Archive pour la catégorie ‘plumes à rêver’

Pour guérir le monde…

vendredi 24 septembre 2010

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À TOUS LES GRANDS VOYAGEURS…

N’oubliez jamais d’emporter,

pliée sur votre cœur,

cette petite feuille de papier :

ces mots pourraient guérir le monde…

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Tableaux : 1/ « Vue du Brésil »Martin Johnson Heade 1819 – 1904   2/ « Passiflore incarnata »  – Hanz Simon Holtzbecker 1649/1659.

« Les Miscellanées de Mr Schott » page 51 –  2002 – Ben Schott.

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Se dire JE T’AIME…

BVJ – Plumes d’Anges.

Chemin du Thé…

jeudi 23 septembre 2010

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 » Puis on emplit les tasses et l’on boit. Ô nectar ! Les petites feuilles membraneuses demeurent suspendues comme des nuages s’écaillant dans un ciel serein ou flottent comme des nénuphars sur un étang d’émeraude… C’est un tel breuvage qu’évoquait Lo T’ong, poète Tang, lorsqu’il écrivait :

«  La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier, la deuxième rompt ma solitude, la troisième fouille mes entrailles mises à nu et y débusque mille volumes d’étranges idéogrammes, la quatrième suscite une légère sueur – et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores. À la cinquième tasse, je suis purifié ; la sixième m’expédie au royaume des Immortels. La septième – ah, je ne saurais en absorber davantage ! Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes manches. Où est P’eng-lai-chan* ? Ah ! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m’envoler loin d’ici ! « …

* Les Îles (ou Montagnes) des Immortels, l’un des paradis taoïstes, où se trouve l’Arbre à soleils. « 

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« Le livre du thé »  Okakura Kakuso 1862 – 1913 – Texte issu du livre « Le goût du thé » éditions Mercure de France – 2007.

Tableaux : 1/ « La buveuse de thé » Jean-Baptiste Siméon Chardin – 1699 – 1779    2/ « Fleurs sur table en acajou » John La Farge – 1835 – 1910.

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Doux moment de pause et de sérénité…

BVJ – Plumes d’Anges.

Petite voie…

mercredi 22 septembre 2010

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Il y a comme ça des petits chemins qui se dessinent en nous à la lecture de quelques mots, des phrases qui ouvrent des possibles, des questions qui surgissent, des silences qui réfléchissent, des réponses qui s’invitent à notre table et qui s’éclipsent un beau matin pour laisser la place à d’autres… Ainsi coule la vie…

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22 SEPTEMBRE

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 » Ne perds pas de temps en vaines pensées et bavardages. Utilise chaque instant en pensées et en paroles aimantes, positives, constructives. Rends-toi compte que les pensées que tu projettes peuvent aider ou abîmer ; par conséquent, sois maître de tes pensées et de tes paroles et non leur esclave. Pourquoi ne pas jouir pleinement de la vie ? Tu ne peux le faire  que lorsque tu donnes le meilleur de toi en temps, en paroles et en actes. Ouvre les yeux et ouvre ton cœur, vois et sens le meilleur en tous et en tout autour de toi. Si tu as de la difficulté à trouver le meilleur, continue simplement à le chercher jusqu’à ce que tu l’aies trouvé ; il est là qui t’attend.

Il y a beaucoup de choses merveilleuses dans le monde. Pourquoi ne pas prendre du temps pour te concentrer sur elles et en remplir ta vie, afin que celles qui sont déplaisantes, malheureuses et discordantes ne puissent y trouver place ? La vie est ce que tu en fais. Que fais-tu de la tienne ? « 

Eileen Caddy

« La petite voix » Méditations quotidiennes – 22 septembre.

Tableau :  » Cœur de neige  » – Edward Robert Hugues – 1851 – 1914.

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Chercher le meilleur en tout et en tous…

BVJ – Plumes d’Anges.




Chat de charme…

mardi 21 septembre 2010

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À feu Doudou, chat de ma vie…

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 » Dans ma cervelle se promène

Ainsi qu’en son appartement,

Un beau chat, fort, doux et charmant,

Quand il miaule, on l’entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;

Mais que sa voix s’apaise ou gronde,

Elle est toujours riche et profonde,

C’est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre,

Dans mon fond le plus ténébreux

Me remplit comme un vers nombreux

Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort tous les cruels maux

Et contient toutes les extases ;

Pour dire les plus longues phrases

Elle n’a pas besoin de mots.

Non, il n’est pas d’archet qui morde

Sur mon cœur, parfait instrument,

Et fasse plus royalement

Chanter sa plus vibrante corde.

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Que ta voix, chat mystérieux,

Chat séraphique, chat étrange,

En qui tout est, comme un ange,

Aussi subtil qu’harmonieux !

De sa fourrure blonde ou brune

Sort un parfum si doux, qu’un soir

J’en fus embaumé, pour l’avoir

Caressée une fois, rien qu’une.

C’est l’esprit familier du lieu ;

Il juge, il préside, il inspire

Toutes choses dans son empire ;

Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Quand mes yeux, vers ce chat que j’aime

Tirés comme un aimant,

Se retournent docilement

Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement

Le feu de ses prunelles pâles,

Clairs fanaux, vivantes opales,

Qui me contemplent fixement.

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Charles Baudelaire – 1821 – 1867 « Les fleurs du mal » – 1857.

Illustrations 1/ « Fishing » 1842-1845  E.B.&E.C. Kellogg(Firm) 2 et 3/ Theo Stroefer – 1900.

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Ah ! Les belles et vraies rencontres de la vie… L’amour, encore l’amour, toujours l’amour…

BVJ – Plumes d’Anges.

Cercle de bonheur…

vendredi 17 septembre 2010

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« Un matin, un paysan frappa un grand coup à la porte d’un couvent. Quand le frère portier vint ouvrir, il lui tendit une magnifique grappe de raisin.

– Cher frère portier, voici le plus beau raisin que produit ma vigne. Et je viens ici te l’offrir.

– Merci ! Je vais le porter immédiatement à l’Abbé, qui se réjouira de ce présent.

– Mais non ! je l’ai apporté pour toi.

– Pour moi ? Je ne mérite pas si beau cadeau de la nature.

– Chaque fois que j’ai frappé à la porte, tu as ouvert. Quand j’ai eu besoin d’aide parce que la sècheresse avait détruit la récolte, tu m’as donné tous les jours un morceau de pain et un verre de vin. Je veux que cette grappe de raisin t’apporte un peu de l’amour du soleil, de la beauté de la pluie et du miracle de Dieu.

Le frère portier posa la grappe de raisin devant lui et passa toute la matinée à l’admirer : elle était vraiment superbe. Pour cette raison, il décida de remettre le présent à l’Abbé, qui l’avait toujours encouragé par ses paroles de sagesse.

L’Abbé fut très content de recevoir le raisin, mais il se rappela qu’il y avait dans le couvent un frère qui était malade, et il pensa : « Je vais lui donner cette grappe. Cela mettra peut-être un peu de joie dans sa vie. »

Mais le raisin ne demeura pas très longtemps dans la chambre du frère malade, car celui-ci réfléchit : « Le frère cuisinier prend soin de moi, il prépare pour moi la meilleure nourriture. Je suis certain que cela lui apportera beaucoup de bonheur. »

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Quand le frère cuisinier se présenta à l’heure du déjeuner, apportant son repas, il lui offrit le raisin : « Il est pour toi. Comme tu es toujours en contact avec les produits que la nature nous offre, tu sauras quoi faire de cette oeuvre de Dieu. »

Le frère cuisinier fut ébloui par la beauté de la grappe et il fit observer à son adjoint la perfection du raisin. Si parfait que personne ne l’apprécierait mieux que le frère sacristain, responsable de la garde du saint sacrement, en qui beaucoup au monastère voyaient un saint homme.

Le frère sacristain, à son tour, fit cadeau du raisin au plus jeune novice, afin qu’il comprit que l’œuvre de Dieu se trouve dans les plus petits détails de la Création. Quand le novice le reçut, son coeur s’emplit de la Gloire du Seigneur, car il n’avait jamais vu une grappe aussi belle. Il se rappela immédiatement le jour de son arrivée au monastère, et la personne qui lui avait ouvert la porte ; c’était grâce à ce geste qu’il se trouvait aujourd’hui dans cette communauté de personnes sachant valoriser les miracles.

Ainsi, peu avant la tombée de la nuit, il porta la grappe de raisin au frère portier : « Mange et profites-en. Tu passes la plus grande partie du temps seul ici, ce raisin te fera beaucoup de bien. »

Le frère portier comprit que ce présent lui était vraiment destiné, il savoura chaque grain de cette grappe et s’endormit heureux. Ainsi, le cercle fut fermé ; un cercle de bonheur et de joie, qui s’étend toujours autour de celui qui est en contact avec l’Énergie de l’Amour. »

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Conte dont j’ai, malheureusement, oublié l’origine.

Tableaux : 1/ Georg Pezott 1810 – 1878 « Monastère St Antoine de Padoue » 2/ Jan van Huysum 1682 – 1749 « Nature morte aux raisins et à la pèche »  3/ Hans von Aachen 1552 – 1615 « Garçons avec raisins« .

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Savourons chaque grain que la vie nous offre…

BVJ – Plumes d’Anges.


Divertissements…

jeudi 16 septembre 2010

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 » On charge les hommes, dès l’enfance, du soin de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, ou encore du bien et de l’honneur de leurs amis.

On les accable d’affaires, de l’apprentissage des langues et d’exercices, et on leur fait entendre qu’ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune et celle de leurs amis soient en bon état, et qu’une seule chose qui manque les rendrait malheureux.

Ainsi on leur donne des charges et des affaires qui les font tracasser dès la pointe du jour.

Voilà, direz-vous, une étrange manière de les rendre heureux ! Que pourrait-on faire de mieux pour les rendre malheureux ? Comment ! ce qu’on pourrait faire ?

Il ne faudrait que leur ôter tous ces soins ; car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu’ils sont, d’où ils viennent, où ils vont ; et ainsi on ne peut trop les occuper et les détourner.

Et c’est pourquoi, après leur avoir préparé tant d’affaires, s’ils ont quelques temps de relâche, on leur conseille de l’employer à se divertir, à jouer, et à s’occuper toujours tout entiers. »

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 » Les pensées  » n°143 –Blaise Pascal 1623 – 1662.

Tableaux de Jean-Siméon Chardin 1699 – 1779  1/ » Le château de cartes » 2/ » Jeune fille avec raquette et volant« .

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…Se voir, penser à ce que l’on est, d’où l’on vient, où l’on va ?… pour ne pas se laisser détourner.

BVJ – Plumes d’Anges.

Murmures…

mercredi 15 septembre 2010


« La tristesse n’est rien d’autre qu’un mur qui s’élève entre deux jardins.« 

Khalil Gibran – 1883 – 1931.

Peintures murales, région du Vésuve – Miho Museum.

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Ne construisons pas de murs, laissons les jardins intérieurs se déployer…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fantôme blanc et bel étranger…

mardi 14 septembre 2010

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 » Les racines enfoncées dans le sol, les branches protectrices des jeux de l’écureuil, du nid et des ramages des oiseaux, l’ombre accordée aux bêtes et aux hommes, la tête en plein ciel. Connais-tu une plus sage et plus bienveillante méthode d’exister ? »

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 » Miracle des instantanés qui fixent l’image de l’eau jaillissante, fusant hors d’elle-même, rebondissant vers le haut, comme la gerbe d’écume d’une vague fracassée au bord d’un rocher. La vague morte engendre ce grand fantôme blanc qui dans un instant ne sera plus. L’espace d’un déclic, l’eau pesante monte comme une fumée, comme une vapeur, comme une âme. »

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 » Ton corps aux trois-quarts composé d’eau, plus un peu de minéraux terrestres, petite poignée. Et cette grande flamme en toi dont tu ne connais pas la nature. Et dans tes poumons, pris et repris sans cesse à l’intérieur de la cage thoracique, l’air, ce bel étranger sans qui tu ne peux pas vivre. »

 » Écrits dans un jardin » – Marguerite Yourcenar – 1903 – 1987.

Tableaux : 1/ « Pommiers en fleurs » Stanislaw Witkiewicz 1851-1915  2/« Versailles Louis XIV dans les jardins » 1713  3/« l’Ange de la vie » Giovanni Segantini 1858- 1899

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Du ciel vers la terre, de la terre vers le ciel, incessant mouvement de la Vie, respiration du monde…

BVJ – Plumes d’Anges.

Immortelle Volonté…

lundi 13 septembre 2010

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 » Je suis l’oiseau de Dieu, dans son bleu,

divinement haut et clair

je chante les notes du doux et du vrai

pour l’oreille du dieu et du séraphin.

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De la terre du mortel je m’élève comme flamme

en un ciel sans douleur

et sème sur le sol souffrant de sa naissance

les graines du feu et de l’extase.

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Mes ailes s’essorent par delà Temps et Espace

dans la lumière qui ne s’éteint pas ;

j’apporte la félicité de la face de l’Éternel

et le don de la vue de l’Esprit.

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De mes yeux de rubis je mesure les mondes ;

je suis perché sur l’arbre de Sagesse

submergé des fleurs du Paradis

par les fleuves de l’Éternité.

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Rien n’est caché devant mon cœur brûlant ;

mon mental est calme et illimité

mon chant est l’art mystique de l’ivresse,

mon vol est l’immortelle Volonté. « 

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« L’oiseau bleu » – Sri Aurobindo – 1872 – 1950.

Illustrations : 1/ « Le pays de l’Oiseau bleu » – Berta Boyton Lum – 1869 – 1954 .

2/  » Troupeau de grues, heureux présages » Empereur Huizong,Zhao Ji – 1082 – 1135.

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Élevons-nous, élevons-nous pour mieux entendre les chants du ciel…

BVJ – Plumes d’Anges.

Ivresse de la passion…

vendredi 10 septembre 2010

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 » Des papillons, un soir d’été, voletant au hasard des brises rencontrèrent l’ombre nocturne d’une maison de pauvres gens. Derrière la lucarne ouverte ils aperçurent, dans le noir, une flamme droite, menue. C’était celle d’une bougie. Ils en eurent l’âme éblouie. Ils n’avaient jamais vu de semblables lueurs dans le désert des nuits. Ils s’assemblèrent, frémissants, sur la branche basse d’un arbre, à quelques coups d’ailes du lieu où cette merveille brillait.

– Oh, sa beauté ! se dirent-ils.

– Oh, sa droiture, sa noblesse !

– Sentez-vous comme cette flamme nous appelle ? dit un ancien. Dans ce monde obscur où nous sommes, c’est la lumière de l’amour. Elle est notre rêve vivant. Elle doit savoir ce que sait Dieu. Nous l’avons vue, et désormais comment vivre encore sans elle ? L’un d’entre nous doit l’approcher, nous ramener de ses nouvelles.

Un intrépide s’ébroua, s’envola jusqu’à la lucarne. Il se posa sur le rebord. La flamme eut un frisson léger, la pénombre à peine s’émut. Il s’effraya, revint en hâte, décrivit la chose aperçue.

– Impressionnant, dit-il aux autres. Elle a bougé quand elle m’a vu !

L’ancien soupira. Il lui dit :

– Tu ne t’es guère approché d’elle. Que peux-tu savoir de sa vie ?

On envoya un autre expert. Celui-là franchit bravement le seuil obscur de la lucarne, effleura la pointe du feu, poussa un cri de papillon, vira de bord, l’aile fumante, et s’en revint à la nuit fraîche en braillant qu’il s’était brûlé.

– Insuffisant, grogna l’ancien. Nous voulons savoir plus et mieux.

Un troisième, ivre de passion, s’en fut sans qu’on le lui demande. Il s’enfonça dans les ténèbres, embrassa la flamme étonnée, s’embrasa, partit en fumée. On vit de loin ce compagnon un bref instant éblouir l’ombre.

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– Lui seul sait ce que l’amour veut dire, murmura le vieux papillon. Il a eu, c’est incontestable, de vraies nouvelles de l’aimée. »

« La conférence des papillons » – Henri Gougaud – Contes de la folie d’aimer – 2003.

Illustrations : 1/ Planche de papillons extraite de Biologia Centrali-Americaner – Eds. Godman and Salvin – 1915 – 2/ « Deux amoureux »Bahram Sufrakish – 1640.

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Aller jusqu’au bout du monde… par amour…

BVJ – Plumes d’Anges.