Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Offrandes lumineuses…

mardi 2 novembre 2010

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…  » ces rites automnaux sont parmi les plus vieux célébrés sur terre. Il semble que, par tous pays, le jour des morts se situe à l’arrière saison, après les dernières récoltes, quand le sol dénudé est supposé livrer passage aux âmes couchées sous lui. »…

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…  » Cette règle des commémorations funèbres automnales a ses exceptions. L’une des plus belles fêtes des morts, le festival Bon, qui est bouddhiste, a lieu l’été, et consiste à envoyer au large des centaines de minuscules esquifs où brûle une petite lampe, image de notre précaire et immense voyage vers l’éternité. » …

« Le temps, ce grand sculpteur »  Marguerite Yourcenar 1903-1987.

Tableaux : 1/ « Nymphéas » 2/ « Le pont japonais »  Claude Monet 1840-1926.

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Des fleurs et des lumières, comme des mots d’amour…


BVJ – Plumes d’Anges.

Va-et-vient…

lundi 1 novembre 2010

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 » L’Expérience est la Route en lacets

Que l’esprit préfère – paradoxalement

à lui-même –

Car il suppose qu’elle nous conduira

Tout à fait à l’Opposé – Comme elle est compliquée

La Discipline Humaine –

Qui Force l’Homme à choisir Lui-même

Sa Souffrance Prédestinée.

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Poème 899 / 1865 – Emily Dickinson 1830-1886.

Tableaux : 1/ « Antony’s Nose Hudson »  Victor DeGrailly 1804-1889 2/ « Château de Heidelberg » 1620  Jacques Fouquières 3/ « Stockolm- phénomène de halo et de parhélie de 1535 » Jacob Elbfas 1600-1664.

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Le vent tourne, le ciel change…

BVJ – Plumes d’Anges.

Grain de raison…

jeudi 28 octobre 2010

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 » Raisin vert, raisin mûr, raisin sec. Tout n’est que changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore. »

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 » Nous ne sommes pas perturbés par les faits, mais par notre perception de ceux-ci. »

Épictète – Philosophe grec stoïcien 50-127.

Tableau : « Corbeille de fruits »  Théodore Aman 1831-1891.

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Chemin de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Plaisirs…

mardi 26 octobre 2010

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… » Le plaisir est un chant de liberté,

Mais ce n’est pas la liberté.

C’est l’épanouissement de vos désirs,

Mais non leur fruit.

C’est la profondeur qui en appelle à la hauteur,

Ce n’est ni le bas ni le haut.

C’est l’encagé qui prend son essor,

Mais point l’étreinte de l’espace.

Oui, en vérité, le plaisir est un chant de liberté.

Et je souhaiterais fort que vous le chantiez de tout votre cœur ; prenez garde, pourtant, de ne perdre vos cœurs dans ce chant…

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… Comment distinguer entre ce qui est bon dans le plaisir et ce qui ne l’est pas ?

– Allez dans vos champs et vos jardins, et vous apprendrez que le plaisir de l’abeille consiste à butiner le miel de la fleur.

Et que le plaisir de la fleur consiste à céder son miel à l’abeille.

Car pour l’abeille, la fleur est fontaine de vie

Pour la fleur l’abeille est messagère d’amour,

Pour toutes les deux, abeille et fleur, donner et recevoir du plaisir est un besoin et une extase.

Peuple d’Orphalèse, soyez en vos plaisirs tels les fleurs et les abeilles. »…

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« Le Prophète » Khalil Gibran 1883-1931.

Illustrations : 1/ « Le Rossignol » H.C.Andersen 1805-1875   couverture G.I.Narbut – 1912  2/ « Roses et abeille » Paul de Longpré 1855-1911  3/ Miel  « Tacuina Sanitatis » XIVème siècle.

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Donner et recevoir… recevoir et donner…

BVJ – Plumes d’Anges.

Des airs de voyage…

lundi 25 octobre 2010

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 » Née dans les montagnes lointaines, une rivière s’éloigna de sa source, traversa maintes contrées, pour atteindre enfin les sables du désert. Elle avait franchi tous les obstacles, elle tenta de franchir celui-là. Mais à mesure qu’elle coulait dans le sable, ses eaux disparaissaient. Elle le savait pourtant : traverser le désert était sa destinée. Même si cela semblait impossible. C’est alors qu’une voix inconnue, comme venant du désert, se mit à murmurer :

 » Le vent traverse l’océan du sable, la rivière peut en faire autant. »

La rivière objecta qu’elle se précipitait contre le sable, qui l’absorbait aussitôt : le vent, lui, pouvait voler, et traverser le désert.

 » En te jetant de toutes tes forces contre l’obstacle, comme c’est ton habitude, tu ne peux traverser. Soit tu disparaîtras toute entière, soit tu deviendras un marais. Le vent te fera passer, laisse-le t’emmener à ta destination.

– Comment était-ce possible ?

– Laisse-toi absorber par le vent. »

La rivière trouvait cela inacceptable : après tout, elle n’avait encore jamais été absorbée, elle ne voulait pas perdre son individualité. Comment être sûre, une fois son individualité perdue, de pouvoir la recouvrer ?

 » Le vent, dit le sable, remplit cette fonction, absorbe l’eau, lui fait traverser le désert puis la laisse retomber. L’eau tombe en pluie et redevient rivière.

– Comment en être sûre ?

– C’est ainsi. Tout ce que tu peux devenir, si tu ne l’acceptes pas, c’est un bourbier, et même cela peut prendre très longtemps. Et un bourbier, ce n’est pas la même chose qu’une rivière…

– Est-ce-que je ne peux pas rester la même, rester la rivière que je suis aujourd’hui ?

– De toute façon, tu ne peux rester la même, dit le murmure. Ta part essentielle est emportée et forme à nouveau une rivière. Même aujourd’hui tu portes ce nom parce que tu ne sais pas quelle part de toi-même est la part essentielle. »

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Ces paroles éveillèrent en elle des résonances… Elle se rappelait vaguement un état où elle – elle ou une part d’elle-même ? – s’était trouvée prise dans les bras du vent. Elle se rappelait aussi – ou était-ce cette part en elle qui se rappelait ? – que c’était cela qu’il fallait faire, même si la nécessité ne s’en imposait pas.

La rivière se leva, vapeur d’eau, jusque dans les bras accueillants du  vent, puis s’éleva légère, sans effort, avec lui. Le vent l’emporta à mille lieues jusqu’au sommet d’une montagne où il la laissa doucement retomber.

La rivière, parce qu’elle avait douté, fut capable de se rappeler et d’enregistrer avec plus d’acuité le déroulement de l’expérience.

 » Maintenant, se dit-elle, j’ai appris quelle est ma véritable identité. » La rivière apprenait. Et les sables murmuraient :

 » Nous savons, parce que nous voyons cela arriver jour après jour, et parce que nous nous étendons de la rive à la montagne. »

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C’est pourquoi il est dit que les voies par lesquelles le Courant de la Vie doit poursuivre son voyage, sont écrites dans les Sables. »

« Contes derviches »  Idries Shah 1924 – 1996.

Tableaux : 1/ »Chutes du Niagara » John Frederick Kensett 1816-1872 2/ « Panorama Mesdag » Hendrik Willem Mesdag 1831-1915  3/ « Allégorie de la Sagesse » Benedetto Luti 1666-1724.

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Étirer notre conscience, étendre nos champs d’expériences…

BVJ – Plumes d’Anges.

La gratitude…

jeudi 21 octobre 2010

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… » Car sans connaissances, sans vision et sans fertilité imaginaire, toute société sombre tôt ou tard dans le non-sens et l’agression…

… Rendre hommage met en mouvement une machinerie secrète qui ouvre les prisons…

… Chaque être tente à sa façon la difficile traversée de la vie…

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… À force de traiter les œuvres d’art comme de la matière, et non comme des visions hissées jusqu’à la visibilité, on perd la trace de l’essentiel : le lieu où la vision a germé, a surgi, s’est déployée. C’est à ce lieu qu’il faut s’attarder. C’est celui de notre humanité co-créatrice, la grande pépinière de l’aujourd’hui…

… Ce qui dort en l’homme dormira jusqu’à la fin des temps si rien ne vient l’éveiller…

… Tout ce qui ne commence pas par un éblouissement n’a pas d’avenir…

… Plus nous sommes dans la présence – dans cette attention paradoxalement aigüe et flottante à la fois – plus nous sommes vivants et plus le passé et l’avenir convergent dans l’instant et lui confèrent cette densité saisissante. Car, loin de me retenir en arrière, le passé est au contraire cette force dans le dos qui me protège et me donne la force de m’élancer…

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… L’enfant est la clef de voûte de toute culture, de toute civilisation, TOUT repose sur lui…

… Le bonheur, le vrai est volatil, il ne dresse nulle part ses tentes. Il surgit et s’esquive…

… Nous ne sommes pas appelés à nous tolérer les uns les autres mais à nous rencontrer…

… Il faut oser le voir : les hommes sont très différents les uns des autres. De même que les cultures. S’ils sont égaux, c’est en différence…

… Et si l’essentiel de la vie consistait à accueillir l’ébranlement, la secousse, le dérangement causé par l’autre ?…

… L’espoir d’un monde de justice et de compassion est notre dignité et nous honore…

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… souviens-toi… La seule condition sine qua non, tu te la rappelles ? Oui voilà que la mémoire te revient : À CONDITION DE FAIRE TOUT CE QUE TU FERAS DANS UNE VIBRATION D’AMOUR, libérer la mémoire n’est pas si difficile. C’est le jeu de la main chaude auquel nous jouions  enfants.

Qu’est-ce-que nous aimons sur cette terre ? Qu’est-ce-que nous honorons ? Quelle pensée nous émeut ? De quoi avons-nous une nostalgie fervente ? Voilà la bonne direction : ça chauffe ! ça chauffe ! Tu es tout près de la vraie vie… Poursuis… Tu y es déjà.

Quelle pensée te coûte des efforts considérables ? Quelle évocation te vaut des maux de dos ? Une nuque douloureuse te fait perdre le goût d’avancer ? Là, ça gèle, ça gèle, ne continue surtout pas sur ta lancée ! Tu en mourrais !…

Si l’essentiel est partout, il ne manque plus que nos yeux s’ouvrent pour le voir… et si la seule voie de la souffrance  ne nous plaît guère, il nous reste à modifier notre relation au monde.
Ouvrir les yeux, sortir de l’anesthésie féroce de nos cœurs ! Nous laisser attendrir, toucher par la gratitude d’être vivants ! Non pas des voyeurs, des (télé)spectateurs consentants de la destruction du monde, mais des témoins de la merveille du monde créé !…

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 » N’oublie pas les chevaux écumants du passé » 2005 – Christiane Singer – 1943-2007.

Tableau :  » Le jardin des délices » 1504 – 1/ 2/ 3/ détails du panneau central  4/ 5/ détails du panneau gauche – Jérome Bosch 1450-1516.

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Mettre de l’amour dans nos actes et nos paroles pour honorer le monde…

BVJ – Plumes d’Anges.


Joie…

mardi 19 octobre 2010

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…  » Ô les vagues, les vagues qui dévorent le ciel

Étincelantes de lumières, de vie dansante

Les vagues d’une marée de joie

Éternellement bondissantes.

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Les étoiles sont bercées par elles

Et des pensées de toute nuance

Sont aspirées au fond de l’abîme

Et répandues sur les rivages de la vie.

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La naissance et la mort montent et redescendent avec leur rythme

Et l’oiseau de mer qui hante mon âme

Ouvre ses ailes

Pour créer son éblouissement. »

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 » Je sens que toutes les étoiles palpitent en moi

Le monde jaillit dans ma vie comme dans une eau courante

Les fleurs s’épanouiront dans mon être

Tout le printemps des paysages et des rivières

Monte comme un encens dans mon cœur

Et le souffle de toute chose

Chante en mes pensées comme une flûte. » …

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1/  » L’offrande lyrique » 2/ « Le Jardinier d’amour » extraits – Rabindranath Tagore 1861-1941.

Tableaux : 1/ « Scène de plage » Albert Bierstadt 1830-1902  2/ « Sterne arctique » John James Audubon 1785-1851  3/ « Mariage mystique de St François d’Assise » détail  Sassetta 1392-1450.

Et quelque part, joyeusement, veille une petite Licorne…


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Mettre de la joie dans notre quotidien…

BVJ – Plumes d’Anges.

Miracles…

lundi 18 octobre 2010

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 » Les chats qui regardent les oiseaux

Ont des yeux qui méditent.

Les oiseaux qui regardent les chats

Ont des yeux qui doutent.

Les miens se ferment

Pour penser aux miracles. »

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Francis Picabia 1879 – 1953.

Tableaux : 1/ « Portrait des enfants Graham » détail  – William Hogarth 1697-1764  2/ « Femme penchée sur une table » – Eugène Carrière 1849-1906.

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Fermer les yeux… se souvenir des miracles de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Richesses…

vendredi 15 octobre 2010

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 » Ami,

Il n’y a rien que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre.

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos. Prenez donc le ciel !

Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit cachée dans le court moment présent. Prenez donc la paix !

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a derrière cette obscurité une splendeur et une joie ineffables, si nous pouvions seulement les voir ! Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder.

La vie est généreuse, donatrice, mais nous qui jugeons ses dons d’après l’apparence extérieure, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants, ou durs.

Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au dessous d’elle une vivante splendeur, tissée d’amour par la sagesse, avec d’abondants pouvoirs.

Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte.

Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l’ange ; le don est là, ainsi que la merveille de la présence adombrante.

De même pour nos joies : ne vous en contentez pas en tant que  joies, elles aussi cachent des dons divins.

La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au dessous de son enveloppe que vous apercevrez que la terre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le réclamer… »

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Extrait de la lettre de Fra Angelico (1387-1455) à un ami.

Illustrations : 1/ détail « Ange de l’Annonciation » Lorenzo Lotto 1480-1556  2/ « Lotus rouge et Lotus blanc »  Kakutei 18ème siècle.

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Apprécier ce qui nous est offert…

BVJ – Plumes d’Anges.

Terre étoilée…

jeudi 14 octobre 2010

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 » Ce sont les étoiles,

les étoiles tout là-haut qui gouvernent nos existences. « 

« Le roi Lear » William Shakespeare 1564-1616.

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Les astres proposent certes, mais les hommes disposent…


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 » Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l’on doit être capable de danser avec la plume. »

« Le crépuscule des idoles » Friedrich Nietzsche 1844-1900.

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Illustrations 1/ « Planisphère céleste » Georg Christoph Eimmart 1638-1705  2/ et 3/ « Danseuses dans l’atelier » « Danseuses en bleu »  Edgar Degas 1834-1917.

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Dansons notre vie pour devenir les étoiles de la terre…

BVJ – Plumes d’Anges.