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« … Et oui, ne pas remettre au lendemain ce qu’il faut dire ou taire le jour même !…
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…Pas gai, pas gai… C’est la rançon des âmes vagabondes. Seuls vos mots sont aires de repos. C’est bien la seule chose un peu tangible à quoi se raccrocher. La douceur d’une voix, une bouche, une intention, un regard, son mystère effleuré, l’anecdote de chair, tout me sert, tout me sert, pour que je puisse m’agripper, reprendre mon vieux souffle et me calmer un peu.
Non, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Vous êtes sans le savoir « la sœur de charité ». Celle sur qui poser un cœur bien malmené, ma clairière, une plage de sable fin et lumineux au milieu des brisants.
Comment c’est arrivé ? Je n’en sais fouchtre rien. Il me fut un jour donné, après des ronds d’éternité, de reprendre contact avec quelques échantillons d’humanité. Ce fut comme une grâce, un répit qui m’était accordé…
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… Des messages qui choisiraient leurs destinataires en quelque sorte…
Brusquement me vient une vive inquiétude : serais-je moi-même dans cet entre deux que vous décrivez ? Une âme errante n’ayant pas su trouver le repos ? Comment autrement expliquer tous ces derniers évènements survenus dans ma vie avant la réception de vos mails sur mon écran d’ordinateur ?
Serions-nous quelques uns, vous, moi, des milliers, dans cet état de demi-sommeil qui, loin de nous diminuer, nous élève dans une supra conscience si difficile à supporter ? Ni morts, ni vivants, observant le Monde de notre point culminant, regardant les Hommes se débattre avec un sentiment de totale impuissance…
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…Pardon pour l’anecdote. Encore un truc qui est remonté bien malgré moi à la surface. On en a tous de ces débris amers ou délicieux provenant de nos cales, de nos vaisseaux rouillés ayant coulé au large de nos âges. La plus petite perle dans un coffre de fer au fond des océans garde tout son éclat. C’est ainsi, même après. Alors débrouillez-vous avec cette bimbeloterie pour vous en faire des colliers rutilants, rivières de rubis, humbles vaisseaux d’opales.
Vous verrez, pour nous vieux naufragés, comme le moindre bout de verre, la goutte de rosée, un regard, surgissant là, d’un coup nous inonde de joie. C’est un éclair dans un ciel noir… »
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Qui donc est mort ? Qui donc est vivant ? Imaginez votre âme, coincée entre deux mondes, dont les « pensées » s’impriment sur les écrans d’ordinateurs de parfaits inconnus. Il leur faut lire jusqu’à la fin ces spams pour que ceux-ci disparaissent. Quel inconfort pour cette âme en peine, que de questions pour ses lecteurs !
Les réponses sont diverses et variées, il y a Mariam et Sarah, pleines d’écoute, de délicatesse et de compassion, il y a R.Thomas, digne et curieux, il y a le jeune Louis qui se questionne et se questionne encore sur la finalité de la vie… Il y a ceux qui refusent, raillent, se moquent, bref, il y a tous les comportements humains qui fusent vers ce pauvre Gaspard Stacatto.
Sont-ce les regrets d’une âme vagabonde ? Que lui manquait-il dans son existence pour qu’elle erre ainsi ? Un peu d’amour, de relations humaines, de douceur, de poésie visiblement. Le non-exprimé est là, à l’état brut et se déverse en un tourbillon d’images et de mots. Ne nous faudrait-il pas partager tout cela avant de nous éteindre pour que notre âme s’envole doucement ?
C’est encore une fois un très beau recueil d’Alain Cadéo qui nous interroge, le langage emprunte des chemins rugueux ou doux, touche à l’absolue poésie, l’imagination est riche et profonde.
Merci pour ce cadeau de lumière, à découvrir, à lire avec délectation…
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Extraits de : « Confessions (ou les spams d’une âme en peine) » 2021 Alain Cadéo.
Illustrations : 1/« Rochers à Belle-Île » 2/ « Buste de femme de profil » Georges Clairin 1843-1919.
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Avoir le courage d’être soi, sans blesser l’autre, pour s’élever…
BVJ – Plumes d’Anges.
Je n’ai pas du tout été conquise, je regrette….Mais ton article lui, est beau, en le lisant, j’étais émue, me souvenant pas de ces lignes. Ainsi, vois -tu la littérature est personnelle, elle peut nous parler, murmurer à notre âme ou rater la cible. En revanche, j’ai acheté le dernier livre « nordiste » dont tu parlais. Il me reste à avancer dans le roman indien foisonnant où je retrouve la terre aimée. Merci Brigitte pour tes articles, tes échanges.
ton article est beau et il m’évoque la sorte de « spleen » que je ressens par vagues à cause des confinements / arrêts d’activité… donc dans mes lectures je cherche plutôt des ailleurs, le 16e siècle, l’Albanie vers 1990, tu vois ce que je veux dire 😉
nos vaisseaux rouillés ayant coulé au large de nos âges… quand les ans se font décennies, et que celle- ci s’accumulent l’océan qui nous porte, peut se faire amer, il est bon quand il n’en est rien, sans amnésie mais avec lucidité… les mots portent et aident à retaper, les nefs qui fatiguent…
Le sujet ne m’attire pas trop, même si tu parles bien de ce livre. Est-ce la période que nous vivons, avec son stress lent et long, je me rends compte que je suis moins « tolérante » en matière de lecture et que je laisse plus facilement « tomber » un livre qu’avant.
Saisissante enfilade de rochers et étonnant profil de Clairin avec sa parure mi-végétale mi-animale !
Bonne journée, Brigitte.
Cela semble être un bel écrit. Un livre qui interroge la réalité et replace les êtres dans le sensible auquel ils peuvent s’accorder. Bon week-end, Brigitte.
Cette fois, ma chère Brigitte, le texte choisi me plonge dans un brouillard…
inhabituel ! Pas d’envolées célestes, pas de visions de joie,
les temps sont gris et nous voudrions tant qu’ils retrouvent des couleurs…
La morosité sera vite chassée car « les chemins rugueux »
sont trop durs à nos pieds fragiles …
et les rochers coupants se couvriront bientôt de mousse !
Vive amitié et haut les cœurs !
Un de tes écrivains de prédilection ! que je n’ai toujours pas lu. Ces extraits là me paraissent un peu obscurs, il faudrait lire l’ensemble pour bien les appréhender. Je ne suis pas étrangère à ces sortes d’entre-deux, vécus parfois dans des situations extrêmes. Difficile de leur donner un sens dans notre société si terre-à-terre. Bon week-end Brigitte, bises.
Passons notre vie à chercher la petite perle dans un coffre de fer au fond de l’océan….Bon week end Brigitte
beau billet et je crois que je vais me laisser tenter par ce texte
je note le livre car ce billet m’interpelle.
Merci du partage
bon dimanche Brigitte
Depuis très longtemps, bien avant le virus, des rencontres virtuelles qui se sont poursuivies, des années plus tard poursuivies par des rencontres « pour de vrai ». De belles amitiés se sont construites ainsi.
Les extraits me plaisent bien, mais je n’ai pas du tout l’impression d’être mi-vivante, juste de vivre un peu autrement.
Je t’envoie un beso, bonne journée Brigitte.
Oh, pardon pour la répétition de « poursuivies »….je ne relis jamais assez.Ou/et deviens vieille et radote:-))
un post qui donne envie …. comme très souvent ! Merci une fois de plus pour les splendides illustrations…. et belle journée à vous.
Ta dernière phrase:
« C’est encore une fois un très beau recueil d’Alain Cadéo qui nous interroge, le langage emprunte des chemins rugueux ou doux, touche à l’absolue poésie, l’imagination est riche et profonde. »
Donne envie de se plonger dans ce recueil…
Des écrits qui me semblent un peu sombre pour m’attirer. je ne me retrouve pas dans ces écrits. J’aspire encore plus actuellement à des échappées plus douces, plus colorées et porteuses d’espoir.
Merci de nous faire connaître cet auteur
Auteur inconnu pour moi aussi.
Je vais attendre un peu, le besoin de luminosité dans mes lectures en ce moment est prégnant.
Merci Brigitte pour cette présentation si bien illustrée. Bises et belle journée.