’à ce qu’ils cessent de ruminer, jusqu’à la levée du secret, l’histoire familiale se répète…

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La plupart des gens agissent comme on le leur a appris, d’autres font exactement l’inverse.

Dans le premier cas, même si cela ne nous plaît pas, rien ne bouge, le modèle familial est reproduit à l’identique, on ne s’en émancipe pas.

Mais que se passe-t-il si je fais l’inverse de ce qu’ont fait mes parents, qui eux-mêmes ont fait l’inverse de ce qu’avaient fait leurs propres parents ? Et bien, je me retrouve à faire la même chose que ce que faisaient mes grands-parents ! Et, dans ce cas, rien ne bouge non plus. Croyant me libérer de mes parents en m’opposant à eux, j’ai simplement créé avec eux un lien d’opposition.

Notre intérêt à chacun est de trouver une réponse, qui nous soit spécifique, personnelle, et non pas identique ou opposée. L’identique ou l’opposé, ce n’est pas la liberté. La liberté, qui permet de couper le cordon ombilical et par conséquent d’être adulte, c’est celle de son choix à soi… »

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Relecture d’un petit ouvrage d’Anne Ancelin Schützenberger

auteure du célèbre Aïe mes aïeux.

Elle nous délivre ici quelques clefs et autres outils

pour décrypter notre histoire familiale, comprendre nos blocages, 

et mieux construire notre bel arbre psychogénéalogique…

Précieux !

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Extraits de : « Exercices pratiques de psychogénéalogie »  Anne Ancelin Schützenberger  1919-2018.

Illustrations : 1/ « Sadie près de la fenêtre »  Frederick Carl Frieseke  1874-1939  2/ « Seul à la maison »  Maria Wiik  1853-1928.

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Dénouer nos histoires encombrées et encombrantes…

BVJ – Plumes d’Anges.

La belle ouvrage…

dimanche 20 juillet 2025

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J’ai une passion depuis la nuit des temps pour la lingerie ancienne,

entièrement cousue et brodée à la main.

Le travail est parfait, d’une délicatesse inouïe.

Petits plis plats sur fine percale, passe-ruban,

broderies de fleurettes, bords festonnés, boutons de nacre véritable…

Un enchantement !!!

J’ai eu « la chance » d’hériter de certaines pièces de mes aïeules,

je les coupe et les porte en chemise sur un jean.

L’ampleur est suffisante pour que le vêtement

soit confortable et la qualité du coton se

fait sentir au niveau de sa douceur et de sa solidité.

Celle-ci a été remaniée ce week-end,

j’ai bien-sûr réalisé l’ourlet « à la main » et j’en suis très heureuse.

Malheureusement, le repassage fut rapide,

avec 30 degrés à l’intérieur de la maison,

il m’a semblé prudent de ne pas m’attarder…

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Ces savoir-faire s’oublient avec le temps, malheureusement,

mais les témoignages du passé sont là et nous insufflent l’idée

et l’envie de montrer et perpétuer cet art.

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Cette camisole porte un monogramme M.S.,

il pourrait s’agir de Miette Ségol née Gouges,

mon arrière arrière arrière arrière grand mère.

La vie est incroyable et la transmission précieuse…

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Comme le disait Monique Pivot dans sa préface de

l’Encyclopédie des ouvrages de dames de Thérèse de Dillmont :

« Créez, mes sœurs, créez et inventez,

Thérèse de Dillmont est là pour vous prendre en main,

dédramatiser et vous persuader qu’à défaut de génie,

vous possédez un talent certain. »

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« Devant l’éclair

Sublime est celui

Qui ne sait rien »

Matsuo Bashô

Photos (pas terribles) BVJ.

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Détendre son esprit joyeusement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Florilège…

lundi 30 juin 2025

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PETITE RÉFLEXION PERSONNELLE…

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« La nuit n’est peut-être que la paupière du jour. »

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« Ce n’est pas la lumière qui meurt au contact des ténèbres.

Ce sont les ténèbres qui meurent au contact de la lumière. »

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« L’arbre de la tristesse, ne le plante pas dans ton cœur. 

Relis chaque matin le livre de la joie. »

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« Ne laisse aucune ombre de regret t’assombrir,

Aucune peine absurde obscurcir tes jours.

Ne renonce jamais aux chants d’amour, aux prairies, aux baisers,

Jusqu’à ce que ton argile se fonde dans une plus ancienne. »

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Omar Khayyam  1048-1131 – (1, 2 et 3 cités dans « Un monde de cœur »  2015  Lou Sylveread).

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Rencontrer des mots – lus, écrits, entendus… -,

rencontrer des images – personnages, paysages, peintures… -,

rencontrer des êtres humains – parfois merveilleux, parfois inhumains -…

Cette balade en solitaire qu’est la vie de chacun nous questionne sans fin.

Des pourquoi ? des comment ? des vers où ? des vers qui ? …

Jamais ces interrogations ne nous offriront de réponses définitives,

seules nos intuitions nous guideront

pour vivre le mieux possible chaque jour nouveau, là est la règle du jeu ( règles du je ?). 

Ce qui reste universel, me semble-t-il, c’est la recherche de la beauté et de la gentillesse.

Ce sont des forces vives, des énergies positives,

des mets délicats qui méritent tous les égards, le monde en a tant besoin.

Lançons-nous dans la culture intensive de ces valeurs là

et nos cœurs vibreront enfin à l’unisson !

Belle semaine à toutes et à tous.

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Illustrations : 1/ « En barque sur la Marne »  2/ « Vase de fleurs »  Henri Lebasque   1865-1937.

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Cultiver beauté et gentillesse…

BVJ – Plumes d’Anges.

Être l’été…

dimanche 22 juin 2025

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Croquer l’été à pleines dents, savourer ses fruits gorgés de soleil…

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Se mouvoir joyeusement dans la nature, partager des moments uniques…

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S’abreuver de lumière,

se détendre l’esprit en laissant nos dix doigts danser et créer…

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Aller, venir, ouvrir nos yeux, nos oreilles, rêver…

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Que cette saison nouvelle soit une fête en nous

malgré les canicules, les tempêtes et la folie du monde,

que la beauté, l’intelligence du cœur et la bienveillance l’emportent…

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Et vous, que vous inspire l’été ?

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« Rivière d’été

quel plaisir de la franchir

sandales en main »

Yosa Buson

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Illustrations : 1/ « Figues » 5/ « Prunes » et  6/ « Melon »  Joseph Navratil   1798-1865  2/ « L’été ou les faucheurs » 3/ « Lisette cousant à Marquayrol » et 4/ « Les promeneurs ou les rêveurs »   Henri-Jean Guillaume Martin  1860-1943.

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Émaner notre chaleur humaine…

BVJ – Plumes d’Anges.

Le gâteau sous les cerises…

dimanche 8 juin 2025

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« Le printemps qui s’en va

hésite

parmi les derniers cerisiers »

Yosa Buson

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Un goût d’enfance inaltérable dans nos vieilles mémoires : le temps où nous grimpions lestement sur une échelle pour dévorer ces fruits charnus, où les robes du jour se trouvaient maculées de taches écarlates, où nos féminines oreilles se lestaient de cerises unies par leurs pédoncules…

Ah, les doux moments, un peu de nostalgie peut-être ? Oui, la nostalgie de cette insouciance, seule comptait la joie de s’empiffrer et, si l’on daignait en récolter dans un panier d’osier, celle de confectionner des confitures, des tartes ou des clafoutis…

Hum, les doux moments, vous-en souvenez vous ?

Laissez-vous tenter, vous ne regretterez pas le voyage…

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– LE CLAFOUTIS AUX CERISES –

Ingrédients : 600g de cerises, 100 g de sucre vanillé (maison), 3 œufs, 100 g de farine, 25 cl de lait, 20 cl de crème fraiche.

Réalisation : Battre les œufs et le sucre, ajouter la farine tamisée, le lait et le crème.

Répartir les cerises dénoyautées ou pas, dans un plat à gratin beurré, verser la pâte et enfourner 45 minutes environ à 180 degrés.

Se régaler comme des enfants…

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« Rien qui m’appartienne

sinon la paix du cœur

et la fraîcheur de l’air »

Kobayashi Issa

Illustrations : 1/ « Fleurs et cerises »  Clara von  Sievers  1854-1924  2/ et 3/  Photos BVJ – juin 2025.

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Cueillir la vie avec gourmandise…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fête des plantes…

dimanche 27 avril 2025

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Néflier du Japon dit bibacier

Garnier sous la direction de François Martin

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Rhododendron de pont

Garnier sous la direction de François Martin

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Rose de Cayenne

Garnier sous la direction de François Martin

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Amandier à coque tendre

Garnier sous la direction de François Martin

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Gros citron doux d’Hyères

Garnier sous la direction de François Martin

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Orchidée Epidendrum à grandes fleurs

Gravure de James Sowerby

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Raisin dit Tibouren des Toulonain

Garnier sous la direction de François Martin

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Bananier à bananes

Garnier sous la direction de François Martin

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Tomate pomme d’amour

Garnier sous la direction de François Martin

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Orange hermaphrodite

Garnier sous la direction de François Martin

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Iris germanica

Garnier sous la direction de François Martin

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Des plantes fleurissent ici et là, partout c’est une fête, un grand et joyeux moment à vivre.

Le musée de Toulon en profite, il offre au regard des jardiniers dans l’âme, une petite exposition très intimiste d’aquarelles des  XVIIIème et  XIXème siècles ( le musée en aurait acquis des centaines).

Réalisées par des naturalistes, des botanistes embarqués sur des navires vers de lointaines contrées, ces passionnés herborisaient et répertoriaient les spécimens inconnus. 

Les jardins botaniques des hôpitaux maritimes furent en partie créés pour cultiver ces plantes venues d’ailleurs et en déterminer les propriétés thérapeutiques. Il y en eu trois, un à Brest, un à Rochefort et le troisième à Toulon.

Ce dernier naquit en 1786, dirigé par le docteur Denis Barberet et le botaniste J.B.Martin. On doit à cet homme un Mémoire sur le sujet en 1791 et un important catalogue qui s’enrichira au fil du temps.

Lui succèdera en 1817 Gaspard Nicolas Robert, botaniste et pharmacien. Lui aussi rédigea un catalogue des plantes cultivées à Toulon. Il fut le premier à introduire le Néflier du Japon en France.

En 1849 malheureusement une décision administrative déplaça ce jardin à Saint Mandrier (en face de Toulon), près d’un hôpital secondaire, arbres et plantes y furent transportés.

Mais ce lieu était balayé par le Mistral et en 1870, un hiver très froid décima énormément d’essences, le jardin disparut peu à peu…

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« Cyprès chauve

Dernier vestige du jardin botanique de la Marine et plus vieil arbre de Toulon,

le cyprès chauve se trouve aujourd’hui dans la cour d’entrée de la médiathèque Chalucet.

Lorsque sa bouture est ramenée d’Amérique en 1797, Gaspard-Nicolas Robert la plante à cet endroit. Lors du transfert du jardin botanique en 1850, un ingénieur de la marine veille à la conservation de cet arbre remarquable. »

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« …Si je demeurais à Toulon, j’irais aussi tous les jours au jardin botanique (…) il y a là des roseaux de l’Inde à forme étrange et des bananiers, des agaves, des myrtes encore, des cactus, toutes ces belles plantes des contrées inconnues sous lesquelles les tigres bondissent, les serpents s’enroulent, où les oiseaux bigarrés perchent et se mettent à chanter. (…) il y a du jasmin qui embaume, des chèvrefeuilles, des fleurs dont je ne sais pas le nom, mais qui font qu’en les respirant on se sent le cœur faible et tout prêt à aimer ; des nénuphars sont étendus dans les sources, avec des roseaux qui s’épanchent de tous côtés… »

Extrait de Voyages de Gustave Flaubert.

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Photos BVJ

Informations glanées sur le net et sur la joli plaquette de l’exposition

« Aquarelles en fleurs »  8mars-18mai 2025.

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Entretenir tous nos jardins avec émerveillement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Antienne…

dimanche 30 mars 2025

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« De tout cœur, de tout corps,

Peindre en écoutant le chant de la vie,

Voir les couleurs se mêler,

Les traits s’unir et danser,

Voir apparaître l’espace libre,

S’ouvrir l’œil du cœur

Puis tracer le trait unique

Sur l’infini du ciel. »

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« Venue au monde pour l’éclosion des fleurs,

Même les choses infimes

Les recevoir et les chanter.

L’infini souhaite-t-il que mon cœur s’ouvre,

Qu’il me donne un amour débordant ?

Parfois mon cœur obscur

Se ferme,

N’écoute plus sa voix,

Alors je me retire

Afin qu’il vienne

Épanouir les fleurs

 

En écoutant le chant des bourgeons

Je m’ouvre pour l’accueillir. »

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En haut, en bas…

Les hauts, les bas…

Ne retenir que le chant d’un monde, sa lumière, son parfum,

cheminer vers des lieux sereins, calmes et paisibles,

 se souvenir de qui on est vraiment et vers où nous désirons aller,

notre travail terrestre est là il me semble,

le chanter chaque jour en chœur, élargir la vibration.

Fêtons encore et encore le Printemps des Poètes,

sa ressource est infinie…

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Poèmes de Bang Hai-Ja  1937-2022.

Photos P.J. et BVJ – Alpes mars 2025.

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S’ouvrir et s’épanouir…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chant du renouveau…

dimanche 23 mars 2025

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« … Il faut apprendre à faire au mieux

Avec ce rien que l’on est

Pour quelque temps encore… »

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« … Rue des rêveurs, des déserteurs

Rue des anciens sommeils et des rideaux tirés

Rue où ne pleure jamais la pluie

Rue où le ciel affleure

Rue des oiseaux jaseurs

Rue des justes rumeurs

Rue des enfants qui chantent

Rue où l’on n’entend pas crier

Rue des paroles données et des promesses tenues

Rue des gestes paisibles et des petits bonheurs

Rue où se disent les mots d’amour… »

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Tout semble et reste éternellement fragile

mais nous pouvons cueillir ou recueillir

les quelques fleurs si riches en couleurs que nous offre la vie,

les partager, vivre leur énergie et 

oublier la grisaille que certains peignent avec appétit et violence.

« Rue des fleurs« , quelle belle adresse !!!

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Poèmes extraits de : « Rue des fleurs »  2022  Jean-Michel Maulpoix.

Illustrations : 1/ « Jardin de Vaucresson »  2/ « Roses mousseuses et boite de peinture de l’artiste »  Edouard Vuillard   1868-1940.

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Le renouveau vers la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Visions étranges…

dimanche 9 mars 2025

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« Je sais des arbres

Striés de leur corps à corps avec les vents

  Et certains dont les têtes résonnent

Des contes de la brise…

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… D’autres solitaires et debout 

Défiant le sol renégat 

Et d’autres qui se ressemblent 

Autour d’une maison grise…

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… Je sais des arbres 

Qui s’humilient au pied des eaux 

Pour l’amour de leur image 

Et ceux qui secouent d’arrogantes chevelures

À la face du soleil…

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Je sais des arbres 

Témoins de très anciennes naissances 

Et qui redoublent de racines 

J’en sais d’autres qui expirent 

Pour un frôlement d’aile…

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Je sais des arbres vains et qui ne sont 

Que feuilles

  Tous ils ont trop vécu

  Sur la terre des hommes. »

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 Plonger au cœur de l’arbre, explorer ses contours…

Est-ce un arbre colonnaire ? non, en s’approchant,

je crois reconnaître le tronc d’un micocoulier.

Micocoulier, symbole de puissance et de longévité.

L’arbre est étendu, dans un calme absolu, une méditation finale sans retour.

D’où vient-il ? A-t-il fait un long voyage ? Que s’est-il passé dans sa vie ?

Nous n’en saurons rien, arraché à sa terre, parti à la dérive,

il s’est échoué là, pour y finir sa vie d’arbre,

sous le regard médusé de quelques dizaines de roses méduses.

Des arbres, des hommes, drôles de vies, non ?

Mais tout peut redevenir paisible, si nous le décidons…

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Poème « Arbres » – Andrée Chédid  1920-2011.

Photos BVJ – Plage de Saint-Clair au Lavandou – mars 2025.

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Observer le dessous des choses…

BVJ – Plumes d’Anges.