Archive pour la catégorie ‘plumes légères’

Broderies…

lundi 3 février 2020

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Une branche, simple branche,

tombée de la couronne d’un pin par un jour de tempête – peut-être –

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couchée sur un lit d’herbes sauvages,

se dore au soleil de l’hiver.

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En approchant,

nos yeux découvrent le terrible et splendide travail des « petites mains » de la forêt :

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broderies, volutes, sinogrammes, arabesques, silencieux méandres…

L’œuvre, ayant fragilisé le bois,  a-t-elle précédé la chute ou

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l’œuvre fut-elle créée au sol, sur la branche gisante ?

Du Land Art pourraient alors claironner les petits coléoptères…

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La question reste entière, la nature est si mystérieuse,

si quelqu’une ou quelqu’un peut éclairer ma lanterne,

j’en serais ravie…

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Photos BVJ.

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Observer le très petit et ses merveilles…

BVJ – Plumes d’Anges.

Aridité féconde…

lundi 20 janvier 2020

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« Toute la journée

Sans un mot

Le bruit des vagues »

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Ici est un lieu de grande aridité,

la roche blanche – surface rugueuse, striée, pulvérisée –

y est maitresse et le pas difficile,

la côte est bordée d’une eau d’un bleu ultra-foncé,

où danse sans relâche la houle…

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Les arbres rares et rabougris ont même subi les affres d’un incendie,

il n’en reste que de chinoises ombres…

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Dans cet univers anguleux nous est offert une autre géométrie.

Un visage de pierre, en sommeil, bouche bée,

 cercle parfait n’abritant encore nulle présence vivante

qui se fera bientôt réceptacle d’une graine apportée par le vent.

Respiration du monde…

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telle cette petite végétation qui s’adapte

et cherche à casser ces rythmes austères…

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En s’approchant plus près encore,

on voit ses réserves, elle se fait plante « grasse »…

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À chaque pas, le regard aiguisé nous offre un trésor,

 cadeau de la nature.

Et l’on se dit, que même les chemins de vie les plus caillouteux

et cabossés peuvent révéler la grâce,

il suffit d’ouvrir un peu plus grand nos yeux pour que tout s’illumine…

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« Me voici

Là où le bleu de la mer

Est sans limite »

Haïkus de Taneda Santoka  –  1882-1939.

Photos PJ et BVJ – De Callelongue vers les Calanques – Massif de Marseilleveyre.

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Marcher, admirer, remercier…

BVJ – Plumes d’Anges.

Rêve éveillé…

mardi 31 décembre 2019

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Sur la première page du livre de l’année, au cœur d’un blanc profond,

se dessinent l’eau pure d’un ruisseau et le feuillage de frêles bouleaux.

Le sol exhale un parfum de mousse , enchantant notre esprit.

Des bancs de brume – des bancs d’amour – nous enveloppent, tels de neigeux manteaux.

Tout s’efface, tout réapparait…

Dans l’oisellerie terrestre, des notes délicates caressent nos âmes à l’infini,

d’improbables dentellières tissent des symphonies

nous propulsant vers les célestes sommets.

À l’horizon, point de sombres nuages,

juste quelques souriant pompons suspendus dans les airs,

prêts à voguer telles des aéronefs, vers les mystères à venir.

Au dessus de monts immaculés,

de scintillantes étoiles chuchotent à nos oreilles tous les secrets du monde.

C’est un grand jour de passage,

c’est un voyage vers la lumière que nous propose le moment présent.

Les belles résolutions affluent,

il serait bon d’abandonner les poussiéreux bagages,

ne conserver que ce qui nous fait du bien, nous fait grandir.

Le rêve est un premier pas… quel serait le vôtre  pour 2020 ?

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Je vous souhaite à toutes et à tous, du fond du cœur, une belle année,

riche d’énergies bondissantes et d’explorations nouvelles.

MERCI pour votre présence.

Bises lumineuses d’un an nouveau !

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Illustrations : 1/« Fleur de Passiflore »  Cornelis Markée  1709-1769  2/« Grenouille Litoria raniformis »  Arthur-Bartholomew  1833-1909.

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Prendre du recul et se ré-inventer…

BVJ – Plumes d’Anges.

Lumineuses Nativités…

lundi 23 décembre 2019

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Les histoires sont ce qu’elles sont,

nous sommes libres d’y croire ou pas,

mais quand elles nous apparaissent belles et lumineuses

sur les tableaux ou les fresques de divers artistes,

interprétant les textes chacun à leur manière,

on ne se lasse pas d’admirer ces chefs-d’œuvre.

J’aime infiniment les Nativités,

on y sent que quelque chose d’important se passe,

mettre au monde est un évènement merveilleux

mais aussi une lourde responsabilité,

cette Mère sait ce que la vie lui demande,

et la vie lui demande beaucoup !

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« Qui accueille s’enrichit

Qui exclut s’appauvrit

Qui élève s’élève

Qui abaisse s’abaisse

Qui oublie se délie

Qui se souvient advient

Qui vit de mort périt

Qui vit de vie sur-vit « 

François Cheng – 2004 – extrait de « Le livre du vide médian « 

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Je vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année,

avec des brassées d’amour à vivre et à partager. 

À l’année prochaine…

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Illustrations : 1/ « La Nativité »  Fra Filippo Lippi  1406-1469   2/ « La Nativité »  Arthur Hugues  1832-1915.

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Partager les étoiles venant du cœur…

BVJ – Plumes d’Anges.

Inspire, expire…

lundi 9 décembre 2019

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Loin des médias, loin des foules, loin des villes, loin du bruit,

loin des magasins à ouverture dominicale, loin de l’hyper-consommation…

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Choisir un petit coin de nature où se retirer,

dans le calme du jour – la campagne, la mer ou la montagne –

pourvu qu’il soit beau à nos yeux…

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Inspirer la sérénité ambiante, la magnificence du lieu, la douceur du paysage…

Expirer les tensions anciennes, les conflits construits par nos pensées,

les violences du monde…

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Faire silence en soi pour comprendre ce qui nous fait du bien, s’en souvenir,

y revenir encore et encore pour mieux le partager.

Où donc se trouve votre petit coin de paradis à vous ?

Photos BVJ – Littoral côtier dans le Var.

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Trouver ses paradis sur terre…

BVJ – Plumes d’Anges.

Exquisités…

mercredi 4 décembre 2019

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Il est un endroit, un peu à l’est, où les rondeurs sculptées par l’eau et par l’homme sont enchanteresses. Ici, aucune pierre, juste une terre sablonneuse. Les anciens l’avaient bien compris, il fallait planter pour retenir le sol, les fermes et les palazzi ne pouvaient être faits que de briques.

En été, notre regard se perd dans l’infinie douceur des collines dorées, à l’automne, tout change. On passe de la verte fraîcheur des pousses de blés durs semés en octobre à la terre de Sienne qui elle, attendra le mois de mars pour accueillir les semences des blés tendres. Cycles éternels, divins paysages ponctués de cyprès, d’oliviers, de réceptacles d’eau au fond des vallons, de troupeaux et de doux nuages de brume accrochés sur les crêtes…

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On continue la route vers Arezzo, pour  admirer les sublimes fresques de Piero della Francesca. Artiste talentueux, homme humble qui n’a jamais cherché l’aval des puissants, bien au contraire, il s’est souvent évertué à offrir son art à des lieux moins célèbres. L’église San Francesco abrite en son sein de nombreux chefs d’œuvre. Mes rêves se portaient vers la chapelle Bacci où l’artiste fut appelé à réaliser en 1452 un cycle de fresques,

la Légende de la Vraie Croix,

– inspirée nous dit-on de la Légende dorée de Jacques de Voragine

qu’il termina, après quelques pauses, en 1466. Les visages sont magnifiques, à la fois calmes et graves, le temps semble suspendu, la palette des couleurs est très riche et la lumière puissante.

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Bicci di Lorenzo fut le premier appelé pour décorer le cœur de l’église.

Il réalisa les fresques de la voute avec Les quatre évangélistes, mais il mourut en 1452

et c’est alors qu’intervint Piero della Francesca.

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Je suis encore sur un petit nuage pourtant la météo ne fut pas extraordinaire,

mais la beauté du monde est si nourrissante !

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« Chaque expérience de beauté, si brève dans le temps tout en transcendant le temps,

nous restitue chaque fois la fraîcheur du matin du monde. »

François Cheng  2017  « Cinq méditations sur la beauté »

Photos BVJ.

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Expérimenter encore et toujours la beauté…

BVJ – Plumes d’Anges.

Automner…

lundi 11 novembre 2019

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J’automne, tu automnes, elle ou il automne,

nous automnons, vous automnez, ils ou elles automnent…

Les feuilles – paillettes d’ors dans dans le cosmos – roussissent puis se détachent,

voltigent et choient avec délicatesse, l’automne danse,

au gré des bises et des brises.

Tout s’endort, tout semble mourir, tout deviendra poussière,

– c’est le début de la grande dormance –

poussière qui nourrira la terre,

semence de printemps,

jalousement abritée par l’hiver sous son manteau de froid…

Ah, les doux moments !

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« Appuyé contre l’arbre nu

aux rares feuilles

une nuit d’étoiles »

Masaoka Shiki  1867-1902.

Illustrations : 1/« Paysage d’automne au Texas »  Dawson Dawson-Watson  1864-1939  2/« Automne sur un plateau du Jura »  Auguste Emmanuel Poitelin  1839-1933.

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Automner sereinement…

BVJ – Plumes d’Anges.

Poètes botanistes…

vendredi 18 octobre 2019

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« Tout

homme

a sous les pieds

le centre de la Terre »

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« Le monde

tourne en rond

Ouvre-lui

sa cage ! »

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« Réveillez

l’eau

qui dort »

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« Refusez

de

marcher

Volez ! »

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Évoluer dans la nature sauvage, lorsqu’elle est pénétrable, est envoutant, c’est d’une grâce infinie. Aucune promenade, ne ressemble à la suivante, l’expérience est à chaque fois nouvelle. La saison, la lumière, le ciel, les feuillages, les fleurs, les oiseaux – leur absence – , la nuit, le jour… tout, absolument tout, concourt à faire de ces instants un évènement unique…

Certains Êtres, éblouis par la beauté de notre planète,  portent en eux une vision. Tel fut le cas d’Eugène Mazel, qui investit toute sa fortune en 1856 pour la création de ce jardin unique à Générargues dans les Cévennes. Il réussit à acclimater des espèces exotiques venant de lointains pays, rapprochant ainsi les continents. Des femmes et des hommes ne cessent depuis lors d’entretenir ce lieu de paradis. Il abrite aujourd’hui des « forêts » de bambous, des ginkgos, des séquoias, des camélias, des érables, des espèces connues et inconnues…

La mise en scène du lieu est splendide, c’est une exquise invitation au voyage. Eugène Mazel n’est bien sûr pas le seul à avoir ainsi accompli son rêve, il y en a d’autres, ces Hommes nous laissent  en héritage des trésors d’une haute valeur, ces cadeaux me semblent très émouvants, on ne peut se lasser d’admirer un jardin…

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Photos BVJ – La Bambouseraie de Prafrance près d’Anduze.

Extraits de :  « La Clef du monde est dans l’entrée à gauche«  – 2008 –  Francis Combes.

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Prendre le temps d’admirer la nature…

BVJ – Plumes d’Anges.

Des airs poudrés…

lundi 14 octobre 2019

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Rien ne semble bouger ici…

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… aucune présence, pas le moindre oiseau, l’esprit, seul, vagabonde, loin.

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D’invisibles voyageurs ont posé leurs offrandes.

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L’imaginaire peut danser sur l’étendue poudrée.

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Les rêves galopent et l’on semble entendre à nouveau le chant frémissant du silence, il s’élève doucement.

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C’est un chant paisible qui cisèle délicatement l’espace d’un univers presque fantomatique.

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Le temps est suspendu, il n’y a plus ni début ni fin…

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… il ne reste que l’essence d’une beauté,

le sel de la vie.

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Photos BVJ – Étang du Fangassier en Camargue.

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Récolter le sel de la vie…

BVJ – Plumes d’Anges.

Petit conte gourmand…

lundi 7 octobre 2019

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Petit conte souriant…

Une cerise, perchée sur un crémeux gâteau, s’ennuyait profondément.

Pourtant les bonnes fées d’un lointain verger, s’étant penchées sur son berceau, lui avaient promis un avenir radieux.

Son enfance fut heureuse, un ciel bleu l’accompagna, de fins nuages poudrés la protégèrent d’un soleil ardent.

Les jours passèrent, elle embellit, gonfla ses joues et rosit à souhaits !

Elle se mit à rêver d’un charmant prince et d’une lune de miel dans un lointain pays…

Quand un beau jour, elle fut cueillie, transportée dans une caisse, la caisse, dans un camion, puis dans un avion…

Nul paysage alentour ne ravit ses yeux, que de l’obscurité, du froid, du bruit !

Quelques jours plus tard, à l’autre bout du monde, elle se retrouva sur l’étal d’un marché. Une fort jolie dame, éblouie par sa fraicheur, l’acheta et l’emporta dans son château, demandant à la cuisinière de préparer le plus beau des gâteaux pour son fils chéri qui fêtait ses quinze ans.

La cuisinière, excellente pâtissière, se mit à sculpter la matière avec agilité. De ses mains expertes naquit un somptueux gâteau au sommet duquel elle plaça la dite cerise.

– « Quelle tristesse de me retrouver ainsi, seule au monde. » pensa-t-elle, un brin amère.

Les minutes passèrent et l’on apporta l’œuvre gourmande dans un magnifique salon avec tentures de soie et lustre « pampillant ». Elle n’avait jamais rien vu de si beau et de si féérique. Des bougies furent allumées pour ajouter de la fête à la fête.

Soudain, elle aperçut un jeune homme d’une incroyable beauté, son regard, son sourire charmeur l’envoutèrent.

– « Je le reconnais, dit-elle, le voilà mon charmant prince, celui qui habitait mes rêves. »

Et là, sous un rayon de lune, le jeune homme la saisit avec délicatesse et la croqua voluptueusement.

Son rêve était exhaussé !!!

Je précise aux lectrices et lecteurs de France, de Navarre et d’ailleurs, que ce conte aurait pu narrer l’histoire d’un bigarreau et d’une princesse charmante…

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Tableau d’Amélie Jackowski.

Conte gourmand et souriant (né lors d’une insomnie) – BVJ.

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Bien dessiner nos rêves…

BVJ – Plumes d’Anges.