Archive pour août 2013

Autre regard…

mercredi 7 août 2013

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« … Regardez le mouvement de la main tenant le levier qui cherche un caractère sur la casse, ne trouvez-vous pas qu’il ressemble à celui d’un papillon volant à la recherche du nectar des fleurs ? disait le directeur du bureau en désignant le travail de mes ainées… »

Extrait de : « Le bureau de dactylographie japonaise Butterfly » 2006 « La mer » Recueil de nouvelles de Yoko Ogawa.

Illustration : « Papilio podalirius » John Curtis 1791-1862.

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Voir la beauté dans chaque geste de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ce qui est…

lundi 5 août 2013

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« … Vouloir que la réalité soit différente de ce qu’elle est à cet instant revient à essayer d’apprendre à un chat à aboyer. Vous pouvez lui apprendre, et lui apprendre, et à la fin, le chat lèvera les yeux sur vous et fera « Miaou ! »…

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… Vous ne ressentez jamais d’anxiété à moins de vous attacher à une pensée qui n’est pas vraie pour vous. C’est aussi simple que cela. Vous n’éprouvez d’anxiété qu’en croyant qu’une pensée est vraie alors qu’elle ne l’est pas…

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… Nous sommes vraiment vivants lorsque nous sommes dans la non-croyance — ouverts, patients, confiants, et aimant faire ce qui apparait devant nous, à l’instant…

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… La vie est un endroit délicieux. Je m’y suis éveillée. Et j’en suis amoureuse. Vous aurez toujours ce dont vous avez besoin, pas ce dont vous croyez avoir besoin. Alors, vous finirez par voir que ce dont vous avez besoin est ce que vous voulez. Alors vous finirez par ne vouloir que ce qui est. De cette façon-là, vous gagnerez toujours, quoi qu’il arrive… »

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Extraits de : « Une brève anthologie des mots de Byron Katie » 2002.

Tableaux : 1/« La musique des Anges »  Gaudenzio Ferrarri 1475-1546  2/« Fleurs sauvages » Charles Sprague Pearce 1854-1914.

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La vie sait ce dont nous avons besoin…

BVJ – Plumes d’Anges.


Cheminer…

vendredi 2 août 2013

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« … Le Chemin est une alchimie du temps sur l’âme.

C’est un processus qui ne peut être immédiat ni même rapide. Le pèlerin qui enchaîne les semaines à pied en fait l’expérience…

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… Une étrange douceur s’était emparée de moi. Je n’avais plus mal nulle part, entraîné que j’étais par les centaines de kilomètres parcourus. Mes désirs avaient maigri plus vite que moi : ils se réduisaient à quelques ambitions, certaines faciles à satisfaire, manger, boire, une autre assez inaccessible, mais j’en avais pris mon parti : dormir. Je commençais à percevoir en moi la présence d’un délicieux compagnon : le vide. Mon esprit ne formait plus d’image, aucune pensée, encore moins de projet. Mes connaissances, si j’en avais eues, avaient disparu dans les profondeurs et je n’éprouvais aucun besoin d’y faire appel. En découvrant un paysage, il ne me venait pas à l’esprit qu’il pût ressembler à la Corse, ni à nul autre lieu que j’aurais connu. Je voyais tout avec une fraîcheur éblouissante et j’accueillais la complexité du monde dans un cerveau redevenu aussi simple que celui d’un reptile ou d’un étourneau. J’étais un être nouveau, allégé de sa mémoire, de ses désirs et de ses ambitions, un Homo erectus mais d’une variété particulière : celle qui marche. Minuscule dans l’immensité du Chemin, je n’étais ni moi-même ni un autre, mais seulement une machine à avancer, la plus simple qui se pût concevoir et dont la fin ultime autant que l’existence éphémère consistaient à mettre un pied devant l’autre.

Alors, devant mes yeux dessillés, les Asturies déployèrent tous leurs charmes. Ce fut, pendant ces jours merveilleux, une pavane interminable de vallées sauvages et de côtes somptueuses, de villages inviolés et de chemins tracés comme des caresses divines au flanc des montagnes. Ce furent des heures vertes comme les pâturages d’altitude et des nuits bleues comme le ciel d’acier qui recouvrait ces paysages. La pureté des sources qui désaltèrent au moment où l’on a soif, le moelleux blond des pains de villages, la douceur troublante du vent qui glisse ses doigts dans la chevelure raidie de poussière du marcheur, tout est entré en moi avec force, sans la médiation d’une pensée, sans l’ombre d’un sentiment, d’une impatience ou d’un regret…

Et dans ces splendeurs, le Chemin m’a confié son secret. Il m’a glissé sa vérité qui est tout aussitôt devenue la mienne… »

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Extraits de : « Immortelle randonnée » 2013  Jean-Christophe Ruffin.

Tableaux : 1/« Los Picos de Europa »  Carlos de Haes 1826-1898  2/« Lys »  Jaime Morera Galicia 1854-1927.

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À chacun, son Chemin…

BVJ – Plumes d’Anges.