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« … Un vieil homme sage est interrogé sur la trajectoire de son existence jusqu’à ce jour. Et voilà comment il en résume les trois étapes : « À vingt ans, je n’avais qu’une prière : mon Dieu, aide-moi à changer ce monde si insoutenable, si impitoyable. Et vingt ans durant, je me suis battu comme un fauve pour constater en fin de compte que rien n’était changé. À quarante ans, je n’avais qu’une seule prière : mon Dieu, aide-moi à changer ma femme, mes parents et mes enfants ! Pendant vingt ans, j’ai lutté comme un fauve pour constater en fin de compte que rien n’avait changé. Maintenant je suis un vieil homme et je n’ai qu’une prière : mon Dieu, aide-moi à me changer – et voilà que le monde change autour de moi ! »
Et pas de malentendu ! Ce n’est pas d’un renoncement à l’action qu’il s’agit mais bien au contraire d’une action neuve dans un esprit libre, libéré des scories de la puissance, du vouloir paraître, des vanités individuelles, des rivalités, des règlements de comptes ! Une action libre dans la joie de servir…
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… Voilà ce que je tente d’exprimer par ce livre : il faut reprendre confiance, passionnément confiance dans notre destinée ! Nous sommes tous inhibés, frigides, des frigides de l’amour du divin, frigides devant Dieu ! Nous n’osons plus la ferveur, nous n’osons plus croire que la ferveur que nous vivons dans la dimension de notre destin peut avoir une importance démesurée sur l’univers entier. À partir du moment où nous entrons dans une dimension de ferveur, nous pouvons déplacer des montagnes. Et quelque chose au fond de nous le sait. Tout l’édifice de l’appris, toutes les ruines qui se sont écrasées sur notre cœur au cours de l’existence, tous ces débris amoncelés nous empêchent de voir ce qu’au fond de nous, pourtant, quelque chose obstinément continue de savoir…
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… Il n’y a rien de ce que nous vivons chacun dans notre être, dans nos destins particuliers, qui ne soit l’affaire de tous. Il n’y a aucune expérience que nous fassions, aucune chose que nous vivions, qui ne se répande, que nous le sachions ou non, à travers le monde. Toutes les dégradations que nous vivons nous dégradent tous. Toutes les relations claires et hautes nous éclairent tous et nous élèvent. D’autres sont branchés sur les mêmes longueurs d’ondes et peuvent les amplifier. Si je m’élève, j’élève les autres. Imaginez ce filet de pêcheur sur une plage. Je ne peux soulever une maille sans que le filet entier vienne avec. Il n’y a rien qui soit séparé. Cessez de croire que vos expériences de l’amour ne concernent que vous. Chacun de nous, dans chacune de ses amours, est responsable de l’amour sur terre…
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… Failli pas failli, fauté pas fauté, péché pas péché, trahi pas trahi… Qu’est-ce que ça peut lui faire au ciel ? Pendant tout ce temps que tu mets à ruminer, tu pourrais enfiler des perles pour sa plus grande joie !!! L’injustice règne partout ? Eh bien glorifie la justice ! Le mal est partout ? Eh bien, fais le bien ! La parole est dévastée, pourrie ? Eh bien recommençons à zéro et balbutions nos premiers mots !… »
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Extraits de : « Du bon usage des crises » Christiane Singer 1943-2007.
Illustrations : 1/« Coucher de soleil à marée haute » 2/« La Valse » 3/« Clair de lune » Félix Valotton 1865-1925.
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Plonger dans notre profondeur…
BVJ – Plumes d’Anges.
Savoir s’entourer et cultiver les énergies positives…Voilà qui sera bénéfique pour tout le monde. C’est le meilleur investissement qui soit pour nous et les autres.
Ce qui nous entoure en donne un coup dans l’aile à notre ferveur potetielle ! Mais soit, ces mots sont beaux et porteurs. J’en ai encore des élans de ferveur (laïque, la mienne ; humaine) mais ils sont bien chétifs. Merci pour ce texte, positif.
poteNtielle, pardon…Y45D
🙂 (derrière, c’est le code que j’avais pô saisi au bon endroit, et que j’ai oublié d’ôter hi hi !)
J’ai reconnu l’écriture de Christiane Singer ! qui nous manque beaucoup. J’aime énormément les tableaux de Valotton, merci Brigitte. Bises et bon week-end 🙂
Merci pour ces extraits magnifiques qui rejoignent ce que je pense Je vais me procurer le livre de cette auteure dont j’ai lu le témoignage sur la maladie qui l’a terrassée
Belle valse de Vallotton avec un doux sourire, près de ces extraits encourageants. Merci, Brigitte, et bon week-end.
Ruminer, l’un des mots les plus laids pour un être humain !
Ruminer, l’une des actions les plus mesquines pour un être humain !
Ouvrons-nous au grand large, respirons à pleins poumons,
Parlons, rions ou pleurons, pensons, en toute clarté…
et la beauté du monde jaillira devant nos yeux !
J’ai quelques livres de chevet, peut-être une demi-douzaine.
Dont celui-ci.
Belle et fervente énergie dans ce texte de Christiane Singer… et comme elle a raison !
J’aime aussi ton choix de tableaux de Valloton.
Merci Brigitte et doux week-end. Bises à toi. Claudie.
Elle est vraiment chouette !
Je l’avais découverte dans son très beau livre « Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? »
Bisous ma Plume
¸¸.•*¨*• ☆
Une auteure qui a su me toucher fortement, je n’ai pas lu ce livre là alors je repars avec une lecture en perspective
L’inoubliable Christiane Singer !! Merci beaucoup Plumes d’Anges pour ce beau moment et bonne fin de dimanche, je t’embrasse
Ah oui, ruminer…. que c’est épuisant mais si répandu malheureusement.
Bonne journée.
se changer soi-même? j’en connais qui ont essayé, ils n’y sont pas parvenus, sauf à se mettre une couche de vernis, peut-être 😉
merci pour les Valotton, j’aime particulièrement le premier et le dernier!
Rayonner autour de soi est « quelque chose… obstinément continue de savoir »
Bien que je ne me sente ni inhibée ni étriquée et frigide d’amour, ces extraits incitent à sortir un peu plus soi. Surtout ne pas ruminer dans son coin, surtout!!
merci pour les superbes Valotton aussi, un beso.
Ma Cricri, je l’adore… Je crois que grâce à toi, je vais la relire encore une fois !
De l’avantage d’avoir presque 60 ans !!! Mais quel pied… Mektoub enfin.
Des bisous